Eucharistie du Mercredi 20 Juin 2012 : Mercredi de la 11ème semaine du Temps Ordinaire. Fête de Saint Silvère, Pape et Martyr (+ 538).

Eucharistie du Mercredi 20 Juin 2012 : Mercredi de la 11ème semaine du Temps Ordinaire. Fête de Saint Silvère, Pape et Martyr (+ 538).

 

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Evangile) :

Deuxième livre des Rois 2,1.6-14… Psaume 31(30),20.21.24ab.25… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.

Commentaire de Saint Jean de la Croix (1542-1591), Carme, Docteur de l'Église.

Hymne.

 

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Mercredi 20 Juin 2012 : Fête de Saint Silvère, Pape et Martyr (+ 538).

Il était le fils légitime du Pape Hormisdas, né avant que son père ne fût entré dans les ordres. Il fut probablement ordonné Pape, le 8 juin 536.

Silvère succéda au Pape Agapet, l'an 536, à une époque fort difficile, où l'Église était troublée par les intrigues et les hérésies.

Saint Silvère fut Pape de juin 536 au 11 novembre 537. En 536, le Pape Agapet Ier avait reçu du roi des Ostrogoths, qui occupaient alors une bonne partie de l'Italie, la mission de se rendre à Constantinople pour essayer de sonder Justinien. Le Basileus, qui tenait l'Afrique, semblait préparer un débarquement dans la péninsule.

Agapet mourut à Constantinople le 22 avril, après une victoire remportée sur le patriarche Anthime, un protégé de l'impérieuse et hérétique impératrice Théodora.

Le Pape avait su persuader Justinien que la présence d'Anthime au principal siège ecclésiastique de l'Orient était un scandale dangereux pour l'Église, et Justinien avait chassé le prélat au début de mars.

A Rome, le roi Goth s'occupa de faire élire un successeur au pape défunt. Son candidat fut un fils du Pape Hormisdas, mort en 523, nommé Silvère ; c'était un sous-diacre de la Curie. D'ordinaire, on élisait un diacre ou un prêtre. D'après le " Liber pontificalis ", le clergé romain fit opposition à Silvère. Puis finalement le favori des Goths passa.

 

À voir la manière dont s'était faite l'élection de Silvère, favorisée, imposée même par Théodat, roi des Goths, on eût pu craindre que le nouvel élu ne répondît pas à la sainteté de la mission ; mais il en fut tout autrement.

Dieu fit paraître en ce moment la puissance infinie de sa grâce et l'attention providentielle qu'il prête au choix des souverains pasteurs de son Église ; car Silvère fit éclater tant de vertus, il montra une vigueur si grande pour les intérêts de la religion, que ni l'exil, ni la perte des biens, ni les tourments les plus cruels, ni la mort même, ne furent capables d'abattre son courage et de lui arracher une décision contraire à son devoir.

 

Il fit briller sa doctrine et sa sainteté dans la poursuite des hérétiques, et sa force d'âme apparut tout entière dans la manière dont il maintint le jugement d'Agapet. Malgré les instances réitérées de l'impératrice Théodora, il se refusa à rétablir Anthime qu'Agapet avait déposé de l'évêché de Constantinople comme fauteur de l'hérésie eutychienne.

 

L'impératrice de Constantinople, Théodora, ayant voulu obtenir de lui le rétablissement, sur le siège patriarcal de cette ville, d'un hérétique déposé par le Pape son prédécesseur, Silvère lui déclara qu'il ne le pouvait pas.

Ce fut contre lui le signal de la persécution. Rendue furieuse, l’impératrice Théodora manda à Bélisaire d'envoyer Silvère en exil.

Silvère, candidat des Goths, était quelque peu suspect à Bélisaire. Le diacre Vigile, jadis volontaire pour occuper le siège de Rome, puis nonce à Constantinople, se chargea de noircir Silvère, son rival.

Il était recommandé à la femme de Bélisaire, Antonine, une intrigante, par l’impératrice  Théodora qui voulait que Rome soutînt le monophysisme.

Bélisaire pressentit Silvère : ne pourrait-il pas faire ce qu'on escomptait de Vigile ? Silvère refusa.

On fit courir alors une fausse lettre du Pape de Rome où le pontife promettait aux Goths l'entrée libre par la porte Asinaria, proche du Latran, la résidence apostolique.

Silvère, pour écarter les suspicions, se retira sur l'Aventin, à Sainte-Sabine.

 

Mais Silvère fut convoqué au Pincio, où Bélisaire avait son quartier général. Le général et Antonine l'accusèrent de haute trahison ; deux clercs entrèrent, enlevèrent au pontife son pallium et lui firent endosser un habit de moine.

On l'expédia en Asie, à Patare de Lycie. Les Romains apprirent que Silvère était devenu moine, ils ne devaient plus le revoir. Bélisaire fit proclamer Vigile, Pape (qui fut donc un antipape).

Silvère, envoyé en exil à Patare, en Asie, fut sans doute attristé de la grave situation de l'Église ; mais, d'autre part, il eut une joie extrême de souffrir pour la défense de la Foi, et il semblait personnellement aussi heureux dans les épreuves de l'exil que dans les gloires du pontificat.

L'évêque de Patare le reçut d'une manière fort honorable et prit hardiment sa défense à la cour de Constantinople ; il menaça le faible empereur Justinien des jugements de Dieu, s'il ne réparait le scandale : " Il y a plusieurs rois dans le monde, lui dit-il, mais il n'y a qu'un Pape dans l'univers. Et pas un comme ce Pape préposé à l'Eglise de Rome. Et ils l'ont expulsé !" "

Ces paroles, dans la bouche d'un évêque d'Orient, montrent bien que la suprématie du siège de Rome était reconnue partout.

Ainsi protestait l'énergique prélat. Justinien se décida à renvoyer Silvère à Rome. Si après enquête sa lettre aux Goths était trouvée fausse, on lui rendrait son Église ; sinon, on le laisserait vivre, en lui conservant le titre d'évêque, mais hors de Rome. Malgré Théodora, Silvère fut rapatrié.

Ainsi protestait l'énergique prélat. Justinien, trompé jusqu'alors, se rendit aux observations de l'évêque, et peu après, malgré l'impératrice, il se décida à renvoyer Silvère à Rome. Si après enquête sa lettre aux Goths était trouvée fausse, on lui rendrait son Église ; sinon, on le laisserait vivre, en lui conservant le titre d'évêque, mais hors de Rome.

Malgré l’impératrice Théodora, Silvère fut donc rapatrié.

 

Cependant l’antipape Vigile veillait. L'enquête par ses soins tourna contre Silvère. On interna son rival (le Pape Silvère) à Palmaria, petite île au large du golfe de Gaëte,  dans le Latium.

 

Nourri au pain de tribulation et à l'eau d'angoisse ", comme dit le Liber ponlificalis dans une formule empruntée au troisième livre des Rois (XXII, 27.), Silvère trépassa probablement le 2 décembre 538, victime, estime la sainte Église, de sa fidélité à l'orthodoxie chalcédonienne.

Son corps, porté à Rome et déposé dans la Basilique Vaticane, a été illustré par de nombreux miracles, car tous les malades qui accoururent à son tombeau furent guéris.

 

Deuxième livre des Rois 2,1.6-14.
Voici comment le Seigneur enleva Élie au ciel dans un ouragan. Ce jour-là, Élie et Élisée étaient partis de Guilgal.
Une troisième fois, Élie dit à Élisée : « Arrête-toi ici ; moi, le Seigneur m'envoie au Jourdain. » Mais Élisée répliqua : « Par le Seigneur qui est vivant, et par ta vie, je ne te quitterai pas. » Ils continuèrent donc tous les deux.
Cinquante frères-prophètes, qui les avaient suivis, s'arrêtèrent à distance, pendant que tous deux se tenaient au bord du Jourdain.
Élie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui s'écartèrent de part et d'autre. Ils traversèrent tous deux à pied sec.
Pendant qu'ils passaient, Élie dit à Élisée : « Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi avant d'être enlevé loin de toi. » Élisée répondit : « Que je reçoive une double part de l'esprit que tu as reçu ! »
Élie reprit : « Tu demandes quelque chose de difficile : tu l'obtiendras si tu me vois lorsque je serai enlevé loin de toi. Sinon, tu ne l'obtiendras pas. »
Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu'un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara, et Élie monta au ciel dans un ouragan.
Élisée le vit, et il se mit à crier : « Mon père !... Mon père !... Char d'Israël et ses coursiers ! » Puis il cessa de le voir. Il saisit ses vêtements et les déchira en deux.
Il ramassa le manteau qu'Élie avait laissé tomber, il revint et s'arrêta sur la rive du Jourdain.
Avec le manteau d'Élie, il frappa les eaux, mais elles ne s'écartèrent pas. Élisée dit alors : « Où est donc le Seigneur, le Dieu d'Élie ? » Il frappa encore une fois, les eaux s'écartèrent, et il traversa.

 

Psaume 31(30),20.21.24ab.25.
Qu'ils sont grands, tes bienfaits !
Tu les réserves à ceux qui te craignent.
Tu combles, à la face du monde,
ceux qui ont en toi leur refuge.

Tu les caches au plus secret de ta face,
loin des intrigues des hommes.
Tu leur réserves un lieu sûr,
loin des langues méchantes.

Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles :
le Seigneur veille sur les siens ;
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

 

Commentaire du jour.
Saint Jean de la Croix (1542-1591), Carme, Docteur de l'Église.
Le Cantique spirituel, 2ème version, strophe 1, 6-7 (trad. OC, Cerf 1990, p. 1220 rev.).

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison ».

 

L'âme demande à l'Époux : « Où t'es-tu caché ? »... Répondons à sa question en lui montrant le lieu précis où il se cache, le lieu où elle le trouvera d'une manière certaine, et avec autant de perfection et de douceur possibles en cette vie. Dès lors, elle n'errera plus en vain sur les traces des étrangers (cf Ct 3,2).

Sachons-le bien, le Verbe, Fils de Dieu, réside par essence et par présence, en compagnie du Père et de l'Esprit Saint, dans l'essence même de l'âme, et il y est caché.

L'âme qui aspire à le trouver doit donc sortir...de tout le créé ; elle doit entrer en elle-même et s'y tenir dans un recueillement si profond que toutes les créatures soient pour elle comme si elles n'étaient pas.

« Seigneur, disait saint Augustin en s'adressant à Dieu dans ses Soliloques, je ne te trouvais pas au-dehors de moi, parce que je te cherchais mal : je te cherchais au-dehors, et tu étais au-dedans. » Dieu est donc caché dans notre âme, et c'est là que le vrai contemplatif doit le chercher, en disant : « Où t'es-tu caché ? »

Eh bien donc, ô âme, la plus belle d'entre les créatures de Dieu, toi qui désires si ardemment savoir où se trouve ton Bien-Aimé afin de le chercher et de t'unir à lui, voici qu'on te le dit : tu es toi-même la demeure où il habite, la retraite où il se cache.

Quelle joie, quelle consolation pour toi ! Ton trésor, l'objet de ton espérance, est si proche de toi qu'il est en toi-même, ou, pour mieux dire, tu ne pourrais pas exister sans lui. Écoute l'Époux lui-même te le dire : « Voici que le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21).

Et l'apôtre saint Paul, son serviteur, nous dit de son côté : « Vous êtes le temple de Dieu » (2Co 6,16).

 

Hymne : O toi, l'au-delà de tout.

O toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
A quoi l'esprit s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.
Seul, tu es indicible,
car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable,
car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres,
ceux qui parlent et ceux qui sont muets,
te proclament.
Tous les êtres,
ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.
Le désir universel,
l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie,
et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.
Tout ce qui demeure demeure par toi ;
par toi subsiste l'universel mouvement.
De tous les êtres tu es la fin ;
tu es tout être, et tu n'en es aucun.
Tu n'es pas un seul être,
tu n'es pas leur ensemble.
Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,
toi le seul qu'on ne peut nommer?
Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
qui couvrent le ciel même?
Prends pitié,
Ô toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas tout ce qu'on peut chanter de toi?

 

Oraison du matin (Office des Laudes).

Seigneur, répands ta Lumière dans nos esprits, pour que nous soyons toujours fidèles à te servir, puisque c’est Toi qui nous as créés dans ta Sagesse et qui nous diriges avec Amour.

 

Parole de Dieu : (1 Co 13, 4-7)… (Office de Tierce).

L’Amour prend patience ; l’Amour rend service ; l’Amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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