Eucharistie du Jeudi 15 Août 2013 : Solennité de la Fête de L’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie.

Eucharistie du Jeudi 15 Août 2013 : Solennité de la Fête de L’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, Patronne principale de la France (1er s.).
Fête de Saint Stanislas Kostka, novice Jésuite (+ 1568).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Evangile) :
Livre de l'Apocalypse 11,19a.12,1-6a.10ab… Psaume 45(44),11-12a.12b-13.14-15a.15b-16… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15,20-27a… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-56.
Commentaire du Concile Vatican II.
Autre commentaire de la Liturgie latine.
CONSTITUTION APOSTOLIQUE DE PIE XII SUR L'ASSOMPTION (1950).
Autre commentaire de Frère  Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Dom. Josep ALEGRE Abbé de Santa Mª de Poblet (Tarragona, Espagne).
Chant, Hymne, Prière, Oraison, Parole de Dieu.

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Jeudi 15 Août 2013 : Fête de L’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, Patronne principale de la France (1er s.).
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Fête de L’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie.

kostka-sur-son-lit-de-mort-statue-de-pierre-le-gros-2.jpgJeudi 15 Août 2013 : Fête de Saint Stanislas Kostka, novice Jésuite (+ 1568).
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Saint Stanislas Kostka.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de l'Apocalypse 11,19a.12,1-6a.10ab.
Le Temple qui est dans le ciel s'ouvrit, et l'arche de l'Alliance du Seigneur apparut dans son Temple, et il y eut des éclairs, des fracas, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une terrible grêle.
Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l'enfantement.
Un autre signe apparut dans le ciel : un énorme dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et sur chaque tête un diadème.
Sa queue balayait le tiers des étoiles du ciel, et les précipita sur la terre. Le Dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance.
Or, la Femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les menant avec un sceptre de fer. L'enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son Trône,
et la Femme s'enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu'elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours
Alors j'entendis dans le ciel une voix puissante, qui proclamait : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! Car l'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu.

 

Psaume 45(44),11-12a.12b-13.14-15a.15b-16.
Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d'étoffes d'or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

 

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15,20-27a.
Frères, le Christ est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité.
Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection.
En effet, c'est en Adam que meurent tous les hommes ; c'est dans le Christ que tous revivront,
mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu'il reviendra.
Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal.
C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort,
car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand il dira : « Tout est soumis désormais », c'est évidemment à l'exclusion de Celui qui lui a soumis toutes choses.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,39-56.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

 

Commentaire du jour.
Concile Vatican II.
Constitution sur l'Église « Lumen gentium », § 68-69

Marie, signe d'espérance certaine et de consolation pour le Peuple de Dieu en marche

La Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, a été élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps, et elle a été exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs (Ap 19,16) et vainqueur du péché et de la mort...
Tout comme la Mère de Jésus, déjà glorifiée au ciel en son corps et en son âme, est l'image et le commencement de ce que sera l'Église en sa forme achevée dans le monde à venir, de même sur cette terre, jusqu'à l'avènement du jour du Seigneur (2P 3,10), Marie brille comme un signe d'espérance certaine et de consolation devant le Peuple de Dieu en marche.

C'est une grande joie et une grande consolation pour ce saint Concile de voir, parmi les frères séparés aussi, qu'il n'en manque pas qui rendent à la Mère du Seigneur et Sauveur l'honneur qui lui est dû, en particulier chez les Orientaux, qui dans un élan fervent et d'une âme pleine de dévotion, se montrent unis dans le culte rendu à la Mère de Dieu toujours Vierge.
Que tous les chrétiens adressent avec instance des prières à la Mère de Dieu et à la Mère des hommes, afin que celle qui a entouré de ses prières les débuts de l'Église (Ac 1,14), maintenant qu'elle est exaltée au-dessus de tous les bienheureux et de tous les anges, intercède encore auprès de son Fils, dans la communion de tous les saints, jusqu'à ce que toutes les familles des peuples, qu'elles soient marquées du nom chrétien ou qu'elles ignorent encore leur Sauveur, aient le bonheur de se rassembler dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu pour la gloire de la très sainte et indivisible Trinité.

 

Autre Commentaire du jour.
Liturgie latine.
Séquence des XIVe – XVe siècles (trad. cf Guéranger et Tournay).

« Mon esprit exulte en Dieu mon sauveur ».

Ô Vierge, Temple de la Trinité, le Dieu de bonté a vu ton humilité ; il t'envoie un messager pour t'apprendre qu'il veut naître de toi. L'ange t'apporte la salutation de la grâce..., il t'explique, et tu consens, et aussitôt le Roi de gloire s'incarne en toi. Par cette joie, nous t'en prions, rends-nous favorable ce grand Roi...

Ta seconde joie : quand tu as enfanté le Soleil, toi l'étoile..., cet enfantement ne produit en toi ni changement ni peine. Comme la fleur ne perd pas son éclat en donnant son parfum, ta virginité ne peut rien perdre quand le Créateur daigne naître de toi. Marie, mère de bonté, sois pour nous la voie droite qui nous conduit à ton Fils...

Une étoile t'annonce la troisième joie : celle que tu vois s'arrêter au-dessus de ton fils, pour que les mages l'adorent et lui offrent les richesses variées de la terre... Marie, étoile du monde, purifie-nous du péché !

La quatrième joie t'est donnée lorsque le Christ ressuscite d'entre les morts... : l'espérance renaît, la mort est chassée. Quelle part tu as à ces merveilles, ô pleine de grâce ! (Lc 1,28) L'ennemi est vaincu..., l'homme est libéré et il s'élève jusqu'aux cieux. Mère du Créateur, daigne prier assidûment : que par cette joie pascale, après le labeur de cette vie, nous soyons admis aux chœurs du ciel !

Ta cinquième joie : quand tu as vu ton fils monter au ciel, la gloire dont il était entouré te révélait plus que jamais celui dont tu étais la mère, ton propre Créateur. Montant aux cieux, il montrait la voie par où l'homme s'élève aux palais célestes... Par cette nouvelle joie, Marie, fais-nous monter au ciel pour jouir avec toi et ton fils du bonheur éternel !...

C'est le divin Paraclet qui, sous la forme de langues de feu, fortifiant...et enflammant les apôtres, t'apporte encore la sixième joie : pour guérir l'homme que la langue avait perdu et purifier son âme du péché. Par la joie de cette visite, prie ton fils, Vierge Marie, d'effacer en nous toute tache pour le jour du jugement.

Le Christ t'a conviée à la septième joie lorsqu'il t'a appelée de ce monde à son séjour céleste, lorsqu'il t'a élevée sur le trône où tu reçois des honneurs incomparables. Une gloire t'entoure plus qu'aucun autre habitant du ciel...

Ô Vierge, mère de bonté, fais-nous sentir les effets de ta tendresse...
Par ta joie, purifie-nous, conduis-nous à l'allégresse éternelle ! Emmène-nous avec toi dans la joie du paradis. Amen.

 

CONSTITUTION APOSTOLIQUE DE PIE XII SUR L'ASSOMPTION (1950)

Les Pères de l'Église et les grands docteurs, dans les homélies et les discours qu'ils ont adressés au peuple pour la fête de l'Assomption, en ont parlé comme d'une vérité déjà connue et admise par les fidèles. Ils l'ont expliquée plus clairement, ils en ont approfondi la signification et la portée.
Surtout, ils ont mieux mis en lumière ce que les textes liturgiques n'avaient que brièvement indiqué : cette fête ne rappelle pas seulement que le corps inanimé de la Vierge Marie n'a subi aucune corruption, mais aussi qu'elle a triomphé de la mort et qu'elle a été glorifiée dans le ciel, à l'exemple de son Fils unique Jésus Christ.

Ainsi saint Jean Damascène, qui est le plus remarquable prédicateur de cette vérité traditionnelle, compare l'Assomption corporelle de la Mère de Dieu à ses autres dons et privilèges ; il déclare éloquemment : « Elle qui avait gardé sa virginité intacte dans l'enfantement, il fallait qu'elle garde son corps, même après la mort, exempt de toute corruption.
Elle qui avait porté le Créateur dans son sein comme son enfant, il fallait qu'elle aille faire son séjour dans la lumière divine. Cette épouse que le Père s'était unie, il fallait qu'elle habite la chambre nuptiale.

Elle qui avait contemplé son Fils cloué à la croix et qui avait reçu dans son cœur le glaive de douleur qui lui avait été épargné dans l'enfantement, il fallait qu'elle le contemple trônant avec le Père. Il fallait que la Mère de Dieu possède ce qui appartenait à son Fils, et qu'elle soit honorée par toutes les créatures comme la Mère de Dieu et sa servante. »

Pour saint Germain de Constantinople, si le corps de la Vierge Mère de Dieu avait été préservé de la corruption et transféré au ciel, cela ne s'accordait pas seulement à sa maternité divine, mais encore à la sainteté particulière de son corps virginal. « Selon l'Écriture, dit-il, tu apparais dans la beauté ; ton corps virginal est tout entier chaste et saint ; il est tout entier la demeure de Dieu.
Aussi doit-il, par la suite, être totalement affranchi du retour à la poussière. Mais, parce qu'il est humain, il doit être transformé pour accéder à la vie sublime de l'incorruptibilité. Toutefois, c'est le même corps qui est vivant, souverainement glorieux, intact et doté d'une vie parfaite. »

Un autre écrivain très ancien avait affirmé : « Puisqu'elle est la Mère très glorieuse du Christ, notre divin Sauveur, lui qui donne la vie et l'immortalité, elle est vivifiée par lui, elle partage pour l'éternité l'incorruptibilité de son corps. Il l'a fait sortir du tombeau et l'a élevée auprès de lui, d'une manière connue de lui seul. »

Tous ces raisonnements et ces considérations des Pères s'appuient sur la Sainte Écriture comme sur leur ultime fondement.
Celle-ci met en quelque sorte devant nos yeux la Mère de Dieu comme intimement unie à son Fils divin partageant toujours sa destinée.

Il faut surtout se rappeler que, dès le deuxième siècle, les Pères nous présentent la Vierge Marie comme la nouvelle Ève, soumise au nouvel Adam, mais très étroitement unie à lui dans le combat contre l'ennemi infernal.
Ce combat, tel qu'il est prédit dans le Protévangile (Gn 3, 15), devait aboutir à la victoire totale sur le péché et sur la mort, qui sont toujours rattachés l'un à l'autre dans les écrits de saint Paul.
Par conséquent, puisque la Résurrection Glorieuse du Christ fut l'acte essentiel et le trophée ultime de cette victoire, le combat livré par la Vierge Marie et son Fils devait trouver sa conclusion dans la glorification de son corps virginal.
Comme dit encore l'Apôtre : Lorsque ce qui est mortel en nous revêtira l'immortalité, alors se réalisera la parole de l'Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire.

Ainsi la Mère de Dieu, unie à Jésus Christ d'une manière mystérieuse, « dans un seul et même décret » de prédestination, immaculée dans sa conception, parfaitement vierge dans sa maternité divine, généreuse collaboratrice du Rédempteur, a remporté un triomphe total sur le péché et ses conséquences.
Pour finir, elle a obtenu, comme couronnement suprême de ses privilèges, d'être préservée de la corruption du tombeau.
À la suite de son Fils, après avoir vaincu la mort, elle a obtenu d'être élevée, corps et âme, à la gloire suprême du ciel, pour y resplendir, en qualité de Reine, à la droite de son Fils, le Roi immortel des siècles.

 

Autre commentaire de Frère  Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/Assomption-de-la-Vierge-Marie-2010.html

Assomption de la Vierge Marie 2010

À travers la rédaction de l’évangéliste saint Luc, et à travers son enthousiasme pour la Mère de Jésus, nous rejoignons dans le Magnificat la Vierge Marie au cœur de son propre mystère et au cœur du mystère du peuple de Dieu.
Marie, parce qu’elle se sait porteuse du Messie de Dieu, se situe d’elle-même au centre de toute l’histoire du salut, entre la promesse faite aux patriarches et le salut « à jamais » offert à tous les croyants ; donc entre la première aube de la Foi et l’aube définitive de la Gloire, qui déjà l’enveloppe personnellement : « tous les âges me diront Bienheureuse ».
Entre cet hier des promesses et ce demain assuré de l’accomplissement Marie, modèle de Foi, accueille et chante l’aujourd’hui de Dieu, et c’est un aujourd’hui de tendresse.
Dieu vient de se pencher vers sa servante, qu’il voyait si humble ; il s’est penché vers cette femme humble, qu’il voyait prête à le servir. Dieu vient de faire pour elle des merveilles, des merveilles en elle et par elle.
Et c’est pourquoi Marie exalte et exulte. Elle exalte son Seigneur plus haut que tout, plus haut que tous : lui seul est grand, lui seul aussi est assez grand pour l’amour qu’elle veut lui donner.
Et elle exulte parce que Dieu l’a sauvée, elle la première, pour la rendre digne du Fils de Dieu Sauveur.
Puisque Dieu est à la fois le Dieu de majesté et le Dieu qui se penche, la prière de Marie se fait à la fois adoration et allégresse : adoration devant le Tout autre, allégresse filiale auprès du Tout proche.
Ainsi l’humble Marie de Nazareth, sans phrases ni discours, nous ramène devant l’essentiel de notre existence contemplative, devant ce double et unique mystère de majesté et de tendresse qu’il nous faut rejoindre chaque jour sans jamais le saisir, et sans jamais le posséder autrement que dans l’espérance, et recouvert par l’opacité de la Foi.
Puis le regard de Marie embrasse, au-delà et à la lumière de son mystère personnel, le mystère du peuple de Dieu.
Dans le style des hymnes d’Israël, elle chante les habitudes de Dieu, qui sont autant de visages de sa fidélité.
Face au groupe du refus, où se retrouvent les superbes, les puissants et les riches de cœur, Marie rassemble autour d’elle le groupe du oui : les humbles, les affamés, l’Israël serviteur, puis Abraham et toute sa lignée d’hommes de Foi.
D’un côté Dieu agit en force : il disperse, il renverse, il renvoie, il vide les mains, car le Dieu de Marie reste libre, juste et souverain ; mais avec le peuple du oui, ce même Dieu déploie tout son amour : il élève, il relève, il comble de biens.
Car le Dieu de Marie est celui qui « se souvient » ; il est Yahweh à la longue mémoire ; il sait qu’il a promis et ce qu’il a promis à ceux qui l’aimeront : d’âge en âge il suit son idée et maintient son amour.
Pour tout le peuple des pauvres de cœur qui attendent et accueillent le salut comme Dieu l’a prévu et là où Dieu l’envoie, la force même de Dieu devient un autre nom de son amour : « le Puissant fait de grandes choses »
Et de fait, il n’y a que les grandes choses qui soient dignes de Dieu Mais ces choses grandes qu’il aime parce qu’elles lui ressemblent, où Dieu les a-t-il faites ? où l’ombre de L’Esprit s’est-elle faite plus dense et plus féconde ?
- Au village perdu de Nazareth, que personne ne remarquait, dont personne ne parlait sinon pour se moquer des attardés qui y vivaient encore (Jn 1,46).
C’est à Nazareth, sous l’ombre de L’Esprit, que se poursuit la gestation humaine du Fils de Dieu.
C’est de Nazareth que Marie partira lorsque le temps sera venu pour son enfant de naître dans la cité de David.
C’est aussi à Nazareth que Dieu nous veut et nous rejoint, le Nazareth de notre vie, de notre service, de notre amour quotidien.
Que notre position ou notre tâche soient brillantes ou obscures, que notre compétence et notre dévouement soient reconnus ou ignorés, notre réponse à Dieu garde tout son prix si nous la monnayons loyalement, filialement, dans l’aujourd’hui de notre Nazareth.
Dieu, pour faire en nous de grandes choses, n’a que faire de nos grandeurs, et plus nous mettons à son service notre crédit humain et notre efficacité, plus il nous demande de « marcher modestement sous son regard » (Mi 6,8).
Là, dans ce cheminement généreux et tout humble, nous retrouvons chaque jour le meilleur de nous-mêmes, notre être de fils et de filles de Dieu.
Là, serviteurs et servantes du Seigneur, à l’image de Marie nous apprenons à redire, comme des pauvres de cœur, notre Magnificat : Dieu m’a sauvé, Dieu m’a regardé, Dieu a fait pour moi de grandes choses.
Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/V_31.
Abbé Dom. Josep ALEGRE Abbé de Santa Mª de Poblet (Tarragona, Espagne).

« Mon âme exalte Le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur ».

Aujourd'hui, nous célébrons la Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie en corps et en âme au Ciel. «Aujourd'hui —saint Bernard nous dit — la Vierge glorieuse, montant au Ciel, a considérablement accru le Bonheur des esprits qui l'habitent.
Et il ajoute ces paroles précieuses: «Notre Terre a adressé aujourd'hui au Ciel un cadeau de grand prix, afin de sceller par cet échange une heureuse alliance entre le monde humain et le monde Divin, la Terre et le Ciel, l'ici-bas et l'altitude.
Le meilleur fruit de la terre est monté jusqu'aux lieux d'où descendent les dons et les grâces. Etablie dans les hauteurs, la Vierge bienheureuse à son tour dispensera des présents aux humains».

Le premier don qu'elle répand sur nous c’est la Parole, qu'elle a su garder si fidèlement dans son cœur, en la faisant fructifier depuis son silence accueillant et profond.
Avec cette Parole dans son espace intime, alors qu'elle engendrait dans son ventre maternel la Vie pour tous les hommes, «Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth» (Lc 1,39-40).
La présence de Marie exulte de joie, et Élisabeth lui dit: «Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi» (Lc 1,44).

Mais, surtout, elle nous fait cadeau de sa louange, de sa même joie devenue musique, son Magnificat: «Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur!» (Lc 1,46-47).

Quel superbe cadeau le Ciel nous rend avec le Cantique de Marie, devenu Parole de Dieu.
Dans ce Cantique nous trouvons les indices pour comprendre comment l'humain et le divin, le terrestre et le céleste, se fusionnent ensemble, et pouvoir ainsi réagir, comme elle l'a fait, au cadeau que Dieu nous fait dans la personne de Son Fils, à travers sa Sainte Mère: pour devenir un don de Dieu au monde, et, demain, un cadeau de l'humanité pour Dieu, en suivant l'exemple de Marie, qui nous a précédé dans cette glorification qui nous attend.

 

CHANT

R/ Lève-toi, ma bien-aimée.

Le Christ près de lui te prépare une place, ô Marie ;
plein d'amour, il s'approche et t'appelle.

L'hiver est passé, les fleurs ont apparu,
voici le grand soleil de l'été sans déclin.

L'heure est venue pour toi
de passer de ce monde au Père,
dans ta petitesse, tu trouves grâce devant lui.

Lève-toi, ma bien-aimée,
lève-toi, ma préférée, viens !

 

Hymne : Une femme dont on n'a rien dit

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est qu'elle était fiancée
Et qu'un ange lui vint annoncer :
« Te voilà entre toutes choisie. »

R/Aujourd'hui la terre et le paradis
La proclament heureuse et bénie :
Bienheureuse Vierge Marie !

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est qu'elle avait accouché
D'un garçon au pays de Judée ;
Des bergers en ont fait le récit.

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est qu'elle a trois jours cherché
Son enfant qui semblait l'oublier,
Et son cœur n'y avait rien compris.

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est qu'elle était à Cana
Pour la noce où Jésus transforma
L'eau en vin et l'on put croire on lui.

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est sa présence à la croix,
Quand son Fils étendait ses deux bras
Pour mourir au milieu des bandits.

Une femme dont on n'a rien dit,
Si ce n'est sa prière avec ceux
Que brûlèrent les langues de feu,
Baptisés du baptême on Esprit.

 

Prière.
Seigneur, tu t’es penché sur ton humble servante, la bienheureuse Vierge Marie : tu lui as donné la grâce et l’honneur de devenir la mère de Ton Fils unique et tu l’as couronnée, en ce jour, d’une Gloire sans pareille ; à sa Prière, accorde-nous, puisque nous sommes rachetés et sauvés, d’être élevés avec elle dans ta gloire. Par Jésus Christ.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu éternel et tout puissant, Toi qui as fait monter jusqu'à la Gloire du Ciel, avec son âme et son corps, Marie, la Vierge immaculée, mère de Ton Fils : fais que nous demeurions attentifs aux choses d'en haut pour obtenir de partager sa Gloire.

 

Parole de Dieu : (cf. Is 61, 10)… (Office des Laudes).
Je tressaille de Joie dans Le Seigneur, mon âme exulte en Mon Dieu. Car il m’a enveloppée du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du Salut, comme une mariée met ses bijoux.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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