Eucharistie du Jeudi 05 Juillet 2012 : Jeudi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire de la Fête de Saint Antoine-Marie Zaccaria.

Eucharistie du Jeudi 05 Juillet 2012 : Jeudi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire de la Fête de Saint Antoine-Marie Zaccaria, Prêtre, Fondateur de la congrégation des Clercs réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites (1502-1539).

 

Textes du jour (1ère lecture, Cantique, Evangile) :

Livre d'Amos 7,10-17… Psaume 19(18),8.9.10.11… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,1-8.

Commentaire de Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église.

SERMON DE SAINT ANTOINE-MARIE ZACCARIA A SES CONFRERES.

 

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Jeudi 05 Juillet 2012 : Fête de Saint Antoine-Marie Zaccaria, Prêtre, Fondateur de la congrégation des Clercs réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites (1502-1539).

 

http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/liste-alphabetique/sts-a/saint-antoine-marie-zaccaria.html.

Saint Antoine-Marie Zaccaria naquit à Crémone, en Italie, d'une famille d'opulents patriciens. Son père, enlevé par une mort soudaine alors qu'Antoine-Marie était encore au berceau, laissa sa mère veuve à l'âge de dix-huit ans.

Elle se consacra tout entière à l'éducation de son fils. Chrétienne fervente, elle s'appliquait surtout à former le petit Antoine-Marie à la vertu.

À son école, il apprit vite à soulager les pauvres avec une grande compassion.

Cet enfant au bon cœur allait jusqu'à se priver volontairement de nourriture pour pouvoir nourrir et vêtir les indigents. Sa sincère charité lui attira d'abondantes bénédictions et des grâces de choix.

Le jeune Antoine-Marie Zaccaria étudia la philosophie à Pavie, puis à Padoue. Reçu docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans, il choisit sa ville natale pour exercer son art.

Tout en soignant les corps, il cherchait à faire du bien aux âmes. Une inspiration intérieure le poussait à embrasser l'état ecclésiastique.

Pour se préparer à l'apostolat des âmes, il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de l'Église.

Il reçut l'ordination sacerdotale en 1528 à l'âge de vint-six ans. Pendant ses études, il ne perdit jamais de vue sa propre sanctification ni celle de son prochain.

Il visitait les malades dans les hôpitaux, rassemblait les petits enfants abandonnés et leur enseignait le catéchisme.

Devenu prêtre, il œuvra à Crémone où sa parole simple et persuasive ramena beaucoup de chrétiens à la pratique de leurs devoirs. « Allons voir l'ange de Dieu ! » disaient ses compatriotes.

Bien qu'il passât des heures au confessionnal, il ne suffisait pas à la tâche. C'est alors que saint Antoine-Marie Zaccaria songea à réunir autour de lui un certain nombre de prêtres zélés, qui tout en s'appliquant à se sanctifier eux-mêmes, travailleraient en plus à la sanctification de leurs frères en combattant l'ignorance, la paresse et la corruption du siècle.

Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant surtout par l'exemple. « C'est le propre des grands cœurs, leur disait le Saint, de vouloir servir sans récompense, combattre sans ravitaillement assuré. »

Le Pape leur permit de constituer une nouvelle congrégation sous le nom de : Clercs réguliers de St-Paul.

On leur confia l'église St-Barnabé à Milan, d'où leur vint le nom de: Barnabites. Le zélé fondateur institua encore des Conférences spirituelles pour les Prêtres.

Les personnes mariées eurent une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes œuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde.

Il fonda en outre un Ordre de religieuses, dites les « Angéliques de Saint-Paul » pour l'instruction des jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.

La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour conquérir les cœurs à Dieu. En 1534, il commença à exposer publiquement le très Saint Sacrement durant quarante heures, en souvenir du temps que le Corps du Sauveur demeura dans le tombeau. C'est à lui que l'on doit cette bienfaisante institution des Quarante-Heures.

Devant ce renouveau chrétien, les médiocres traitèrent les fervents de fanatiques et de superstitieux.

Saint Antoine-Marie Zaccaria fut critiqué, moqué, décrié, mais une grande paix et une grande sérénité ne cessaient d'envelopper son âme. En 1539, épuisé par une mission qu'il prêchait à Guastalla, sa santé fléchit soudainement. Le Saint se rendit à Crémone, chez sa mère; ses religieux vinrent l'y voir une dernière fois ; il leur annonça sa mort prochaine qu'il venait d'apprendre par révélation.

Après avoir reçu l'extrême-onction et le saint viatique, saint Antoine-Marie Zaccaria s'endormit paisiblement dans Le Seigneur, le 5 juillet 1539, à l'âge de trente-sept ans.

On l'enterra à Milan où il fut vite honoré comme un saint.

Le Pape Léon XIII l'a Canonisé.

 

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(Photo : Saint Antoine-Marie Zaccaria disant sa première Messe. L'assistance put voir une foule d'anges environnant notre Saint.

Anonyme. Eglise Saint-Sébastien. Livourne. XVIIIe).

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/07/05/5-juillet-saint-antoine-marie-zaccaria-pretre-fondateur-de-l.html.

Après Gaétan de Thienne, avant Ignace de Loyola, Antoine-Marie mérita d'être le père d'une de ces familles religieuses qui furent appelées en si grand nombre, au XVIe siècle, à réparer les ruines de la maison de Dieu.

La Lombardie, épuisée, démoralisée par les guerres dont la possession du duché de Milan avait été l'enjeu, se reprit à croire, à espérer, à aimer, au spectacle des héroïques vertus de Zaccaria ; elle écouta ses prédications enflammées qui l'appelaient à la pénitence, à la méditation de la Passion du Sauveur, au Culte plus assidu, à l'Adoration plus solennelle de la très sainte Eucharistie.

Ainsi fut-il en toute vérité le précurseur de saint Charles Borromée qui, dans la réforme du clergé, du peuple, des monastères du Milanais, n'eut pas d'auxiliaires plus précieux que ses fils et ses filles, les Clercs réguliers et les Angéliques de Saint-Paul.

L'oratoire de l’éternelle Sagesse avait vu, à Milan, les débuts de la Congrégation nouvelle ; l'église Saint-Barnabé, où elle s'établit peu après la mort de Zaccaria et qui garde aujourd'hui son corps, fit donner le nom de Barnabites à ces autres disciples du Docteur des nations.

Ils devaient par la suite se répandre, non seulement dans toute l'Italie, mais en France, en Autriche, en Suède, et jusqu'en Chine et en Birmanie, s'adonnant aux missions, à l'enseignement de la jeunesse, à toutes les œuvres qui intéressent le culte divin et la sanctification des âmes.

Quant au saint fondateur, dès l'année 1539, aux premières Vêpres de l'Octave des Apôtres, il s'envolait au ciel à trente-six ans, de la maison même où il était né, des bras de la pieuse mère qui l'avait élevé pour Dieu et qui le rejoignait peu après.

 

Le jeune Antoine-Marie Zaccaria fut formé aux belles-lettres dans sa ville natale, il étudia à Pavie la philosophie, à Padoue la médecine, ne l'emportant pas moins sur ses compagnons par la pénétration de l'intelligence qu'il l'emportait sur tous par l'intégrité de la vie.

Rentré docteur en sa patrie, Dieu lui fit comprendre que sa vocation était moins de soigner les corps que de guérir les âmes ; il s'adonna donc à l'acquisition des sciences sacrées, ne cessant pas cependant de visiter les malades, d'enseigner aux enfants la doctrine chrétienne, aux jeunes gens réunis par ses soins la piété, souvent même aux personnes plus âgées l'amendement de leurs mœurs.

Pour se préparer à l'apostolat des âmes, il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de l'Église.

Il reçut l'ordination sacerdotale à l'âge de vint-six ans, en 1528. Ordonné prêtre, on raconte que lorsqu'il Célébra sa première Messe, il apparut, à la grande admiration du peuple, entouré d'une troupe d'Anges dans une Lumière Céleste (voir photo ci-dessus).

 

Depuis lors, la poursuite du salut des âmes, la lutte contre les vices eurent toutes ses pensées. Objets aussi de ses sollicitudes paternelles, les étrangers, les indigents, les affligés affluaient à sa maison, devenue un asile de malheureux que réconfortait sa parole compatissante et qu'aidaient ses aumônes ; aussi mérita-t-il de ses concitoyens les noms d'ange et de père de la patrie.

 

La société des religieuses dites Angéliques eut aussi Antoine-Marie pour auteur et pour père. Lui cependant avait si bas sentiment de lui-même, qu'on ne put aucunement l'amener à prendre le gouvernement de son Ordre.

Si grande était sa patience, que les plus redoutables tempêtes soulevées contre les siens ne troublaient point son calme ; si grande sa charité, qu'il ne cessa jamais d'enflammer par ses pieuses exhortations les religieux à l'amour de Dieu, de rappeler les prêtres à la manière de vie des Apôtres, de porter au bien les pères de famille qu'il associait en confréries.

Parfois même, portant la Croix avec les siens par les rues et les places publiques, il ramenait les âmes dévoyées dans la voie du Salut par l'ardeur et la force de ses discours.

 

Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant surtout par l'exemple.
" C'est le propre des grands coeurs, leur disait le Saint, de vouloir servir sans récompense, combattre sans ravitaillement assuré."

Le zélé fondateur institua encore des Conférences spirituelles pour les prêtres. Les personnes mariées eurent une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes oeuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde.

Il fonda en outre un Ordre de religieuses, dites les " Angéliques de Saint-Paul " pour l'instruction des jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.

 

La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour conquérir les coeurs à Dieu. Saint Antoine-Marie Zaccaria fut le premier, en 1534, qui exposa sans voiles la sainte Hostie à l'Adoration des fidèles durant quarante heures, en souvenir du temps que le Seigneur demeura au tombeau ; on sait comment le pieux usage passa de Milan dans l'Eglise entière, et nous avons dit ailleurs l'application spéciale qui en fut faite à la Sanctification des trois jours qui précèdent le Carême.

On doit aussi savoir que ce fut lui qui, dans son brûlant amour de Jésus crucifié, établit l'usage de sonner la cloche chaque vendredi, à trois heures, pour rappeler à tous le mystère de la Croix.

Sans cesse, dans ses écrits, comme sur ses lèvres, se retrouvait le très saint nom de Jésus-Christ dont ce vrai disciple de Paul portait les souffrances en son corps.

L'ardeur dont il brûlait pour la sainte Eucharistie en fit l'apôtre du retour à la pratique de la communion fréquente, et on lui attribue l'introduction de l'adoration publique des Quarante Heures.

 

Telles étaient les délicatesses de sa Pureté, qu'elles semblèrent, pour s'affirmer encore, rendre vie à son corps inanimé. Extases, don des larmes, connaissance de l'avenir et du secret des cœurs, puissance contre l'ennemi du genre humain, étaient venus de la part du Ciel relever ses vertus.

 

Mais les grands travaux qu'il entreprenait partout l'avaient épuisé ; à Guastalla, où on l'avait appelé comme médiateur de paix, il fut pris d'une maladie grave.

On le transporta à Crémone, où, réconforté par une céleste apparition des Apôtres et en particulier de saint Paul et prophétisant les développements que sa Congrégation devait prendre, il mourut saintement, au milieu des larmes de ses disciples, entre les bras de sa pieuse mère à laquelle il prédit qu'elle ne tarderait pas à le suivre ; c'était le trois des nones de juillet de l'année 1539 ; il avait seulement trente-six ans.

Le culte public rendu aussitôt à un si grand personnage, pour sa sainteté et ses nombreux miracles, fut approuvé et confirmé par le Souverain Pontife Léon XIII qui, en l'année 1897, au jour de l'Ascension du Seigneur, l'inscrivit solennellement aux fastes des Saints.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre d'Amos 7,10-17.
Amazias, prêtre de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d'Israël : « Amos prêche la révolte contre toi, en plein royaume d'Israël ; le pays ne peut plus supporter tous ses discours,
car voici ce que dit Amos : 'Le roi Jéroboam périra par l'épée, et Israël sera déporté loin de sa terre. ' »
Puis Amazias dit à Amos : « Va-t'en d'ici avec tes visions, enfuis-toi au pays de Juda ; c'est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète.
Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume. »
Amos répondit à Amazias : « Je n'étais pas prophète ni fils de prophète ; j'étais bouvier, et je soignais les figuiers.
Mais le Seigneur m'a saisi quand j'étais derrière le troupeau, et c'est lui qui m'a dit : 'Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. '
Écoute maintenant la parole du Seigneur, toi qui me dis : 'Ne prophétise pas contre Israël, ne parle pas contre la maison d'Isaac. '
Eh bien, voici ce que le Seigneur a dit : Ta femme devra se prostituer en pleine ville, tes fils et tes filles tomberont par l'épée, la terre qui t'appartient sera partagée au cordeau ; toi, tu mourras sur une terre impure, et Israël sera déporté loin de sa terre. »

 

Psaume 19(18),8.9.10.11.
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu'il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :

plus désirables que l'or,
qu'une masse d'or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,1-8.
Jésus monta en barque, traversa le lac et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Et voilà qu'on lui apportait un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, quelques scribes se disaient : « Cet homme blasphème. »
Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Pourquoi avez-vous en vous-mêmes des pensées mauvaises ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés... » alors, il dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi. »
L'homme se leva et rentra chez lui.
En voyant cela, la foule fut saisie de crainte, et elle rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.

 

Commentaire du jour.
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église.
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n° 29, 1.

« Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2,7).

 

« Et voilà qu'on lui apportait un paralysé. » Saint Matthieu dit simplement que ce paralytique a été apporté à Jésus. D'autres évangélistes racontent qu'il a été descendu par une ouverture dans le toit, et présenté au Sauveur sans formuler aucune demande, le laissant juger lui-même de la guérison...

L'Évangile dit « voyant la Foi de ceux qui portaient le paralytique », c'est-à-dire de ceux qui l'avaient amené à Jésus.

Considérez comment parfois Le Christ ne fait aucun cas de la Foi du malade : peut-être qu'il n'en est pas capable, étant inconscient ou possédé par un esprit mauvais.

Ici cependant ce paralytique avait une grande confiance en Jésus ; autrement est-ce qu'il aurait permis qu'on le descende devant lui ? Le Christ répond à cette confiance par un prodige extraordinaire.

Avec le pouvoir de Dieu Lui-même, il Pardonne les péchés de cet homme.

Il montre ainsi qu'il est l'égal du Père, vérité qu'il avait déjà montré quand il a dit au lépreux : « Je le veux, sois guéri » (Mt 8,3)...et quand, par un seul mot, il avait calmé la mer déchaînée (Mt 8,26), ou quand, en tant que Dieu, il avait chassé les démons, qui reconnaissent en lui leur souverain et leur juge (Mt 8,32). Or ici, il montre à ses adversaires, à leur grand étonnement, qu'il est l'égal du Père.

Et le Sauveur montre ici, encore une fois, combien il repousse tout ce qui est spectaculaire ou source de vaine gloire.

La foule le presse de tous côtés, mais il ne s'empresse pas d'opérer un miracle visible en guérissant la paralysie extérieure de cet homme...

Il commence par un miracle invisible, guérissant l'âme de cet homme. Cette guérison-là est infiniment plus avantageuse pour lui –- et, en apparence, moins glorieuse pour le Christ.

 

SERMON DE SAINT ANTOINE-MARIE ZACCARIA A SES CONFRERES.  

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/05.php#sommaire.

Les grandes dévotions de saint Antoine-Marie Zaccaria furent l’Eucharistie et le Crucifix ; cette dernière dévotion s'éleva en lui comme une véritable passion dont témoignent ses lettres. On doit y joindre la dévotion à saint Paul, qu'il appelle « notre Père et Maître. » Sa direction, exercée avec une grande tendresse envers ses « doux fils dans le Christ », conduisait cependant les âmes directement jusqu'à l'action décisive, coûte que coûte. Son zèle ardent lui faisait écrire :

« Courrons comme des fous non seulement à Dieu, mais aussi au prochain, qui est l’intermédiaire à qui nous donnons ce que nous ne pouvons donner à Dieu. »

La finesse de son esprit lui fournissait des observations originales, comme lorsqu’il décrit le côté providentiel de l’inconstance humaine.

Son caractère pratique et son bon sens resplendissent dans deux célèbres chapitres de ses Constitutions ; l’un traite des signes de la décadence des mœurs, parmi lesquels la multiplication des préceptes sous peine de péché, le grand nombre des clefs et des serrures, etc. ; l'autre concerne les qualités du reformateur et on y retrouve tracé inconsciemment le portrait moral du Saint.  

 

Sermon à ses confrères :

Nous sommes fous à cause du Christ ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur.

Ceux qui s'opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu'ils attirent sur eux la colère divine ; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr.

Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l'Apôtre, c'est-à-dire leur prodiguer des témoignages d'affection.

C'est ainsi qu'en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l'amour envers Dieu.

Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l'espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves.

« Voyez bien quelle est votre vocation », frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu'elle exige.

Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances.

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la Foi. »

Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d'exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie.

Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).

Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres, toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit », arrache aussi nos cœurs à l’obscurité du péché et fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.

Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Parole de Dieu : (Is 66, 1-2)… (Office des Laudes).

Ainsi parle Le Seigneur : Le Ciel est mon Trône et la Terre, l’escabeau de mes pieds.

 Quelle est donc la maison que vous bâtiriez pour Moi ? Quel serait l’emplacement de mon lieu de repos ?

De plus, tous ces êtres, c’est ma main qui les a faits et ils sont à Moi, tous ces êtres – oracle du Seigneur –, c’est vers celui-ci que je regarde : vers l’humilié, celui qui a l’esprit abattu, et qui tremble à ma Parole.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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