Eucharistie du Vendredi 05 Février 2016 : Vendredi de la 4ème semaine du Temps Ordinaire.

Eucharistie du Vendredi 05 Février 2016 : Vendredi de la 4ème semaine du Temps Ordinaire.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Agathe de Catane, vierge et martyre en Sicile (? 251).

Fête de Saint Jésus Mendez Montoya, Prêtre et martyr au Mexique (1880-? 1928).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre de l'Ecclésiastique 47,2-11… Psaume 18(17),31.33a.47.50.32a.51… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,14-29.
Commentaire d’Origène (v. 185-253), Prêtre et théologien.
HOMÉLIE DE S. MÉTHODE DE SICILE POUR LA FÊTE DE STE AGATHE
Autre commentaire de Jean-Louis D'Aragon, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
Autre commentaire de Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Ferran BLASI i Birbe (Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Sainte agathe 2Vendredi 05 Février 2016 : Fête de Sainte Agathe de Catane, vierge et martyre en Sicile (? 251).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Agathe de Catane.

J montoya 2Vendredi 05 Février 2016 : Fête de Saint Jésus Mendez Montoya, Prêtre et martyr au Mexique (1880-? 1928).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jésus Mendez Montoya.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de l'Ecclésiastique 47,2-11.
Dans le sacrifice de communion, on met à part la graisse des animaux offerts à Dieu ; ainsi David a été mis à part entre les fils d’Israël.
Il a joué avec les lions comme si c’étaient des chevreaux, et avec les ours comme avec des agneaux.
N’était-il pas tout jeune quand il a tué le géant et supprimé la honte de son peuple, lorsqu’il lança la pierre de sa fronde et abattit l’arrogance de Goliath ?
Il invoqua le Seigneur Très-Haut qui a mis dans sa main la vigueur pour supprimer le puissant guerrier et pour exalter la force de son peuple.
C’est pourquoi on lui a fait gloire des dizaines de milliers qu’il a tués : on l’a célébré en bénissant le Seigneur quand on lui a donné la glorieuse couronne royale.
En effet, il a détruit les ennemis alentour, il a anéanti ses adversaires philistins, il a détruit leur force comme on le voit encore aujourd’hui.
Dans tout ce qu’il a fait, il a célébré la louange du Saint, du Très-Haut, en proclamant sa gloire. De tout son cœur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur.
Devant l’autel, il a placé des chantres, et leur voix rendit les mélodies plus douces ; chaque jour ils loueront Dieu par leurs chants.
Il a donné de l’éclat aux fêtes, il a donné une parfaite splendeur aux solennités, pour que le saint nom du Seigneur soit célébré, et que les chants retentissent dans le sanctuaire dès le matin.
Le Seigneur a enlevé les péchés de David, il a pour toujours exalté sa force, il a fondé sur lui l’Alliance avec sa dynastie, le trône de gloire d’Israël.

 

Psaume 18(17),31.33a.47.50.32a.51.
Notre Dieu a des chemins sans reproche,
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.
C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance.

Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire !
Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.

Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
Il donne à son roi de grandes victoires,
il se montre fidèle à son messie,
à David et sa descendance, pour toujours.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,14-29.
En ce temps-là, comme le nom de Jésus devenait célèbre, le roi Hérode en entendit parler. On disait : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »
Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. »
Hérode entendait ces propos et disait : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! »
Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.

 

Commentaire du jour.
Origène (v. 185-253), Prêtre et théologien.
Homélie 27 sur St Luc, 2-4 (trad. SC 87, p. 347)

Précurseur du Christ dans sa naissance et dans sa mort

Admirons Jean Baptiste surtout à cause du témoignage suivant : « Parmi les enfants des femmes, personne ne dépasse Jean Baptiste » (Lc 7,28) ; il a mérité de s'élever à une telle réputation de vertu que bien des gens pensaient qu'il était Le Christ (Lc 3,15).
Mais il y a bien plus admirable encore : Hérode le tétrarque jouissait du pouvoir royal et était à même de le faire mourir quand il le voudrait.
Or, il avait commis une action injuste et contraire à la loi de Moïse en prenant la femme de son frère.
Jean, sans avoir peur de lui, ni faire acception de la personne, sans se soucier du pouvoir royal, sans craindre la mort..., sans se dissimuler tous ces dangers, a réprimandé Hérode avec la liberté des prophètes et lui a reproché son mariage. Jeté en prison pour cette audace, il ne se préoccupe ni de la mort ni d'un jugement à l'issue incertaine, mais, dans ses chaînes, ses pensées allaient au Christ qu'il avait annoncé.

Ne pouvant aller le trouver en personne, il envoie ses disciples pour s'informer : « Es-tu celui qui doit venir ou faut-il en attendre un autre ? » (Lc 7,19) Notez bien que, jusque dans sa prison, Jean enseignait.
Même dans ce lieu il avait des disciples ; même en prison Jean accomplissait son devoir de maître et instruisait ses disciples par des entretiens sur Dieu.
Dans ces circonstances, le problème de Jésus se trouvait posé, et Jean lui envoie donc quelques disciples...

Les disciples reviennent et rapportent à leur maître ce que le Sauveur les avait chargés d'annoncer.
Cette réponse est pour Jean une arme pour affronter le combat ; il meurt avec assurance et de grand cœur se laisse décapiter, assuré par la Parole du Seigneur Lui-même que celui en qui il croyait était vraiment Le Fils de Dieu.
Telle a été la liberté de Jean Baptiste, telle a été la folie d'Hérode qui, à de nombreux crimes, a ajouté d'abord l'emprisonnement, puis le meurtre de Jean Baptiste.

 

HOMÉLIE DE S. MÉTHODE DE SICILE POUR LA FÊTE DE STE AGATHE

C'est la commémoration annuelle de la Sainte martyre qui nous a tous rassemblés ici, vous le savez, vous qui m'écoutez.
Martyre ancienne et même toute première, si l'on considère son magnifique combat ; mais martyre contemporaine, puisqu'elle semble triompher par un combat actuel, si l'on considère les miracles qui chaque jour la couronnent et augmentent son éclat.

Elle est vierge parce que le Verbe du Dieu immortel (mais qui a connu la mort dans sa chair à cause de moi), parce que Le Fils inséparable du Père l'a engendrée selon la parole de Jean le Théologien : Tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.

C'est donc cette vierge qui vous a invités à notre religieux banquet, elle qui a été fiancée à un époux unique, Le Christ, pour employer les expressions de l'Apôtre Paul, et sa comparaison avec l'union conjugale.

Par la lumière de la connaissance, par la couleur du Sang de l'Agneau véritable et divin, cette vierge embellissait et rougissait ses lèvres, ses joues et sa langue ; bien davantage, par l'attention continuelle de son esprit, elle méditait et contemplait sans cesse la mort de son époux passionné, comme s'il venait tout juste de répandre son sang.

Ainsi la robe dont la revêtait son martyre portait la marque ineffaçable du Sang du Christ, dont la pourpre l'imprégnait alors profondément ; en outre, elle voulait communiquer à la postérité les trésors de son éloquence virginale avec tout son charme délicat, par un jaillissement intarissable de paroles.

Comme le dit son nom qui signifie « bonne », Agathe est véritablement bonne, puisqu'elle appartient à Dieu ; c'est par Dieu, la source de toute bonté, qu'elle a été accordée, c'est par sa libéralité qu'elle a été donnée à son Époux et par suite à nous-mêmes, en nous faisant communier au bien.

Qu'y a-t-il de plus bienfaisant que le souverain bien ? Que peut-on découvrir qui mérite davantage d'être loué que Sainte Agathe ?

La bonté de Sainte Agathe correspond à son nom et à sa réalité même ; Sainte Agathe, à cause de ses hauts faits, se distingue par son bon renom, et son nom même signale ses exploits ; Sainte Agathe, qui déjà par son nom invite tous les hommes à venir à elle, les instruit encore par son exemple : que tous, sans attendre, s'élancent avec elle vers le vrai bien, qui n'est autre que Dieu.

 

Autre commentaire du jour.
http://villaloyola.com/fr/node/29
Jean-Louis D'Aragon, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.

Le peuple, et même Hérode, associait donc étroitement Jean et Jésus, au point de croire que le premier revivait dans le second

À la mort de grands personnages, on peut avoir l'impression qu'ils ont disparu, mais c'est une erreur, car le mouvement qu'ils ont lancé continue d'influencer l'histoire, telle une vague qui se perd au loin.
L'appel à la conversion de Jean le Baptiste avait attiré des foules au baptême de pénitence qu'il pratiquait au Jourdain.
Même après son exécution par le roi Hérode, le peuple pensait qu'il revivait en Jésus, qui proclamait le même message que Jean: se détourner de tout ce qui s'oppose à l'accueil du Royaume de Dieu.
Le peuple, et même Hérode, associait donc étroitement Jean et Jésus, au point de croire que le premier revivait dans le second.
De fait, non seulement leur prédication était semblable, mais la destinée de l'un et de l'autre sera semblable: ils offriront leur vie par fidélité à leur vocation, ils témoigneront jusqu'au bout de la vérité et de la justice divine.

À l'opposé de ces envoyés de Dieu, trois personnages vils, ambitieux et cruels incarnent ici l'injustice et le mal.
Aucun crime ne leur répugne pour satisfaire leur orgueil et leur égoïsme. Lorsqu'il avait visité Rome, Hérode avait séduit l'épouse de son frère Philippe.
Ambitieuse, Hérodiade avait ainsi accédé à la royauté, mais elle ne pouvait pas jouir librement de son élévation, car la dénonciation de Jean rappelait sans cesse son adultère à la conscience d'Hérode.

La triade diabolique
Hérode Antipas était un tyran faible, qui, devant la dénonciation de Jean Baptiste, n'avait pas le courage de reconnaître sa faute et de se séparer d'Hérodiade. Il se résout à porter sa faute, lancinante, sur sa conscience. Il vivait écartelé entre la justice que lui prêchait Jean et sa liaison avec Hérodiade. Esclave, il ne parvenait pas à se libérer.
Au cours du banquet en son honneur, il est fasciné par le spectacle lascif de sa belle-fille, Salomé, et, dans une sorte de frénésie, il prononce un serment stupide.
Même s'il est amené à commettre un homicide cruel contre l'Envoyé de Dieu, il n'a pas la fermeté et le courage de se dégager de sa promesse insensée.
Il ne peut se permettre de perdre la face devant ses invités. Il s'est pris dans un engrenage qui le conduit à sa ruine morale, qui prélude à sa ruine politique.
Plus tard, il se rendra à Rome, entraîné par Hérodiade, pour obtenir la dignité royale, mais, au contraire, l'empereur Caligula le destitua et l'exila en Gaule.

Hérodiade est une femme ambitieuse, immorale et cruelle. Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. Elle craint que les dénonciations de Jean Baptiste amènent Hérode à se séparer d'elle.
Elle cherche un moyen de se débarrasser de lui, n'importe lequel. Elle va jusqu'à utiliser sa fille pour obtenir le meurtre d'un saint.

La fille d'Hérodiade, Salomé (d'après le nom que lui donne la tradition), une princesse, s'abaisse dans une danse lascive à séduire le roi.
Lorsque sa mère lui suggère de demander la tête de Jean Baptiste, elle n'hésite pas à collaborer avec sa mère pour obtenir le meurtre.
Elle formule même sa demande sans l'édulcorer, directement, d'une manière quasi impérieuse: "Je veux," pas seulement je désire, mais j'exige. Quand? Aucun délai, "tout de suite".
L'ordre devient presque sadique: "tu me donnes sur un plat la tête de Jean Baptiste." Elle ne cède pas seulement à la suggestion de sa mère, elle épouse totalement sa volonté meurtrière.

Dans son opéra, Salomé, Richard Strauss décrit cette horreur avec une telle répugnance que Hérode lui-même est révolté à la fin et crie à ses gardes, "tuez cette femme!"
Jean Baptiste, à l'opposé, demeure fidèle à sa mission de témoin inébranlable de la justice et de la vérité, au milieu de ce monde immoral et cruel.
Jean-Louis D'Aragon, s.j.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4469.html
Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Être disciple, c’est se lever devant ce monde et être témoin, mot qui se dit « martyr ».

Voilà une page d’Évangile bien originale ! On n’y voit ni Le Seigneur, ni ses disciples, ni même les autorités religieuses qui aiment tant débattre avec Jésus. Il faut dire qu’hier les disciples sont partis, ils ont été envoyés en Mission…

L’entrée d’Hérode sur le devant de la scène est cependant liée à Jésus. Le prétendu roi a entendu parler de Jésus. Mais son identité n’apparaît pas clairement.
On sait qu’il est quelqu’un, mais on ne sait pas exactement qui. Cela doit être au moins Jean Baptiste, qui serait revenu des morts.
En tous cas, il est quelqu’un de comparable aux grands prophètes des temps anciens. La réaction d’Hérode montre sa profonde culpabilité par rapport à la mort de Jean.
Il s’attend à entendre sa parole accusatrice, ou en tous cas le jugement de Dieu. Tel est le prisme au travers duquel Hérode envisage le cas « Jésus ».

Mais Saint Marc glisse subitement de Jésus à Jean, et nous voici soudain dans le récit de la mort du prophète.

L’affaire est triste, nous le savons. Elle est liée au mariage d’Hérode avec sa belle-sœur alors que son frère n’est pas mort.
Au début, Hérode n’est pas fâché des reproches qu’il entend. Au contraire. Il est intéressé par le prophète, il aime l’entendre, et même il le protège d’Hérodiade qui, elle, voudrait sa mort. Mais la situation est impossible : Hérode veut tout, la parole du prophète et la femme de son frère. Le drame ne peut que surgir. Hérode est dans l’impasse, soumis à des désirs contradictoires, sans accepter de faire la vérité.

C’est l’explosion. Hérode ne maîtrise plus les rênes de sa vie, et la machine s’emballe. Il succombe au désir qui le pousse à admirer indûment la fille d’Hérodiade. Il se laisse aller à la forfanterie, et s’enorgueillit de ses propos sans plus pouvoir se dédire quand il se rend compte de leur énormité. Il promet la moitié d’un royaume, dont il n’est le roi fantoche lié au bon vouloir de Rome, il se laisse séduire par une enfant irresponsable et futile.

La jeune fille en effet s’amuse à plaire, sans rien calculer des conséquences de sa danse. Quand vient le moment de choisir, elle ne sait que dire et, inconsciente de la gravité du moment, cherche conseil auprès de sa mère. Hérodiade évidemment saisit l’occasion de se débarrasser du gêneur, mais c’est sa fille qui prend au pied de la lettre le conseil qu’elle entend et réclame la décapitation ; ajoutant, coquette, une touche personnelle : « sur un plateau ».

Quelle famille ! Un homme divisé intérieurement qui n’a pas le courage de prendre les décisions conforme à un juste discernement. Une femme qui se sent chargée de protéger son mari et le pouvoir qu’il ne sait pas exercer. Une jeune fille, objet d’Hérodiade, objet du désir d’Hérode, insouciante de ses actes.

Il n’est pas innocent que nous ayons entendu hier les disciples envoyés proclamer qu’il faut se convertir ! L’humanité à laquelle nous sommes envoyés, la voici décrite aujourd’hui. C’est bien entendu la nôtre en premier lieu.
Pour une part, nous ressemblons tous aux portraits peu flatteurs que nous venons de peindre. Mais c’est aussi l’humanité de nos contemporains.
Être disciples est donc être comme Jean Baptiste, être en butte aux conventions des puissants, de ceux qui en sont les jouets, aux habitudes du monde. Être disciple, c’est se lever devant ce monde et être témoin, mot qui se dit « martyr ».
Frère Dominique.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_41
Abbé Ferran BLASI i Birbe (Barcelona, Espagne).

«Comme le nom de Jésus devenait célèbre, le roi Hérode en entendit parler»

Aujourd'hui, dans ce passage de Marc, on nous parle de la notoriété de Jésus —connu pour ses miracles et ses enseignements—. Sa notoriété était telle que pour certains c'était le parent et précurseur de Jésus, Jean le Baptiste, ressuscité d'entre les morts.
Ainsi voulait l'imaginer Hérode qui l'avait fait décapiter. Mais ce Jésus était beaucoup plus que les autres hommes de Dieu, plus que Jean le Baptiste, plus que tous les prophètes qui avaient parlé au Nom du Très Haut: en effet, Lui, c'était Le Fils de Dieu fait Homme, Dieu parfait et Homme parfait.
Ce Jésus —présent parmi nous—, peut, en tant qu'Homme, nous comprendre, et peut, en tant que Dieu, nous donner tout ce dont nous avons besoin.

Jean, son précurseur, qui avait été envoyé par Dieu avant Jésus, le précède également par son martyre dans sa passion et sa mort.
C'était aussi une mort injustement infligée à un saint homme, par le tétrarque Hérode, probablement à contre cœur, car celui-ci l'appréciait et l'écoutait avec respect.
Enfin, Jean était clair et ferme avec le roi quand il lui reprochait sa conduite, qui méritait d'être censurée, puisqu'il n'avait pas le droit de prendre Hérodias, la femme de son frère, comme épouse.

Hérode avait accédé à la demande que la fille d'Hérodias, instiguée par cette dernière, lui avait faite, quand au cours d'un banquet —après la danse qui avait plu au roi— devant ses convives le roi jura de lui donner ce qu'elle demanderait. «Qu'est-ce que je vais demander?» Demande-t-elle à sa mère, qui lui répond: «La tête de Jean le Baptiste» (Mc 6,24).
Ainsi donc le roitelet ordonna l'exécution de Jean Baptiste. C'était un serment qu'il n'était pas obligé de tenir puisqu'il était mauvais car il allait contre la justice et contre sa conscience.

Une fois de plus, l'expérience nous démontre qu'une vertu va toujours avec les autres et qu'elles grandissent toutes organiquement comme les doigts de la main.
Ainsi de même quand on tombe dans un vice, les autres arrivent derrière en procession.

 

Hymne : Retournez-vous, voici l'Esprit

Retournez-vous, voici l'Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit,
Qui passe au monde ;
Accueillez-le, ne craignez rien ;
A la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.

N'alliez-vous pas vous desséchant
Dans vos lois de chair et de sang,
A perte d'être ?
Hébergez-le, vous renaîtrez,
Car Dieu travaille au plus secret :
Sa lumière luit aux ténèbres.

Ouvrez la fente de vos cœurs,
Et voyez celle du Seigneur,
L'arbre de vie ;
Rapprochez-les, restez greffés,
Buvez la sève désormais
Dont la plaie du Christ est remplie.

Et son Esprit brise les joints
Avec l'arbre mort du jardin
De sève humaine ;
Ne manquez pas ici le bond
Des derniers temps de création
Où l'amour de Dieu nous entraîne.

Ne rompez pas vos nouveaux liens :
Vous croîtrez avec l'Esprit Saint
Jusqu'à cette heure
Du Fils de l'homme éblouissant
Par tous les hommes de son sang
Qui l'auront choisi pour demeure.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Que Sainte Agathe implore pour nous ton Pardon, Seigneur, elle qui sut également te plaire par la Consécration de sa virginité et par son courage dans le martyre.

 

Parole de Dieu : (Ga 2, 19b-20)… (Office des Laudes).
Avec Le Christ, je suis fixé à la Croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Le Christ qui vit en moi.
Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la Foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi.

 

Parole de Dieu : (Rm 8, 1-2)… (Office des Vêpres).
Pour ceux qui sont dans Le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation. Car, en me faisant passer sous sa loi, L’Esprit qui donne la Vie dans Le Christ Jésus m’a libéré, moi qui étais sous la loi du péché et de la mort.

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