Eucharistie du Dimanche 17 Juin 2012 : 11ème Dimanche du Temps Ordinaire. Fête de Saint Hervé (6e s.).

 

Eucharistie du Dimanche 17 Juin 2012 : 11ème Dimanche du Temps Ordinaire. Fête de Saint Hervé (6e s.).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Evangile) :

Livre d'Ézéchiel 17,22-24… Psaume 92(91),2-3.13-14.15-16… Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,6-10… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,26-34.

Commentaire de Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église.

 

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Dimanche 17 Juin 2012 : Fête de St Hervé (6e s.).

Hyvarnion, barde renommé de l'île de Bretagne, est convié à la cour de Childebert, mais, pieux et chaste, la vie de cour ne lui convient pas.

(Childebert I° (495-558) était un des fils de Clovis et de sainte Clotilde. A la mort de Clovis (511), il eut Paris, les pays jusqu'à la Somme, les côtes de la Manche jusqu'à la Bretagne, Nantes et Angers. Il portait le titre de roi de Paris.)

 

Résolu à se consacrer totalement à Dieu, il retourne chez lui en passant par l'Armorique. Là, il rêve d'un futur mariage. Décidé de se consacrer à Dieu il ne sait que penser quand un ange vient lui dire : « Elle s'appelle Rivanone ; tu la rencontreras demain et tu la prendras comme épouse ; de votre union naîtra un grand serviteur de Dieu. »

Il la rencontre et l’épouse. Ni l'un ni l'autre ne voulant d’une vie commune, le lendemain des noces Rivanone dit à Hyvarnion : « Si j'ai un fils je demande au Dieu tout puissant qu'il ne voie jamais la fausse et trompeuse lumière de ce monde », et avant de la quitter pour toujours, il lui répond : « Oui ! Mais qu'il ait au moins la vision des splendeurs célestes. »

L'enfant naît aveugle.

Quand Hervé atteint l'âge de sept ans, alors qu’il connaît par cœur tous les psaumes et les sept hymnes de l’Eglise les plus employées de son temps, Rivanone le confie à un saint moine.

 

Saint Hervé ne retrouve sa mère que des années plus tard et c'est pour l'assister dans ses derniers instants.

S'il est aveugle, comme le désirait Rivanone, Hervé est aussi barde comme Hyvarnion qui avait demandé que son fils ne cesse d'avoir la vision des splendeurs célestes. C'est ainsi qu'il compose le magnifique cantique du Paradis.

Son éducation terminée, Hervé part vivre en ermite mais il est vite rejoint par des disciples. Guidé par son disciple Guiharan et escorté d’un loup qu’il avait apprivoisé.

(La légende rapporte que ce loup avait dévoré l’âne avec lequel Hervé labourait, mais sur l’injonction du saint, le loup vint prendre la place de l’âne et acheva le travail).

 

Hervé, chantant la beauté du Paradis, conduit sa communauté qui, sillonnant la Bretagne, suit le soleil, pour finir par s’installer à Plouider qui deviendra Lanhouarneau (l’ermitage d’Hervé).

Toute sa vie, il refuse obstinément de recevoir le sacerdoce, acceptant seulement d’être ordonné exorciste.

Bien qu’il fût aveugle, Hervé avait été lui-même l'architecte de sa petite église qu’il ne voulut jamais quitter.

Il s’y trouvait enfermé, trois jours avant sa mort, lorsque ses yeux s'ouvrirent tout à coup, et il se mit à chanter un dernier cantique :

« Je vois le Ciel ouvert, le Ciel ma patrie. Je veux m'y envoler. Je vois mon père et ma mère dans la gloire et la beauté ; je vois mes frères, les hommes de mon pays. Des chœurs d'Anges, portés sur leurs ailes, volent autour de leurs têtes, comme autant d'abeilles dans un champ de fleurs. »

Le troisième jour après cette vision, il appela sa nièce Christine qui se trouvait alors auprès de lui ; c'était une orpheline élevée par sa mère : « Prépare-moi une pierre pour oreiller et de la cendre pour couchette ; quand l'ange noir viendra me chercher, qu'il me trouve couché sur la cendre. ».

Christine, tout en lui obéissant, lui dit : « Mon oncle, si vous m'aimez, demandez à Dieu que je vous suive sans tarder, comme la barque suit le courant. »

Elle fut exaucée : au moment où Hervé expirait, la petite Christine, se jetant à ses pieds, y mourut aussi.

Lorsqu'il meurt entouré de ses nombreux moines, tous peuvent entendre les chœurs célestes entonner un hymne que leur saint père chantait depuis toujours (On date souvent sa mort en 568).

Inhumé à Lanhouarneau (Finistère), son tombeau est vénéré par de grands concours de peuples.

Ses reliques, par crainte des Normands, sont recueillies dans la chapelle du château de Brest (878) ; mise dans une châsse d’argent, elles sont données par le duc Geoffroy à l’évêque de Nantes (1002) ; elles disparaissent de la cathédrale de Nantes pendant la révolution française.

 

Cantique du Paradis composé par Saint Hervé.

Jésus, qui vit aux cieux et règne près de Dieu, j’attends ton paradis car tu me l'as promis.

J'irai vers ta clarté, ô Christ ressuscité, je crois que ton regard ne peut me décevoir.

Plus d'ombre, plus de pleurs ni larmes, ni douleurs, Jésus, car près de toi tout n'est que paix, que joie !

Qu'à l'heure de ma mort ta voix me dise encore: Ami, dès aujourd'hui viens dans mon Paradis.

 

Jésus, comme il est grand le plaisir de l’âme quand elle est dans la Grâce de Dieu et dans Son Amour.

Je trouve court le temps et les souffrances misérables en pensant, jour et nuit, à la Gloire du Paradis.

Quand je regarde aux Cieux vers mon vrai pays, j’aimerais y voler comme une colombe blanche.

J’attends avec joie l’heure dernière, j’ai hâte de voir Jésus, mon vrai Époux.

 

Aussitôt que seront brisées mes chaînes, je m’élèverai dans l’air comme une alouette.

Je passerai la lune pour monter à la gloire ; au-delà du soleil, des étoiles, je serai porté.

Quand je serai loin de la terre, vallée pleine de peines, alors je jetterai un regard   à mon pays, la Bretagne.

Je lui dirai "Adieu, mon pays, adieu, monde douloureux, avec tes biens trompeurs.  

 

Adieu à jamais, pauvreté et angoisse, adieu péchés, afflictions et maladies."

Après l’instant de la mort, avec joie, je chanterai : "ma chaîne est brisée, je suis libre à jamais."

Les portes du Paradis, ouvertes pour m’attendre ; les Saints et les Saintes, venus m’accueillir.

Je pourrai, pour de bon, voir Dieu le Père, avec Son Fils Éternel et l’Esprit-Saint.

 

Qu’il sera beau d’entendre Jésus disant : "Viens, mon bon serviteur, rencontrer Dieu ton Père."

Là, il sera beau de contempler la Vierge Bénie, avec douze étoiles formant Sa Couronne.

 

Je verrai en plus, avec chacun, une harpe, Anges et Archanges, tous louant Dieu.

Les heureux Apôtres, avec les disciples de Jésus, et tous les Martyrs, Honneur des chrétiens.

 

Livre d'Ézéchiel 17,22-24.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : A la cime du grand cèdre, à son sommet, je cueillerai un jeune rameau, et je le planterai moi-même sur une montagne très élevée.
Sur la haute montagne d'Israël je le planterai. Il produira des branches, il portera du fruit, il deviendra un cèdre magnifique. Tous les passereaux y feront leur nid, toutes sortes d'oiseaux habiteront à l'ombre de ses branches.
Et tous les arbres des champs sauront que c'est moi, le Seigneur : je renverse l'arbre élevé et relève l'arbre renversé, je fais sécher l'arbre vert et reverdir l'arbre sec. Moi, le Seigneur, je l'ai dit, et je le ferai.

 

Psaume 92(91),2-3.13-14.15-16.
Qu'il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d'annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.

Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.

Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »

 

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,6-10.
Ainsi, nous avons pleine confiance, tout en sachant que nous sommes en exil loin du Seigneur tant que nous habitons dans ce corps ;
en effet, nous cheminons dans la foi, nous cheminons sans voir.
Oui, nous avons confiance, et nous aimerions mieux être en exil loin de ce corps pour habiter chez le Seigneur.
Que nous soyons chez nous ou en exil, notre ambition, c'est de plaire au Seigneur.
Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun reçoive ce qu'il a mérité, soit en bien soit en mal, pendant qu'il était dans son corps.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,26-34.
Parlant à la foule en paraboles, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. »
Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde.
Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la comprendre.
Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

 

Commentaire du jour.
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église.
Sermon 98, 1-2 ; CCL 24A, 602 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 225 rev.).

« Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ».

 

Frères, vous avez appris comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde...

Est-ce là tout ce que les croyants espèrent ? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent ?... Est-ce là « ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme » ? Est-ce là ce que promet l'apôtre Paul et qui est tenu en réserve dans le mystère inexprimable du salut, pour ceux qui aiment ? (1Co 2,9)

Ne nous laissons pas déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, « la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme » (1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l'immensité du monde.

Puissions-nous seulement semer dans notre cœur cette graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la connaissance (Gn 2,9), s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au ciel, et déployant toutes les branches de l'intelligence...

Le Christ est le Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge.

Il a grandi et est devenu l'arbre de la Croix qui couvre la Terre entière. Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner son bon goût et son arôme à tous les êtres vivants qui le touchent.

Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée.

De même le Christ a-t-il voulu que son corps soit broyé pour que sa force ne reste pas cachée ...Le Christ est Roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en Lui réside toute la Gloire de son Royaume.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).

Dieu tout-puissant, force de ceux qui espèrent en Toi, sois favorable à nos appels : puisque l'homme est fragile et que sans Toi il ne peut rien, donne-nous toujours le secours de ta grâce ; ainsi nous pourrons, en observant tes Commandements, vouloir et agir de manière à répondre à ton Amour.

 

Parole de Dieu : (Rm 8, 15-16)… (Office de Tierce).

L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers Le Père en l’appelant « Abba ! »

C’est donc L’Esprit Saint Lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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