Eucharistie du Mercredi 13 Juin 2012. Mercredi de la 10ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire de la Fête de Saint Antoine de Padoue.

Eucharistie du Mercredi 13 Juin 2012 : Mercredi de la 10ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire de la Fête de Saint Antoine de Padoue, Religieux de Saint-François, docteur de l’Église (1195-1231).


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Photo : Statue de St Antoine de Padoue avec l’enfant Jésus. Ermitage de Saint Antoine de Lac-Bouchette. Un des plus beau Sanctuaire du Québec, un site de Pèlerinage dédié à St Antoine de Padoue, là où la nature et la spiritualité se rencontrent : Accueillir, servir, Aimer.

Catéchèse de notre Pape Benoît XVI, consacrée à Saint Antoine de Padoue.
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Evangile) :
Premier livre des Rois 18,20-39… Psaume 16(15),1-2.3ac-4.5.8.9a.11… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,17-19.
Commentaire du Bienheureux Pape Jean-Paul II.
HOMÉLIE DE S. ANTOINE DE PADOUE : Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues.
Chant, Hymne, Oraison.
Commentaire personnel.



Mercredi 13 Juin 2012 : Fête de St Antoine de Padoue, Religieux de Saint-François, docteur de l’Église (1195-1231).

L'enthousiasme des peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque l'égal du fondateur de l'Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu'il y est mort et que ses reliques y sont conservées.
Fernando Martins de Bulhões naquit en 1195 à Lisbonne, dans une famille noble et militaire.
Descendant de Charlemagne, il est apparenté à la famille de Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, premier roi de Jérusalem, avoué du Saint Sépulcre, de qui sont issus les rois de Jérusalem, dont une branche s'est implantée au Portugal.
Fils de Martin de Bouillon et de Maria Tavera, il naquit à Lisbonne, en Portugal, le 15 août 1195, et reçut au Baptême le prénom de Fernando.
A dix ans, il entra à l'école de la cathédrale pour étudier le latin, l'histoire ecclésiastique, la liturgie et le chant sacré.
A quinze ans, il fut admis chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, à Saint-Vincent de Fora, et deux ans plus tard, passa au monastère de Sainte-Croix de Coïmbe où, pendant huit ans, il fit, sous d'habiles maîtres, des études de philosophie, de théologie, d'Écriture Sainte et de patristique, étonnant ses confrères par ses progrès dans la science et la sainteté.
Dès cette époque, il fut l'objet de plusieurs faveurs miraculeuses : ce fut probablement pendant ce laps de temps qu'il fut ordonné Prêtre.
Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se mit à genoux : ô merveille ! Les murs de l'église s'entrouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore ravi, la sainte Victime.

Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de saint François ; il sentit le premier appel à la vue de cinq religieux franciscains s'embarquant pour les missions d'Afrique ; l'appel fut définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux, devenus martyrs de la Foi, furent apportées providentiellement au monastère où il vivait.
En 1220, la translation des reliques de cinq frères mineurs récemment martyrisés, orienta définitivement sa vie, vers l'Ordre franciscain. 
Antoine se sentit dès lors irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour Jésus-Christ. Il arriva en Italie avant la mort de saint François.

Il voulut lui aussi devenir franciscain pour aller prêcher la foi aux infidèles. Admis dans l'ordre sous le nom de frère Antoine d'Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d'une fièvre violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en Espagne.
Le vaisseau qui le ramenait, assailli par une violente tempête, fut jeté sur les côtes de Sicile. Apprenant que saint François avait convoqué à Assise un chapitre général pour la Pentecôte 1221, Antoine s'y rendit. Il participe aux côtés de François d'Assise au Chapitre général du 30 mai 1221.
Quand tout fut terminé et que l'on procéda à la distribution des charges, comme personne n'avait réclamé cet étranger inconnu, Gratien, provincial de Romagne, consentit à le prendre au couvent de Montepaolo, près de Forli.
Antoine passa environ dix mois dans cette retraite, inconnu du monde, ignoré même de ses frères : il partageait son temps entre la contemplation et les humbles emplois du couvent.

Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, à la communauté.
En 1222, lors de l'ordination de plusieurs franciscains, il dut prendre la parole à la place d'un frère et montra un grand talent d'orateur et d'érudit.
Il commença simplement ; mais bientôt il s'éleva à une telle hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée.
En effet, il accompagna son supérieur à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains devaient recevoir les saints ordres.
Comme chacun se récusait pour adresser quelques mots d'édification aux ordinands, Antoine dut, par obéissance, prendre la parole, et manifesta tant de science et d'éloquence que François d'Assise en fut informé et l'envoya prêcher aux peuples d’Italie et de France.

L'Esprit-Saint, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, prêche et enseigne la théologie dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue.

Ainsi, à vingt-sept ans, l'humble religieux inaugura un ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l'erreur, pour ranimer la foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent décerner le titre d'Apôtre et de Thaumaturge.
Partout où il parut, les foules se pressaient pour le voir et l'entendre, si bien que les églises étaient trop étroites et qu'il dut souvent prêcher en pleine campagne. Les pécheurs se convertirent, les hérétiques eux-mêmes abjurèrent leurs erreurs, ce qui valut à Antoine le surnom de Marteau infatigable des hérétiques.
Antoine connaissait très bien la théologie et ses prédications rencontrèrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux cathares.
Il fonda un monastère à Brive, où il fit de nombreuses conversions. Il fut d'ailleurs, comme Vincent Ferrier et Torquemada, surnommé le marteau des hérétiques.
Sa connaissance remarquable des Saintes Ecritures lui acquièrent le titre de Trésor vivant de la Bible, que lui donne le pape Grégoire IX lui-même qui l'admirait beaucoup.
Plus tard, le pape Grégoire IX, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, lui donnera le titre d'Arche du Testament.

Après avoir prêché en Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où l'on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine).
Pour la fête de l'Assomption, il était à Toulouse où il resta jusqu'à la fin de 1225, époque où il fut nommé gardien au couvent du Puy. Durant son séjour dans cette ville, il fit deux prophéties.
En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule : soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de Jésus-Christ dans l'eucharistie, il obtint qu'une mule, privée de nourriture depuis trois jours, se prosternât à deux genoux devant l'hostie consacrée au lieu de manger l'avoine qu'on lui présentait ; à ce spectacle, l'hérétique se convertit et se déclara sur-le-champ catholique.
De Châteauroux où il était allé en quittant Bourges, Antoine descendit en Arles pour assister au chapitre de Provence (septembre 1226) qui le nomma custode de Limoges où il opéra d'autres prodiges… remarquons ceux qui suivent :

Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'Esprit de Dieu transporta Antoine en son pays natal ; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé.
À la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux.
Une autre fois, prêchant sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles ; ils ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa Bénédiction.
Saint Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant Jésus, qui vint un jour se mettre entre ses bras.

En 1227, à la nouvelle de la mort de saint François, fondateur de son ordre, Antoine repartit pour l'Italie.
Il est nommé provincial d'Italie du Nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses face aux albigeois.
La tradition rapporte qu'il édifia en 1227, au moment de son retour de France, un sanctuaire dédié à la Bienheureuse Vierge des Grâces, au sein de la ville de Gemona del Friuli située dans le Frioul (Italie).
Gemona abritait à l'époque une importante communauté constituée par les membres d'une secte hérétique de patarins à l'encontre de laquelle Antoine prêchait.
Ce sanctuaire qui existe toujours sera le premier sanctuaire consacré à saint Antoine dans le monde.

A Rome, d'innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les paroles d'Antoine aussi nettement que s'il eut parlé la langue de chacun d'eux.
A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses exhortations et, en leur présence, parla aux poissons.
Il prêcha ensuite à Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise et Venise. Il donna le carême à Padoue, puis visita Vérone, Florence, Milan, Verceil ...

En 1230, il était à Assise pour la translation du corps de saint François. En 1230, au chapitre, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un des conseillers du pape Grégoire IX qui s'interrogeait sur la validité du Testament de François d'Assise.

Après le chapitre général, en 1231, il fut envoyé à Padoue (Vénétie) où il poursuivit ses prêches durant le Carême. Ce fut l'apogée de son apostolat et de sa popularité.
Épuisé de fatigue, il se retira au début de juin, avec deux compagnons, dans l'ermitage de Campo Sanpietro.
Sentant ses forces l'abandonner, il demanda à être transporté au couvent de Padoue, pour y mourir ; mais quand on arriva à l'entrée de la ville, on dut le déposer au monastère des clarisses à Arcelle, près de Padoue, près duquel les frères mineurs avaient une modeste habitation.

Le vendredi 13 juin 1231, Antoine se confessa et communia ; dans le transport de sa joie, il chanta d'une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son hymne favorite.
Puis il expira doucement, ce 13 juin 1231. Il n'était âgé que de trente-six ans. Il meurt d'hydropisie et d'épuisement.
Si son apostolat a duré moins de 10 ans, le rayonnement de ses paroles et de ses actes a eu une portée internationale jusqu'à nos jours.

Il fut canonisé moins d’un an plus tard, dès le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX, en raison d'une quarantaine de guérisons. Les foules vinrent nombreuses. Aujourd'hui encore elles se pressent dans la magnifique basilique de Padoue, en Italie.
Le culte de saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, dont les explorateurs le firent connaître au monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers.
À partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu.
L'idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur (qui deviendra un pieux novice) qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre.

Saint Antoine et la mule.

En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule : détails de ce miracle, donné à Dublin, lors du Congrès Eucharistique international de Dublin 2012.

Le cardinal Oscar Andrés Rodríguez-Maradiaga, Archevêque de Tegucigalpa au Honduras, a en effet prononcé l’homélie de la messe internationale, ce mercredi 13 juin, en la Fête de saint Antoine de Padoue, dans le cadre du Congrès eucharistique international de Dublin (10-17 juin 2012).

 

 « La puissance et l’abondance des miracles » dans la vie de saint Antoine, ont leur source « dans sa vie eucharistique profonde », a estimé le Cardinal par ailleurs, illustrant son propos par l’histoire miraculeuse de saint Antoine et la mule.

« Un jour à Rimini, a raconté le Cardinal, saint Antoine fut pris à parti par un leader de l’hérésie des patarins – un mouvement réformiste né dans le nord de l’Italie qui réfutait la présence réelle – appelé Bonvillo : « Si tu veux que je croie à ce mystère, tu devras faire ce miracle: J’ai une mule. Je vais la priver de nourriture durant trois jours consécutifs. Nous nous retrouverons alors, je viendrai avec de l’orge et toi avec le sacrement. Si la mule reste indifférente au fourrage et va s’agenouiller et adorer ‘ton pain’, alors je l’adorerai moi aussi. » »

« Saint Antoine accepta le défi, a poursuivi le cardinal, et il s’en alla pour implorer l’aide de Dieu par la prière, le jeûne et les pénitences. Au bout de trois jours, il revint sur la place publique, portant en ses mains un ostensoir avec le Corps du Christ. Une grande foule était réunie, impatiente de connaître le résultat de ce défi extraordinaire ».

Saint Antoine fit face à l’animal affamé, et lui dit: “Au nom du Seigneur que, malgré mon indignité, je porte dans mes mains, je t’ordonne de venir et de montrer ta vénération à ton créateur, afin que la malveillance des hérétiques puisse être confondue et que tous comprennent la vérité de ce très Saint Sacrement que les prêtres donnent à l’autel et par lequel toutes les créatures sont sujettes à leur créateur”.

« Tandis que saint Antoine parlait, a précisé le Cardinal, Bonvillo jetait de l’orge à la mule afin qu’elle le mange, mais la mule ne prêtait pas attention à la nourriture. Elle s’avança pas à pas et s’agenouilla respectueusement sur les deux genoux devant le saint qui avait élevé l’hostie et elle resta dans cette position jusqu’à ce que saint Antoine lui ait donné la permission de se lever. »

« Bonvillo tint sa promesse et se convertit de tout son cœur à la foi catholique », a conclu le cardinal, et « les hérétiques abjurèrent leurs erreurs » tandis que saint Antoine, « après avoir donné la bénédiction du Saint Sacrement au milieu des ovations, porta l’ostensoir en procession à l’Eglise où il rendit grâce à Dieu pour le miracle et la conversion de tant de frères ».

La catéchèse de notre Pape Benoît XVI, lors de l'audience générale du 10 février 2010 a été consacrée à Saint Antoine de Padoue "l'un des saints les plus populaires de l'Église catholique", canonisé en 1232 par Grégoire IX.

Saint Antoine "a fortement contribué au développement de la spiritualité franciscaine grâce à sa grande intelligence, à son sens de l'équilibre, à son zèle apostolique et à sa ferveur mystique...
Il fut l'un des premiers grands théologiens des Frères Mineurs pour ne pas dire le premier". Saint Antoine a composé un cycle de sermons pour le dimanche, un autre consacré aux saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses semons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l'Évangile".
Dit de Padoue ou de Lisbonne, Antoine définit la prière "comme une relation d'amitié où l'homme dialogue avec le Seigneur", l'articulant en quatre dispositions indispensables: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu, lui parler avec affection, lui confier nos attentes, le louer et le remercier.
Cet enseignement résume la théologie franciscaine, "la centralité de l'amour divin qui s'ouvre à la sphère affective et à la volonté cordiale, qui est aussi source d'un connaissance spirituelle qui dépasse toutes les connaissances".

Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait.
Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur". Cet enseignement "est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté.
Puis le Pape a souligné un autre des aspects saillants de la théologie franciscaine, le christocentrisme, qui "invite à réfléchir aux mystères de l'humanité du Seigneur, principalement la Nativité et la Crucifixion. "La vue du Crucifié inspirait à Antoine une immense gratitude envers Dieu, mais aussi de l'estime pour la dignité de la personne humaine, grâce à laquelle croyant comme incroyant peut trouver un sens enrichissant à sa vie". Le Saint-Père a rappelé "l'importance du crucifix pour notre culture et pour l'humanisme découlant de la foi chrétienne... C'est parce que Dieu nous considère importants que nous devons être dignes des souffrances du Christ".

Le Pape a conclu en sollicitant l'intercession de saint Antoine en faveur de l'Église, et en particulier des prédicateurs. "Suivant son exemple, puissent-ils unir ensemble une saine doctrine, une piété sincère et rigueur de discours. En cette Année sacerdotale, prions afin que prêtres et diacres accomplissent leur ministère avec conscience, annonçant en l'actualisation la Parole de Dieu auprès des fidèles, surtout dans les homélies liturgiques". (source: VIS 100210 540).


Premier livre des Rois 18,20-39.
Le roi Acab convoqua tout Israël et rassembla les prophètes sur le mont Carmel.
Élie se présenta devant la foule et dit : « Combien de temps plierez-vous le genou des deux côtés ? Si c'est le Seigneur qui est Dieu, suivez le Seigneur ; si c'est Baal, suivez Baal. » Et la foule ne répondit mot.
Élie continua : « Moi, je suis le seul qui reste des prophètes du Seigneur, tandis que les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante.
Amenez-nous deux jeunes taureaux ; qu'ils en choisissent un, qu'ils le dépècent et le placent sur le bûcher, mais qu'ils n'y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l'autre taureau, je le placerai sur le bûcher, mais je n'y mettrai pas le feu.
Vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi, j'invoquerai le nom du Seigneur : le dieu qui répondra par le feu, c'est lui qui est Dieu. » La foule répondit : « C'est d'accord. »
Élie dit alors aux prophètes de Baal : « Choisissez votre taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. »
Ils prirent le taureau et le préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu'au milieu du jour, en disant : « O Baal, réponds-nous ! » Mais il n'y eut ni voix ni réponse ; et ils pliaient le genou devant l'autel qu'ils avaient dressé.
Au milieu du jour, Élie se moqua d'eux en disant : « Criez plus fort, puisque c'est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; ou peut-être dort-il, mais il va se réveiller ! »
Ils crièrent donc plus fort et, selon leur coutume, ils se tailladèrent jusqu'au sang avec des épées et des lances.
Dans l'après-midi, ils se livrèrent à des transes prophétiques jusqu'à l'heure du sacrifice du soir, mais il n'y eut ni voix, ni réponse, ni le moindre signe.
Alors Élie dit à la foule : « Approchez », et toute la foule s'approcha de lui. Il releva l'autel du Seigneur, qui avait été démoli.
Il prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob à qui le Seigneur avait dit : « Ton nom sera Israël. »
Avec ces pierres il érigea un autel au Seigneur. Il creusa autour de l'autel une rigole d'une capacité d'environ trente litres.
Il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bûcher.
Puis il dit : « Emplissez d'eau quatre cruches, et versez-les sur la victime et sur le bois. » Et l'on fit ainsi. Il dit : « Une deuxième fois ! » et l'on recommença. Il dit : « Une troisième fois ! » et l'on recommença encore.
L'eau ruissela autour de l'autel, et la rigole elle-même fut remplie d'eau.
A l'heure du sacrifice du soir, Élie le prophète s'avança et dit : « Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, on saura aujourd'hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j'ai accompli toutes ces choses sur ton ordre.
Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, pour que tout ce peuple sache que c'est toi, Seigneur, qui es Dieu, et qui as retourné leur cœur ! »
Alors le feu du Seigneur tomba, il dévora la victime et le bois, les pierres et la poussière, et l'eau qui était dans la rigole.
Tout le peuple en fut témoin ; les gens tombèrent la face contre terre et dirent : « C'est le Seigneur qui est Dieu ! C'est le Seigneur qui est Dieu ! »


Psaume 16(15),1-2.3ac-4.5.8.9a.11.
Garde-moi, mon Dieu :
j'ai fait de toi mon refuge.
J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. »

Toutes les idoles du pays,
ne cessent d'étendre leurs ravages.
Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ;
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !

Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,17-19.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.


Commentaire du jour.
Bienheureux Pape Jean-Paul II.
Discours dans la synagogue de Rome 13/04/1986 (trad. DC n° 1917, p. 437).
« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir ».
 
Ma visite [à cette synagogue] aujourd'hui veut être une contribution décisive à la consolidation des bons rapports entre nos deux communautés...
Parmi les multiples richesses de la déclaration du concile Vatican II « Nostra aetate »..., le premier est que l'Église du Christ découvre son lien avec le judaïsme « en scrutant son propre mystère ».
La religion juive ne nous est pas extrinsèque mais, d'une certaine manière, elle est intrinsèque à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n'avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d'une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés...
La route que nous avons commencée n'est encore qu'à ses débuts : il faudra encore pas mal de temps...pour supprimer toute forme, même inconsciente, de préjugé...et pour présenter...le vrai visage des juifs et du judaïsme, comme aussi des chrétiens et du christianisme...
Il n'échappe à personne que la divergence fondamentale depuis les origines est notre adhésion, à nous chrétiens, à la personne et à l'enseignement de Jésus de Nazareth, fils de votre peuple, dont sont issus aussi la Vierge Marie, les apôtres, « fondements et colonnes de l'Église » (cf Ga 2,9), et la majorité des membres de la première communauté chrétienne...
Il faut dire ensuite que les voies ouvertes à notre collaboration, à la lumière de l'héritage commun tiré de la Loi et des prophètes sont diverses et importantes... : avant tout une collaboration en faveur de l'homme..., de sa dignité, de sa liberté, de ses droits, dans une société...où règne la justice et où...ce soit la paix qui règne, ce shalom souhaité par les législateurs, par les prophètes et par les sages d'Israël...
De ma visite, et de la concorde et de la sérénité auxquelles nous sommes arrivés, que naisse, comme le fleuve qu'Ézéchiel a vu sortir de la porte orientale du Temple de Jérusalem (Ez 47,1s), une source fraîche et bienfaisante qui aide à guérir les plaies dont souffre notre ville de Rome.
En faisant cela, nous serons fidèles à nos engagements respectifs les plus sacrés mais aussi à ce qui nous unit et nous rassemble le plus profondément : la Foi en un seul Dieu qui « aime l'étranger » et « rend justice à l'orphelin et à la veuve », nous efforçant de les aimer et de les secourir (Dt 10,18; Lv 19,18.34).
Les chrétiens ont appris cette volonté du Seigneur de la Torah, que vous vénérez ici, et de Jésus qui a porté jusqu'à ses extrêmes conséquences l'amour demandé par la Torah.


HOMÉLIE DE S. ANTOINE DE PADOUE : Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues.

Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues. Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l'humilité, la pauvreté, la patience et l'obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres.
La parole est vivante, lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent, et que les actions parlent.
Nous sommes pleins de paroles mais vides d'actions ; à cause de cela, le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles. « La loi, dit saint Grégoire, a été présentée au prédicateur pour qu'il pratique ce qu'il prêche. »
Il perd son temps à répandre la connaissance de la loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions.
Mais les Apôtres parlaient selon le Don de L'Esprit. Heureux celui qui parle selon le Don de L'Esprit, et non selon son propre sentiment.
Car il y en a qui parlent selon leur propre esprit, dérobent les paroles d'autrui, les proposent comme si elles étaient à eux et se les attribuent.
C'est de ces gens-là et de leurs pareils que le Seigneur dit en Jérémie : Je vais m'en prendre aux prophètes — Parole du Seigneur — qui se dérobent mutuellement mes paroles.
Je vais m'en prendre aux prophètes — Parole du Seigneur — qui mettent leur langue en mouvement pour dire : Parole du Seigneur.
Je vais m'en prendre aux prophètes qui ont des songes fallacieux — Parole du Seigneur —, qui les racontent et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs prodiges.
Moi, je ne les ai ni envoyés, ni chargés de mes ordres, et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, Parole du Seigneur.
Parlons donc selon ce que L'Esprit-Saint nous donnera de dire.
Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en vous sa Grâce, pour que nous atteignions le chiffre de la Pentecôte (cinquante) en multipliant la connaissance naturelle des cinq sens par l'observation des Dix Commandements ; pour que nous soyons remplis d'un violent esprit de Contrition, que nous soyons embrasés par les langues de feu de la profession de notre Foi ; pour qu'enfin, ainsi embrasés et illuminés, nous puissions, dans les splendeurs des saints, voir Le Dieu unique en trois Personnes.


R/ Ta parole, Seigneur, est lumière dans la nuit.

 Vers qui pouvons-nous aller, Seigneur ?
 toi seul nous conduis au Royaume.

 Heureux qui suit jusqu'au bout
 le chemin que tu lui traces.

 Heureux qui médite en son coeur
 les voies mystérieuses de l'amour.


Hymne : Dieu que nul œil de créature

Dieu que nul oeil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu :
Fais que son voile se déchire.

Fais que tressaille son silence
Sous ton Esprit ;
Dieu, fais en nous ce que tu dis,
Et les aveugles de naissance
Verront enfin le jour promis
Depuis la mort de ta semence.

Tu n'as pas dit que l'homme croisse
Vers son néant,
Mais tu as fait, en descendant,
Qu'il ne se heurte à son impasse :
Tu as frayé le beau tournant,
Où tout au monde n'est que grâce.

Dans le secret, tu nous prépares,
Ce qui pourra
Tenir ton jour quand tu viendras ;
C'est là, dans l'ombre de ta gloire.
Que ta clarté filtre déjà,
Et nous entrons dans ton histoire.

Sème les mots qui donnent vie,
Nous te dirons ;
Regarde-nous. et nous verrons ;
Entends Jésus qui te supplie.
Au dernier pas de création,
Viens faire l'homme eucharistie!


Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu éternel et tout-puissant, tu as voulu que ton peuple trouve en saint Antoine de Padoue un grand prédicateur de l'Évangile et un défenseur des pauvres ; permets qu'avec son aide, et fidèles à ses leçons de vie chrétienne, nous ressentions dans toutes nos épreuves le bienfait de Ton secours.


Commentaire personnel.
Regardons bien L’Evangile de ce jour où Jésus rappelle à tous qu’il n’est pas venir abolir La Loi, mais l’accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.
Jésus nous rappelle aussi que celui qui rejette un seul de ces Commandements, y compris parmi les plus insignifiants…et qui en plus apprend aux autres à faire de même sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Par contre, celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.

Nous retrouvons aussi l’exemple, dans la 1ère lecture, du seul qui suit les Commandements de Dieu (Elie) et de la multitude (450) de ceux qui adorent pleins d’idoles (et les idoles modernes ne manquent pas de nos jours, foot, starlettes, TV, etc… tout en ne suivant pas les Commandements de Dieu)…les dieux « idoles » ne répondent pas à leurs esclaves (et Dieu ne leur répond pas, non plus), mais Dieu répond à son serviteur Elie qui l’Aime et lui est fidèle.

Beaucoup traitent L’Eglise de rétrograde, car pas adapté au monde moderne, parce que, en fait, elle refuse de se mettre « à la page » et de couvrir nos péchés, en ne nous disant pas que ce ne sont plus des péchés !!!
Tout simplement parce que L’Eglise ne fait que nous transmettre La Loi de Dieu, et ne peut, en aucun cas, changer les Commandements de Dieu.
D’abord, parce qu’ils viennent de Dieu, et ensuite pour ne pas nous conduire droit en Enfer.

On peut tomber, commettre une faute, un péché, et se reconnaissant pécheur, reprendre le droit chemin, mais si L’Eglise nous disait que ce n’est plus une faute...Comment pourrions-nous nous convertir ???...
Et alors, ce serait Elle qui commettrait une faute !!!

Et dans ce monde où nous vivons, que nous voulons sans Dieu, ceux qui veulent quand même suivre Dieu et L’Eglise ont besoin de repaires pour savoir où aller.

Demander à L’Eglise d’approuver divers moyens de contraception, n’est-ce pas lui demander de cautionner « notre luxure » de façon à penser que nous ne commettons plus de fautes.
Alors comment pourrions-nous reconnaître que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin de l’aide de Dieu pour nous convertir, plutôt que de penser : « Moi, je ne pèche pas ».

Mais combien ne connaissent plus du tout « Les commandements de Dieu », tels que Dieu nous les a donné (Exode 20 1-17), et pour ceux qui les connaissent combien en saisissent vraiment le sens profond ???

Avec Jésus et L’Esprit-Saint qu’Il nous a envoyé à la Pentecôte, La Loi, n’est plus inscrite sur des Tables de pierres, mais sur des tables de Chair, qui sont les cœurs des hommes.
Ces considérations soulèvent immédiatement une question : Vivons-nous sous La Loi ancienne ou sous La Nouvelle Loi ???
Nous accomplissons nos devoirs religieux par obligation, par crainte et par habitude, ou, en revanche, à cause d’une intime conviction et presque par attirance ???
Nous percevons Dieu comme un Père ou comme un Patron ??? »

En effet, s’il est bien de suivre ces commandements à la lettre, combien il est plus important d’en saisir le sens profond, pour les suivre tel que Dieu le désire, pour notre bien et pour que nous héritions du Bonheur éternel.
Jésus, est venu nous en dévoiler le sens, que nous retrouvons au travers des différents Evangiles (c’est pourquoi, il est si important de les connaître).
Jésus, en retournant au Ciel, nous a donné L’Eglise pour qu’elle nous guide sur cette route, et nous a envoyé L’Esprit Saint pour éclairer nos cœurs. 

Il est bon de suivre la totalité des « commandements de Dieu » qui sont des commandements d’Amour de Dieu pour nous, afin de nous montrer le Chemin pour être sauvé et obtenir Le Bonheur éternel comme des parents montrent à leurs enfants qu’ils aiment de tout leur cœur ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne doivent pas faire.

S’il est bon de les suivre par devoir, comme des enfants suivent ce que disent leurs parents, il est encore mieux de les suivre par Amour de Dieu, parce, tout simplement nous L’aimons.

Et il est merveilleux de les suivre et d’en rechercher continuellement toute la profondeur parce que nous sommes devenus des amoureux « fou de Dieu » et que nous recherchons tout ce qui pourrait lui faire plaisir et que nous pourrions faire pour Lui et le Lui offrir, en témoignage d’Amour et en reconnaissance de Son Amour infini pour nous qu’il nous a témoigné, en acceptant de s’offrir en Sacrifice sur La Croix, pour notre Salut et nous permettre d’hériter du Royaume de Dieu pour un Bonheur infini et éternel.


Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu éternel et tout-puissant, tu as voulu que ton peuple trouve en saint Antoine de Padoue un grand prédicateur de l'Évangile et un défenseur des pauvres ; permets qu'avec son aide, et fidèles à ses leçons de vie chrétienne, nous ressentions dans toutes nos épreuves le bienfait de Ton secours.


Parole de Dieu : (Rm 8, 35.37)… (Office des Laudes).
Qui pourra nous séparer de l’Amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le supplice ? En tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a Aimés.


Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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