Eucharistie du Mercredi 15 Octobre 2014 : Mercredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.

Eucharistie du Mercredi 15 Octobre 2014 : Mercredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Thérèse d'Avila, vierge, Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).

Fête de Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire Dominicaine (✝ 1634).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5,18-25… Psaume 1,1-2.3-4a.4bc-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11,42-46.
Commentaire : Les Sentences des Pères du désert (4e-5e siècles).
Autre commentaire de ma femme, Myriam de Gemma, sur l’Évangile de ce jour.
DE L'AUTOBIOGRAPHIE DE SAINTE THÉRÈSE D’AVILA.
Autre commentaire de Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Im ste therese avila 2 2Mercredi 15 Octobre 2014 : Fête de Sainte Thérèse d'Avila, vierge, Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Thérèse d'Avila.

Madeleinenagasaki 2Mercredi 15 Octobre 2014 : Fête de Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire Dominicaine (✝ 1634).
La mémoire Liturgique de Sainte Madeleine de Nagasaki est célébrée le 15 Octobre au martyrologe romain, alors que sa mémoire est célébrée avec ses 15 compagnons martyrs à Nagasaki le 28 Septembre.
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Madeleine de Nagasaki.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5,18-25.
Frères, en vous laissant conduire par l'Esprit, vous n'êtes plus sujets de la Loi.
On sait bien à quelles actions mène la chair : débauche, impureté, obscénité,
idolâtrie, sorcellerie, haines, querelles, jalousie, colère, envie, divisions, sectarisme,
rivalités, beuveries, gloutonnerie et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait : ceux qui agissent de cette manière ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.
Mais voici ce que produit l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi,
humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n'y a plus de loi qui tienne.
Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes.
Puisque l'Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l'Esprit.

 

Psaume 1,1-2.3-4a.4bc-6.
Heureux est l'homme
qui n'entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre
planté près d'un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu'il entreprend réussira,
tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent :
au jugement, les méchants ne se lèveront pas,
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11,42-46.
Jésus disait : "Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.
Malheureux êtes-vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole : « Maître, en parlant ainsi, c'est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d'un seul doigt.

 

Commentaire du jour.
Les Sentences des Pères du désert (4e-5e siècles).
Collection systématique, ch. 9 ; SC 387 (trad. SC, p. 427s).

« Malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter »

Un frère qui avait péché fut chassé de l'église par le Prêtre ; abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant : « Moi aussi, je suis un pécheur »...

Un frère fauta une fois à Scété. On tint un conseil, auquel on convoqua abba Moïse. Mais celui-ci refusa de venir.
Alors le Prêtre lui envoya dire : « Viens, car tout le monde t'attend. » Il se leva, et vint avec une corbeille percée qu'il remplit de sable qu'il mit sur son dos et qu'il porta ainsi.
Les autres, sortis à sa rencontre, lui dirent : « Qu'est-ce que cela, père ? »
Le vieillard dit : « Mes fautes sont en train de s'écouler derrière moi et je ne les vois pas ; et moi, je suis venu aujourd'hui pour juger les fautes d'autrui ? » Entendant cela, ils ne dirent rien au frère, mais lui pardonnèrent.

Abba Joseph interrogea abba Poemen en disant : « Dis-moi comment devenir Moine. » Le vieillard dit : « Si tu veux trouver du repos ici-bas et dans le monde à venir, dis en toute occasion :
Moi, qui suis-je ? Et ne juge personne. »

Un frère interrogea le même abba Poemen en disant : « Si je vois une faute de mon frère, est-il bien de la cacher ? »
Le vieillard dit : « À l'heure où nous cachons les fautes de notre frère, Dieu lui aussi cache les nôtres, et à l'heure où nous manifestons les fautes de notre frère, Dieu lui aussi manifeste les nôtres. »

 

Autre commentaire de ma femme, Myriam de Gemma, sur l’Évangile de ce jour.
http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/meditation-du-jour/meditation-du-15-octobre-2014.html

Méditation du 15 Octobre 2014

Voila un texte clair qui nous renvoie à la vérité de notre cœur, de notre conscience !
Jésus n’y va pas par quatre chemins, il se fait même incisif et pour lui, on ne peut jouer à paraitre ce que l’on n’est pas.
Dans notre monde, il faut paraitre. Tu es bien vu, estimé si tu es bien habillé, si tu as une belle maison, une belle voiture, etc. Tout est basé sur l’apparence extérieure.

On ne regarde pars à l’intérieur de l’être humain. On ne cherche pas à savoir si pour payer la belle voiture, on n’a pas privé les enfants de manger. On ne regarde pas non plus au comment de l’acquisition de l’argent pour payer les biens ou au comment de l’acquisition des biens eux-mêmes…
Dans l’Église, malheureusement on peut aussi faire le même constat. Il y a ceux qui se mettent en avant, qui paraissent respectables, se pavanent dans leurs belles tenues, dans leur prestance naturelle, voir dans leurs grands discours….
Et on les met facilement sur un piédestal, jusqu’au jour où se révèle des choses pas très belles ! On est alors déçus et parfois même on a envie de tout quitter …
«  Si c’est ça l’Église !....Alors ??? »

Mais Jésus nous dit que la racine de ce mal est dans la vérité du cœur. Regarder à la vie des autres est une chose, mais avant cela il faut d’abord regarder sa propre vie.
Le pharisien c’est chacun de nous, car l’orgueil fait partie de tout être humain. Le tout est de savoir si ce que nous paraissons être, est la vérité ou si c’est du « tape à l’œil » !
Une belle peinture sur un intérieur assez sale.

Si Jésus se fait aussi incisif ce n’est pas qu’il veuille l’exclusion ou la mort des pharisiens et des scribes, c’est qu’il veut au contraire leur ouvrir la porte du Salut en les amenant à la pleine reconnaissance de leur péché, et à un vrai chemin de conversion dans la vérité et l’humilité, où la grâce de Dieu pourra enfin fleurir !
Nous pouvons avoir peur de paraitre tel que nous sommes devant les autres mais ce qui doit compter ce n’est pas tant le regard des autres que le regard de Dieu sur nous.
Et il est sur que nos fausses apparences, nos états de mensonge ne sont pas pour lui plaire !

Alors continuer dans l’hypocrisie d’une bonne apparence humaine … ou faire la vérité en nous pour correspondre à l’amour de Dieu ?..... Le choix nous appartient !….
Myriam de Gemma

 

DE L'AUTOBIOGRAPHIE DE SAINTE THÉRÈSE D’AVILA

En présence de Jésus Christ, si bon ami et si bon capitaine qui s'exposa le premier à la douleur, on peut tout souffrir.
Il nous vient en aide et nous donne des forces jamais il ne nous fait défaut ; c'est un véritable ami.
Et je vois clairement, je l'ai toujours vu depuis, que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette humanité sacrée, en qui sa Majesté a dit mettre toutes ses complaisances.

Je l'ai vu très souvent par expérience : le Seigneur me l'a dit. J'ai vu clairement que nous devions entrer par cette porte, si nous voulons que la Majesté souveraine nous révèle de grands secrets.

Que Votre grâce ne cherche donc pas un autre chemin, même si vous êtes aux sommets de la contemplation ; car ici vous êtes en sûreté.
Tous les biens nous viennent de ce Seigneur, le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c'est le meilleur modèle.

Que voulons-nous avoir de mieux à nos côtés qu'un si bon ami qui ne nous abandonnera pas dans les peines et les tribulations, comme le font ceux du monde ?
Bienheureux celui qui l'aime et le garde toujours auprès de lui. Regardons le glorieux saint Paul, on eût dit que Jésus lui sortait toujours par la bouche, tant il le gardait présent dans son cœur.
Depuis que j'ai compris cela, j'ai considéré avec attention quelques saints, grands contemplatifs, et ils ne suivaient pas d'autre voie.
Saint François le montre par les stigmates, saint Antoine de Padoue par l'Enfant, saint Bernard faisait ses délices de l'humanité de Jésus, sainte Catherine de Sienne, et tant d'autres.

Nous devons marcher librement sur ce chemin, et nous abandonner dans les mains de Dieu ; si sa Majesté veut nous élever au rang de ses camériers et nous communiquer ses secrets, y aller de bon cœur.

Chaque fois que nous pensons au Christ, rappelons-nous avec quel Amour il nous a fait tant de faveurs, et la grandeur de celui que Dieu nous a témoigné en nous donnant ce gage de son Amour pour nous : car Amour obtient Amour.
Et même si nous en sommes tout à fait à nos débuts, et fort misérables, tâchons de toujours considérer cela pour éveiller l'Amour en nous ; car si Le Seigneur nous accorde un jour la grâce de graver cet Amour dans notre cœur, tout nous sera facile, nous agirons très vite et sans le moindre effort.

 

Autre commentaire de Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/Sainte-Therese-d-Avila,1346.html

Sainte Thérèse d’Avila

Fête de Ste Thérèse d’Avila : Lectures : Sagesse 7, 7-14 ; Ps 83 ; Epître aux Romains 8, 14-17.26-27 ; Evangile selon St Jean 4, 5-15
Pour plus d’information découvrez notre rubrique : Sainte Thérèse d’Avila

Pour entrer dans l’aventure spirituelle à la suite de Thérèse de Jésus, il me semble qu’il faille accueillir deux certitudes essentielles nées de son expérience spirituelle : d’une part de la présence de Dieu au cœur de l’homme, et d’autre part, l’oraison comme chemin de sainteté.

Il nous faut croire, tout d’abord, au désir de Dieu notre Père de venir faire sa demeure au plus intime de notre cœur.
Et pour laisser Le Seigneur prendre possession de notre être, la porte qui ouvre ce château intérieur, c’est l’oraison.
« Considérer notre âme comme un château fait tout entier d’un seul diamant ou d’un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu’il y a beaucoup de demeures au Ciel.
Car à bien y songer, mes sœurs, l’âme du juste n’est rien d’autre qu’un paradis où Il dit trouver ses délices. (…)
Je ne vois rien qu’on puisse comparer à la grande beauté d’une âme et à sa vaste capacité.
Vraiment, c’est à peine si notre intelligence, si aigue soit-elle, peut arriver à le comprendre, (…)
Il suffit donc que Sa Majesté dise que l’âme est faite à son image pour qu’il nous soit difficile de concevoir sa grande dignité et sa beauté » (1re Demeure chap. 1).
Pensons-nous vraiment que notre cœur est le lieu privilégié de la présence de Dieu ? Savons-nous demeurer dans l’admiration de ce mystère qui nous habite ?
Nous avons été créés à l’image de la ressemblance de Dieu, par le Baptême nous avons revêtu Le Christ, et nous sommes marqués du sceau de L’Esprit Saint.

Celui qui est la source du Salut, la santé de notre âme, nous est déjà présent comme une source qui désire se répandre en notre cœur.
Il ne s’agit pas pour nous de créer la communion avec Dieu, car elle nous est déjà donnée. Il s’agit pour nous d’un travail d’accueil pour Lui permettre de se développer.
Même nos fautes n’empêchent pas cette présence de Dieu au fond de notre cœur.

Écoutons Thérèse, « Mon âme se recueillit soudain et me parut tout entière comme un clair miroir, sans envers, ni côtés, ni haut, ni bas qui ne fussent clarté, et au centre m’apparut Le Christ Notre Seigneur, tel qu’il m’arrive de le voir.
Il me semblait le voir dans toutes les parties de mon âme aussi clairement que dans un miroir, et ce miroir lui-même, je ne saurais dire comment, se sculptait tout entier dans Le Seigneur Lui-même, par une communication que je ne saurais expliquer, très amoureuse.
Je sais que chaque fois que je me rappelle cette vision, j’en tire de grands bienfaits, surtout quand je viens de Communier.
On me fit entendre que lorsque l’âme est en état de péché mortel, ce miroir se couvre d’un épais brouillard qui le rend très noir, on ne peut donc se représenter ce Seigneur ni le voir, Lui qui, toujours présent, nous donne l’être. » (Vida 40,5)

Il s’agit donc pour nous de nous tourner vers cette présence, cette Lumière du Christ et qui peut traverser nos ténèbres et nous illuminer.
C’est pourquoi la Prière personnelle, comme le lieu privilégié de la rencontre avec Le Seigneur, est incontournable pour l’accueil de cette présence qui désire nous transformer.
Elle est la porte de notre château intérieur et le chemin de notre sanctification car elle permet au Seigneur de prendre possession peu à peu de notre vie.
Par l’attention à sa présence, par l’offrande de notre liberté et de notre Amour, nous permettons au Seigneur de mettre en œuvre son Amour qui nous recrée à partir du centre de notre être.
« Pensez-vous qu’il importe peu à une âme qui a tendance à se distraire, de comprendre cette vérité et de savoir qu’elle n’a pas besoin d’aller au Ciel pour parler à son Père Éternel, et se délecter avec Lui ? (…)
Enfin, songez que dans ce palais habite ce grand Roi qui a daigné être votre Père, et qu’il se tient sur un trône du plus haut prix : votre cœur. (…)
Mais quoi de plus merveilleux que de voir celui qui remplirait mille mondes de sa grandeur s’enfermer dans une si petite chose ! (…)
Quand une âme commence dans cette voie, il ne se fait pas connaître, de peur qu’elle ne se trouble en se voyant si petite pour contenir quelque chose de si grand, mais, petit à petit, tout doucement, il élargit cette âme à la mesure de ce qu’il met en elle.
C’est pourquoi je dis qu’il porte en lui la liberté, car il a le pouvoir d’agrandir ce palais. »
(Chemin de Perfection, manuscrit de Valladolid, chap.28,12)

Accueillir Le Seigneur pour qu’il transforme notre vie, c’est tout simplement avoir avec Lui une relation d’amitié dans la confiance.
En prenant le temps de l’Oraison, de la Prière personnelle silencieuse, nous entrons dans une relation faite de simplicité et d’Humilité.
« Nous pouvons dire cette Prière de telle façon qu’à peine aura-t-il compris que nous sommes sans arrière pensées, et que nous agirons comme nous le disons, il fera notre fortune.
Il aime beaucoup que nous lui parlions franchement ; lorsque nous lui parlons simplement et clairement, sans dire une chose pour nous en réserver une autre il donne toujours au-delà de ce que nous lui demandons. » (CP V 37, 4)

Dieu ne s’offense pas si nous sommes simples et vrais, ce qui ne veut pas dire grossier, ni familier au sens péjoratif du terme.
Mais il s’agit de devenir des familiers de Dieu au sens positif du terme. « Mon Dieu n’est nullement susceptible ; il n’est pas méticuleux ; il devra vous savoir gré de ce que vous aurez donné.
Quant à celle qui n’est pas généreuse, mais si avare qu’elle n’a pas le cœur de donner, c’est déjà beaucoup qu’elle prête.
Enfin, faites quelque chose, Notre-Seigneur nous tient compte de tout ; il s’accommode de toutes nos façons.
Lorsqu’il nous demande des comptes, il n’est pas minutieux, mais magnanime ; même si nous lui avons fait du tort, il lui en coûte peu de pardonner.
Il paye si scrupuleusement que n’ayez crainte, même si vous n’avez fait que lever les yeux en pensant à Lui, il ne manquera pas de vous en récompenser. » (CP V 23,3)

Que Le Seigneur nous donne d’entrer dans cette relation d’Amour et de confiance qu’est l’Oraison et qui est ouverte à tout Chrétien qui a entendu l’appel à la sainteté.
Fr. Antoine-Marie, o.c.d.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,3986.html
Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Vous laissez de côté la Justice et l'Amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.

Observer la Loi est l’écouter. La Bible ordonne dans ce sens. On n’écoute pas la Parole de Dieu pour éventuellement la mettre en pratique, mais c’est en l’incarnant qu’on l’écoute et qu’on la comprend.
Les interlocuteurs de Jésus savaient cela, mais cette science ne paraît pas leur être d’un grand secours ; « malheureux » sont-ils ceux qui perdent la conscience de leur éloignement de Dieu et de ses volontés.

Peu à peu la mise en pratique est devenue pour eux une suite de prescriptions vides, un formalisme réduisant l’homme à n’être que l’exécutant d’une loi impersonnelle et froide. L’homme n’est plus dans la dynamique de l’amour puisqu’il n’est plus en dialogue. Il ne perçoit plus la vie comme le temps de la découverte de l’amour de Dieu à l’œuvre dans nos vies mais comme une longue épreuve où l’on s’efforce d’atteindre la perfection par ses propres forces.
On essaie alors de vivre la Loi dans ses moindres détails, quelques fois parce qu’il n’y a que les détails qui sont à portée ; souvent en attendant une récompense liée à la soumission manifestée.

Or la Loi est comme la lettre qui la contient : faite de lignes et de courbes, de pleins et de déliés.
Dans la Loi, tout contribue au Salut mais tout n’a pas la même importance. Il ne faut pas perdre de vue que la Loi est au service de la Vie pour comprendre les relations entre les Commandements.
Ainsi Jésus reconnaît le caractère secondaire de certaines affirmations de la Loi et il dénonce ceux qui cherchent à se faire valoir de l’observation de rites.

La comparaison qu’il choisit est rude. Ils sont semblables à des tombeaux cachés, sur lesquels on marche sans le savoir.
L’image frappe un auditoire juif. Parce qu’ils contiennent un cadavre, les tombeaux sont impurs et rendent impurs.
S’ils ne sont pas signalés, on risque de marcher dessus et donc de se rendre soi-même impur.

Jésus veut dire ainsi que les pharisiens ont une apparence irréprochable qui empêche de se prémunir contre eux, de détourner ses pas, et d’être touché par la contagion de leur légalisme desséchant.

Alors un docteur de la Loi, quelqu'un qui a voué sa vie à l’étude la Parole et dont les interprétations règlent la vie quotidienne, se sent, à juste titre, interpellé par Jésus. Jésus le confirme.
Le légiste fait bien partie de ceux qui enferment l’homme dans un carcan étriqué, un écheveau toujours plus détaillé dans lequel les hommes étouffent leur capacité à aimer.

La question que cet Évangile nous pose est celle de l’ordre que nous mettons dans notre vie. Quelles sont nos priorités ?
Connaître les commandements nous semble-t-il suffisant ?

Aujourd’hui, on est peut-être moins tenté par le zèle légaliste ; la prétention de se construire un « christianisme modéré », à géométrie variable, est plus fréquente.
Mais l’aveuglement n’est-il pas le même ?
N’y a-t-il pas là un petit pharisien intérieur qui attire l’attention sur les mille détails qui donnent bonne conscience et « laissent de côté la justice et l'amour de Dieu » ?
« Malheureux êtes-vous », nous dit Le Seigneur.

Gardons en mémoire ces deux exemples, celui donné par ceux qui voulaient pratiquer tous les Commandements et perdaient l’essentiel de la Loi, et celui de ceux qui oubliaient de pratiquer les Commandements bien qu’ils prétendaient les enseigner aux autres, et convertissons-nous.

Seigneur Jésus, permet que nous redécouvrions l’ordre des choses, celui qui nous rapproche de toi : mettre tes Commandements en pratique est la seule façon de les écouter et de les comprendre. Garde-nous unis dans ton Amour.
Frère Dominique

 

Hymne : Celui qui ne change pas

Celui qui ne change pas
quand le monde passe,
tu le rejoins par l'espace
de la foi pure,
Thérèse d'Avila,
et Sa présence te rassure.

R/Qui
nous ôterait
la paix
si
repose en nous l'Esprit ?
Dieu seul suffit.

Le chemin de perfection,
tu dis qu'il arrive
à la fontaine d'eau vive,
que toute gloire
jaillit du cœur profond
où le Seigneur se donne à boire.

Entre tous les dons reçus,
les fruits du silence,
de pauvreté, de souffrance,
de solitude,
Thérèse de Jésus,
te sont déjà béatitude.

Mourir de ne pas mourir
t'entraîne à toute heure
vers la septième demeure,
centre de l'âme,
et tu viens avertir
que l'Amour même nous réclame.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as suscité par ton Esprit Sainte Thérèse d'Avila pour montrer à l'Église le chemin de la perfection, fais-nous trouver notre nourriture dans sa doctrine spirituelle et brûler du désir de la véritable sainteté.

 

Parole de Dieu : (Dt 4, 39-40a)… (Office des Laudes).
Sache donc aujourd’hui, et médite cela dans ton cœur : Le Seigneur est Dieu, là-haut dans le Ciel comme ici-bas sur la Terre, et il n’y en a pas d’autre.
Tu garderas tous les jours les Commandements et les ordres du Seigneur que je te donne aujourd’hui.

 

Parole de Dieu : (1 Jn 2, 3-6)… (Office des Vêpres).
Voici comment nous pouvons savoir que nous connaissons Jésus Christ : c’est en gardant ses Commandements.
Celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas ses Commandements, est un menteur : la vérité n’est pas en lui.
Mais en celui qui garde fidèlement sa parole, l’Amour de Dieu atteint vraiment la perfection : voilà comment nous reconnaissons que nous sommes en Lui.
Celui qui déclare demeurer en lui doit marcher lui-même dans la voie où Lui, Jésus, a marché.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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