Eucharistie du Samedi 25 Juillet 2015 : L’Église Célèbre la Fête de Saint Jacques le Majeur.

Eucharistie du Samedi 25 Juillet 2015 : L’Église Célèbre la Fête de Saint Jacques le Majeur, Un des 12 Apôtres du Christ, frère de Saint Jean l'Évangéliste (✝ 44).

Fête de Saint Christophe, Martyr en Lycie (3ème s.).
Fête de Sainte Glossinde, Abbesse à Metz (✝ 609).
Fête du Bienheureux Ángel Darío Acosta Zurita, Prêtre et Martyr (1908-1931).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4,7-15… Psaume 126(125),1-2ab.2cd-3.4-5.6… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,20-28.
Commentaire de Benoît XVI, Pape de 2005 à 2013.
Autre commentaire de Saint Basile (v. 330-379), Moine et Évêque de Césarée en Cappadoce, Docteur de l'Église
Autre commentaire de Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), Pape et Docteur de l'Église.
HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L'ÉVANGILE DE MATTHIEU.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de Mgr. Octavio RUIZ Arenas Secrétaire du Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation (Città del Vaticano, Saint-Sige) et de l’Abbé Antoni ORIOL i Tataret (Vic, Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

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Samedi 25 Juillet 2015 : Fête de Saint Jacques le Majeur, Un des 12 Apôtres du Christ, frère de Saint Jean l'Évangéliste (✝ 44).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jacques le Majeur.

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Samedi 25 Juillet 2015 : Fête de Saint Christophe, Martyr en Lycie (3ème s.).
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Saint Christophe.

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Samedi 25 Juillet 2015 : Fête de Sainte Glossinde, Abbesse à Metz (✝ 609).
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Sainte Glossinde.

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Samedi 25 Juillet 2015 : Fête du Bienheureux Ángel Darío Acosta Zurita, Prêtre et Martyr (1908-1931).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureux Ángel Darío Acosta Zurita.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4,7-15.
Frères, nous, les Apôtres, nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu.
A tout moment, nous subissons l'épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.
Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.
En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle.
Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous.
L'Écriture dit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. Et nous, les Apôtres, animés de cette même foi, nous croyons, nous aussi, et c'est pourquoi nous parlons.
Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.
Et tout ce qui nous arrive, c'est pour vous, afin que la grâce plus abondante, en vous rendant plus nombreux, fasse monter une immense action de grâce pour la gloire de Dieu.

 

Psaume 126(125),1-2ab.2cd-3.4-5.6.
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie ;

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s'en va, il s'en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s'en vient, il s'en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,20-28.
La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ;
et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 

Commentaire du jour.
Benoît XVI, Pape de 2005 à 2013.
Audience générale du 21/6/06 (trad. DC n° 2362 © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Ma coupe, vous y boirez »

Jacques, fils de Zébédée, appelé aussi Jacques le Majeur, appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples privilégiés qui sont admis par Jésus à assister à des moments importants de sa vie.
Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l'agonie de Jésus au jardin de Gethsémani et à l'événement de la Transfiguration de Jésus. Il s'agit donc de situations très différentes l'une de l'autre.
En un cas, Jacques fait l'expérience avec les deux autres apôtres de la Gloire du Seigneur, il le voit en conversation avec Moïse et Élie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus. Dans l'autre, il se trouve devant la souffrance et l'humiliation, il voit de ses propres yeux combien le Fils de Dieu s'humilie en se faisant obéissant jusqu'à la mort.
Certainement, cette seconde expérience a été pour lui une occasion de mûrir dans la Foi, pour corriger l'interprétation unilatérale, triomphaliste, de la première : il a dû entrevoir que le Messie attendu par le peuple juif comme un triomphateur, en réalité n'était pas auréolé seulement d'honneur et de gloire, mais aussi de souffrances et de faiblesse.
La Gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

Cette maturation dans la Foi a été menée à son achèvement par L'Esprit Saint à la Pentecôte, de sorte que lorsque vint le moment du suprême témoignage, Jacques ne fuit pas.
Au début des années 40 du premier siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d'Hérode le Grand, comme nous en informe Luc, « se mit à maltraiter certains membres de l'Église.
Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter » (Ac 12,1-2)...

De Saint Jacques, donc, nous pouvons apprendre bien des choses : la promptitude à accueillir l'appel du Seigneur même quand il nous demande de quitter la « barque » de nos sécurités humaines (Mt 4,21), l'enthousiasme à le suivre sur les routes qu'il nous indique au delà de toutes nos présomptions illusoires, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si c'est nécessaire jusqu'au sacrifice suprême de la vie.
Ainsi Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ.
Lui qui, initialement, avait demandé par l'intermédiaire de sa mère à siéger aux côtés du Maître dans son Royaume, a été précisément le premier à boire le Calice de la Passion, à partager avec les apôtres le martyre.

 

Commentaire du jour.
Saint Basile (v. 330-379), Moine et Évêque de Césarée en Cappadoce, Docteur de l'Église
Homélie sur le psaume 115, §4 (trad. Solesmes, t. 3, p. 731)

« Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? »

« Que rendrai-je au Seigneur ? » (Ps 115,12). Non pas des sacrifices, ni des holocaustes, ni les observances du culte légal, mais ma vie elle-même tout entière.
Et c’est pourquoi, dit le psalmiste, « j’élèverai la Coupe du Salut » (v. 13). Le labeur qu’il a enduré dans les combats de sa dévotion filiale envers Dieu et la constance par laquelle, jusqu’à en mourir, il a résisté au péché, le psalmiste appelle cela sa Coupe.

C’est à propos de cette coupe que Le Seigneur Lui-même s’exprime dans les Évangiles : « Père, s’il est possible, que cette Coupe passe loin de Moi » (Mt 26,39).
Et encore aux disciples : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Il voulait parler de cette mort qu’il voulait souffrir pour le Salut du monde.
C’est pourquoi, dit-il, « j’élèverai la Coupe du Salut », c’est-à-dire, je suis tendu de tout mon être, assoiffé, vers la consommation du martyre, au point que je tiens les tourments endurés dans les combats de l’Amour filial pour un repos de l’âme et du corps, et non une souffrance.

Moi-même donc, dit-il, je m’offrirai au Seigneur, comme un sacrifice et une oblation… Et je suis prêt à témoigner de ces promesses devant tout le peuple, car « je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple ! » (v. 14).

 

Autre commentaire du jour.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), Pape et Docteur de l'Église.
Homélies sur l'Évangile, n°35 (trad. Le Barroux).

« Ma coupe, vous y boirez ».

Puisque nous célébrons aujourd'hui la Fête d'un martyr, mes frères, nous devons nous sentir concernés par la forme de patience qu'il a pratiquée.
Car si nous nous efforçons avec l'aide du Seigneur de garder cette vertu, nous ne manquerons pas d'obtenir la palme du martyre, bien que nous vivions dans la paix de l'Église.

C'est qu'il y a deux sortes de martyres : l'un consistant en une disposition de l'esprit, l'autre joignant à cette disposition de l'esprit les actes extérieurs.
C'est pourquoi nous pouvons être martyrs même si nous ne mourons pas exécutés par le glaive du bourreau.
Mourir de la main des persécuteurs, c'est le martyre en acte, dans sa forme visible ; supporter les injures en aimant celui qui nous hait, c'est le martyre en esprit, dans sa forme cachée.

Qu'il y ait deux sortes de martyres, l'un caché, l'autre public, la Vérité l'atteste en demandant aux fils de Zébédée : « Pouvez-vous boire le Calice que je vais boire ? »
Ceux-ci ayant répliqué : « Nous le pouvons », Le Seigneur répond aussitôt : « Mon Calice, vous le boirez en effet ».

Que devons-nous comprendre par ce Calice, sinon les souffrances de la Passion, dont il dit ailleurs : « Mon Père, s'il est possible, que ce Calice passe loin de Moi » ? (Mt 26,39)
Les fils de Zébédée, à savoir Jacques et Jean, ne sont pas morts tous les deux martyrs, et pourtant il leur a été dit à tous deux qu'ils boiraient le Calice.

En effet, bien que Jean ne soit pas mort martyr, il l'a été cependant, puisque les souffrances qu'il n'avait pas subies dans son corps, il les a éprouvées dans son esprit.
Il faut donc conclure de cet exemple que nous pouvons nous aussi être martyrs sans passer par le glaive, si nous conservons la patience dans notre âme.

 

HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L'ÉVANGILE DE MATTHIEU.

Les fils de Zébédée pressent vivement Le Christ par ces paroles : Ordonne que nous siégions l’un à ta droite et l’autre à ta gauche.
Que répond-il ? Pour leur montrer que leur demande n’a rien de spirituel et que, s’ils avaient su ce qu’ils demandaient, ils n’auraient jamais osé le demander, il leur dit : Vous ne savez pas ce que vous demandez, combien c’est grand, combien c’est étonnant, combien cela dépasse même les puissances d’en haut.

Puis il ajoute : Pouvez-vous boire à la Coupe que je vais boire, recevoir le Baptême dans lequel je vais être plongé ?
Il veut dire : « Vous discutez avec moi d’honneurs et de couronnes ; moi je vous parle de combats et de sueurs.

Ce n’est pas maintenant le moment des récompenses, et ce n’est pas maintenant que ma gloire va se manifester, mais ce qui est imminent, ce sont les meurtres, les combats et les dangers. »

Et voyez de quelle manière il les exhorte et les entraîne à demander ce qu’il faut. Il ne leur dit pas :
« Pouvez-vous affronter la mort violente ? Pouvez-vous verser votre sang ? »
Mais : Pouvez-vous boire à la Coupe, et il ajoute pour les attirer : celle que je vais boire ? Afin qu’ils désirent être en communion avec Lui.
En outre, il appelle cela un Baptême pour montrer que ce sera la grande purification du monde entier.

Ils répondent : Nous le pouvons.
Immédiatement, ils font cette promesse dans l’enthousiasme, sans savoir ce qu’ils disent, mais dans l’attente d’obtenir ce qu’ils ont demandé.
Jésus réplique : La Coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le Baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez.

Ce sont de grands biens qu’il leur prédisait là. Autrement dit : « Vous mériterez le martyre, et vous souffrirez comme Moi ; vous terminerez votre vie par une mort violente et tout cela vous fera communier avec Moi.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par Mon Père. »

Après avoir relevé leurs esprits, les avoir fait passer à un plan supérieur et leur avoir fait surmonter la tristesse, alors seulement il redresse leur demande.
Les dix autres s’indignèrent contre les deux frères.
Vois-tu combien ils étaient tous imparfaits : les deux qui voulaient s’élever aux dépens des dix autres, et ceux-ci qui jalousaient les deux frères ?

Mais, comme je l’ai dit, montre-moi ce qu’ils sont devenus ensuite et tu verras qu’ils ont été délivrés de tous ces mauvais sentiments.
Tu apprendras donc que ce même Saint Jean, celui qui s’est avancé pour cette demande, ménage toujours la première place à Pierre, lorsque celui-ci discourt et fait des miracles, selon les Actes des Apôtres.
~ Quant à saint Jacques, il n’a pas survécu longtemps.
Dès le début, il brûlait de ferveur, et dans son mépris extraordinaire des intérêts humains, il s’est élevé à un tel sommet qu’il fut aussitôt mis à mort.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,3904.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume.

Jésus ne semble pas choqué par la demande de la mère des fils de Zébédée. Il connaît le cœur de l’homme et combien celui-ci ignore son vrai désir, qui ne lui apparaît que sous le travestissement de ses convoitises :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez ».

Aussi, selon son habitude, Le Seigneur va-t-il tenter d’éclairer la demande qui lui est faite afin de conduire son interlocuteur à corriger sa requête : la pédagogie du Maître consiste à distinguer la fin désirée - siéger à sa droite et à sa gauche dans le Royaume - du moyen qui y conduit : « Pouvez-vous boire la Coupe que je vais boire ? »
Allusion à la Passion, à laquelle les deux frères s’estiment capables de participer. Jésus confirme leur compétence, même s’ils ne sont pas conscients pour le moment de ce que cela implique.
Mais il dissocie cette participation indispensable à ses souffrances, de la réalisation de la demande.

En clair : nul n’a accès au Royaume sans passer par la Croix, mais la répartition des places est le privilège du Père et de Lui seul.
Autrement dit, le désir de la mère des fils de Zébédée doit se soumettre au désir du Père du Fils unique.
Plus largement : nos aspirations même les plus nobles, voire religieuses, ont à passer par l’épreuve de la purification au creuset de la soumission à la volonté d’un Autre, qui en corrigeant notre désir, nous invite à sortir de notre narcissisme pour entrer dans la joyeuse dépendance de l’Amour.

L’indignation des « dix autres » trahit leur envie et dévoile leurs propres pensées secrètes.
Aussi Jésus profite-t-il de cet incident pour mettre ses disciples en garde contre l’ambition désordonnée, celle qui vise au pouvoir sur les autres.
Il est tout à fait légitime de vouloir « devenir grand » ou de vouloir « être le premier ». Mais ces termes ne recouvrent pas la même chose dans le Royaume de Dieu et dans celui des hommes.
Ceux-ci, précise Jésus, « commandent en maîtres » : le pouvoir les dispense du service ; alors que dans la logique du Royaume, on attend tout au contraire de celui qui détient la première place, qu’il donne l’exemple du service désintéressé.
Autrement dit, l’objet de l’ambition droite n’est pas le pouvoir, mais de pouvoir servir les autres dans la Charité.

Pour bien faire comprendre la radicalité de l’engagement auquel sont appelés les « grands » dans le Royaume, Jésus cite en exemple « Le Fils de l’homme, qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».
Notre-Seigneur interprète sa Passion comme l’affrontement entre deux logiques : pour maintenir leur pouvoir, les juifs le condamnent ; mais cet abus de pouvoir permet paradoxalement à Jésus d’exercer pleinement le sien.
C’est parce qu’il a accepté d’être livré aux mains des hommes qui lui imposent la mort, que le Fils de l’homme a acquis tout pouvoir au Ciel et sur la Terre de donner la vie.

Le pouvoir de l’homme en ce monde est toujours menacé par un plus fort qui cherche à le supplanter et à lui imposer son joug ; le pouvoir du Christ ne saurait lui être arraché, car en Jésus, Dieu Lui-même se livre une fois pour toutes et sans mesure, à tous ceux qui veulent s’en emparer.
Avançons-nous donc avec confiance vers l’autel où Dieu fait grâce, en exerçant en notre faveur son pouvoir de Miséricorde.

« Père Saint, nous le croyons : de la même manière que tu as ressuscité Jésus d’entre les morts, “tu nous ressusciteras nous aussi avec Lui et tu nous placeras près de Lui” dans ton Royaume.
Mais la logique ne change pas en passant du Maître au disciple ; pour que “la Vie de Jésus soit manifestée dans notre existence mortelle”, nous devons accepter d’être “continuellement livrés à la mort à cause de Jésus” (1ère lect.).
Donne-nous le courage de nous engager résolument à sa suite sur le chemin paradoxal de l’Amour de Charité, qui consiste à “tout donner et à se livrer soi-même” (Sainte Thérèse de Lisieux) au service de nos frères. »
Père Joseph-Marie

 

Autres commentaires de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/V_25
Mgr. Octavio RUIZ Arenas Secrétaire du Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation (Città del Vaticano, Saint-Sige).

«Pouvez-vous boire à la Coupe que je vais boire ?»

Aujourd'hui, l'épisode que nous raconte ce passage de l'Évangile nous met face à une situation qui arrive assez souvent dans les diverses communautés Chrétiennes.
En effet, Jean et Jacques ont fait preuve de générosité en abandonnant leur maison et leurs filets de pêche pour suivre Jésus.
Ils ont entendu le message du Seigneur annonçant un Royaume et offrant la Vie éternelle, mais ils n'arrivent toujours pas à comprendre la dimension de ce que propose Le Seigneur et c'est pour cela que leur mère demande quelque chose de bon mais qui reste au niveau des aspirations purement humaines : "ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume". (Mt 20,21)

De la même manière, nous entendons et suivons Le Seigneur, comme l'ont fait les premiers disciples, mais parfois nous n'arrivons pas à saisir l'exactitude de son message et nous nous laissons emporter par des intérêts personnels ou des ambitions à l'intérieur de l'Église.
Nous oublions qu'en acceptant Le Seigneur, nous devons nous donner à Lui entièrement et avec confiance, que nous ne pouvons pas penser à obtenir la Gloire sans accepter d'abord la Croix.

La réponse de Jésus met précisément l'accent sur cet aspect: pour faire partie de son Royaume, l'important c'est d'accepter de boire de la même "Coupe" (cf. Mt 20,22), c'est-à-dire, être prêts à donner nos Vies pour l'Amour de Dieu et nous consacrer au service de nos frères, avec la même attitude Miséricordieuse que Jésus.
Dans sa première homélie, le Pape François souligné que pour suivre le chemin de Jésus il faut porter sa Croix, car " Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix, quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas des disciples du Seigneur."

Suivre Jésus exige, par conséquent, une grande Humilité de notre part. Depuis le Baptême nous avons été appelés à être ses témoins afin de transformer le monde.
Mais nous ne réussirons cette transformation que si nous pouvons être les serviteurs des autres, dans un esprit de grande générosité et de dévouement, mais toujours dans la Joie de suivre Le Seigneur et de faire ressentir sa présence.

 

+ Abbé Antoni ORIOL i Tataret (Vic, Barcelona, Espagne).

Vous ne savez pas ce que vous demandez (…). Il y a ceux pour qui ces places sont préparées par Mon Père.

Aujourd'hui, sur le texte du fragment de l'Évangile selon Saint Matthieu nous trouvons des enseignements multiples.
Je vais me limiter à en souligner un, celui qui se réfère au pouvoir absolu de Dieu sur l'histoire: qu'il s'agisse de celle de l'ensemble de tous les hommes (l'humanité) et de tous et chacun des groups humaines (dans notre cas, par exemple, le groupe familier des Zébédées), ou de celle de chaque personne individuelle.
C'est pour cela que Jésus leur dit clairement: «Vous ne savez pas ce que vous demandez» (Mt 20,22).

Ils vont siéger à la droite de Jésus-Christ ceux pour qui ces places sont attribuées par Le Père: «Quant à siéger à ma droit et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par Mon Père» (Mt 20,23).
Aussi claire que ça, et tel que vous l’entendez.
En fait, en espagnol nous disons: «La feuille de l'arbre ne tombe pas sans la volonté du Seigneur».
Et c'est comme cela parce que Dieu est Dieu. On pourrait aussi dire au contraire: si ce ne fût pas comme ça, Dieu ne serait pas Dieu.

Devant ce fait, qui se superpose inéluctablement à tout conditionnement humaine, il ne nous reste aux hommes, en principe, que l'acceptation et l'Adoration (parce que Dieu s'est révélé comme l'Absolu); la confiance et l'Amour lorsque nous marchons (parce que Dieu s'est révélé, à la fois, comme Père); et, après tout... ce qui est plus grand et définitive: siéger à côté de Jésus (que ce soit à droite ou à gauche, peut importe, en fin de compte).

Nous ne pouvons pas résoudre l'énigme de l'élection et prédestination divines qu'avec la confiance de notre part.
Un milligramme de confiance placé sur le cœur de Dieu vaut plus que tout le poids de l'univers déposé sur notre pauvre petit plateau de la balance.

En fait, «Saint Jacques n'a pas survécu longtemps. Dès le début, il brûlait de ferveur, et dans son mépris extraordinaire des intérêts humains, il s'est élevé à un tel sommet qu'il fut aussitôt mis à mort»
(Saint Jean Chrysostome).

 

Hymne : Les voici rassemblés

Les voici rassemblés
Dans la maison du Père,
Les compagnons d'épreuve
Qui t'ont vu crucifié.
Tu ouvrais le passage,
Ils marchaient sur tes traces,
O Seigneur des Vivants.

Ils portaient dans leur cœur
Pour éclairer le monde
La mystérieuse image
De ta gloire humiliée.
Messagers d'espérance,
Ils semaient ta parole
Et c'est toi leur moisson.

Ils ont place au festin
Dans le Royaume en fête,
Pour avoir bu la coupe
De l'amour partagé.
Tu leur montres le Père
Et ta joie les habite,
O Jésus, Fils de Dieu !

 

Hymne : Façonnés par la Parole du Seigneur

Façonnés par la parole du Seigneur,
Passés au crible de sa Passion,
Et désormais revenus de toute peur,
Apôtres de Jésus, pour son Église
Vous êtes pierres de fondation
Dont rien n'ébranle l'assise.

Mais de vous il fait encor ses ouvriers,
Il se remet lui-même en vos mains :
Lui, l'architecte, le maître du chantier,
Devient la pierre d'angle qui vous porte,
Pierre vivante et pain quotidien
Pour qui l'annonce et l'apporte.

Quelle ivresse, pure et sobre, vous surprend ?
Quelle folie d'amour et de feu ?
Quelle sagesse plus folle que le vent ?
L'Esprit souffle sur vous, hommes du large :
Jetez en nous le désir de Dieu
Et relancez notre marche !

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu tout-puissant, puisque Saint Jacques fut le premier de tes Apôtres à offrir sa vie pour l'Évangile, accorde à ton Église de trouver dans son témoignage une force, et dans sa protection un appui.

 

Parole de Dieu : (Ep 2, 19-22)… (Office des Laudes).
Vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est Le Christ Jésus Lui-même.
En Lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un Temple Saint dans Le Seigneur.
En Lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par L’Esprit-Saint la Demeure de Dieu.

 

Parole de Dieu : (Ep 4, 11-13)… (Office des Vêpres).
Les dons que Le Christ a faits aux hommes, ce sont d'abord les Apôtres, puis les prophètes et les Missionnaires de l'Évangile, et aussi les Pasteurs et ceux qui enseignent.
De cette manière, le peuple saint est organisé pour que les tâches du Ministère soient accomplies, et que se construise le Corps du Christ.
Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la Foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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