Eucharistie du Dimanche 29 Août 2021 : Vingt-deuxième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.

Eucharistie du Dimanche 29 Août 2021 : Vingt-deuxième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête du Martyre de Saint Jean-Baptiste, Patron des canadiens français (Ier s.).

(Mais la Célébration du Vingt-deuxième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la Célébration de la mémoire de la Fête du Martyre de Saint Jean-Baptiste).

Fête de Sainte Jeanne Jugan (Sœur Marie de la Croix), vierge et Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres (1792-1879).
Fête de la Bienheureuse Marie Sancja Szymkowiak, Religieuse polonaise des Filles de la Vierge Marie des Douleurs (1910-1942).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre du Deutéronome 4,1-2.6-8… Psaume 15(14),2-3a.3bc-4ab.4d-5… Lettre de saint Jacques 1,17-18.21b-22.27… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.
Commentaire de Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), Franciscain, Martyr.
Commentaire de Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), Moine, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de la Liturgie Byzantine.
HOMÉLIE DE SAINT BÈDE LE VÉNÉRABLE
Fête du Martyre de Saint Jean Baptiste, le précurseur de Jésus, par Benoît XVI.
Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Josep Lluís SOCÍAS i Bruguera (Badalona, Barcelona, Espagne).
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
Hymne, Lecture, Oraison et Parole de Dieu.

Martyre de saint jean baptiste 11

Dimanche 29 Août 2021 : Fête du Martyre de Saint Jean-Baptiste, Patron des canadiens français (Ier s.).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Martyre de Saint Jean-Baptiste.

Jeanne jugan

Dimanche 29 Août 2021 : Fête de Sainte Jeanne Jugan (Sœur Marie de la Croix), vierge et Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres (1792-1879).
Dans le diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo elle est fêtée le 30 Août.

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Jeanne Jugan.

Szymkowiak 2

Dimanche 29 Août 2021 : Fête de la Bienheureuse Marie Sancja Szymkowiak, Religieuse polonaise des Filles de la Vierge Marie des Douleurs (1910-1942).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Marie Sancja Szymkowiak.

Tous les saints 11

Les Saints du 29 Août.
http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/aout/saints-saintes-et-fetes-du-jour-3.html

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre du Deutéronome 4,1-2.6-8.
Moïse disait au peuple : « Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères.
Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien, mais vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu tels que je vous les prescris.
Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront : “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !”
Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?
Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?

 

Psaume 15(14),2-3a.3bc-4ab.4d-5.
Celui qui se conduit parfaitement, 
qui agit avec justice 
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.

Il ne fait pas de tort à son frère
et n'outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.

Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt, 
n'accepte rien qui nuise à l'innocent. 
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

 

Lettre de saint Jacques 1,17-18.21b-22.27.
Mes frères bien-aimés, les présents les meilleurs, les dons parfaits, proviennent tous d’en haut, ils descendent d’auprès du Père des lumières, lui qui n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses.
Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures.
Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes.
Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion.
Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

 

Commentaire du jour.
Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), Franciscain, Martyr.
Entretiens spirituels inédits (trad. Eds. Lethielleux).

« Son cœur est loin de Moi »

La Vie intérieure est une chose primordiale... La vie active est la conséquence de la Vie intérieure et n'a de valeur que si elle en dépend.
On voudrait tout faire le mieux possible, avec perfection.
Mais si ce n'est pas relié à la Vie intérieure, cela ne sert de rien. Toute la valeur de notre vie et de notre activité relève de la Vie intérieure, la Vie de l'Amour de Dieu et de la Vierge Marie, l'Immaculée, pas de théories ni de douceurs, mais la pratique d'un Amour qui consiste dans l'union de notre volonté à la Volonté de l'Immaculée.
Avant tout et par-dessus tout, nous devons approfondir cette Vie intérieure. S'il s'agit vraiment de la Vie spirituelle, les moyens surnaturels sont nécessaires.
La prière, la prière et seulement la prière est nécessaire pour entretenir la Vie intérieure et son épanouissement ; le recueillement intérieur est nécessaire.
Ne soyons pas inquiets pour des choses sans nécessité, mais doucement et dans la Paix, essayons de garder le recueillement de l'esprit et d'être prêts à la grâce de Dieu.
Voilà pourquoi le silence nous aide.

 

Commentaire du jour.
Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), Moine, Docteur de l'Église.
Hymne pour le Martyre de Jean Baptiste ; PL 94, 630

Précurseur dans la mort comme dans la Vie

Illustre précurseur de la grâce et messager de la vérité,
Jean Baptiste, le flambeau du Christ,
devient l'évangéliste de la Lumière éternelle.
Le témoignage prophétique qu'il n'avait cessé de rendre,
dans son message, toute sa vie et son activité,
aujourd'hui il le signe de son sang et de son martyre.
Il avait toujours précédé son Maître :
En naissant, il avait annoncé sa venue au monde.
En baptisant les pénitents du Jourdain,
il avait préfiguré celui qui venait instituer son baptême.
Et la mort du Christ Rédempteur, son Sauveur, qui a rendu la vie au monde,
Jean Baptiste l'a vécue aussi par avance,
en versant son sang pour lui par amour.

Un tyran cruel a beau le cacher en prison et dans les fers,
en Christ, les chaînes ne peuvent pas lier
celui qu'un cœur libre ouvre au Royaume.
Comment l'obscurité et les tortures d'un sombre cachot
pourraient-elles avoir raison de celui qui voit la gloire du Christ,
et qui reçoit de lui les dons de l'Esprit ?
C'est volontiers qu'il offre sa tête au glaive du bourreau ;
comment pourrait-il perdre sa tête,
celui qui a pour Chef le Christ ?

Il est heureux d'achever son rôle de précurseur aujourd'hui
par son départ de ce monde.
Ce dont il avait été le témoin de son vivant,
Christ qui vient et qui est là,
sa mort le proclame aujourd'hui.
Le séjour des morts pourrait-il retenir ce messager qui lui échappe ?
Les justes, les prophètes et les martyrs sont dans la joie,
allant avec lui à la rencontre du Sauveur.
Tous entourent Jean de leur louange et leur amour.
Avec lui, ils supplient désormais le Christ de venir enfin vers les siens.

Grand précurseur du Rédempteur, il ne va plus tarder,
celui qui te libère à jamais de la mort.
Sous la conduite de ton Seigneur,
entre, avec les saints, dans la gloire !

 

Commentaire du jour.
Liturgie Byzantine.
Ode et stichères des matines du 29/08.

Précurseur du Christ dans la mort comme dans la Vie

Prophète né d’un prophète (Lc 1,67), Baptiseur du Seigneur, tu as été « la voix qui crie dans le désert : Repentez-vous » (Mt 3,2), et tu as réprimandé Hérode pour ses débauches impies.
C’est pourquoi tu as couru annoncer le Royaume de Dieu à ceux qui étaient retenus captifs dans le séjour des morts…

Précurseur comme prophète, Baptiseur et Martyr, comme voix du Verbe, son messager, son flambeau, toi le plus grand des prophètes selon le témoignage de Dieu (Mt 11,9), implore Le Seigneur de sauver de toute épreuve et malheur ceux qui fêtent avec amour ta mémoire éclatante…

Venez, tous les peuples, célébrons le prophète, Martyr et Baptiseur du Sauveur : c’est lui qui, tel un ange dans la chair (Mc 1,2 grec), a repris Hérode pour sa liaison injuste, condamnant son action fautive.
Mais, à cause d’une danse et d’un serment, on a décapité la tête vénérable de celui qui annonce jusqu’aux enfers la bonne nouvelle de la Résurrection d’entre les morts et qui sans cesse intercède auprès du Seigneur pour le Salut de nos âmes.

Venez, tous les fidèles, célébrons le prophète, Martyr et Baptiseur du Sauveur : s’enfuyant au désert, il y a trouvé son repos, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ; il a repris le roi qui violait la loi.
Et nous, les craintifs, il nous exhortait en disant : « Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est proche. »

 

HOMÉLIE DE SAINT BÈDE LE VÉNÉRABLE

Le Saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d'attirer les regards de Dieu.
Comme le dit l'Écriture : Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l'immortalité.
Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au Ciel de celui qui a rendu lui-même ce jour solennel par sa propre passion en l'illustrant par la pourpre de son sang ; et nous vénérons dans la joie spirituelle la mémoire de cet homme qui a scellé par le sceau de son Martyre le témoignage qu'il rendait au Seigneur.

Il n'y a en effet aucun doute que Saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu'il précédait par son témoignage, et que c'est pour Lui qu'il a donné sa vie.
Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier Le Christ, mais de taire la vérité, c'est cependant pour Le Christ qu'il est mort.
Le Christ Lui-même a dit, en effet : Je suis la Vérité.
Puisque c'est pour la Vérité qu'il a répandu son sang, c'est donc bien pour Le Christ. Jean avait témoigné en naissant que Le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que Le Christ allait prêcher : en Baptisant, qu'il allait Baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que Le Christ devait lui aussi souffrir.

Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l'effusion de son sang, après une longue et pénible captivité.
Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d'une paix supérieure est jeté en prison par des impies.
Il est enfermé dans l'obscurité d'un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d'être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est Le Christ.
Par son propre sang est Baptisé celui à qui il fut donné de Baptiser Le Rédempteur du monde, d'entendre la voix du Père s'adresser au Christ, et de voir descendre sur Lui la grâce du Saint-Esprit.
Mais il n'était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d'endurer pour la Vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de Joies éternelles.
Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l'accepter en confessant le Nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la Vie éternelle.

L'Apôtre l'a bien dit : Il vous a été accordé par Le Christ, non seulement de croire en Lui, mais encore de souffrir pour Lui.
Et s'il dit que souffrir pour Le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c'est parce que, comme il le dit ailleurs : Il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la Gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.

 

https://fr.zenit.org/articles/catechese-de-benoit-xvi-audience-du-mercredi-29-aout-2012/

Fête du Martyre de Saint Jean Baptiste,

Le précurseur de Jésus,

par Benoît XVI

… le Martyre de Saint Jean-Baptiste nous rappelle à nous, Chrétiens d’aujourd’hui, qu’on ne peut pas s’abaisser à des compromis avec l’Amour du Christ, avec sa Parole, avec la Vérité.
La Vérité est vérité, il n’y a pas de compromis possible.
La Vie Chrétienne exige, pour ainsi dire, le « martyre » de la fidélité quotidienne à l’Évangile...

Catéchèse de Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
En ce dernier Mercredi du mois d’Août, nous fêtons la mémoire liturgique du Martyre de Saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus.
Dans le calendrier romain, il est l’unique Saint dont on célèbre et la naissance, le 24 Juin, et la mort venue par le Martyre.
La Fête de ce jour est une mémoire qui remonte à la dédicace d’une crypte de Sébaste, en Samarie, où l’on vénère la tête du Saint depuis la moitié du IVème siècle.
Ce culte s’est ensuite étendu jusqu’à Jérusalem, dans les Églises d’Orient et à Rome, sous le titre de « Décollation de Saint Jean-Baptiste ».
Dans le martyrologe romain, on fait allusion à une seconde découverte de la précieuse relique transportée, pour l’occasion, dans l’église de Saint-Silvestre à Campo Marzio, à Rome.

Ces quelques repères historiques nous aident à comprendre à quel point la vénération de Saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde.
Dans les Évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et Saint Marc nous parle de sa mort dramatique dans l’Évangile d’aujourd’hui.
Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir Le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4).
Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que Le Christ puisse grandir, être écouté et suivi.
Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission.
Dans ses homélies, Saint Bède, Moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa Vie pour [Le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus-Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354).
Et il n’a pas tu la Vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour Le Christ qui est la Vérité. C’est justement par Amour de la Vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

Nous voyons cette grande figure, cette force passionnée, cette résistance contre les puissants. Et nous nous demandons : d’où vient cette Vie, cette intériorité si forte, si droite, si cohérente, dépensée si totalement pour Dieu et pour préparer un chemin à Jésus ?
La réponse est simple : de son rapport avec Dieu, de la Prière, qui est le fil conducteur de toute son existence.
Jean est le don Divin longtemps invoqué par ses parents, Zacharie et Élisabeth (cf. Lc 1, 13) ; c’est un don grand, humainement inespéré, parce que tous deux étaient avancés en âge et qu’Élisabeth était stérile (cf. Lc 1, 7) ; mais rien n’est impossible à Dieu (cf. Lc 1, 36).

L’annonce de cette naissance se produit justement dans le lieu de la Prière, dans le Temple de Jérusalem, et elle arrive quand c’est à Zacharie que revient le grand privilège d’entrer dans le lieu le plus sacré du Temple pour présenter à Dieu l’offrande de l’encens (cf. Lc 1, 8-20).

Même la naissance du Baptiste est marquée par la Prière : le chant de Joie, de louange et d’action de grâces que Zacharie élève vers Le Seigneur et que nous chantons tous les matins aux Laudes, le « Benedictus », exalte l’action de Dieu dans l’histoire et indique de manière prophétique la mission de son fils, Jean : précéder Le Fils de Dieu fait chair pour lui préparer un chemin (cf. Lc 1, 67-79).
Toute l’existence du précurseur de Jésus est alimentée par ce rapport à Dieu, en particulier la période passée dans des régions désertes (cf. Lc 1, 80) ; les régions désertes qui sont le lieu de la tentation, mais aussi le lieu où l’homme sent sa pauvreté parce qu’il est privé de soutiens et de sécurités matérielles, et il comprend que l’unique point de référence solide qui lui reste est Dieu Lui-même.
Mais Jean-Baptiste n’est pas seulement un homme de Prière, du contact permanent avec Dieu, il est aussi un guide dans cette relation.
Lorsqu’il rapporte la Prière que Jésus enseigne à ses disciples, le « Notre Père », l’Évangéliste Luc note que la demande est formulée par les disciples avec ces mots : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples » (Lc 11, 1).

Chers frères et sœurs, célébrer le Martyre de Saint Jean-Baptiste nous rappelle à nous, Chrétiens d’aujourd’hui, qu’on ne peut pas s’abaisser à des compromis avec l’Amour du Christ, avec sa Parole, avec la Vérité.
La Vérité est vérité, il n’y a pas de compromis possible. La Vie Chrétienne exige, pour ainsi dire, le « martyre » de la fidélité quotidienne à l’Évangile, c’est-à-dire le courage de laisser Le Christ grandir en nous afin qu’il puisse orienter nos pensées et nos actions.
Mais ceci ne peut se réaliser dans notre vie que si notre relation à Dieu est solide.
La Prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de la place à nos activités, pas même à nos activités apostoliques ; c’est exactement le contraire : si nous sommes capables d’avoir une vie de Prière fidèle, constante, confiante, alors Dieu Lui-même nous donnera la capacité et la force de mener une Vie heureuse et sereine, pour surmonter les difficultés et lui rendre courageusement témoignage.
Que Saint Jean-Baptiste intercède pour nous, afin que nous sachions toujours préserver le primat de Dieu dans notre vie. Merci.

 

Autre commentaire du jour.
https://www.carmel.asso.fr/22eme-Dimanche-T-O-Marc-7-1-23.html
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).

L’intérieur et l’extérieur

Ce qui nous empêche d’être heureux, et d’être totalement donnés, c’est que nous vivons dans le mensonge. Non pas le mensonge banal et infantile de celui qui se disculpe à bon marché, mais le mensonge profond, le porte-à-faux d’un homme, d’une femme dans sa propre existence.
C’est ce mensonge-là que Le Christ-Jésus veut chasser de notre vie, en opposant avec insistance l’extérieur et l’intérieur de l’homme.

L’extérieur, c’est la zone du paraître, c’est tout ce qu’il y a en nous de conventionnel et de superficiel, ce sont tous nos masques, et spécialement notre masque préféré, cette image idéale de nous-mêmes que nous poursuivons plus ou moins consciemment, que nous projetons sur tout ce que nous faisons ou disons.

L’intérieur, c’est la zone du vrai et de l’authentique, c’est ce que nous sommes devant Dieu, lorsque nous lui donnons droit de regard sur nous-mêmes, lorsque « nous accueillons humblement la Parole semée en nous et qui est capable de nous sauver » (Jc). C’est le lieu des choix décisifs, de la fidélité quotidienne.

Mais c’est aussi en cet intérieur de nous-mêmes que bouillonnent l’agressivité et la rancœur, que se glissent le mépris et l’égoïsme, que naît le désir d’utiliser les autres à notre profit.

« Ce qui sort du cœur, dit Jésus, voilà ce qui rend l’homme impur ». Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent la méchanceté, l’envie, l’orgueil et la démesure.

Ce porte-à-faux que Jésus nous reproche, nous le connaissons bien, il fait même le fond de notre souffrance quotidienne, dès que nous essayons loyalement de quitter le niveau de la banalité, de décaper les vernis de notre cœur, pour coïncider, en nous-mêmes, avec le projet de Dieu.

Nous connaissons ce divorce intime entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’être et le paraître, entre l’homme que nous voulons être et l’homme que nous laissons vivre en nous.
Et la vie de tous les jours nous fait prendre douloureusement conscience des décalages, des lézardes, des déchirures de notre véritable personne.

C’est, par exemple, la souffrance d’un homme envahi par les soucis du métier et qui ne parvient plus à retrouver des réflexes d’époux et de père.
C’est la souffrance des fiancés, qui doivent traverser, pour se rejoindre en vérité, toute une épaisseur d’habitudes égoïstes, d’attachement au passé ou de réflexes captatifs.
C’est la souffrance d’une épouse, qui se sent aimée dans ce qu’elle offre de plus extérieur, et délaissée dans ce qui fait sa vie profonde et sa véritable richesse.
C’est la souffrance des adolescents qui se sentent contraints de durcir leur personnage pour être enfin reconnus comme êtres humains à part entière.
C’est la peine lancinante de ceux et de celles qui vivent en communauté et qui n’arrivent à mettre en commun que les franges de leur vie, sans pouvoir partager en vérité les grandes convictions, les grands desseins ni les expériences les plus évangéliques.

Même notre démarche vers Dieu est marquée de cette ambiguïté, voire : de ce mensonge ; et c’est là surtout que Le Christ aujourd’hui nous interpelle : « Ce peuple m’honore en paroles, mais son cœur est loin de Moi. Il est inutile, le Culte qu’ils me rendent ! »

Ce peuple, c’est nous, rassemblés aujourd’hui encore pour le Culte du Seigneur. Nous le chantons ensemble, nous le louons, nous le remercions ; mais notre cœur n’est-il pas déjà loin du Seigneur, loin des grandes urgences du Royaume ?

Appelant la foule, Jésus disait : « Ecoutez-moi bien tous, et comprenez : tout le mauvais vient du dedans ».
Il ne suffit pas, pour nous, gens du Christ, de saupoudrer notre existence de quelques moments de prière, comme les Pharisiens s’aspergeaient d’eau en revenant de la place publique.
Ce qui intéresse Dieu, c’est le dedans, le cœur ; le partenaire de Dieu, c’est « l’homme caché du cœur » (Pierre).

Dieu ne se contente pas des restes, il veut tout l’homme, pour sauver tout l’homme et mener l’homme à la gloire ; il veut surtout en nous ce creux le plus secret d’où partent toute compréhension, tout amour, tout choix et toute décision,
Car il n’y a pas de Vérité totale, tant que l’homme n’est pas à l’écoute du Dieu vivant et vrai ; il n’y a pas d’Amour vrai, tant que cet Amour n’est pas noué en Dieu Lui-même ; il n’y a pas pour nous de Vie authentiquement libre, tant que nous ne laissons pas à Dieu les mains libres pour agir et conduire notre destin.

Rappelons-nous ce que dit le vieux sage de l’Imitation de Jésus-Christ :« Tu n’es pas meilleur quand tu es loué, tu n’es pas pire quand tu es blâmé. Tu es ce que tu es »Deo teste« (Dieu étant témoin) ».

« Si le Fils nous libère, nous serons vraiment libres ». Lui seul peut réconcilier en nous l’être et le paraître, Lui seul est capable de nous ôter nos masques sans nous laisser découragés, Lui seul peut nous guérir de l’illusion et faire de nous des créatures nouvelles enfin capables d’aimer ; mais cette route vers la Liberté - ne nous leurrons pas - c’est le sentier étroit des Béatitudes.
Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_197
Abbé Josep Lluís SOCÍAS i Bruguera (Badalona, Barcelona, Espagne).

«Vous laissez de côté le Commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes».

Aujourd'hui, la Parole du Seigneur nous aide à discerner qu'au-dessus de toutes les habitudes humaines il y a les Commandements de Dieu.
Il est vrai qu'avec le temps qui passe nous avons tendance à distordre les conseils évangéliques et, délibérément ou non, nous les modifions et/ou les étouffons par le scrupule: «Et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques: lavage de coupes, de cruches et de plats…» (Mc 7,4).

C'est pour cela que les gens simples, avec leur bon sens populaire, n'ont pas écouté les docteurs de la loi ni les pharisiens, qui attachaient plus d'importance à des interprétations humaines qu'à la Parole de Dieu.
Jésus fait allusion à la dénonciation prophétique d'Isaïe contre ceux qui pratiquent leur religion de façon hypocrite: «Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture: ‘Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi'»: Mc 7,6).

De nos jours Saint Jean Paul II, au moment de demander Pardon au nom de l'Église pour tout le mal que ses fils avaient causé tout au long de l'histoire, l'a exprimé dans le sens qu'ils «s'étaient éloignés de l'Évangile».

«Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur» (Mc 7,15) nous dit Le Seigneur.
C'est seulement ce qui sort du cœur de l'homme, de notre for intérieur, qui peut nous rendre mauvais.
C'est cette méchanceté qui corrompt l'humanité entière ainsi que nous-mêmes.
Notre piété ne consiste pas juste à nous "laver les mains" (et rappelons-nous Pilate qui conduit Jésus-Christ à la mort!) mais à garder notre cœur sans souillure.

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus l'exprime d'une manière positive dans ses Manuscrits biographiques: «(…) En contemplant le Corps Mystique du Christ, j'ai compris que l'Église a un cœur brûlant d'Amour».
D'un cœur qui aime jaillissent de bonnes œuvres bien concrètes qui aident ceux qui en ont besoin «car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger...»: Mt 25,35).

 

Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://jesusaujourdhui.com/2021-08-29/Pourquoi-tes-disciples-ne-suivent-ils-pas-la-tradition-des-anciens

 

HYMNE : VOICI LA NUIT

Voici la nuit, 
L'immense nuit des origines.
Et rien n'existe hormis l'Amour, 
Hormis l'Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l'eau, 
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.

Voici la nuit, 
L'heureuse nuit de Palestine,
Et rien n'existe hormis l'Enfant, 
Hormis l'Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair, 
Dieu transformait tous nos déserts 
En Terre d'immortels printemps. 

Voici la nuit, 
L'étrange nuit sur la colline,
Et rien n'existe hormis le Corps, 
Hormis le Corps criblé d'épines :
En devenant un crucifié, 
Dieu fécondait comme un verger
La Terre où le plantait la mort. 

Voici la nuit, 
La sainte nuit qui s'illumine,
Et rien n'existe hormis Jésus, 
Hormis Jésus où tout culmine :
En s'arrachant à nos tombeaux, 
Dieu conduisait au jour nouveau
La Terre où il était vaincu.

Voici la nuit, 
La longue nuit où l'on chemine,
Et rien n'existe hormis ce lieu, 
Hormis ce lieu d'espoirs en ruines :
En s'arrêtant dans nos maisons, 
Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !

 

HYMNE : Ô PÈRE DES SIÈCLES DU MONDE

Ô Père des siècles du monde,
Voici le dernier-né des jours
Qui monte
À travers nous, à la rencontre
Du Premier-né de ton amour.

C’est lui qui pour toi fit éclore,
C’est lui qui devant toi chantait
L’aurore,
Quand il n’était pas d’homme encore
Pour avoir part à sa beauté.

Par lui tout demeure en genèse,
Nos jours dans leur vieillissement
Se dressent
À leur éveil vers sa jeunesse,
Car il se lève à l’Orient.

C’est lui qui sans cesse ranime,
C’est lui qui sur les temps maintient
Cette hymne
Émerveillée dès l’origine
Devant l’ouvrage de tes mains.

Voici la nouvelle lumière
Montant au plus secret des corps ;
Ô Père,
Envoie le souffle sur la terre
Du Premier-né d’entre les morts.

 

HYMNE : PEUPLES, CRIEZ DE JOIE

Peuples, criez de joie
Et bondissez d’allégresse :
Le Père envoie son Fils
Manifester sa tendresse ;
Ouvrons les yeux :
Il est l’image de Dieu
Pour que chacun le connaisse.

Loué soit notre Dieu, 
Source et Parole fécondes : 
Ses mains ont tout créé 
Pour que nos cœurs lui répondent ; 
Par Jésus Christ, 
Il donne l’être et la vie : 
En nous sa vie surabonde.

Loué soit notre Dieu 
Qui ensemence la terre 
D’un peuple où son Esprit 
Est plus puissant que la guerre ; 
En Jésus Christ, 
La vigne porte du fruit 
Quand tous les hommes sont frères.

Loué soit notre Dieu 
Dont la splendeur se révèle 
Quand nous buvons le vin 
Pour une terre nouvelle ; 
Par Jésus Christ, 
Le monde passe aujourd’hui 
Vers une gloire éternelle.

Peuples, battez des mains
Et proclamez votre fête :
Le Père accueille en lui
Ceux que son Verbe rachète ;
Dans l’Esprit Saint
Par qui vous n’êtes plus qu’un,
Que votre joie soit parfaite !

 

LECTURE.
Rares sont ceux qui pénètrent dans l’âme du Précurseur. On est attiré par l’âme du disciple bien-aimé qui a reposé sur le cœur de Jésus et l’on voudrait partager sa joie ; qui de nous ne l’a désiré ?
Trop souvent le Baptiste reste seul. On ne comprend pas sa force, sa douceur et ses tendresses ; elles sont trop cachées et trop douloureuses.
On passe à côté de lui sans le connaître car il s’efface. Mais pénétrer dans le mystère de son âme et le faire aimer…
Saint Jean-Baptiste n’a pas reposé sur le cœur du Maître mais il l’a compris et deviné dans sa solitude ; il l’a indiqué aux autres.
Il n’a pas voulu en jouir pour lui-même, il s’est effacé dans sa délicatesse.
Sa personnalité était trop forte ; il aurait gêné les intimités si douces de Jésus et du disciple bien-aimé.
Il a disparu content de son secret, d’avoir deviné le cœur du Maître sur lequel un autre que la vie aurait moins brisé, allait pouvoir reposer.
(Un chartreux, Vie spirituelle, 1960).

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Tu as voulu, Seigneur, que Saint Jean-Baptiste soit le précurseur de Ton Fils dans sa naissance et dans sa mort ; il a donné sa Vie pour la Justice et la Vérité : accorde-nous de savoir, comme lui, nous dépenser avec courage au service de ta Parole.

 

Parole de Dieu : (Is 49, 1b-2)… (Office des Laudes).
J’étais encore dans le sein maternel quand Le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main, il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois.

 

Parole de Dieu : (Ac 13, 23-25)… (Office des Vêpres).
Comme il l’avait promis, Dieu a fait sortir de la descendance de David un Sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean-Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël.
Au moment d’achever sa route, Jean disait : Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales.

Date de dernière mise à jour : 29/08/2021

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