Eucharistie du Lundi 14 Décembre 2015 : Lundi de la 3ème semaine de l’Avent.

Eucharistie du Lundi 14 Décembre 2015 : Lundi de la 3ème semaine de l’Avent.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Jean de la Croix, Carme, Docteur de l'Église (1542-1591).

L’Église fait mémoire (facultative) propre à l’Allemagne de la Fête de Sainte Odile (Odilia), Vierge, première Abbesse du Monastère d’Hohenbourg, Patronne de l'Alsace (662-720).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre des Nombres 24,2-7.15-17a… Psaume 25(24),4-5ab.6-7bc.8-9… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21,23-27.
Commentaire de Saint Augustin (354-430), Évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et Docteur de l'Église.
LE CANTIQUE SPIRITUEL (1584) DE SAINT JEAN DE LA CROIX.
Autre commentaire de Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Melcior QUEROL i Solà (Ribes de Freser, Girona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

St jean de la croix 2Lundi 14 Décembre 2015 : Fête de Saint Jean de la Croix, Carme, Docteur de l'Église. Avec Sainte Thérèse d’Avila dont il est le Confesseur, ils vont entreprendre la réforme du Carmel, lui chez les hommes et elle chez les femmes (1542-1591).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jean de la Croix.

Imagecache 2Lundi 14 Décembre 2015 : Fête de Sainte Odile (Odilia), Vierge, première Abbesse du Monastère d’Hohenbourg, Patronne de l'Alsace (662-720).
(Mémoire facultative propre à l’Allemagne).

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Odile.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre des Nombres 24,2-7.15-17a.
En ces jours-là, levant les yeux, le prophète païen Balaam vit Israël qui campait, rangé par tribus. L’esprit de Dieu fut sur lui,
et il prononça ces paroles énigmatiques : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant,
oracle de celui qui entend les paroles de Dieu. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent.
Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël !
Elles s’étendent comme des vallées, comme des jardins au bord d’un fleuve ; le Seigneur les a plantées comme des aloès, comme des cèdres au bord des eaux !
Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée.
Balaam prononça encore ces paroles énigmatiques : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant,
oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, qui possède la science du Très-Haut. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent.
Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. »

 

Psaume 25(24),4-5ab.6-7bc.8-9.
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m'oublie pas.
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21,23-27.
En ce temps-là, Jésus était entré dans le Temple, et, pendant qu’il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui et demandèrent : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua : « À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela :
Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? » Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va nous dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”
Si nous disons : “Des hommes”, nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. »
Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Il leur dit à son tour : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela.

 

Commentaire du jour.
Saint Augustin (354-430), Évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église.
Sermon 293,3, pour la nativité de saint Jean Baptiste ; PL 38, 1327 (trad. bréviaire 3e dim. Avent rev.)

Reconnaître la voix ; reconnaître la Parole

Il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c'est pourquoi on a pris Jean pour Le Christ.
On a pris la voix pour la parole ; mais la voix s'est fait connaître afin de ne pas faire obstacle à la parole.
« Je ne suis pas le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète. »
On lui réplique : « Qui es-tu donc ? » Il répond : « Je suis la voix qui crie à travers le désert » (Jn 1,23)...

Il est la voix qui rompt le silence : « Préparez la route pour Le Seigneur ». Cela revient à dire : « Moi, je retentis pour faire entrer Le Seigneur dans le cœur ; mais il ne daignera pas y venir, si vous ne préparez pas la route ».
Que signifie : « Préparez la route », sinon : « Priez comme il faut » ? Que signifie : « Préparez la route », sinon : « Ayez des pensées humbles » ?

Jean le précurseur vous donne lui-même un exemple d'humilité. On le prend pour Le Messie, il affirme qu'il n'est pas ce qu'on pense, et il ne profite pas de l'erreur d'autrui pour se faire valoir.
S'il avait dit : « Je suis le Messie », on l'aurait cru très facilement puisqu'on le croyait avant même qu'il ne parle.
Il l'a nié : il s'est fait connaître, il s'est distingué du Christ, il s'est abaissé. Il a vu où se trouvait le Salut.
Il a compris qu'il n'était que la lampe (Jn 5,35), et il a craint qu'elle ne soit éteinte par le vent de l'orgueil.

 

LE CANTIQUE SPIRITUEL (1584) DE SAINT JEAN DE LA CROIX.

Malgré tous les mystères et toutes les merveilles que les saints docteurs ont découverts ou que les saintes âmes ont pu contempler ici-bas, la plus grande partie en reste encore à dire et même à concevoir.
Ce qui est dans le Christ est inépuisable ! C’est comme une mine abondante remplie d’une infinité de filons avec des richesses sans nombre ; on a beau y puiser, on n’en voit jamais le terme ; bien plus, chaque repli renferme ici et là de nouveaux filons à richesses nouvelles ; ce qui faisait dire à saint Paul du Christ : Dans le Christ se trouvent cachés tous les trésors de la Sagesse et de la connaissance de Dieu.
Mais l’âme ne peut y pénétrer ni les atteindre, si, comme nous l’avons dit, elle ne passe pas d’abord et n’entre pas dans la profondeur des souffrances extérieures et intérieures ; il faut, de plus, qu’elle ait reçu de Dieu une foule de faveurs intellectuelles et sensibles, et qu’elle ne soit exercée longtemps dans la spiritualité ; ces faveurs sont en effet d’un ordre inférieur : ce sont des dispositions pour arriver aux cavernes élevées de la connaissance des mystères du Christ, la plus haute Sagesse à laquelle on puisse parvenir ici-bas.

Oh ! si l’on finissait enfin par comprendre qu’il est impossible de parvenir à la profondeur de la Sagesse et des richesses de Dieu sans pénétrer dans la profondeur de la souffrance de mille manières, l’âme y mettant sa joie et ses désirs (afin de comprendre avec tous les saints quelle en est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur) !
L’âme qui désire vraiment la Sagesse désire aussi vraiment entrer plus avant dans les profondeurs de la Croix qui est le chemin de la Vie ; mais peu y entrent.
Tous veulent entrer dans les profondeurs de la Sagesse, des richesses et des délices de Dieu, mais peu désirent entrer dans la profondeur des souffrances et des douleurs endurées par Le Fils de Dieu : on dirait que beaucoup voudraient être déjà parvenus au terme sans prendre le chemin et le moyen qui y conduit.

 

Autre commentaire de Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris, o.c.d. (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/Homelie-pour-St-Jean-de-la-Croix-14-decembre-2011.html

Homélie pour St Jean de la Croix - 14 décembre 2011

Quel saint sommes-nous venus contempler ce matin où nous célébrons la fête de saint Jean de la Croix ? « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?… Alors qu’êtes vous allés voir ? » (Lc 7,24)
Que représente-t-il pour nous ? Un homme inaccessible ? Vous avez entendu la prière de collecte de cette Messe : « un renoncement total à lui-même, un extraordinaire Amour de la Passion ».
Autant Sainte Thérèse de Jésus nous apparait bien humaine, on la voit se recréer, se battre contre les différentes instances officielles de son temps qu’elles soient ecclésiales ou politiques et il y a aussi la profusion de ses extases et de ses visions qui nous la rend attachante, autant Saint Jean de la Croix peut nous apparaître inatteignable – nous avons d’ailleurs peu de données strictement personnelles, peu de lettres – un peu comme un surhomme qui a subi des épreuves, épreuves qui nous semblent bien trop gigantesques pour les modestes Carmes et Carmélites, laïcs que nous sommes ici dans cette chapelle. Lui si petit nous paraît bien trop grand !

Après Sainte Lucie hier qui nous indique la Lumière vers laquelle nous marchons, la Lumière prenant le pas sur les ténèbres - avant la réforme du calendrier grégorien, au XVIe siècle, la Fête tombait le jour du solstice d’hiver dans l’hémisphère nord - la lumière comme cette étoile qui va guider les mages et qui va s’arrêter sur la crèche de Bethléem pour nous faire découvrir la vraie Lumière qu’est Le Christ.
Aujourd’hui, c’est bienfaisant de pouvoir profiter de cette Fête de Saint Jean de la Croix pour découvrir ce paradoxe qui existe entre les ténèbres et la Lumière.

Ainsi, avec son poème de la Nuit Obscure et le commentaire qu’il y a associé – tout le symbolisme de la nuit – Saint Jean de la Croix nous permet de découvrir ce paradoxe et cette action déconcertante et triomphante de l’Amour dans la nuit.
Il faut bien comprendre cette image de la nuit et du rien, du « nada », chez Saint Jean de la Croix, c’est la découverte de la présence si profonde, si intime, si mystérieuse, que toute autre considération ne pourrait que nous en distraire, nous en détourner.

Si nous essayons de réfléchir, de corriger notre vie, de la guider, de la reprendre en main, nous allons immanquablement faire passer nos conceptions, nos idées toutes faites, alors qu’il faut se laisser guider par Dieu seul, par le mystère de Dieu.
Pour pouvoir accéder à ce que l’œil ne sait pas voir, à ce que l’oreille ne peut pas entendre, il faut se dépouiller de tous nos préjugés, de toutes nos idées préconçues, pour entrer au-delà dans le mystère.
Toute relation, et la relation avec Dieu en particulier, est une relation avec l’Autre, et nous ne pouvons le découvrir tel qu’il est, qu’en sortant de nous-mêmes, c’est pourquoi, l’âme est sortie sans être aperçue, et en faisant taire en nous ce qui est trop subjectif, afin de pouvoir percevoir ce murmure de la voix de Dieu.
Tel est le sens du rien, et de cette nuit dont parle Saint Jean de la Croix. Une nuit qui nous ouvre à la Lumière comme il le chantera ensuite avec éclat dans son Cantique Spirituel.
Alors que dans le poème de la Nuit, Saint Jean de la Croix chante le bonheur qu’il a eu de sortir dans l’obscurité, dans celui du Cantique, au tout début, dans les premières strophes, il se plaint alors du manque de lumière et de visions.

Plus loin, dans ce même Cantique Spirituel, pour traduire une expérience en soi ineffable, Saint Jean de la Croix use de figures, comparaisons qui laissent déborder les richesses de son union d’Amour avec Dieu, car tout se joue dans l’Amour, de Dieu pour l’âme et de l’âme pour Dieu.
Il faut se laisser porter par le jeu de la poésie, par le chant d’une âme qui vit cet Amour intensément.
On est submergé par le nombre des images, leur audace, surpris par la facilité avec laquelle on passe de l’une à l’autre, contrepoint de la profusion des textes de l’Écriture.
C’est une véritable symphonie qui montre toute la beauté de la rencontre entre l’âme et Dieu à l’image de Noël qui approche où Dieu vient rencontrer notre humanité.

En ce temps d’Avent, entre ombres et lumières, Saint Jean de la Croix vient réveiller nos sens, les faire vibrer tour à tour : les parfums, la nourriture, les embrassades, les yeux grands ouverts et les oreilles charmées et cela, malgré la nuit, bien que de nuit…
Puissions-nous au cours de cette Eucharistie éveiller notre cœur à sa présence, faire de notre cœur pendant ce temps d’Avent comme un tabernacle, une crèche pour accueillir celui qui vient naître pour nous, celui qui vient naître en nous. Amen.
Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/I_22
Abbé Melcior QUEROL i Solà (Ribes de Freser, Girona, Espagne).

«Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t'a donné cette autorité?»

Aujourd'hui, l'Évangile nous invite à contempler deux facettes de la personnalité de Jésus: l'astuce et l'autorité.
Regardons d'abord l'astuce: Jésus connaît profondément le cœur de l'homme, il connaît l'intérieur de chaque personne qui l'approche.
Et quand les grands prêtres et les notables du village l'approchent pour lui demander avec malice: «Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t'a donné cette autorité?» (Mt 21,23), Jésus, qui connaît leur fausseté, leur répond par une autre question: «le baptême de Jean, d'où venait-il?, du Ciel ou des hommes?» (Mt 21,25).
Ils ne savent plus comment répondre, car s'ils disent qu'il venait de Dieu ils se contrediraient eux-mêmes puisqu'ils n'ont pas cru en lui, et s'ils disent qu'il venait des hommes ils auraient été mal vus par le peuple, car le peuple tenait Jean pour un prophète.
Ils sont donc dans un cul-de-sac. Jésus leur a dit la vérité, et très astucieusement, en leur posant une seule question Il dénonce leur hypocrisie. La vérité dérange toujours, elle nous fait vaciller.

Nous aussi nous sommes appelés à être astucieux comme Jésus, afin de faire chanceler le mensonge.
Les fils des ténèbres utilisent si souvent l'astuce pour amasser plus d'argent, plus de pouvoir et plus de prestige; tandis que les fils de la lumière semblent avoir l'astuce et l'imagination un peu endormies.
De la même façon qu'un homme du monde utilise son imagination à ses fins, les Chrétiens doivent employer leurs talents au service de Dieu et de l'Évangile.
Par exemple: quand nous sommes face à quelqu'un qui dit du mal de l'Église (chose qui arrive très souvent), répondons-nous aux critiques négatives avec astuce?
Ou encore, dans notre milieu de travail, avec un collègue qui ne vit que pour lui, et n'en a rien à faire des autres, est-ce que nous lui rendons un bien pour un mal avec astuce? Si nous l'aimons, comme Jésus, notre présence lui sera “gênante”.

Jésus exerçait son autorité grâce à sa connaissance approfondie des personnes et des situations.
Nous aussi, nous sommes appelés à exercer cette autorité. C'est un don qui nous vient du Ciel. Plus nous nous entraînerons à mettre les choses à leur place —c'est-à-dire les petites choses de tous les jours— mieux nous saurons orienter les personnes et les situations, grâce aux inspirations de L'Esprit Saint.

 

Hymne : Toute forme évanouie

Toute forme évanouie,
vers la seule Figure
tu guides notre vie,
Jean de la Croix,
à travers la nuit obscure
de la foi.

R/Sans autre lumière
que celle du cœur,
nous passerons la dernière
frontière
vers le Seigneur.

Aucun piège ne retient
ta vigilance extrême,
ni chair, ni monde, rien,
ni la beauté,
et tu vas jusqu'à, toi-même,
te quitter.

Sur la pente que ton pas
encore nous signale,
nous entendons ta voix
prier l'Epoux
de rompre l'ultime voile
entre vous.

Quand la parole se tait,
quand le silence explique,
au creux de ton secret
illuminé,
Il te rencontre, l'unique
Bien-Aimé.

 

Oraison du matin (Office des Laudes)…propre à Saint Jean de la Croix.
Dieu qui inspira à ton Prêtre Saint Jean un extraordinaire Amour de la Croix et le renoncement total à lui-même, fais qu'en nous attachant à le suivre, nous parvenions à la Contemplation éternelle de ta Gloire.

 

Parole de Dieu : (Is 2, 3)… (Office des Laudes).
Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers. Car c’est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la Parole du Seigneur.

 

Parole de Dieu : (Ph 3, 20b-21)… (Office des Vêpres).
Nous attendons comme Sauveur Le Seigneur Jésus Christ, Lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance qui le rend capable aussi de tout dominer.

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