Eucharistie du Jeudi 14 Décembre 2017 : Jeudi de la 2ème semaine de l’Avent.

Eucharistie du Jeudi 14 Décembre 2017 : Jeudi de la 2ème semaine de l’Avent.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Jean de la Croix, Carme, Docteur de l'Église (1542-1591).

L’Église fait mémoire (facultative) propre à l’Allemagne de la Fête de Sainte Odile (Odilia), Vierge, première Abbesse du Monastère d’Hohenbourg, Patronne de l'Alsace (662-720).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre d'Isaïe 41,13-20… Psaume 145(144),1.9.10-11.12-13ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,11-15.
Commentaire du Bienheureux Guerric d'Igny (v. 1080-1157), Abbé Cistercien.
Autre commentaire d’Isaac le Syrien (7e siècle), Moine près de Mossoul.
LE CANTIQUE SPIRITUEL (1584) DE SAINT JEAN DE LA CROIX.
Autre commentaire de Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de l’Abbé Ignasi FABREGAT i Torrents (Terrassa, Barcelona, Espagne).
Commentaire personnel sur l’Évangile de ce jour.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

St jean de la croix 11

Jeudi 14 Décembre 2017 : Fête de Saint Jean de la Croix, Carme, Docteur de l'Église.
Avec Sainte Thérèse d’Avila dont il est le Confesseur, ils vont entreprendre la réforme du Carmel, lui chez les hommes et elle chez les femmes (1542-1591).

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jean de la Croix.

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Jeudi 14 Décembre 2017 : Fête de Sainte Odile (Odilia), Vierge, première Abbesse du Monastère d’Hohenbourg, Patronne de l'Alsace (662-720).
(Mémoire facultative propre à l’Allemagne).

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Odile.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre d'Isaïe 41,13-20.
C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te dis : « Ne crains pas, moi, je viens à ton aide. »
Ne crains pas, Jacob, pauvre vermisseau, Israël, pauvre mortel. Je viens à ton aide – oracle du Seigneur ; ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël.
J’ai fait de toi un traîneau à battre le grain, tout neuf, à double rang de pointes : tu vas briser les montagnes, les broyer ; tu réduiras les collines en menue paille ;
tu les vanneras, un souffle les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur ; dans le Saint d’Israël, tu trouveras ta louange.
Les pauvres et les malheureux cherchent de l’eau, et il n’y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas.
Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources au creux des vallées. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines.
Je planterai dans le désert le cèdre et l’acacia, le myrte et l’olivier ; je mettrai ensemble dans les terres incultes le cyprès, l’orme et le mélèze,
afin que tous regardent et reconnaissent, afin qu’ils considèrent et comprennent que la main du Seigneur a fait cela, que le Saint d’Israël en est le créateur.

 

Psaume 145(144),1.9.10-11.12-13ab.
Je t'exalterai, mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais !
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce

et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Ils annonceront aux hommes tes exploits,

la gloire et l'éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,11-15.
Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende !

 

Commentaire du jour.
Bienheureux Guerric d'Igny (v. 1080-1157), Abbé Cistercien.
3e Sermon pour la Nativité de St Jean Baptiste, 1-2 ; PL 185, 169 (trad. cf Orval et SC 202, p. 339)

« Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire » (Jn 5,35)

Quand la Justice souveraine dit à Noé : « Tu as été juste à mes yeux » (Gn 7,1), c'est un grand éloge de sa justice.
C'est le signe d'un bien grand mérite, quand Dieu assure à Abraham que c'est à cause de lui que ses promesses seraient accomplies...
Quelle gloire pour Moïse, quand Dieu brûle de zèle pour le défendre et confondre ses ennemis (cf Nb 12,6s)...
Et que dire de David en qui le Seigneur se félicite d'avoir trouvé « un homme selon son cœur » ? (1 Sm 13,14) 

Et pourtant, quelle qu'ait été la grandeur de ces hommes, ni parmi eux ni parmi les autres « enfants des femmes », « aucun n'a existé de plus grand que Jean Baptiste », au témoignage de l'Enfant de la Vierge.
Certes, les étoiles n'ont pas toutes le même éclat (1Co 15,41), et dans le chœur des saints astres qui ont éclairé la nuit de ce monde avant le lever du vrai Soleil, quelques-uns ont brillé d'un éclat admirable.
Cependant aucun d'entre eux n'a été plus grand et plus resplendissant que cette étoile du matin, cette lampe ardente et lumineuse préparée par Dieu pour Son Christ (cf Ps 131,17).

Première lumière du matin, étoile de l'aurore, précurseur du Soleil, il annonce aux mortels l'imminence du jour et crie à ceux qui dorment « dans les ténèbres et l'ombre de la mort » (Lc 1,79) : « Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux approche » (Mt 3,2).
C'est comme s'il disait : « La nuit est avancée, le jour approche ; rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière » (Rm 13,12).
« Éveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Le Christ t'illuminera » (Ep 5,14).

 

Commentaire du jour.
Isaac le Syrien (7e siècle), Moine près de Mossoul.
Discours ascétiques, 1ère série, n° 19 (trad Touraille, DDB 1981, p.129)

La violence qui s'empare du Royaume

Que rien ne t'empêche plus de t'unir au Christ... Prie sans attendre, supplie de tout ton cœur, demande ardemment, jusqu'à ce que tu reçoives.
Ne te relâche pas. Ces choses te seront données si tout d'abord de toute ta Foi tu te fais violence pour confier à Dieu ton souci et pour remplacer ta propre prévoyance par la providence de Dieu.
Quand il verra ta volonté, quand il verra qu'en toute pureté de cœur tu t'es confié à Lui plus qu'à toi-même et que tu t'es fait violence pour espérer en Lui plus qu'en ton âme, alors cette puissance inconnue de toi viendra faire en toi sa demeure.
Et tu sentiras dans tous tes sens la puissance de celui qui est avec toi indubitablement. Grâce à cette puissance beaucoup entrent dans le feu et ne craignent pas, marchent sur l'eau et n'hésitent pas.

 

LE CANTIQUE SPIRITUEL (1584) DE SAINT JEAN DE LA CROIX.

Malgré tous les mystères et toutes les merveilles que les saints docteurs ont découverts ou que les saintes âmes ont pu contempler ici-bas, la plus grande partie en reste encore à dire et même à concevoir.
Ce qui est dans Le Christ est inépuisable ! C’est comme une mine abondante remplie d’une infinité de filons avec des richesses sans nombre ; on a beau y puiser, on n’en voit jamais le terme ; bien plus, chaque repli renferme ici et là de nouveaux filons à richesses nouvelles ; ce qui faisait dire à Saint Paul du Christ : Dans Le Christ se trouvent cachés tous les trésors de la Sagesse et de la Connaissance de Dieu.

Mais l’âme ne peut y pénétrer ni les atteindre, si, comme nous l’avons dit, elle ne passe pas d’abord et n’entre pas dans la profondeur des souffrances extérieures et intérieures ; il faut, de plus, qu’elle ait reçu de Dieu une foule de faveurs intellectuelles et sensibles, et qu’elle ne soit exercée longtemps dans la spiritualité ; ces faveurs sont en effet d’un ordre inférieur : ce sont des dispositions pour arriver aux cavernes élevées de la connaissance des mystères du Christ, la plus haute Sagesse à laquelle on puisse parvenir ici-bas.

Oh ! si l’on finissait enfin par comprendre qu’il est impossible de parvenir à la profondeur de la Sagesse et des richesses de Dieu sans pénétrer dans la profondeur de la souffrance de mille manières, l’âme y mettant sa joie et ses désirs (afin de comprendre avec tous les Saints quelle en est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur) !
L’âme qui désire vraiment la Sagesse désire aussi vraiment entrer plus avant dans les profondeurs de la Croix qui est le chemin de la Vie ; mais peu y entrent.
Tous veulent entrer dans les profondeurs de la Sagesse, des richesses et des délices de Dieu, mais peu désirent entrer dans la profondeur des souffrances et des douleurs endurées par Le Fils de Dieu : on dirait que beaucoup voudraient être déjà parvenus au terme sans prendre le chemin et le moyen qui y conduit.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/Homelie-pour-St-Jean-de-la-Croix-14-decembre-2011.html
Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris, o.c.d. (Carmel).

Homélie pour St Jean de la Croix - 14 Décembre 2011

Quel Saint sommes-nous venus contempler ce matin où nous célébrons la Fête de Saint Jean de la Croix ?
« Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?… Alors qu’êtes-vous allés voir ? » (Lc 7,24)
Que représente-t-il pour nous ? Un homme inaccessible ? Vous avez entendu la prière de collecte de cette Messe : « un renoncement total à lui-même, un extraordinaire Amour de la Passion ».
Autant Sainte Thérèse de Jésus nous apparait bien humaine, on la voit se recréer, se battre contre les différentes instances officielles de son temps qu’elles soient ecclésiales ou politiques et il y a aussi la profusion de ses extases et de ses visions qui nous la rend attachante, autant Saint Jean de la Croix peut nous apparaître inatteignable – nous avons d’ailleurs peu de données strictement personnelles, peu de lettres – un peu comme un surhomme qui a subi des épreuves, épreuves qui nous semblent bien trop gigantesques pour les modestes Carmes et Carmélites, laïcs que nous sommes ici dans cette chapelle. Lui si petit nous paraît bien trop grand !

Après Sainte Lucie hier qui nous indique la Lumière vers laquelle nous marchons, la Lumière prenant le pas sur les ténèbres - avant la réforme du calendrier grégorien, au XVIe siècle, la Fête tombait le jour du solstice d’hiver dans l’hémisphère nord - la lumière comme cette étoile qui va guider les mages et qui va s’arrêter sur la crèche de Bethléem pour nous faire découvrir la vraie Lumière qu’est Le Christ.
Aujourd’hui, c’est bienfaisant de pouvoir profiter de cette Fête de Saint Jean de la Croix pour découvrir ce paradoxe qui existe entre les ténèbres et la Lumière.

Ainsi, avec son poème de la Nuit Obscure et le commentaire qu’il y a associé – tout le symbolisme de la nuit – Saint Jean de la Croix nous permet de découvrir ce paradoxe et cette action déconcertante et triomphante de l’Amour dans la nuit.
Il faut bien comprendre cette image de la nuit et du rien, du « nada », chez Saint Jean de la Croix, c’est la découverte de la présence si profonde, si intime, si mystérieuse, que toute autre considération ne pourrait que nous en distraire, nous en détourner.

Si nous essayons de réfléchir, de corriger notre vie, de la guider, de la reprendre en main, nous allons immanquablement faire passer nos conceptions, nos idées toutes faites, alors qu’il faut se laisser guider par Dieu seul, par le mystère de Dieu.
Pour pouvoir accéder à ce que l’œil ne sait pas voir, à ce que l’oreille ne peut pas entendre, il faut se dépouiller de tous nos préjugés, de toutes nos idées préconçues, pour entrer au-delà dans le mystère.
Toute relation, et la relation avec Dieu en particulier, est une relation avec l’Autre, et nous ne pouvons le découvrir tel qu’il est, qu’en sortant de nous-mêmes, c’est pourquoi, l’âme est sortie sans être aperçue, et en faisant taire en nous ce qui est trop subjectif, afin de pouvoir percevoir ce murmure de la voix de Dieu.
Tel est le sens du rien, et de cette nuit dont parle Saint Jean de la Croix. Une nuit qui nous ouvre à la Lumière comme il le chantera ensuite avec éclat dans son Cantique Spirituel.
Alors que dans le poème de la Nuit, Saint Jean de la Croix chante le bonheur qu’il a eu de sortir dans l’obscurité, dans celui du Cantique, au tout début, dans les premières strophes, il se plaint alors du manque de lumière et de visions.

Plus loin, dans ce même Cantique Spirituel, pour traduire une expérience en soi ineffable, Saint Jean de la Croix use de figures, comparaisons qui laissent déborder les richesses de son union d’Amour avec Dieu, car tout se joue dans l’Amour, de Dieu pour l’âme et de l’âme pour Dieu.
Il faut se laisser porter par le jeu de la poésie, par le chant d’une âme qui vit cet Amour intensément.
On est submergé par le nombre des images, leur audace, surpris par la facilité avec laquelle on passe de l’une à l’autre, contrepoint de la profusion des textes de l’Écriture.
C’est une véritable symphonie qui montre toute la beauté de la rencontre entre l’âme et Dieu à l’image de Noël qui approche où Dieu vient rencontrer notre humanité.

En ce temps d’Avent, entre ombres et lumières, Saint Jean de la Croix vient réveiller nos sens, les faire vibrer tour à tour : les parfums, la nourriture, les embrassades, les yeux grands ouverts et les oreilles charmées et cela, malgré la nuit, bien que de nuit…
Puissions-nous au cours de cette Eucharistie éveiller notre cœur à sa présence, faire de notre cœur pendant ce temps d’Avent comme un tabernacle, une crèche pour accueillir celui qui vient naître pour nous, celui qui vient naître en nous. Amen.
Frère Christophe-Marie, Prieur du Couvent de Paris.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4411.html
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste »

Quand on aime les mathématiques, on est un peu gêné par ces versets. Le plus petit est plus grand que le plus grand… Ce n’est pas d’une logique immédiate ! Reprenons ensemble la lecture.

« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste » : c’est simple, Jean Baptiste est le plus grand de tous les hommes.
Ce n’est pas très étonnant, puisque « le prophète Élie qui doit venir, c’est lui ». Or, selon le prophète Malachie, Élie doit venir mettre de l’ordre avant le jour du Seigneur.
Jésus dévoile ainsi combien Jean Baptiste et le Messie sont proches. Ainsi, Jean est plus qu’un prophète, il est le plus grand.

Mais qui est le « plus petit » ? Il ne s’agit pas du « plus petit » en général, mais du « plus petit dans le Royaume des Cieux ».
On peut entendre par « plus petit » le plus jeune, le plus nouveau. C’est alors Jésus. Jean en effet, fait partie du Royaume et, dans la succession historique, Jésus vient après Jean.
Aux yeux de leurs contemporains, Jean est perçu comme un maître avant Jésus. Jésus est donc le plus petit.

On pourrait aussi entendre le « plus petit » comme le moindre. Dans ce sens, c’est encore plus évident : Jésus a pris la dernière place et nul ne peut la lui ravir. Il est bien le plus petit.

Mais qui dans le Royaume, est le plus grand ? Le Messie, incontestablement. Ainsi, en nous disant « le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui », en nous disant que lui, le plus petit, est plus grand que le plus grand des hommes, Jésus dit déjà, de manière allusive, qu’il est le Messie.

Cet indice est précieux : celui que nous attendons étant le plus petit, il ne pourra nous être révélé que dans sa petitesse.
Noël est à la pointe de ce paradoxe. Voilà pourquoi Jean est une figure exemplaire de l’avent. Il est à la rencontre du grand et du petit.
Il est un prophète qui annonce le Messie, et, dans le même temps, il connaît Jésus qui est l’accomplissement des prophéties.
Jean Baptiste est à un passage. En désignant ce prophète, Jésus pointe le lieu de rencontre que nous cherchons entre le petit et le grand et montre le passage vers la fécondité nouvelle à laquelle nous aspirons. La grandeur que nous attendons joyeusement est la nouveauté du Royaume.

Mais le terme de cette attente n’est pas seulement un Eden nouveau, un jardin peuplé d’arbres merveilleux comme l’a décrit la première lecture.
Il est en effet question dans le discours d’Isaïe de briser des montagnes, de réduire les collines en menue paille, de tourbillons de vent qui dispersent.
Jésus aussi évoque une violence préliminaire : « le Royaume des Cieux subit la violence et des violents cherchent à s'en emparer ».

La nouveauté de Noël est donc dévoilée à ceux qui se font violence pour s’en emparer. Le Seigneur vient à nous, décidé à rendre féconds nos cœurs asséchés et à raviver la source de la vie spirituelle en nous, mais il ne nous dispense pas de poser les actes de volonté qui doivent y aider.
L’austérité de Jean-Baptiste est la violence qui le rend disponible à L’Esprit de Dieu ; son obéissance est la herse qui aplanit les montagnes et brise les collines, pour préparer la route au Seigneur.

« Celui qui a des oreilles qu’il entende », nous dis-tu, Seigneur Jésus. A l’invitation d’Isaïe, nous prenons aujourd’hui la résolution de mettre notre fierté en Toi, de ne placer notre joie qu’en Toi.
Fais de nous les artisans qui aplanissent les chemins où tu viens à la rencontre de tes frères humains.
Frère Élie.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/I_16
Abbé Ignasi FABREGAT i Torrents (Terrassa, Barcelona, Espagne).

«Le Royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer»

Aujourd'hui, l'Évangile nous parle de Saint Jean-Baptiste, le Précurseur du Messie, celui qui est venu préparer les chemins du Seigneur. Il nous accompagnera dès aujourd'hui jusqu'au jour seize, jour ou prends fin la première partie de l'Avent.

Jean est un homme ferme, qui sait comment les choses sont difficiles pour nous, il est conscient qu'il nous faut lutter pour nous améliorer et devenir saint, et c'est pour cela que Jésus exclama: «Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer» (Mt 11,12).
Les “violents” sont ceux qui se font de la violence à eux-mêmes: —Je m'efface pour me faire croire que le Seigneur m’aime? Je me sacrifie pour être petit? Je m'efforce pour être conscient et vivre comme un fils du Père?

Sainte Thérèse de Lisieux se réfère aussi à ces paroles de Jésus qui disent quelque chose qui peut nous aider dans notre conversation personnelle et intime avec Jésus: «C'est toi, oh Pauvreté! Mon premier sacrifice, je t'accompagnerai jusqu'à ce que je meure. Je sais que l’athlète, une fois dans le stade, se détache de tout pour courir. Savourez, mondains, votre angoisse et peine et les fruits amer de votre vanité; moi heureux, j'obtiendrais avec ma pauvreté les palmes du triomphe».
—Et moi, pourquoi je me plains constamment quand je remarque qu'il me manque quelque chose que je considère comme nécessaire? Si seulement je voyais tous les aspects de ma vie aussi clairs que le Docteur!

D'une façon énigmatique Jésus nous dit aussi aujourd'hui: «Le prophète Élie qui doit venir, c'est lui [Jean-Baptiste]. Celui qui a des oreilles qu'il entende» (Mt 11,14-15).
Qu'est-ce qu'Il veut nous dire? Il veut nous éclaircir sur le fait que Jean était véritablement son précurseur, celui qui a mené à bien la mission d’Élie, conforme à la croyance qu'existait à cette époque que le prophète Élie devait revenir avant le Messie.

 

Commentaire personnel sur l’Évangile de ce jour.
http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/articles-divers/commentaires-textes-bibliques/parmi-les-hommes-il-n-en-a-pas-existe-de-plus-grand-que-jean-baptiste-et-cependant-le-plus-petit-dans-le-royaume-des-cieux-est-plus-grand-que-lui.html

Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste.

 

HYMNE : ES-TU CELUI QUI DOIT VENIR

Es-tu celui qui doit venir 
visiter nos prisons, 
libérer nos mains, 
éclairer nos visages 
d’un bonheur sans déclin ? 

Tu es l’Autre que nous attendons, 
Jésus, notre semblable, 
tu es le plus proche voisin, 
l’Emmanuel dans nos prisons. 

Es-tu celui qui doit venir 
traverser notre nuit, 
libérer nos yeux 
et donner aux aveugles 
un soleil sans déclin ? 

Tu es l’Autre que nous attendons, 
Jésus, notre lumière, 
tu es notre unique matin, 
l’Emmanuel dans notre nuit. 

Es-tu celui qui doit venir 
nous tracer le chemin, 
libérer nos pas, 
relancer notre marche 
à ton rythme divin ? 

Tu es l’Autre que nous attendons, 
Jésus, guide fidèle, 
tu es le témoin de nos pas, 
l’Emmanuel sur nos chemins. 

Es-tu celui qui doit venir 
ébranler nos silences, 
libérer nos voix, 
accorder nos paroles 
à ton Verbe divin ? 

Tu es l’Autre que nous attendons, 
Jésus, Verbe et réponse, 
tu es notre unique chanson, 
l’Emmanuel dans nos silences. 

Es-tu celui qui doit venir 
féconder nos déserts, 
libérer nos cœurs, 
éveiller nos semences 
par les eaux du Jourdain ? 

Tu es l’Autre que nous attendons, 
Jésus, Source d’eau vive, 
tu es le printemps pour le grain, 
l’Emmanuel dans nos déserts. 

Es-tu celui qui doit venir
et qui vient chaque jour
libérer nos vies,
ranimer notre souffle
au passage du tien ? 

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, Sève du monde,
tu es le Vivant qui revient,
l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

 

HYMNE : TOUTE FORME ÉVANOUIE

Toute forme évanouie,
vers la seule Figure
tu guides notre vie,
Jean de la Croix,
à travers la nuit obscure
de la foi.

R/Sans autre lumière
que celle du cœur,
nous passerons la dernière
frontière
vers le Seigneur.

Aucun piège ne retient
ta vigilance extrême,
ni chair, ni monde, rien,
ni la beauté,
et tu vas jusqu'à, toi-même,
te quitter.

Sur la pente que ton pas
encore nous signale,
nous entendons ta voix
prier l'Epoux
de rompre l'ultime voile
entre vous.

Quand la parole se tait,
quand le silence explique,
au creux de ton secret
illuminé,
Il te rencontre, l'unique
Bien-Aimé.

 

Oraison du matin (Office des Laudes)Propre à Saint Jean de la Croix.
Dieu qui inspira à ton Prêtre Saint Jean un extraordinaire Amour de la Croix et le renoncement total à lui-même, fais qu'en nous attachant à le suivre, nous parvenions à la Contemplation éternelle de ta Gloire.

 

Parole de Dieu : (Is 45, 8)… (Office des Laudes).
Que les Cieux distillent la rosée, que les nuages répandent la Justice, que la terre s’entrouvre et que le Salut s’épanouisse, que la Justice fasse éclater en même temps tous ses bourgeons.

 

Parole de Dieu : (Jc 5, 7-8.9b)… (Office des Vêpres).
Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la première et la dernière récoltes.
Ayez de la patience, vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche. Voyez : le Juge est à notre porte.

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