Eucharistie du Dimanche 28 Janvier 2018 : Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).

Eucharistie du Dimanche 28 Janvier 2018 : Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Thomas d'Aquin, Prêtre Dominicain, Docteur de l'Église (1225-1274).

(Mais la Célébration du Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la Célébration de la mémoire de Saint Thomas d'Aquin).

Fête de Saint Joseph Freinademetz, Prêtre de la Société du Verbe Divin, Missionnaire en Chine (1852-1908).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre du Deutéronome 18,15-20… Psaume 95(94),1-2.6-7abc.7d-9… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 7,32-35… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,21-28.
Commentaire de Saint Jérôme (347-420), Prêtre, traducteur de la Bible, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Saint Bonaventure (1221-1274), Franciscain, Docteur de l'Église.
CONFÉRENCE DE SAINT THOMAS D'AQUIN À SES ÉTUDIANTS SUR LE CREDO.
Autre commentaire du Carmel.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de l’Abbé Jordi CASTELLET i Sala (Sant Hipòlit de Voltregà, Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Thomasaquina

Dimanche 28 Janvier 2018 : Fête de Saint Thomas d'Aquin, Prêtre Dominicain, Docteur de l'Église (1225-1274).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Thomas d'Aquin.

Sangiuseppefreinademetze

Dimanche 28 Janvier 2018 : Fête de Saint Joseph Freinademetz, Prêtre de la Société du Verbe Divin, Missionnaire en Chine (1852-1908).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Joseph Freinademetz.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre du Deutéronome 18,15-20.
Moïse disait au peuple : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.
C’est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au mont Horeb, le jour de l’assemblée, quand vous disiez : « Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir ! »
Et le Seigneur me dit alors : « Ils ont bien fait de dire cela.
Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai.
Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte.
Mais un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra. »

 

Psaume 95(94),1-2.6-7abc.7d-9.
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit,
le troupeau guidé par sa main.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
comme au jour de tentation et de défi,
où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit.

 

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 7,32-35.
Frères, j’aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur.
Celui qui est marié a le souci des affaires de ce monde, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé.
La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sanctifiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari.
C’est dans votre intérêt que je dis cela ; ce n’est pas pour vous tendre un piège, mais pour vous proposer ce qui est bien, afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,21-28.
Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

 

Commentaire du jour.
Saint Jérôme (347-420), Prêtre, traducteur de la Bible, Docteur de l'Église.
Commentaire sur l'Évangile de Marc, 2 ; PLS 2, 125s (trad. DDB 1986, p. 49).

« Voilà un enseignement nouveau »

« Le secouant avec violence, l'esprit impur sortit de lui en poussant un grand cri. » C'est là sa façon d'exprimer sa douleur : en le secouant avec violence.
Puisqu'il ne pouvait pas altérer l'âme de l'homme, le démon a exercé sa violence sur son corps.
Ces manifestations physiques étaient d'ailleurs le seul moyen à sa disposition pour signifier qu'il était en train de sortir.
L'esprit pur ayant manifesté sa présence, l'esprit impur bat en retraite...

« Tous furent saisis de frayeur et s'interrogeaient : ‘Qu'est-ce que cela veut dire ?’ » Regardons les Actes des Apôtres et les signes que les premiers prophètes ont donnés.
Que disent les magiciens du Pharaon face aux prodiges de Moïse ? « C'est le doigt de Dieu » (Ex 8,15).
C'est Moïse qui les accomplit, mais ils reconnaissent la puissance d'un autre. Plus tard, les apôtres ont fait d'autres prodiges : « Au Nom de Jésus, lève-toi et marche ! » (Ac 3,6) ;
« Et Paul ordonna à l'esprit de sortir de cette femme au Nom de Jésus-Christ » (Ac 16,18).

Le Nom de Jésus est toujours cité. Mais ici, que dit-il Lui-même ? « Sors de cet homme », sans autre précision.
C'est en son Nom propre qu'il donne l'ordre à l'esprit de sortir. « Tous furent saisis de frayeur et s'interrogeaient : ‘Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau.’ »

L'expulsion du démon n'avait en soi rien de nouveau : les exorcistes des Hébreux le faisaient couramment.
Mais que dit Jésus ? Quel est cet enseignement nouveau ? Où donc est la nouveauté ?
C'est qu'il commande par sa propre autorité aux esprits impurs.
Il ne cite personne d'autre : il donne lui-même les ordres ; il ne parle pas au nom d'un autre, mais de sa propre autorité.

 

Commentaire du jour.
Saint Bonaventure (1221-1274), Franciscain, Docteur de l'Église.
Sermon 'Christus unus omnium magister' (trad. coll. Maîtres spirituels, Seuil 1963, p. 72)

« Voilà un enseignement nouveau proclamé avec autorité ! »

« Vous avez un seul maître, Le Christ » (Mt 23,10)... Le Christ est en effet « le reflet de la Gloire du Père, l'empreinte de sa substance, qui soutient toute chose par sa Parole puissante » (He 1,3).
C'est lui l'origine de toute sagesse ; le Verbe de Dieu dans les hauteurs est la source de la Sagesse.
Le Christ est la source de toute connaissance vraie ; il est, en effet, « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6)... En tant que Voie, Le Christ est maître et principe de la connaissance selon la Foi...
C'est pourquoi Pierre enseigne dans sa deuxième lettre : « Nous tenons pour très certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter votre attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur » (1,19)...
Car Le Christ est le principe de toute révélation par son avènement dans l'esprit, et l'affermissement de toute autorité par son avènement dans la chair.

Il vient d'abord dans l'esprit comme lumière révélatrice de toute vision prophétique. Selon Daniel : « Il révèle ce qui est profond et caché ; il connaît ce que couvrent les ténèbres, et la lumière est avec Lui » (2,22) ; il s'agit de la Lumière de la Divine Sagesse qui est Le Christ.

Selon Jean, il dit : « Je suis la Lumière du monde ; qui me suit ne marche pas dans les ténèbres » (8,12), et « Tant que vous avez la Lumière, croyez en la Lumière, afin de devenir enfants de Lumière » (12,36)...
Sans cette Lumière qui est Le Christ, personne ne peut pénétrer les secrets de la Foi. Et c'est pourquoi, au livre de la Sagesse, nous lisons :
« O Dieu, envoie cette Sagesse de ton Saint Ciel et du trône de ta majesté, afin qu'elle soit avec moi et travaille à mes côtés.
Je saurai ainsi ce qui te plaît... En effet, quel homme peut connaître le dessein de Dieu, et qui peut concevoir la Volonté de Dieu ? » (9,10-13)
Personne ne peut parvenir à la certitude de Foi révélée, sinon par l'avènement du Christ dans l'esprit et dans la chair.

 

CONFÉRENCE DE SAINT THOMAS D'AQUIN À SES ÉTUDIANTS SUR LE CREDO.

Quelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffrît pour nous ? Une grande nécessité, que l'on peut résumer en deux points : nécessité de remède à l'égard de nos péchés, nécessité d'exemple pour notre conduite.

Pour ce qui est du remède contre tous les maux que nous inflige le péché, nous trouvons un remède grâce à la Passion du Christ.

Mais son utilité n'est pas moindre à l'égard de l'exemple. Car la Passion du Christ nous fournit un modèle valable pour toute notre vie.
En effet, celui qui veut mener la vie parfaite n'a rien d'autre à faire qu'à mépriser ce que le Christ a méprisé sur la Croix et à désirer ce que le Christ a désiré. Car aucun exemple de vertu n'est absent de la Croix.

Si tu cherches un exemple de Charité: Il n'y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ses amis.
C'est ce que Le Christ a fait sur la Croix. Et par conséquent, s'il a donné sa vie pour nous, il ne doit pas être trop dur de supporter n'importe quel mal pour Lui.

Si tu cherches la Patience, c'est sur la Croix qu'on la trouve au maximum. En effet la Patience est grande pour deux motifs : ou bien lorsqu'on souffre patiemment de grands maux, ou bien lorsqu'on souffre des maux qu'on aurait pu éviter, et que l'on n'évite pas.
Or Le Christ a souffert de grands maux sur la Croix, et avec Patience, puisque couvert d'insultes il ne menaçait pas ; comme une brebis conduite à l'abattoir, il n'ouvrait pas la bouche.
Elle est donc grande, la Patience du Christ sur la Croix : Par la patience, courons au combat qui nous est proposé, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la Foi. Renonçant à la Joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la Croix.

Si tu cherches un exemple d'Humilité, regarde le Crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate, et mourir.

Si tu cherches un exemple d'Obéissance, tu n'as qu'à suivre celui qui s'est fait Obéissant au Père jusqu'à la mort : De même que la faute commise par un seul, c'est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l'Obéissance d'un seul.

Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n'as qu'à suivre celui qui est le Roi des rois et Le Seigneur des seigneurs, en qui sont cachés tous les trésors de la Sagesse et de la connaissance ; sur la Croix, il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d'épines, enfin abreuvé de fiel et de vinaigre.

Ne sois donc pas attaché aux vêtements et aux richesses, car ils se sont partagé mes habits ; ni aux honneurs, car j'ai subi les moqueries et les coups ; ni aux dignités car, tressant une couronne d'épines, ils l'ont enfoncée sur ma tête ; ni aux plaisirs car, dans ma soif, ils m'ont abreuvé de vinaigre.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/4eme-Dimanche-T-O-Mc-1-21-28.html
Carmel.

« Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! »

L’Évangile de ce jour, qui nous montre Jésus enseignant avec autorité et guérissant avec bonté, semble être une réponse à la demande du peuple de Dieu dans la première lecture.
En effet, un jour, au Sinaï, les israélites avaient trouvé Dieu épouvantable, insupportable. Sa présence se manifestait par des éclairs, et sa voix grondait comme le roulement du tonnerre.

Ils avaient crié vers Dieu qu’ils ne voulaient plus entendre cette voix, ni contempler un tel embrasement du Ciel, de peur d’en mourir.
Et Dieu avait promis de se faire moins redoutable, plus proche, en se dissimulant parmi les prophètes.
Et il s’était engagé devant Moïse, qui intercédait pour le peuple, de leur susciter un prophète comme lui, dans la bouche duquel il mettrait sa parole.

Pendant des siècles, des prophètes se succédèrent en Israël, tenant et garant de la Parole de Dieu, jusqu’au jour où Dieu envoya son propre Fils, le dernier et le plus parfait des prophètes, son Verbe incarné, sa Parole qui prit chair et se fit homme parmi les hommes.

Jésus est bien le même Dieu qui s’est manifesté au Sinaï, mais il est devenu abordable et, se promenant parmi les hommes, mêlés à la foule, longtemps inaperçue, il ne se distinguait en rien jusqu’au jour où, au beau milieu d’un culte à la synagogue, il saisit le rouleau des écritures pour prendre à son tour la parole.

Une prise de parole de Dieu parmi les hommes, en la personne de sa propre Parole devenue chair : Jésus de Nazareth, Le Christ.
Et ce fut comme une explosion, avec un retentissement qui bouleversa tous ceux qui de près ou de loin en furent touchés.
Dans son Évangile, Saint Marc nous donne un écho de l’étonnement des contemporains de Jésus.
Ceux qui l’écoutaient été bouleversé, non par les éclairs et les tonnerres, mais par l’autorité de sa Parole.

Jésus était tellement identifié à la Parole de Dieu, que sa parole personnelle ne pouvait pas ressembler à celle des autres scribes.
Sa parole était la Parole, et son visage était la face visible de Dieu, son regard était chargé d’une Tendresse qu’aucun homme n’avait encore pu exprimer.
Tout le monde, dit l’Évangile, été bouleversé par son enseignement, car il n’enseignait pas comme les scribes, mais comme quelqu’un qui avait de l’autorité.

Les scribes avaient une certaine autorité, une autorité fondée sur les études qu’ils avaient faites, sur leur savoir et leur compétence, particulièrement en matière d’écriture sainte.
Mais, dans le cas de Jésus, il ne s’agissait pas d’un savoir plus ou moins étendue. Sa compétence à lui était d’un autre ordre.
Elle représentait un poids nouveau d’être, une qualité insoupçonnée d’Amour, qui touchait chacun personnellement et mystérieusement.
Son autorité provenait du mystère même de sa personne.

Ceux qui étaient quelque peu disposés à écouter Jésus déjà s’en apercevaient. Mais plus encore, ceux qui ne l’étaient aucunement, ceux qui vivaient sous l’emprise des forces du mal que l’Évangile appelle esprit mauvais.
À peine Jésus a-t-il ouvert la bouche, que sa Parole touche et frappe à mort cette mystérieuse présence du mal.
Et l’esprit mauvais de se rebiffer et de crier, à travers l’homme qu’il tient lié pour tenter de contester la Parole de Dieu manifestée en Jésus :
« que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »

Le face-à-face de Jésus avec l’esprit du mal est abrupt, mais sur le champ efficace. Jésus lui enjoint de se taire et de quitter l’homme qu’il détient.
L’affrontement est extrêmement bref et l’issue est immédiate ! Jésus a débusqué le mal, non pour condamner, mais pour soulager et rendre à l’homme sa liberté. Le Dieu du Sinaï n’a rien perdu de sa vigueur et de sa force, mais désormais il ne se montre terrifiant que pour le mal et que pour libérer l’homme.

Cette force de la Parole de Dieu, telle qu’elle fut en Jésus, est désormais toujours avec nous dans son Église.
La même force qui mit le Sinaï à feu et à flamme, qui fut tempérée et dissimulée dans un visage d’homme en Jésus, trouve toujours à s’exprimer dans la parole et les gestes des prophètes d’aujourd’hui, de Mère Teresa à Mgr Romero, du Père Jacques de Jésus dans les camps de concentration à ceux qui pardonnent après le génocide du Rwanda, et nous pourrions encore citer bien d’autres exemples de cette force de Dieu qui anime les croyants.

Car comme nous le rappelle notre Pape Benoît XVI dans sa première encyclique, c’est la force de l’Amour de Dieu qui vivifie l’Église.
Nous sommes tous appelés à recevoir cette force de l’Amour qui peut transformer nos cœurs et nos vies pour bouleverser les hommes d’aujourd’hui.
« L’Esprit, nous dit Benoît XVI, est aussi la force qui transforme le cœur de la Communauté ecclésiale afin qu’elle soit, dans le monde, témoin de l’Amour du Père, qui veut faire de l’humanité, dans Son Fils, une unique famille.
Toute l’activité de l’Église est l’expression d’un Amour qui cherche le bien intégral de l’homme : elle cherche à évangéliser par la Parole et par les Sacrements, entreprise bien souvent héroïque dans ses réalisations historiques ; et elle cherche l’amélioration dans les différents domaines de la vie et de l’activité humaine.
L’Amour est donc le service que l’Église réalise pour aller constamment au-devant des souffrances et des besoins, même matériels, des hommes. »

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4097.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité

L’homme est l’être de la parole : c’est là sa spécificité au milieu du monde animal auquel il appartient par sa dimension somatique.
Mais il n’est pas la source du verbe : l’enfant n’accède à la parole que dans la mesure où un adulte - son père - l’invite à prendre sa place dans le dialogue qu’il instaure avec lui. Autrement dit, la prise de parole est toujours réponse, qui fait suite à l’écoute d’une parole venant d’un autre.
Ultimement, au bout de la chaîne - qu’elle soit horizontale ou verticale - c’est la Parole du Tout-Autre qui fonde notre discours humain.

Hélas depuis que la ruse du Serpent a perverti notre intelligence, la parole du « Père du mensonge » (Jn 8, 44) interfère avec celle de Dieu.
Désormais notre cœur est double : nous avons le souci non seulement « des affaires du Seigneur », mais aussi - et souvent en priorité - « des affaires de cette vie » (2nd Lect.).
Pour retrouver l’unité et la paix intérieures et extérieures, il n’est pas d’autre chemin que de nous recentrer sur la Parole de Dieu, afin « de lui être attachés sans partage » (Ibid.).
C’est pourquoi Le Seigneur nous a envoyé ses serviteurs, porteurs de sa Parole ; il a promis à Moïse de faire lever au milieu de ses frères un prophète comme lui, qui transmettrait tout ce que le Très-Haut lui prescrirait (cf. 1ère lect.).

Nous le croyons : c’est en Jésus, le Verbe incarné, que Dieu accomplit cette promesse. L’Évangile de ce jour décrit l’action toute-puissante et irrésistible de sa Parole : « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ».
Non seulement Jésus est la Parole de Dieu qui nous offre la possibilité d’entrer à nouveau en dialogue avec Le Père, mais par sa simple présence, il dévoile le Menteur et lui impose le silence.

Aujourd’hui comme hier, l’ennemi est toujours à l’œuvre ; il a en effet acquis des droits sur nous en raison de nos complicités avec le péché, et il ne se reconnaît pas vaincu sans opposer auparavant une résistance farouche.
Il était hors de question d’admettre un démoniaque dans une synagogue ; il clair que cet homme ignorait le triste état de son âme, et l’esprit malin ne s’est trahi que parce que Jésus l’y a contraint par sa présence.
La contestation rencontrée par Jésus de son temps, perdurera de générations en générations ; car si par sa Passion victorieuse Notre-Seigneur a effectivement déjà triomphé du Mauvais et nous a rendu participants de sa victoire, il n’a pas pour autant interdit au Satan de nous tenter.

Notre participation à la Rédemption consiste précisément à « choisir la Vie » (Dt 30, 19) en adhérant à la Parole de Dieu et en repoussant le discours du Diable, dont nous pouvons reconnaître les sophismes et les mensonges à la lumière de L’Esprit.
Car de même que nous avons librement failli, c’est par un nouvel acte de liberté, soutenu par la Grâce Divine, que nous sommes appelés à exprimer notre adhésion au Christ Sauveur.
Plus précisément : c’est en obéissant à sa Parole de Vérité que nous avons à nouveau accès à la Vie, cette Vie Divine que nous avions perdue par notre adhésion au discours de celui qui est « homicide dès les origines » (Jn 8, 44).

Qui d’entre nous n’a pas éprouvé de résistance devant les exigences de l’Évangile ? Ce ne sont pas que les possédés qui réagissent violemment en présence de Jésus : lorsque paraît le Verbe-lumière, nous sommes tous débusqués dans nos complicités secrètes avec les ténèbres.

C’est même alors qu’elles révèlent précisément leur visage hideux et que nous découvrons - souvent à notre plus grande confusion - nos oppositions parfois acharnées à la seigneurie du Christ dans nos vies.
Le mal hérité du péché originel est en effet très profondément enfoncé et diffusé en nous, et ne s’éveille qu’au moment où nous nous engageons sur le chemin de la conversion : « Aussi longtemps qu’un homme est retenu dans les choses visibles de ce monde, explique Saint Macaire, il ne sait même pas qu’il y a un autre combat, une autre lutte, une autre guerre au-dedans de lui-même.
C’est en effet quand un homme se lève pour combattre et se libérer des liens visibles de ce monde, et qu’il commence à se tenir avec persévérance devant Le Seigneur, qu’il fait l’expérience du combat intérieur contre les passions et contre les pensées mauvaises.

Aussi longtemps que quelqu’un ne renonce pas au monde, ne se détache pas de tout son cœur des convoitises terrestres, ne veut pas s’unir entièrement et sans réserve au Seigneur, il ne connaît ni les ruses secrètes des esprits de malice, ni les passions mauvaises cachées en lui. Mais il est étranger à lui-même, ne sachant pas qu’il porte en lui les plaies des passions secrètes ».

Saint Maxime le Confesseur souligne lui-aussi que nos passions sont en général voilées sous nos préoccupations quotidiennes et demeurent dans un état de sommeil apparent, de sorte que notre âme s’établit dans un état de paix qui en vérité est illusoire.
Dès que nous nous engageons sérieusement sur le chemin de la Vie spirituelle, des passions dont nous ignorions jusqu’à l’existence, ou qui nous paraissaient peu développées en nous, se réveillent et se manifestent dans toute leur intensité.
« Les bêtes féroces étaient déjà là, cachées, écrit Saint Jean Climaque, mais elles ne se montraient pas. »

Que cela ne nous trouble pas, mais nous incite tout au contraire à nous exposer avec plus d’ardeur encore à la Parole qui nous délivre et nous sauve : « Aujourd’hui si nous entendons sa voix, ne fermons pas notre cœur » (Ps 94), mais accueillons la Parole du Seigneur.
C’est elle qui tout à la fois nous restaure dans notre orientation originelle vers Le Père, qui nous délivre des tromperies de l’Ennemi, et nous donne de pouvoir lui répondre dans la liberté filiale retrouvée.

« “Sauve-nous, Seigneur Notre Dieu ; par ta Parole toute-puissante, rassemble tes enfants dispersés” (Ant. d’ouv.) ; qu’elle nous libère de nos compromissions avec le mal, nous fasse découvrir ton visage, et nous révèle notre identité profonde.
Nous pourrons alors “t’Adorer sans partage, et avoir pour tout homme une vraie Charité” (Or. d’ouv.) ».
Père Joseph-Marie

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_35
Abbé Jordi CASTELLET i Sala (Sant Hipòlit de Voltregà, Barcelona, Espagne).

Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité!

Aujourd'hui, Le Christ nous adresse son cri énergique, sans doute et avec autorité: "Tais toi et sors de cet homme" (Mc 1,25).
Il le dit aux esprits mauvais qui vivent en nous et qui ne nous laissent pas être libres, tels que Dieu nous a créés et voulus.

Vous avez peut-être remarqué que la première règle que les Fondateurs des Ordres Religieux ont fixée dans la Vie communautaire est le silence: dans une maison où on doit prier, le silence et la Contemplation doivent régner.
Comme le dit le proverbe: «le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien». C'est pour cela que Le Christ ordonne à l'esprit du mal de se taire, car son obligation est de se rendre face à Celui qui est la Parole, qui «s'est fait chair, et a habité parmi nous» (Jn 1,14).

Mais il est certain qu'un sentiment de suffisance peut se mêler à l'admiration que nous éprouvons pour Le Seigneur, de telle façon que nous arrivions à penser ce que Saint Augustin disait dans ses propres confessions:
«Seigneur, rends-moi chaste, mais pas tout de suite». Car la tentation est forte de laisser notre propre conversion pour plus tard puisque maintenant elle ne cadre pas avec nos plans personnels.

L'appel à suivre Jésus-Christ sans concession est pour ici et maintenant, pour que son Règne qui a du mal à se faire un passage parmi nous devienne possible.
Il connaît notre tiédeur, il sait que nous ne nous efforçons pas suffisamment pour suivre l'Évangile mais que nous voulons temporiser, aller comme ci comme ça, vivre sans rechigner et sans se presser.

Le mal ne peut pas cohabiter avec le bien. La vie sainte n'autorise pas le péché. «Nul ne peut servir deux seigneurs; car il haïra l'un et aimera l'autre» (Mt, 6,24) dit Jésus-Christ. Réfugions-nous dans l'arbre Saint de la Croix afin que son ombre se projette sur notre Vie, et laissons-Le nous consoler, nous faire comprendre le pourquoi de notre existence et nous concéder une Vie digne d'Enfants de Dieu.

 

HYMNE : VOICI LA NUIT

Voici la nuit, 
L'immense nuit des origines.
Et rien n'existe hormis l'Amour, 
Hormis l'Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l'eau, 
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.

Voici la nuit, 
L'heureuse nuit de Palestine,
Et rien n'existe hormis l'Enfant, 
Hormis l'Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair, 
Dieu transformait tous nos déserts 
En Terre d'immortels printemps. 

Voici la nuit, 
L'étrange nuit sur la colline,
Et rien n'existe hormis le Corps, 
Hormis le Corps criblé d'épines :
En devenant un crucifié, 
Dieu fécondait comme un verger
La Terre où le plantait la mort. 

Voici la nuit, 
La sainte nuit qui s'illumine,
Et rien n'existe hormis Jésus, 
Hormis Jésus où tout culmine :
En s'arrachant à nos tombeaux, 
Dieu conduisait au jour nouveau
La Terre où il était vaincu.

Voici la nuit, 
La longue nuit où l'on chemine,
Et rien n'existe hormis ce lieu, 
Hormis ce lieu d'espoirs en ruines :
En s'arrêtant dans nos maisons, 
Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !

 

HYMNE : Ô PÈRE DES SIÈCLES DU MONDE

Ô Père des siècles du monde,
Voici le dernier-né des jours
Qui monte
À travers nous, à la rencontre
Du Premier-né de ton amour.

C’est lui qui pour toi fit éclore,
C’est lui qui devant toi chantait
L’aurore,
Quand il n’était pas d’homme encore
Pour avoir part à sa beauté.

Par lui tout demeure en genèse,
Nos jours dans leur vieillissement
Se dressent
À leur éveil vers sa jeunesse,
Car il se lève à l’Orient.

C’est lui qui sans cesse ranime,
C’est lui qui sur les temps maintient
Cette hymne
Émerveillée dès l’origine
Devant l’ouvrage de tes mains.

Voici la nouvelle lumière
Montant au plus secret des corps ;
Ô Père,
Envoie le souffle sur la terre
Du Premier-né d’entre les morts.

 

HYMNE : PEUPLES, CRIEZ DE JOIE

Peuples, criez de joie
Et bondissez d’allégresse :
Le Père envoie son Fils
Manifester sa tendresse ;
Ouvrons les yeux :
Il est l’image de Dieu
Pour que chacun le connaisse.

Loué soit notre Dieu,
Source et Parole fécondes :
Ses mains ont tout créé
Pour que nos cœurs lui répondent ;
Par Jésus Christ,
Il donne l’être et la vie :
En nous sa vie surabonde.

Loué soit notre Dieu
Qui ensemence la terre
D’un peuple où son Esprit
Est plus puissant que la guerre ;
En Jésus Christ,
La vigne porte du fruit
Quand tous les hommes sont frères.

Loué soit notre Dieu
Dont la splendeur se révèle
Quand nous buvons le vin
Pour une terre nouvelle ;
Par Jésus Christ,
Le monde passe aujourd’hui
Vers une gloire éternelle.

Peuples, battez des mains
Et proclamez votre fête :
Le Père accueille en lui
Ceux que son Verbe rachète ;
Dans l’Esprit Saint
Par qui vous n’êtes plus qu’un,
Que votre joie soit parfaite !

 

Oraison du matin (Office des Laudes)… Propre à Saint Thomas d’Aquin.
Dieu qui as fait de Saint Thomas d'Aquin un modèle admirable par sa recherche d'une vie sainte et son amour de la science sacrée, accorde-nous de comprendre ses enseignements et de suivre ses exemples.

 

Parole de Dieu : (2 Tm 2, 8.11-13)… (Office des Laudes).
Souviens-toi de Jésus-Christ, le descendant de David : il est ressuscité d’entre les morts. Voici une parole sûre : si nous sommes morts avec Lui, avec Lui nous vivrons.
Si nous supportons l’épreuve, avec Lui nous régnerons.
Si nous le rejetons, Lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se rejeter Lui-même.

 

Parole de Dieu : (He 12, 22-24)… (Office des Vêpres).
Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem Céleste, vers des milliers d’anges en fête, et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les Cieux.
Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection.
Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une Alliance nouvelle, et vers son Sang répandu sur les hommes, son Sang qui parle plus fort que celui d’Abel.

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