Eucharistie du Samedi 07 Mars 2015 : Samedi de la 2ème semaine du Temps de Carême.

Eucharistie du Samedi 07 Mars 2015 : Samedi de la 2ème semaine du Temps de Carême.

L’Église Célèbre la Fête (en Afrique du Nord) et mémoire (obligatoire) ailleurs des Saintes Perpétue et Félicité, Martyres d'Afrique du Nord († 203).
En Afrique du Nord : fête des saintes Perpétue et Félicité - lectures propres

Fête de Saint Thomas d'Aquin, Prêtre Dominicain, Docteur de l'Église (1225-1274).
Fête de Sainte Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus (née Anna Maria Redi), vierge, Religieuse Carmélite italienne (1747-1770).
Fête du Bienheureux José Olallo Valdés, Frère Hospitalier de Saint Jean de Dieu (1820-1889).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre de Michée 7,14-15.18-20… Psaume 103(102),1-2.3-4.9-10.11-12… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,1-3.11-32.
Commentaire de Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), Évêque de Ravenne, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Jean-Louis D'Aragon, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de l’Abbé Llucià POU i Sabater (Granada, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Sainte perpetue et sainte felicite icone 2 2Samedi 07 Mars 2015 : Fête des Saintes Perpétue et Félicité, Martyres d'Afrique du Nord († 203). Perpétue est la Sainte Patronne de Vierzon.
(Au 07 Mars, L’Église Célèbre leur fête en Afrique du Nord, mémoire obligatoire ailleurs au martyrologe romain. Elles sont fêtées par les Église d'Orient le 1er Février).
Pour voir leur vie et en découvrir davantage sur elles, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saintes Perpétue et Félicité.

Thomasaquina2Samedi 07 Mars 2015 : Fête de Saint Thomas d'Aquin, Prêtre Dominicain, Docteur de l'Église (1225-1274).
Au Monastère Cistercien de Fossanova dans le Latium, en 1274, la naissance au Ciel (Dies natalis) de Saint Thomas d’Aquin, dont la mémoire est célébrée le 28 Janvier, au jour anniversaire du transfert de son corps au Couvent des Dominicains de Toulouse, les Jacobins, en 1369.
Martyrologe romain.

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Thomas d'Aquin.

Teresa margaret of the sacred heart 2Samedi 07 Mars 2015 : Fête de Sainte Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus (née Anna Maria Redi), vierge, Religieuse Carmélite italienne (1747-1770).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus (née Anna Maria Redi).

Olallo 2 2Samedi 07 Mars 2015 : Fête du Bienheureux José Olallo Valdés, Frère Hospitalier de Saint Jean de Dieu (1820-1889).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureux José Olallo Valdés.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de Michée 7,14-15.18-20.
Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple, du troupeau qui t’appartient, qui demeure isolé dans le maquis, entouré de vergers. Qu’il retrouve son pâturage à Bashane et Galaad, comme aux jours d’autrefois !
Comme aux jours où tu sortis d’Égypte, tu lui feras voir des merveilles !
Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ?
De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés !
Ainsi tu accordes à Jacob ta fidélité, à Abraham ta faveur, comme tu l’as juré à nos pères depuis les jours d’autrefois.

 

Psaume 103(102),1-2.3-4.9-10.11-12.
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;

il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,1-3.11-32.
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

 

Commentaire du jour.
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), Évêque de Ravenne, Docteur de l'Église.
Sermons 2 et 3 : PL 52, 188-189 et 192 (trad. Orval)

« Je me lèverai et j'irai vers mon père »

Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : « Je me lèverai et j'irai vers mon père ».
D'où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance ?
Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur.
Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père ».

Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père.
Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte... « Il se jeta à son cou et l'embrassa ».
Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment.

La force de l'Amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le père remet d'un baiser la faute de son fils ; il la couvre par ses embrassements.
Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur.
« Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné » (Ps 31,1).

 

Autre commentaire du jour.
http://villaloyola.com/fr/node/30
Jean-Louis D'Aragon, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.

Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.

Jésus réagit contre cette interprétation méticuleuse de la Loi, qui écrase le peuple (Mt 11, 28-30). Tout Juif fidèle devait observer au temps de Jésus – et encore aujourd'hui – 613 commandements.
Au lieu de ce repliement dans une attitude de défense et de protection, Jésus accueille les pécheurs, va vers eux (l'exemple du publicain Zachée, Luc 19, 1-10) et mange même en leur compagnie (Mc 2,15-17).
Contre les critiques des Pharisiens, "les séparés" d'après l'étymologie de leur nom, Jésus doit défendre sa conduite.
Dans les trois paraboles de ce chapitre 15, Jésus affirme qu'il agit comme Dieu, dont il est le représentant, en se réjouissant de la conversion d'un seul pécheur, perdu mais retrouvé.

Le fils cadet et l'aîné
Malgré le titre donné régulièrement à cette parabole, "L'enfant prodigue", l'attention porte davantage sur le père que sur le fils. Ce père a perdu ses deux fils, qui se sont séparés de lui chacun à sa manière.
Le contraste est très marqué entre ce père qui aime follement ses deux fils, eux qui ont brisé, chacun à leur manière égoïste, la communion avec leur père.

Toute l'attitude du père est animée par la gratuité, provenant de son amour généreux. Sa réaction, au retour de son fils, s'exprime dans quatre gestes de sollicitude:
"Il l'aperçut de loin", "il est ému de compassion", "il court" ce qui contredit la dignité du père, "il l'embrasse", signe du pardon sans condition.
Le père ne laisse pas son fils terminer sa confession, il ne l'écoute pas, mais il s'écrie "faisons la fête!"

Le fils cadet est l'image du pécheur. Il se révolte contre l'autorité paternelle. Il veut son indépendance, tout en profitant des biens de son père.
Il veut être loin de son père, loin de Dieu pour être libre, comme les athées de tous les temps. Mais son indépendance le conduit au plus bas de l'abjection: il devient débauché, dégradé, vivant comme un animal.
Il s'abaisse à être l'esclave d'un païen. Il n'observe plus les règles de la pureté rituelle, car il garde les cochons, ces animaux répugnants.
Son retour vers son père, sa "conversion" est un sordide calcul pour survivre. Il a plus mal à son ventre qu’à son cœur. Il a perdu le sens de l'amour.

Ce qui surprend dans cette parabole, c'est que le père pardonne sans s'assurer de la valeur de la contrition que manifeste son fils.
Jésus met l'accent sur l'Amour du père, non sur la contrition du fils. Le père révèle la valeur d'être fils: c'est d'être aimé infiniment, en dépit de son indignité.
"Mon fils était mort", car être loin de Dieu, c'est la mort. "Se convertir", se tourner vers Dieu, c'est entrer dans la Joie Divine.

La réaction du fils aîné apparaît détestable à tout point de vue. Il n'entre pas dans la maison pour savoir ce qui se passe, mais il s'enquiert auprès d'un domestique.
Il ne voit pas l'Amour de son père qui lui dit: "Tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi."
Jaloux de son frère, il ne pense qu'à ses droits. Il interrompt son père, quand celui-ci plaide pour le cadet.
Il se considère comme un mercenaire, qui a "servi pendant tant d'années". Il noircit son frère, qu'il appelle "ton fils" et "qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées."
Mais le père insiste pour inviter son aîné à la fête.
Les Pharisiens, que le fils aîné représente, vont-ils entrer et se joindre à cette Joie Divine que Le Christ leur révèle.

Pistes de réflexion
- L'attitude des Pharisiens et celle de Jésus s'opposent diamétralement. Les Pharisiens sont sur la défensive, repliés sur eux-mêmes pour se protéger.
Mais, en même temps, ils s'estiment supérieurs et méprisent les autres. "Je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres."
Cette tentation de s'isoler et de se replier sur soi-même, pour protéger sa pureté, qui contraste avec la corruption du monde, reparaît à toutes les époques.
On fuit aussi un monde qui nous met en question et qui nous oblige à justifier notre Foi. Jésus, au contraire, va vers les autres, surtout les pauvres, les démunis et les pécheurs, enseignant par son accueil la puissance conquérante de l'Amour.
Cette puissance s'enracine dans le dynamisme naturel de la personne humaine, qui s'oublie dans ce mouvement vers les autres, pour se retrouver en eux.

- En pratiquant la miséricorde et le pardon, nous entrons dans la famille de Dieu: "Soyez miséricordieux comme votre Père est Miséricordieux" (Luc 6,36).
Telle est la conclusion de Jésus dans son sermon inaugural, après une série d'exemples sur l'amour des ennemis.
La Miséricorde est l'Amour spontané, gratuit, envers celui qui nous a offensé ou qui nous a causé un tort.
Cet Amour fait revivre celui à qui on pardonne, comme le père du prodigue l'exprime dans sa joie:
"Mon fils était mort et il est revenu à la vie." L'Amour produit la Vie, la haine cause la mort.

- Le prodigue qui revient en haillons, image de sa dégradation et de son avilissement, est pourtant précieux aux yeux de son père.
Tout être humain est précieux pour Dieu, car il l'a créé par Amour, et c'est gratuitement qu'il continue à l'aimer.
Dans la leçon finale qu'il adresse à Jonas, Le Seigneur affirme qu'il prend soin de tout être humain et même des animaux (Jonas 4, 11).
Tout ce qui existe est l'objet de l'Amour de Dieu: "Tu aimes tous les êtres et tu ne détestes rien de ce que tu as fait. Si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l'aurais pas créé" (Sagesse 11, 24).

- Le fils prodigue revient à lui, il se retrouve, il se possède de nouveau, après être tombé dans l'adversité et avoir vécu sa déchéance.
"Rentrant alors en lui-même, il se dit" (Luc 15, 17). Telle est la valeur ambivalente des épreuves (maladie, deuils, échec,..), qui sont des expériences de pauvreté.
Ou bien on sombre dans la révolte et le désespoir, ou bien on approfondit sa Foi et on découvre mieux que l'Amour de Dieu est notre seule sécurité.
Jean-Louis D'Aragon, s.j.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4132.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de Compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Cette parabole est peut-être la plus connue de l’Évangile ; sans doute parce qu’elle en révèle le mieux le message et l’esprit.
A travers elle, Jésus annonce ouvertement l’infinie Patience et la Miséricorde inconditionnelle de Dieu à notre égard.
Mais cette révélation n’est pas une gnose : il ne suffit pas de le « savoir » pour être sauvé. La paternité divine s’éprouve pour chacun de nous dans une expérience existentielle ; l’expérience d’être arraché à un danger mortel et rendu à la vie par l’intervention victorieuse d’un Amour qui nous libère.
Autrement dit, pour pouvoir entrer dans la Joie du Salut, il faut d’abord que nous prenions conscience d’être en péril ; puis que nous renoncions à vouloir nous dégager tout seul de ce qui nous menace ; enfin que nous consentions à nous laisser approcher par ce Dieu que nous connaissons si mal.

Pour certains d’entre nous, tout comme pour le fils prodigue, il a même fallu que nous nous éloignions d’abord de Lui, que nous fassions l’expérience de la solitude, du manque, avant d’entreprendre le long chemin du retour, au terme duquel seulement nous avons découvert le vrai visage de Celui que Jésus nous apprend à nommer « Père ».

La parabole nous révèle avant tout la paternité de Dieu, sa Miséricorde inconditionnelle, sa Joie d’offrir son Pardon et son désir de rassembler dans une même fête tous ses enfants dispersés.
Mais le récit souligne également comment la démarche de conversion du cadet s’inscrit dans son histoire personnelle : ce n’est qu’au terme d’un long combat – contre les fausses images de la paternité, contre sa conception erronée de la liberté, contre la violence de ses passions – que le fils entrevoit la vanité de sa prétention à l’autonomie et envisage un retour vers Celui dont il voulait s’affranchir en prenant le large.
A vrai dire, c’est dans l’étreinte que son père lui réserve à son retour, blotti tout contre ses entrailles, qu’il découvrira sa paternité véritable et qu’il entreverra quelle souffrance a pu représenter pour lui son départ.

En méditant cette parabole, Dom Louf concluait que « seul le pécheur est habilité à parler de Dieu » ; à condition bien sûr, d’avoir vécu l’expérience bouleversante de la Miséricorde, qui lui donne de « connaître » le Très-Haut dans son attribut essentiel :
« Y a-t-il un Dieu comme toi ? Tu enlèves le péché, tu pardonnes sa révolte au reste de ton peuple, tu ne t’obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. De nouveau tu nous montres ta Tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! » (1ère lect.).

Tous les hauts-faits de Dieu dans l’histoire convergent dans l’événement de la Pâque où Le Père prend autorité sur tout mal en arrachant à la mort Son Fils et tous ceux qui lui sont unis par la Foi.
C’est cet événement que nous nous préparons à revivre. Au début de ce chemin de Carême, comme le fils prodigue, nous nous sommes mis en route avec une contrition bien mitigée.

Puissions-nous, en nous approchant de la maison paternelle, découvrir Le Père, qui, « saisi de pitié », court à nos devants, pour « se jeter à notre cou et nous couvrir de baisers ».
Que cette image bouleversante d’un Dieu qui laisse éclater sa Joie et sa Tendresse pour les fils égarés que nous sommes, bannisse toute peur qui pourrait encore nous paralyser, et nous fasse hâter le pas sur le chemin du retour.

« Seigneur, Père très Saint, dans cette parabole inépuisable, tu nous révèles que l’essence de tout péché, c’est le refus de vivre dans la dépendance de ton Amour.
Tout ce qui est à toi, appartient à chacun de tes fils ; mais ta Joie est de nous donner instant après instant tout ce dont nous avons besoin.
Le péché du cadet consiste à vouloir s’approprier “ce qui lui revient” pour s’affranchir de la dépendance du don de son père, et vivre en parfaite autonomie.

Poussée jusqu’au bout, cette logique conduit à vouloir être la source de sa propre existence, c'est-à-dire : être sa propre origine, son propre père.
Or c’est bien ce que dès le commencement, nous suggérait le Tentateur : “Vous serez comme des dieux” (Gn 3, 5).

Ouvre nos yeux sur nos compromissions avec ce discours mensonger, et donne-nous de revenir à Toi, pour recevoir de Toi “la Vie, le mouvement et l’être” (Ac 17, 28), et surtout Ton Esprit saint, en qui nous pouvons te reconnaître comme Notre Père, et t’aimer dans l’Amour même de Ton Fils, Jésus Christ Notre-Seigneur. »
Père Joseph-Marie

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/II_22
Abbé Llucià POU i Sabater (Granada, Espagne).

Me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le Ciel et contre toi

Aujourd'hui, nous regardons la Miséricorde, la note distinctive de Dieu Le Père, en ce moment où nous contemplons une Humanité orpheline, car elle —dans un oubli de sa mémoire— ne sait plus qu'elle est Fille de Dieu.
Cronin parle d'un fils qui est parti de chez lui, qui a gaspillé tout son argent, sa santé, son honneur de famille et est allé en prison.
Peu avant de reprendre sa liberté, il écrit chez lui en disant que si on le pardonnait il fallait accrocher au pommier qui donnait sur la voie ferrée un mouchoir blanc.
Si le mouchoir était là il reviendrait à la maison sinon ils ne le reverraient plus jamais.

Y aurait-il un mouchoir accroché au pommier? «Ouvre les yeux…! Et regarde!», lui dit un compagnon.
Il ouvre les yeux et reste bouche-ouverte, il n'y avait pas un mouchoir accroché au pommier… mais il y en avait des centaines!

Cela nous rappelle ce tableau de Rembrandt où on voit comment le fils qui revient, malade et affamé est accueilli par un vieillard avec deux mains différentes, l'une forte d'un père qui le serre fort, l'autre délicate d'une mère qui douce et affectueuse le caresse. C'est pareil pour Dieu, Il est Père et Mère…

«Mon père, j'ai péché» (Lc 15,21), nous aussi nous voulons dire cela au Père et sentir comment Il nous serre dans Ses bras au moment de la Confession pour nous préparer à participer à la Fête de l'Eucharistie.
Ainsi, puisque: «Dieu nous attend chaque jour, comme ce père de l'Évangile attendait son fils prodigue» (San Josemaría), parcourons le chemin de retour avec Jésus jusqu'à notre rencontre avec Le Père, où tout sera Lumière:
«Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné» (Concile Vatican II).

Le sujet principal est toujours Le Père. Demandons que le trajet à travers le désert du Carême nous amène à nous interroger intérieurement sur cet appel à participer dans le mystère de la Miséricorde Divine, puisque, après tout, la vie n'est qu’un retour vers Le Père.

 

Hymne : Seigneur, quand ton peuple assoiffé

Seigneur, quand ton peuple assoiffé
Criait sa souffrance à Moïse,
Tu ouvris pour lui le rocher
     Et soudain jaillit
     L’eau qui donne la vie
Aux pèlerins de la terre promise.

Jésus, ta parole est pour nous
La source de vie éternelle :
Tu nous dis que Dieu est Amour
     Et tu nous promets
     La lumière et la paix
Si nous croyons en ce Dieu qui nous aime.

Plongés avec toi dans le bain
Quand nous descendons au baptême,
Nous cherchons en toi le soutien
     Et nous sommes sûrs
     De trouver le salut
Car tu es Fils de ce Dieu qui nous aime.

Sortis avec toi du tombeau
Quand nous remontons du baptême,
Nous vivons pour Dieu de nouveau
     Et le jour viendra
     Où ton peuple verra
Les cieux nouveaux et la terre nouvelle.

 

Hymne : Venez au jour !

Venez au jour !
Le Christ prépare son retour !
Le Christ prévient l’ère nuptiale !
Passent les temps ! Passe la chair !
L’Esprit de Dieu souffle au désert,
Annonçant l’aurore pascale !

Dépouillez-vous !
Quand vous mourrez, vous perdrez tout !
Suivez votre exode à l’avance !
Tombe la mort ! Tombe le soir !
N’attendez pas qu’il soit trop tard
Pour que Dieu vous donne naissance.

Ne craignez pas
De vous défaire, il recréera
Ce que vous cédez de vous-mêmes ;
Fermez les yeux ! Baissez vos fronts !
Venez mendier sa création
Au fond des ténèbres humaines.

Ne glissez plus
Sur votre pente à l’inconnu,
Car ici commence un autre âge ;
Retournez-vous ! Apprenez Dieu !
Il a promis son règne à ceux
Qui emprunteront ses passages !

Le jour viendra
Où le désert refleurira
Et l’ombre rendra la lumière !
Traversez-les ! Dès maintenant,
Allez chercher au testament
Ce qui n’est pas né de la terre !

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dans leur Amour pour Toi, Seigneur, tes martyres Perpétue et Félicité ont trouvé la force de résister à leurs persécuteurs et de surmonter les tourments de la mort ; donne-nous, à leurs Prières, la grâce de t’aimer toujours davantage.

 

Parole de Dieu : (Is 1, 16-18)… (Office des Laudes).
Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez la Justice, mettez au pas l’oppresseur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve.
Venez donc et discutons, dit Le Seigneur. Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront comme la neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront blancs comme la laine.

 

Parole de Dieu : (2 Co 6, 1 b-4a)… (Office des Vêpres).
Nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du Salut je suis venu à ton secours. Or c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du Salut.
Pour que notre ministère ne soit pas exposé à la critique, nous veillons à ne choquer personne en rien, mais au contraire nous nous présentons comme de vrais ministres de Dieu par notre vie entière.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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