Eucharistie du Vendredi 29 Juin 2012 : Solennité des Saints Pierre et Paul, Martyrs.

Eucharistie du Vendredi 29 Juin 2012 : Solennité des Saints Pierre et Paul, Martyrs.

 

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Evangile) :

Livre des Actes des Apôtres 12,1-11… Psaume 34(33),2-3.4-5.6-7.8-9… Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4,6-8.17-18… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-19.

Commentaire d’Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), Moine Cistercien.

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA FÊTE DES APÔTRES PIERRE ET PAUL : Ils ont vu ce qu'ils ont prêché.

 

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Vendredi 29 Juin 2012 : Fête de  Saint Pierre et Saint Paul, Martyrs. Solennité.

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Le 29 juin, l'Église honore à la fois saint Pierre et saint Paul, ces deux incomparables Apôtres, unis dans la Foi, dans la prison et dans la mort.

Toutefois, la fête du 30 juin nous donnant occasion de parler de saint Paul, bornons-nous aujourd'hui au prince des Apôtres.

C'est à l'Évangile qu'il faut avoir recours pour connaître les détails de cette vie étonnante. Fils de pêcheur et pêcheur lui-même, simple, ignorant, sans éducation, il entend le Fils de Dieu lui adresser cet appel singulier: « Suis-Moi, Je te ferai pêcheur d'hommes ».

Parmi tous les Apôtres, il brille par sa Foi énergique et reconnaît en Jésus, Le Christ, Fils de Dieu.

Il ne quitte jamais le Sauveur, il est de toutes les grandes occasions de la vie du Maître. Malgré son triple reniement au jour de la Passion, faute si noblement réparée ensuite, il est confirmé comme chef des Apôtres et chef de l'Église.

Son siège renversera bientôt celui des Césars, et l'humble pêcheur aura un nom plus immortel que les plus grandes célébrités de tous les siècles.

Jésus avait dit autrefois à Ses Apôtres: « Le disciple n'est pas plus que le Maître; si on Me persécute, on vous persécutera ».

Saint Pierre devait avoir, en effet, le sort de Jésus-Christ et arroser de son sang l'Église naissante.

Touché par les larmes des fidèles, non mû par la crainte, Pierre songea d'abord à fuir la persécution que venait de soulever l'empereur Néron; mais, comme il sortait de Rome, il vit Le Christ se présenter à lui:

« Où allez-Vous, Seigneur, Lui dit-il. « Je vais à Rome, dit Jésus, pour y être Crucifié de nouveau ».

A ces mots, le Sauveur disparut, et Pierre comprit qu'il devait revenir à Rome pour y être Crucifié.

Le prince des Apôtres eut à endurer les souffrances d'un long emprisonnement; il eut du moins la consolation d'y être le compagnon de saint Paul et de consommer son sacrifice le même jour que lui.

Pierre fut condamné au supplice de la Croix; mais, par humilité, se jugeant indigne d'être Crucifié comme le divin Maître, il demanda à être Crucifié la tête en bas, ce qui lui fut accordé.

Arrivé au lieu du supplice, Pierre ne put contenir la joie de son coeur: « C'est ici l'arbre de vie, cria-t-il au peuple, l'arbre où a été vaincue la mort et le monde racheté. Grâces à vous, Fils du Dieu vivant! »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

 

Saint Pierre :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_%28ap%C3%B4tre%29.

 

Les Actes des Apôtres le montrent comme un des principaux dirigeants de la communauté chrétienne. Après la Pentecôte, c'est lui qui prend la parole et commence la prédication du message chrétien. Lors du concile de Jérusalem (vers l'an 50), il prend position en faveur de l'admission des païens dans l'Église sans leur imposer les prescriptions mosaïques telles que la circoncision ; cependant Paul lui reprochera de ménager le point de vue des judaïsants menés par certains chrétiens juifs de la communauté de Jacques le mineur, « frère du Seigneur », chef de la communauté de Jérusalem soit le premier évêque de la première communauté chrétienne (Ac XXI,18) : « Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il s'était donné tort. En effet, avant l'arrivée de certaines gens de l'entourage de Jacques, il prenait ses repas avec les païens ; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l'écart, par peur des circoncis.» (Ga II,11-12).

Lors du premier concile de Jérusalem, Pierre reconsidère son attitude. Il ouvre le débat en défendant clairement les thèses de Paul de ne pas imposer les prescriptions mosaïques aux chrétiens païens. Jacques le mineur, chef de l'Église locale (le premier évêque de Jérusalem), clôture le conseil en approuvant Pierre et Paul. Les chrétiens d'origine païenne sont libérés de l'obligation de suivre les traditions juives.

Après le Concile de Jérusalem, les Actes ne disent plus rien de sa vie.

Cette discrétion s'explique sans doute par les poursuites dont il était l'objet. À partir de son évasion de Jérusalem (avant la mort d'Hérode-Agrippa I, au printemps 44), Pierre était presque un hors la loi aux yeux des autorités de Jérusalem. S'il était poursuivi, personne ne devait savoir où il se trouvait. C'est pourquoi le Nouveau Testament est très discret sur ses résidences successives, même dans les Actes.

La tradition de l'Église catholique attribue à Pierre la direction de l'Église d'Antioche. Premier évêque de cette ville, une fête de « la chaire de saint Pierre à Antioche » est célébrée le 22 février depuis le IVe siècle. Il serait resté sept ans à Antioche.

Fuyant la persécution, Pierre semble avoir gagné Antioche dès le printemps 43 (au plus tard). Il est peut-être désigné sous le pseudonyme de « Niger » dans les Actes des Apôtres (« Syméon appelé Niger », Ac 13,1). En 48 ou 49, il fait une incursion à Jérusalem, sous son identité secrète (Ac 15,14).

Selon André MÉHAT, il se serait ensuite réfugié à Rome, où il espérait n'être pas poursuivi. Mais en 47, l'empereur Claude (41-54) expulse les juifs de Rome (Ac 18,2).

Comme Priscille et Aquila, Pierre se rend alors en Achaïe, et il a l'occasion de visiter Corinthe (1 Co 1,12).

À Jérusalem, lors des réunions qui seront par la suite appelée Concile de Jérusalem, il propose la solution qui est adoptée par Jacques le Juste en conclusion de l'assemblée, sur les obligations que doivent suivre les chrétiens venant du polythéisme.

Il faut que ces derniers observent un minimum de préceptes de la Torah en s'abstenant des souillures de l’idolâtrie, de l'immoralité, de la viande étouffée et du sang.

 

À la mort de Claude, il revient à Rome, au début du règne de Néron (54-58). Il est à Rome lorsque Paul rédige l'Épître aux Romains, mais toujours dans un statut de clandestinité, ce qui explique à la fois que Paul adresse son épître aux chrétiens de Rome, mais qu'il ne fasse pas mention du principal destinataire, le premier des Apôtres.

Cette chronologie est hypothétique, mais elle correspond cependant à la tradition du Liber Pontificalis (rédigé en 530), selon lequel Pierre est demeuré à Antioche pendant sept ans, et s'est fixé à Rome sous le règne de Néron.

 

Ainsi, dès la fin du IIe siècle apparaît le ferme témoignage que Pierre avait au Vatican sa tombe glorieuse, comme Paul avait la sienne sur la voie d'Ostie.

Dans le Vatican de Néron, un monument s'imposait par son importance. C'était le cirque commencé par l'empereur Caligula (37-41) et terminé par Néron (54-68).

Les fouilles ont pu le localiser le long du côté sud de l'actuelle basilique Saint-Pierre, entre l'Arco delle Campane et la Piazza di Santa Marta, c'est-à-dire par l’ornement qu’était l'obélisque dressé en son centre, que, d'après Pline l'Ancien, Caligula avait fait venir tout exprès d'Égypte.

 

La « memoria » de Pierre.

Les fouilles ont en effet démontré que l'autel central de la basilique Saint-Pierre est construit exactement au-dessus de la memoriade l'apôtre.

C'est Clément VIII qui l'a fait édifier (1592-1605). En descendant sous le riche baldaquin de bronze du Bernin, on remonte du flamboyant XVIe siècle renaissant vers les siècles passés, grâce aux dispositions de Jean-Paul II qui a remis en communication directe l'autel de la Confession de Pierre avec son tombeau, caché depuis cent cinquante ans par la grande statue de Pie VI à genoux, de Canova.

Sous l'autel de Clément VIII se trouve un autre autel, celui de Calixte II (1119-1124), et, sous celui-ci, un autre encore, de Grégoire le Grand (590-604), encastré dans l'autel de Calixte II. En allant au-dessous, on rencontre un monument constantinien de forme quadrangulaire revêtu de marbre blanc et de porphyre rouge. Constantin l'a lui-même dédié à l'apôtre. Il remonte peut-être aux cérémonies commémoratives de la victoire décisive du pont Milvius, le 28 octobre 312.

…Ces ossements sont donc ceux qui, au temps même de Constantin, ont été considérés comme les restes mortels du saint apôtre Pierre.

Leur examen anthropologique le confirme. Le tissu de pourpre tissé de fils d'or dans lequel ils furent enveloppés atteste la haute dignité qu'on leur attribuait, en parfaite consonance avec le porphyre royal qui ornait l'extérieur du monument.

La terre qui les entoure comme d'une croûte s'est révélée à l'examen pétrographique correspondre au sable marneux où fut creusée la tombe primitive, alors qu'en d'autres lieux du Vatican la terre est constituée d'argile bleue ou de sable jaune.

Tous ces éléments forment entre eux comme les anneaux d'une chaîne qui conduit à identifier ce qui a été conservé des ossements de Pierre. Ce fut, après examen personnel, la conviction du Pape Paul VI, qui déclara en célébrant les saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 1976 :

« Pour ce qui est de saint Pierre, nous avons la chance d'être parvenus à cette certitude – annoncée par Pie XII, notre prédécesseur de vénérée mémoire – que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique qui lui est consacrée et où nous sommes rassemblés en ce moment dans la prière. »

 

Saint Paul :

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pierre_et_paul_aux_origines_de_l_eglise_de_rome.asp.

 

On ne peut dissocier Pierre et Paul. L'Église de Rome a été fondée par les deux apôtres. L'un et l'autre y sont morts martyrs. Et le pèlerinage le plus antique conduit à vénérer leurs restes mortels. L'histoire de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour être moins complexe que celle de la basilique Saint-Pierre, n'en est pas moins ténébreuse.

Le pèlerin qui arrive à la moderne basilique ne soupçonne rien des siècles passés, puisqu'un malencontreux incendie détruisit les 15 et 16 juillet 1823 presque entièrement la première Basilique.

Comment pouvons-nous reconstituer l'histoire ? Paul, l'apôtre des Gentils, appartient à une famille d'origine juive, établie à Tarse en Cilicie, – la Turquie actuelle – où elle a acquis droit de cité romain.

Après ses voyages missionnaires, il va porter le produit d'une collecte à Jérusalem. Poursuivi par le ressentiment tenace des Juifs, il est arrêté et conduit à Césarée devant le procurateur Félix.

Celui-ci le garde prisonnier pendant deux ans. Devant Festus qui lui succède, Paul en appelle à César, puisqu'il est citoyen romain.

C'est en 60 qu'il arrive à Rome, après un naufrage sur les rivages de Malte.

De 61 à 63, il jouit de ce qu'on appelle la custodia libera, ce qui lui permet d'écrire plusieurs de ses épîtres et d'annoncer le royaume de Dieu avec assurance.

Fit-il, de 63 à 66, une dernière tournée apostolique en Orient ou vers l'Espagne ? Rien ne permet de répondre à cette question.

En 66, en tout cas, il est de nouveau prisonnier à Rome. Et il a la tête tranchée sur la route de Rome à Ostie, en 67.

 

La via Appia.

Je n'ai jamais pu fouler les pavés de l'antique voie appienne, la via Appia, sans évoquer cette arrivée à Rome du vigoureux apôtre, épuisé par les épreuves, prisonnier entravé par les chaînes du Christ, mais toujours intrépide pour annoncer l'Évangile.

De longue date, il avait désiré voir Rome pour porter la bonne nouvelle dans ce haut lieu de l'empire.

Des riches patriciens ou des pauvres esclaves, qui pouvait se soucier du petit Juif arrivant avec d'autres prisonniers, encadrés par un détachement de soldats, dans le va-et-vient de la grande foule cosmopolite vaquant à ses affaires et à ses plaisirs ?

Selon l'usage, Paul passa sans doute dix jours au corps de garde du camp des prétoriens sur le mont Coelius.

Burrhus, préfet des prétoriens, autrement dit le chef de la police impériale, ayant pu se convaincre de la véracité du bon témoignage rendu au prisonnier par le gouverneur Festus, l'autorisa à prendre un logement hors du camp, avec toujours son bras droit enchaîné au bras gauche du soldat chargé de le garder.

 

Martyre et sépulture

Dans les Actes, saint Luc rapporte le séjour romain de Paul et son annonce de l'Évangile, d'abord aux Juifs, jusqu'à la fin abrupte du récit.

La seule chose qui soit certaine sur cette période de captivité est l'écriture, par l'apôtre, des lettres aux Colossiens, aux Éphésiens et à Philémon.

Dans cette considérable marge d'incertitudes et d'hypothèses, il semble prudent d'admettre que Pierre vint à Rome alors que Paul, contre lequel aucune charge n'avait été retenue, avait fini par être libéré ; que Paul y revint après son dernier périple missionnaire, après aussi les hécatombes de Néron, où Pierre avait péri crucifié et avait été furtivement enseveli un soir d'automne par quelques fidèles.

En arrivant à Rome vers l'année 67, Paul trouvait une communauté chrétienne décimée et humiliée.

Quelles que soient les conditions de son retour, il ne dut pas enseigner longtemps sans être dénoncé et arrêté. C'est alors qu'il aurait dicté sa dernière lettre à Timothée, comme son testament spirituel.

Condamné, Paul devait avoir la tête tranchée, supplice réservé aux citoyens romains. D'après le témoignage d'Eusèbe, son martyre eut lieu la quatorzième année du règne de Néron, soit entre juillet 1967 et juin 1968.

La tradition rapporte que la tête, en rebondissant trois fois sur le talus, y aurait fait jaillir trois sources, nos modernes Tre Fontane.

Rien ne permet d'accréditer cette version de caractère légendaire, adoptée par saint Grégoire, mort en 604.

 

Pour Paul comme pour Pierre, la proximité du lieu du supplice et du tombeau semble un fait historique.

Pour Paul, ce lieu était voisin du Tibre, les décapitations se faisant généralement au long des fleuves.

Un sarcophage de la fin du IVe siècle représente du reste la décapitation de saint Paul près d'un fleuve.

Attesté dès la première moitié du IVe siècle, le culte liturgique supposait la présence d'un sanctuaire ad corpus édifié à cet endroit.

Or celui-ci est situé, comme pour Pierre, dans la nécropole qui bordait la route, au milieu de tombes païennes portant des urnes, des inscriptions, des peintures et des stucs qui vont des derniers temps de la république jusqu'au IVe siècle, à deux kilomètres des murs d'Aurélien et de la porte du même nom.

Sans avoir pour la sépulture de Paul les mêmes détails que pour celle de Pierre, nous avons la même certitude : la tombe de l'apôtre des Gentils se trouve au-dessous de l'autel majeur de l'actuelle Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.

Cardinal Paul Poupard

Président du Conseil pontifical de la culture.

 

Livre des Actes des Apôtres 12,1-11.
A cette époque, le roi Hérode Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l'Église.
Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter.
Voyant que cette mesure était bien vue des Juifs, il décida une nouvelle arrestation, celle de Pierre. On était dans la semaine de la Pâque.
Il le fit saisir, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il avait l'intention de le faire comparaître en présence du peuple après la fête.
Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance.
Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des sentinelles montaient la garde.
Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains.
Alors l'ange lui dit : « Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton manteau et suis-moi. »
Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision.
Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta.
Alors Pierre revint à lui, et il dit : « Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif. »

 

Psaume 34(33),2-3.4-5.6-7.8-9.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.

L'ange du Seigneur campe à l'entour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !

 

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4,6-8.17-18.
Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle.
Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.
Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes.
J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-19.
Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

 

Commentaire du jour.
Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), Moine Cistercien.
Sermon 49, 1er pour la fête des saints Pierre et Paul ; SC 339 (trad. cf SC p. 169s).

« Je me suis fait tout à tous. Je ne cherche pas mon propre intérêt, mais celui de la multitude des hommes, afin qu'ils soient sauvés » (1Co 9,22; 10,33).

 

« Ce sont des hommes de Miséricorde, dont les bienfaits ne tombent pas dans l'oubli ; les biens qu'ils ont laissés à leur postérité subsistent toujours » (liturgie latine; Si 44,10-11).

Nous célébrons, bien aimés, le jour de naissance des apôtres Pierre et Paul ; et il convient...tout à fait que pareille mort soit appelée Naissance, puisqu'elle engendre à la Vie... Voilà où parviennent les saints : par cette mort qui donne la vie,  ils quittent cette vie qui conduit à la mort, pour parvenir à cette Vie vivifiante qui est en la main de Celui qui « a La Vie en Lui-même », Le Père, comme le dit Le Christ (Jn 5,26)...

 

Il y a trois sortes d'hommes Miséricordieux.

Les premiers donnent de leurs biens...en vue de suppléer par leur superflu à la pénurie d'autrui...

Les seconds distribuent tous leurs biens, et pour eux dorénavant...tout se trouve en commun avec autrui...

Quant aux troisièmes, non seulement ils dépensent tout, mais ils « se dépensent eux-mêmes tout entiers » (2Co 12,15) et ils se livrent en personne aux périls de la prison, de l'exil et de la mort, pour retirer les autres du péril où sont leurs âmes.

Ils sont prodigues d'eux-mêmes, parce qu'ils sont avides des autres. Ils recevront la récompense de cette amour « dont il n'existe pas de plus grand : donner sa vie pour ceux qu'on aime » (Jn 15,13)...

Tels sont ces glorieux princes de la Terre et serviteurs du Ciel dont aujourd'hui –- après de longues privations « de la faim et de la soif, du froid et de la nudité », de très dures fatigues et des dangers « de leurs compatriotes, des païens et des faux frères » (2Co 11,26-27) –- nous célébrons la mort magnifiquement victorieuse.

A de tels hommes s'applique bien cette phrase : « Leurs bienfaits ne tombent pas dans l'oubli », parce qu'ils n'ont pas oublié la miséricorde... Oui, aux Miséricordieux « la sort qui leur échoit est splendide, leur héritage magnifique » (Ps 15,6).

 

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA FÊTE DES APÔTRES PIERRE ET PAUL : Ils ont vu ce qu'ils ont prêché.

Le martyre des saints Apôtres Pierre et Paul a fait pour nous de ce jour un jour sacré. Nous ne parlons pas de quelques martyrs obscurs : Ce qu’ils proclament a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde.

Ces martyrs ont vu ce qu’ils ont prêché, après avoir vécu selon la justice, en proclamant la vérité, en mourant pour la vérité.

C’est le bienheureux Pierre, le premier des Apôtres, celui qui aimait fougueusement le Christ, qui a eu le bonheur de s’entendre dire : Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre. Car lui-même venait de dire : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Et le Christ lui dit alors : Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Sur cette pierre je bâtirai la foi que tu viens de confesser. Sur cette parole que tu viens de dire : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant, je bâtirai mon Église. Car tu es Pierre. Le nom de Pierre vient de la pierre, et non l’inverse. Le nom de Pierre vient de la pierre, comme « chrétien » vient de Christ. ~

 

Ainsi que vous le savez, Le Seigneur Jésus, avant sa Passion, choisit ses disciples, et leur donna le nom d’Apôtres.

Parmi eux, c’est Pierre qui, presque en toute circonstance, mérita de personnifier toute l’Église à lui seul.

C’est parce qu’il personnifiait l’Église à lui seul qu’il a eu le bonheur de s’entendre dire : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. En effet, ce n’est pas un homme seul, mais l’Église dans son unité, qui a reçu ces clefs.

Ceci met en relief la prééminence de Pierre, car il a représenté l’universalité et l’unité de l’Église lorsqu’il lui fut dit : Je te confie, alors que c’était confié à tous.

En effet, pour que vous sachiez que c’est l’Église qui a reçu les clefs du Royaume des cieux, écoutez ce que le Seigneur dit à tous ses Apôtres dans un autre endroit : Recevez l’Esprit Saint. Et aussitôt : Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. ~

 

Et c’est encore à juste titre que le Seigneur, après sa résurrection, confia à Pierre en personne la charge de faire paître ses brebis.

Car il n’est pas le seul parmi les disciples qui méritait de faire paître les brebis du Seigneur ; mais si Le Christ parle à un seul, c’est pour mettre en valeur l’unité.

Et il s’adresse en premier à Pierre parce que Pierre est le premier parmi les Apôtres. ~ Ne sois pas triste, Apôtre, d’être interrogé trois fois : réponds une fois, réponds deux fois, réponds trois fois.

Que ta confession soit victorieuse trois fois par l’Amour, parce que ta présomption a été trois fois vaincue par la crainte.

Il faut délier trois fois ce que tu avais lié trois fois. Délie par l’Amour ce que tu avais lié par la crainte.

Et cependant le Seigneur, une fois, deux fois, et trois fois, a confié ses brebis à Pierre. ~

 

En un même jour, on Célèbre la Passion de deux Apôtres ! Mais ces deux ne faisaient qu’un : bien qu’ils aient souffert à des jours différents, ils ne faisaient qu’un.

Pierre a précédé, Paul a suivi. ~ Nous célébrons le jour de fête de ces Apôtres, consacré pour nous par leur sang.

Aimons leur Foi, leur vie, leurs labeurs, leurs souffrances, ce qu’ils confessaient, ce qu’ils prêchaient.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).

Seigneur, tu nous as donné ce jour de sainte joie pour fêter les bienheureux Apôtres Pierre et Paul ; accorde à Ton Église une fidélité parfaite à leur enseignement, puisqu'elle reçut par eux la première annonce de la Foi.

 

Parole de Dieu : (1 P 4, 13-14)… (Office des Laudes).

Puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa Gloire se révélera.

Si l’on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous, puisque L’Esprit de Gloire, L’Esprit de Dieu, repose sur vous.

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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