Eucharistie du Lundi 13 Mars 2017 : Lundi de la 2ème semaine de Carême.

Eucharistie du Lundi 13 Mars 2017 : Lundi de la 2ème semaine de Carême.

Fête de la Bienheureuse Irmã Dulce, Religieuse brésilienne « Bon Ange de la Bahia » (1914-1992).
Fête des Saints Rodrigue et Salomon, Martyrs à Cordoue († 857).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre de Daniel 9,4b-10… Psaume 79(78),5a.8.9.11.13ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,36-38.
Commentaire de Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de l’Abbé Antoni ORIOL i Tataret (Vic, Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Irma dulce 11Lundi 13 Mars 2017 : Fête de la Bienheureuse Irmã Dulce, Religieuse brésilienne « Bon Ange de la Bahia » (1914-1992).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Irmã Dulce, Religieuse brésilienne.

San rodrigo di cordovaLundi 13 Mars 2017 : Fête des Saints Rodrigue et Salomon, Martyrs à Cordoue († 857).
Pour voir leur vie et en découvrir davantage sur eux, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saints Rodrigue et Salomon, Martyrs à Cordoue.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de Daniel 9,4b-10.
Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession : « Ah ! toi Seigneur, le Dieu grand et redoutable, qui garde alliance et fidélité à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements,
nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous avons été rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances.
Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères, à tout le peuple du pays.
À toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage, comme on le voit aujourd’hui pour les gens de Juda, pour les habitants de Jérusalem et de tout Israël, pour ceux qui sont près et pour ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés, à cause des infidélités qu’ils ont commises envers toi.
Seigneur, à nous la honte au visage, à nos rois, à nos princes, à nos pères, parce que nous avons péché contre toi.
Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui,
nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu, car nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs les prophètes.

 

Psaume 79(78),5a.8.9.11.13ab.
Combien de temps, Seigneur, durera ta colère ?
Ne retiens pas contre nous les péchés de nos ancêtres :
que nous vienne bientôt ta tendresse,
car nous sommes à bout de force !

Aide-nous, Dieu notre Sauveur,
pour la gloire de ton nom !
Délivre-nous, efface nos fautes,
pour la cause de ton nom !

Que monte en ta présence la plainte du captif !
Ton bras est fort : épargne ceux qui doivent mourir.
Et nous, ton peuple, le troupeau que tu conduis,
sans fin nous pourrons te rendre grâce.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,36-38.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

Commentaire du jour.
Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
Les Degrés de l'humilité et de l'orgueil, §12

« Soyez miséricordieux comme Votre Père est Miséricordieux »

Le Christ a en une seule personne deux natures, l'une selon laquelle il a toujours été, l'autre selon laquelle il a commencé d'être.
Selon son être éternel, il connaît toujours toutes choses, mais en tant que né dans le temps, il a appris beaucoup de choses.
C'est pourquoi, quand il a commencé d'être dans le temps, fait de chair, il a commencé à connaître les misères de la chair, à les connaître selon ce genre de connaissance qui vient de la faiblesse de la chair.

Il aurait été plus heureux et plus sage pour nos premiers parents de ne pas acquérir cette connaissance, car pour l'acquérir il leur a fallu passer par la folie et le malheur.
Mais Dieu leur Créateur, venant à la recherche de ce qui s'était perdu, a eu pitié de son œuvre et est venu les trouver : miséricordieusement, il est descendu Lui-même jusqu'où ils étaient misérablement tombés.
Il a voulu éprouver en sa propre personne ce qu'ils souffraient pour avoir agi contre Lui, non pas, bien sûr, poussé par la curiosité comme eux, mais par une Charité admirable ; non pour rester dans le malheur avec eux, mais pour devenir Miséricordieux et les délivrer de leur misère.

Le Christ est donc devenu Miséricordieux, non de cette Miséricorde qu'il avait déjà, dans son Bonheur de toute éternité, mais de celle qu'il a trouvée dans notre vêtement de chair, en traversant Lui-même la misère.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4127.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Jésus disait à ses disciples : Soyez miséricordieux comme Votre Père est Miséricordieux.

« Il est urgent que le monde découvre que le Christianisme est la religion de l’Amour ! » lançait fort à propos le Pape Saint Jean-Paul II, à l’heure où la religion Chrétienne est rabaissée caricaturalement à un moralisme étouffant et à un ritualisme étriqué.

Au cœur de la charte de la Nouvelle Alliance, Jésus nous dit tout simplement : « Ayez du cœur comme Votre Père a du cœur ».
N’est-ce pas cela avant tout « être miséricordieux » ? Littéralement il s’agit d’une qualité d’âme qui consiste à se rendre proche, à communier à la misère de son prochain, à compatir intimement avec lui au point de prendre sur soi le joug qui l’écrase.
Bien sûr au sens usuel du terme, la Miséricorde est assimilée au Pardon Divin, mais précisément : y a-t-il une misère plus grande que le péché, qui m’aliène de Dieu, me coupe des autres, m’isole dans la solitude de ma culpabilité et de mon remord ?
N’est-ce pas en se rendant proche de moi jusque dans la faute qui m’éloigne de Lui, que Dieu en Jésus-Christ m’offre la réconciliation ?

« Ayez du cœur » : cette injonction de Notre-Seigneur fait suite à un autre défi, qu’il tend probablement à expliciter : « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le rapprochement de ces deux versets nous suggère que Dieu est avant tout un cœur brûlant d’Amour, ou pour le dire au moyen d’une image plus biblique, Dieu est « entrailles de Tendresse ».

Paraphrasant le disciple que Jésus aimait parce qu’il avait compris que « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8), Saint Augustin écrit : « Aime et fais ce que tu veux ».
Si nous nous laissons envahir par L’Esprit de Charité qui éveille en nous notre capacité filiale d’aimer, la flamme de l’Amour éclairera les événements, de manière à nous permettre de discerner ce qu’il convient de faire.
En quelques mots très simples, Notre-Seigneur explicite ce qu’il entend par cet appel à l’Amour.

Spontanément nous pensons aux grandes œuvres réalisées par les Mère Térésa et autres géants de la Charité - témoins indispensables de ce que L’Esprit peut réaliser dans la vie d’un homme ou d’une femme qui se livrent à Lui.
Mais le danger de regarder « si haut » est soit de nous décourager, soit de nous disculper à peu de frais, prétextant que cette voie serait réservé à une élite, prédestinée par Dieu.

Or si Jésus ne demande effectivement pas à tout le monde de vendre tous ses biens et de les donner aux pauvres, il nous demande néanmoins à tous d’« avoir du cœur » au quotidien.

Pour bien se faire comprendre, il précise son propos par quelques préceptes qui sont à la portée de tout homme de bonne volonté, ne refusant pas l’assistance de L’Esprit : « ne jugez pas, ne condamnez pas, Pardonnez, partagez ».
S’il s’agit d’avoir du cœur « comme Notre Père », c’est donc que Lui non plus ne juge pas, ne condamne pas, mais Pardonne, et donne, « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans notre tablier ».

Il pourrait sembler que la motivation suggérée par Notre-Seigneur ne soit pas pure, puisqu’il nous invite à un subtil calcul : ne jugez pas afin de ne pas être jugés vous-mêmes.
Il s’agirait davantage d’une stratégie intéressée que d’un appel à l’Amour, qui est nécessairement gratuit.
En fait Jésus ne fait qu’opposer deux logiques entre lesquelles il nous invite à choisir : soit nous appartenons à ce monde, et nous n’échapperons pas à sa spirale de violence, que l’engrenage de jugements et de condamnations tente en vain de juguler ; soit nous entrons dans la famille de Dieu Notre Père dont nous adoptons le comportement, qui consiste à laisser parler en toutes circonstances son cœur compatissant et miséricordieux.

De même que le mal se nourrit du mal, le bien aussi provoque un effet « boule de neige » : celui qui donne et persévère dans cette attitude, en ne jugeant pas ceux qui « en profitent », en ne condamnant pas ceux qui refusent la réciprocité, celui-là verra la fécondité de son attitude, car « la mesure dont nous nous servons pour les autres, servira aussi pour nous ».

Peut-être ne serons-nous témoins de ce triomphe de l’Amour que dans le Royaume des Cieux, mais nous sommes sûrs que Le Seigneur accomplit sa Parole et comble ceux qui donnent sans compter.
« Ayez du cœur » : devant cette parole si simple et si vraie, comment ne sentirions-nous pas « la honte nous monter au visage » (1ère lect.).
La « sclerocardia », la dureté de cœur, voilà « l’iniquité », c’est-à-dire l’injustice fondamentale, la rupture d’Alliance qui vient briser l’harmonie au sein de la famille de Dieu, et plus largement au sein de tout l’ordre créé.

Oui « nous avons fait le mal » : non seulement nous avons laissé le mal s’installer en nous et au milieu de nous, mais nous l’avons fait proliférer, en refusant la logique de l’Amour, en nous fermant à la joyeuse dépendance de la Charité, en revendiquant une autonomie mensongère, stérile, mortifère.

C’est pourquoi, unissant notre supplication à celle du prophète Daniel et du psalmiste nous prions :
« “Ah Seigneur, Dieu grand et redoutable, qui gardes ton Alliance et ton Amour à ceux qui t’aiment, nous avons commis l’iniquité, nous avons été rebelles” (1ère lect.).
Mais “ne retiens pas contre nous nos péchés ; délivre-nous, efface nos fautes pour la cause de ton Nom !” (Ps 78).
“A toi Seigneur Notre Dieu, la Miséricorde et le Pardon : que nous vienne bientôt ta Tendresse !
Aide-nous Dieu notre Sauveur pour la Gloire de ton Nom !” Donne-nous un cœur nouveau, mets en nous un esprit nouveau : que nous puissions aimer dans la simplicité d’une Foi vivante par la Charité ».
Père Joseph-Marie

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/II_17
+ Abbé Antoni ORIOL i Tataret (Vic, Barcelona, Espagne).

Donnez, et il vous sera donné

Aujourd'hui l'Évangile de Luc proclame un message plus dense que bref, et pourtant il est bref! Il peut être réduit à deux considérations: un encadrement de Miséricorde et un contenu de Justice.

En premier lieu, un encadrement de Miséricorde. En effet, la consigne de Jésus s'affirme comme une norme et resplendit comme un astre.
Norme absolue: si Notre Père qui est au Ciel est Miséricordieux, nous, qui sommes ses fils, devons l'être aussi.
Et Le Père est si Miséricordieux! Le verset antérieur affirme: «(...) et vous serez les fils du Très-Haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants» (Lc 6,35).

En deuxième lieu, un contenu de Justice. En effet, nous nous trouvons confrontés à une sorte de “loi du talion”, aux antipodes de celle qui a été rejeté par Jésus («œil pour œil, dent pour dent»).
En quatre étapes successives, le Divin Maître nous instruit, d'abord, avec deux négations, ensuite, avec deux affirmations.
Négations: «Ne jugez point, et vous ne serez point jugés»; «ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés».
Affirmations: «absolvez, et vous serez absous»; «Donnez, et il vous sera donné».

Appliquons cela brièvement à notre vie quotidienne, en nous arrêtant spécialement à la quatrième consigne, comme le fait Jésus.
Examinons notre conscience avec courage et clarté: si en matière familial, culturelle, économique et politique Le Seigneur devait juger et condamner notre monde comme le monde juge et condamne, qui pourrait affronter son tribunal?
(Songeons simplement au monde de la vie politique, en rentrant à la maison, en lisant le journal ou en écoutant les nouvelles).
Si Le Seigneur nous pardonnait comme le font d'habitude les hommes, combien de personnes et institutions parviendraient à la pleine réconciliation?

Mais la quatrième consigne mérite une réflexion particulière. En elle, la bonne loi du talion que nous sommes en train de considérer est en quelque sorte dépassée.
En effet, si nous donnons, nous sera-t-il donné proportionnellement? Certainement pas! Si nous donnons, nous recevrons —notons-le bien— «une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde» (Lc 6,38).
Car, c'est à la lumière de cette disproportion bénie que nous sommes exhortés de donner au préalable.
Demandons-nous, donc: quand je donne, est-ce que je donne bien le meilleur de moi-même, est-ce que je donne pleinement?

 

Hymne : Point de prodigue

Point de prodigue
sans pardon qui le cherche,
Nul n’est trop loin pour Dieu
Viennent les larmes où le Fils renaît,
Joie du retour au Père !

Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n’est perdu pour Dieu ;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres !

Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu ;
Vienne l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques !

 

Hymne : Puisque Dieu nous a aimés

Puisque Dieu nous a aimés,
jusqu’à nous donner son Fils,
Ni la mort, ni le péché
Ne sauraient nous arracher
À l’Amour qui vient de Lui !

Depuis l’heure où le péché
S’empara du genre humain,
Dieu rêvait de dépêcher
En ami sur nos chemins
Le Seigneur Jésus, son Fils !

Puisque Dieu nous a choisis
Comme Peuple de sa Paix,
Comment voir un ennemi
Dans quelque homme désormais
Pour lequel Jésus est mort !

Que Dieu rende vigilants
Ceux qui chantent le Seigneur :
Qu’ils ne soient en même temps
Les complices du malheur
Où leurs frères sont tenus !

 

Hymne : En quels pays de solitude

En quels pays de solitude,
Quarante jours, quarante nuits,
Irez-vous, poussés par l’Esprit ?
Qu’il vous éprouve et vous dénude !
Voyez : les temps sont accomplis,
Et Dieu vous convoque à l’oubli
De ce qui fut vos servitudes.

Sur quels sommets d’incandescence
Entendrez-vous le Bien-Aimé
Vous parlant depuis la nuée ?
Qu’il vous prépare à ses souffrances !
Suivez Jésus transfiguré :
Demain, il sera crucifié
En signature d’Alliance.

Ne forez plus vos puits d’eau morte :
Vous savez bien le don de Dieu
Et quelle est sa grâce, et son jeu :
Il vous immerge, il vous rénove !
La vie s’élève peu à peu,
Les champs sont dorés sous vos yeux :
Embauchez-vous où Dieu moissonne !

Pourquoi rester sur vos ornières.
Baissant vos fronts d’aveugles-nés ?
Vous avez été baptisés !
L’amour de Dieu fait tout renaître.
Croyez Jésus : c’est l’Envoyé !
Vos corps à son corps sont branchés :
Prenez à lui d’être lumière.

Déjà vos tombes se descellent
Sous la poussée du Dieu vivant.
Regardez : Jésus y descend !
Appelez-le : Il vous appelle.
Venez dehors ! C’est maintenant
Le jour où la chair et le sang
Sont travaillés de vie nouvelle !

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Pour guérir nos âmes, Seigneur, tu nous prescris de discipliner nos corps ; donne-nous de pouvoir nous garder du péché et de répondre ainsi aux exigences de ton Amour.

 

Parole de Dieu : (Ex 19, 4-6a)… (Office des Laudes).
Vous avez vu comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle pour vous amener jusqu’à moi.
Et maintenant, si vous entendez ma voix et gardez mon Alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples – car toute la Terre m’appartient – et vous serez pour Moi un royaume de Prêtres, une nation sainte.

 

Parole de Dieu : (Rm 12, 1-2)… (Office des Vêpres).
Je vous exhorte, mes frères, par la Tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’Adoration véritable.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la Volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.

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