Eucharistie du Dimanche 15 Juillet 2018 : Quinzième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).

Eucharistie du Dimanche 15 Juillet 2018 : Quinzième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Bonaventure, Cardinal-Évêque et Docteur de l'Église (1221-1274).

(Mais la Célébration du Quinzième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la mémoire de Saint Bonaventure).

Fête de Saint Jacques de Nisibe, 1er Évêque de Nisibe en Mésopotamie († vers 338-350).
Fête de la Bienheureuse Anne-Marie Javouhey, Fondatrice de la Congrégation des « Sœurs de Saint-Joseph de Cluny » (1779-1851).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre d'Amos 7,12-15… Psaume 85(84),9ab-10.11-12.13-14… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,3-14… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,7-13.
Commentaire de Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Évêque et Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Autre commentaire du Carmel.
Autre commentaire de Frère Dominique. Famille Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Jordi SOTORRA i Garriga (Sabadell, Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Saint bonaventure 11

Dimanche 15 Juillet 2018 : Fête de Saint Bonaventure, Cardinal-Évêque et Docteur de l'Église (1221-1274).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Bonaventure.

Saint jacques de nisibe eveque de nisibe 351

Dimanche 15 Juillet 2018 : Fête de Saint Jacques de Nisibe, 1er Évêque de Nisibe en Mésopotamie († vers 338-350).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jacques de Nisibe.

Bienheureuse anne marie javouhey fondatrice de la congregation des s urs de saint joseph de cluny 1

Dimanche 15 Juillet 2018 : Fête de la Bienheureuse Anne-Marie Javouhey, Fondatrice de la Congrégation des « Sœurs de Saint-Joseph de Cluny » (1779-1851).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Anne-Marie Javouhey.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre d'Amos 7,12-15.
En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète.
Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume. »
Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores.
Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.”

 

Psaume 85(84),9ab-10.11-12.13-14.
J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s'embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,3-14.
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.
Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.
Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté,
à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé.
En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce
que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence.
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ :
pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.
En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu
que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.
En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu
est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,7-13.
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

 

Commentaire du jour.
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Évêque et Docteur de l'Église.
Commentaire Évangile de Jean 12,1

« Pour la première fois, il les envoie »

Notre Seigneur Jésus-Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des «  intendants de ses mystères de Dieu » (1Co 4,1).
Il leur a prescrit de briller et d'éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des Juifs…, mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la Terre (Mt 5,14)…
Il voulait envoyer ses disciples comme Le Père l'avait envoyé Lui-même (Jn 20,21) ; ceux qui étaient destinés à être ses imitateurs devaient donc découvrir pour quelle tâche Le Père avait envoyé Son Fils.
Et lui-même nous a expliqué de diverses manières le caractère de sa mission. Il a dit un jour : «  Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent » (Lc 5,32).
Et encore : «  Je suis descendu du Ciel non pas pour faire ma Volonté, mais la Volonté de Celui qui m'a envoyé » (Jn 6,38).
Et une autre fois : «  Dieu n'a pas envoyé Son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui » (Jn 3,17).

En disant qu'il les envoie comme Le Père l'avait envoyé Lui-même, il résumait donc en quelques paroles le rôle des apôtres.
Ils sauraient ainsi qu'ils doivent appeler les pécheurs à se convertir, soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d'intendants, ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la Volonté de Celui qui les a envoyés ; et enfin, sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

 

Commentaire du jour.
Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Message pour la 42e Journée mondiale de prière pour les vocations 17/04/2005 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Pour la première fois, il les envoie »

Jésus dit à Pierre : « Avance au large ! » (Lc 5,4) « Pierre et ses premiers compagnons firent confiance à la parole du Christ et jetèrent leurs filets »...
Celui qui ouvre son cœur au Christ comprend non seulement le mystère de sa propre existence, mais aussi celui de sa propre vocation, et il fait mûrir de splendides fruits de grâce...
En vivant l'Évangile dans son intégralité, le Chrétien devient toujours plus capable d'aimer à la manière même du Christ, en accueillant son exhortation : « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mt 5,48).
Il s'engage à persévérer dans l'unité avec ses frères au sein de la communion de l'Église, et il se met au service de la nouvelle évangélisation pour proclamer la merveilleuse vérité de l'Amour salvifique de Dieu et pour en témoigner.

Chers jeunes, c'est à vous tout particulièrement que je renouvelle l'invitation du Christ à « avancer au large »...
Ayez confiance en Lui, mettez-vous à l'écoute de ses enseignements, fixez le regard sur son visage, persévérez dans l'écoute de sa Parole.
Laissez-le orienter toutes vos recherches et toutes vos aspirations, tout votre idéal et tout le désir de votre cœur...
Je pense en même temps à la parole adressée par Marie, sa mère, aux serviteurs à Cana de Galilée : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jn 2,5).
Chers jeunes, Le Christ vous demande « d'avancer au large » et la Vierge vous encourage à ne pas hésiter à le suivre. Que monte de tous les coins du monde, soutenue par l'intercession maternelle de la Madone, la prière ardente au Père du Ciel pour obtenir « des ouvriers pour sa moisson » (Mt 9,38) :

Jésus, Fils de Dieu,
en qui demeure la plénitude de la Divinité,
Tu appelles tous les Baptisés « à avancer au large »,
en parcourant le chemin de la sainteté.
Suscite dans le cœur des jeunes le désir
d'être des témoins de la puissance de ton Amour
dans le monde d'aujourd'hui.
Remplis-les de Ton Esprit de force et de prudence,
pour qu'ils soient capables de découvrir la pleine Vérité
sur eux-mêmes et leur vocation propre.
Notre Sauveur,
envoyé par Le Père pour révéler son Amour Miséricordieux,
fais à ton Église
le don de jeunes prêts à avancer au large,
pour être parmi leurs frères une manifestation
de ta présence qui renouvelle et qui sauve.

Vierge Sainte, Mère du Rédempteur,
guide assuré dans le chemin vers Dieu et le prochain,
toi qui as conservé ses paroles dans l'intimité de ton cœur (Lc 2,19),
soutiens par ton intercession maternelle
les familles et les communautés ecclésiales,
afin qu'elles aident les adolescents et les jeunes
à répondre généreusement à l'appel du Seigneur.
Amen.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/15eme-Dimanche-T-O-Mc-6-7-13.html
Carmel.

Non seulement Dieu nous a choisis, mais il nous a fait don de sa Grâce.

Tout être humain a besoin de sécurité pour mener sa vie. Cela reste vrai de l’adulte autant que de l’enfant, des individus comme des communautés. Et pourtant, dans le domaine de la vie chrétienne, on se méfie parfois de la sécurité et même on la pourchasse.
La confiance en Dieu devient vite suspecte ; on dénonce facilement dans la fidélité quotidienne un risque d’aliénation ; on démasque sans indulgence, en soi-même, et de préférence chez les autres, toutes les manifestations d’une Foi sécurisante.
Y a-t-il une sécurité juste et vraie ? Et si oui, où est la fausse ? De prime abord la réponse du Seigneur dans la liturgie de ce Dimanche a de quoi nous étonner. Elle tient en deux affirmations apparemment inconciliables : la sécurité, c’est Dieu qui nous la donne et c’est Lui qui nous la reprend.
Il nous donne la vraie, il nous ôte la fausse. Dieu nous offre la sécurité, ou plus exactement la certitude ; c’est l’enseignement de Paul dans le Prologue de sa lettre aux Éphésiens que nous entendions à l’instant.
Pourquoi sommes-nous certains d’être aimés, de pouvoir aimer ? Parce que nous sommes pris, depuis toujours, dans la Bénédiction de Dieu.
Depuis le premier jour du monde, depuis le premier jour de notre vie, Dieu prononce sur nous une parole qui est pour nous une promesse de Bonheur et un appel à la vraie Joie.
Et Saint Paul décrit avec enthousiasme ce qu’il appelle le « dessein bienveillant » du Père à notre égard.
Tout commence par un choix de Dieu, et la merveille, c’est qu’il a choisi tout le monde, tous ceux qui se laissent aimer. Avant même la Création de l’univers, d’avance il nous a destinés à devenir pour Lui des fils par Le Christ.
Des fils et des filles, pas moins que cela ! Il n’y a donc pas aux yeux de Dieu des hommes intéressants et des laissés pour compte, des chanceux et des ratés ; il n’a jamais vu, en chacun de nous, qu’un fils aimé comme l’unique, à qui, passionnément, il veut donner toute sa chance.

Non seulement Dieu nous a choisis, mais il nous a fait don de sa grâce, c’est-à-dire : nous a fait entrer dans son amitié, alors que nous étions pécheurs ; et encore aujourd’hui, quel que soit notre fardeau de misères, quels que soient l’échec ou la fragilité de notre Vie spirituelle, quelles que soient les ombres de notre vie familiale et communautaire, Le Père, Notre Père, nous offre, en Son Fils Bien-Aimé, le Pardon de nos fautes.
Mieux encore, Dieu nous a fait connaître « le mystère de sa Volonté », c’est-à-dire le plan d’Amour longtemps caché et maintenant dévoilé dans Le Christ, ce projet de réussite que Dieu a formé pour le monde et pour chacun de ses enfants.
Nous sommes donc entrés dans le secret de Dieu ; nous savons l’idée qui poursuit, au cœur de cette histoire humaine qui si souvent nous déroute : il veut tout ramener à Lui par Le Christ, pour être à jamais tout en tous, tout pour chacun de ses fils, pour chacune de ses filles.

C’est pour cela qu’au Baptême L’Esprit du Seigneur nous a marqués d’un sceau invisible à nos yeux de chair, mais où L’Esprit-Saint reconnaîtra toujours son empreinte.
L’Esprit de Dieu atteste à l’intime de nous-mêmes : tu es fils, tu es fille, tu vas hériter de Dieu ; et par la Vie qu’il nous donne et l’élan qu’il imprime à notre existence, L’Esprit-Saint est en nous, dès aujourd’hui, un acompte de Vie éternelle.
Tout cela, c’est certain, c’est la base même de notre Foi. Nous savons d’où nous venons, et nous savons où Dieu nous mène.
A partir de là, toute assurance est permise : « rien ne nous séparera de l’Amour que Le Père nous a prouvé en nous donnant son Fils ».

Mais Dieu, qui nous a établis dans la sécurité, est aussi celui qui vient nous en déloge. Car il ne permet pas que nous confondions certitude de Foi et paresse spirituelle, assurance dans la Foi et infantilisme, confiance filiale et abandon de nos tâches d’hommes.
Déjà au creux même de notre acte de Foi, l’aventure nous attend, car nous n’avons pas de mains pour saisir Dieu, et tout repose sur sa Parole, que personne ne peut faire taire ni réinventer.
La Foi reste difficile, même lorsqu’elle est pleinement filiale. L’Espérance, elle aussi, crucifie l’homme dans sa volonté d’autonomie et de puissance : nous savons où Dieu nous mène à long terme, mais à court terme, c’est parfois le brouillard ou la nuit. Il faut discerner, il faut oser, il faut vouloir pour aujourd’hui et demain.
Dieu nous déloge aussi de toute fausse sécurité par la mission prophétique qu’il nous confie. Rappelons-nous l’expérience douloureuse d’Amos le prophète : parce qu’il était du Sud on ne voulait pas l’entendre dans le Nord ; parce qu’il rappelait les exigences de l’Alliance (exigences personnelles et sociales), il s’attirait la haine des gens en place et des fonctionnaires de la religion étatisée ; parce qu’il refusait les slogans à la mode, on l’a chassé définitivement : « Va-t’en d’ici avec tes visions ».

Rien de sécurisant non plus dans le style que Jésus inculque à ses missionnaires : « il les envoie deux par deux », donc il leur faudra dès le départ accepter le compagnonnage et le travail d’équipe ; « ils ne doivent rien emporter pour la route », pas de provision, même de sac pour les mettre, pas de caisse spéciale ni d’argent caché, et le strict minimum pour l’habillement.
Qu’ils aient simplement un bâton pour la marche et des sandales pratiques. Le missionnaire du Christ, c’est un homme léger, qui refuse le confort parce qu’il n’a pas le temps de s’installer ; c’est un homme pressé, parce qu’il est porteur pour le monde d’un message de conversion.
C’est donc un homme, un croyant, qui a accepté pour toujours la loi de l’exode.

Ainsi, une fois de plus, au moment d’offrir à Dieu, par Son Christ, l’Hostie vivante que nous sommes, la Parole de Dieu nous ramène face au paradoxe Chrétien : la Foi est une sécurité, mais uniquement pour ceux qui acceptent l’aventure avec Dieu ; le projet de Dieu nous assure la Paix, mais le repos ne nous sera donné qu’au-delà de la mort ; Le Christ est un Rocher, mais l’eau n’en jaillit que pour un peuple en marche.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4260.html
Frère Dominique. Famille Saint Joseph.

L’évangélisation est une délivrance. Annoncer l’Évangile est délivrer nos frères ! Leur permettre d’accéder à la Vérité qui les rendra libres.

Comment ne pas être frappé par le contraste entre notre monde qui aime tant le bruit et l’étonnante façon dont Notre Seigneur appelle et envoie ses messagers ?

Reprenons les faits. L’histoire commence il y a bien longtemps, au temps des premiers successeurs du roi Salomon. Le royaume d’Israël est divisé en deux, le Nord et le Sud. Au Nord, deux temples ont été désignés au peuple comme remplaçant Jérusalem : Dan, tout au Nord, près des sources du Jourdain, et Béthel, tout au Sud du royaume du Nord.

Le Seigneur a vu les veaux d’or érigés sur les autels de ces deux temples, il a entendu le cri de son peuple opprimé par de mauvais rois. Il a donc envoyé un prophète pour dénoncer le détournement religieux et les injustices sociales. Il a choisi Amos, un riche propriétaire terrien vivant à Téqoa, prospère bourgade toute proche de Jérusalem.

On imagine alors très bien la position de faiblesse d’Amos quand il se présente à Béthel : il est un étranger sur cette terre, et, lui qui vit dans l’aisance, il vient reprocher aux notables leur train de vie. Mais ces considérations sont celles du monde. En réalité, Amos, par la précarité de sa situation, est totalement libre de parler au Nom de Dieu. On ne peut le soupçonner de défendre ses intérêts ; s’il parle, c’est parce que Le Seigneur l’a envoyé. Le court dialogue entre Amazias et Amos nous confirme qu’il s’agit bien d’une opposition entre le royaume du Nord et le royaume de Dieu. Le prêtre dit en effet de Béthel que « c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume », alors que le prophète vient rappeler que Béthel est un nom qui signifie « maison de Dieu ».

Voilà donc la situation : Amos est honnêtement occupé à ses affaires, « Mais, dit-il, Le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est Lui qui m’a dit : Va, tu seras prophète ». Amos se retrouve alors sur une terre étrangère, dans une position de faiblesse, pour défendre des intérêts qui le dépassent, lancé dans une aventure qui va tourner court. En effet, il sera bientôt contraint au silence et renvoyé dans sa campagne. La première lecture insiste sur le fait que Le Seigneur appelle, il a l’initiative de cette mission, mais sa conclusion nous laisse perplexe : que fait Le Seigneur ? Pourquoi tarde-t-il à intervenir en faveur des siens ? Pourquoi se laisse-t-il mettre en échec quand il a les moyens de faire entendre sa voix ?

Et voici, dans l’Évangile, un nouvel appel. Jésus appelle ses disciples et les envoie deux par deux. Il les oblige à un état de pauvreté réel. Pas de besace qui contienne un morceau de pain pour le lendemain, ni une pièce d’argent pour la route. Pas de tunique de rechange. Jésus tient manifestement à cette pauvreté, à cet abandon dans la main de Dieu. Il est vrai que les disciples sont pauvres, mais ils ne sont cependant pas démunis : Jésus leur confie le pouvoir de chasser les démons. Il s’agit donc là d’une question de priorité : les aides matérielles ne sont pas aussi précieuses que les armes spirituelles.

Le premier bagage emporté est donc l’autorité reçue sur les esprits mauvais. Elle arrive en tête de liste, bien avant tout autre. Cela nous montre que l’évangélisation n’est pas une dogmatisation.
On fait bien des procès d’intention aux Chrétiens dès qu’ils annoncent le Nom de Jésus, on dénonce leur manque de respect et leur prétention à détenir la Vérité.
L’Évangile nous montre que la question de l’évangélisation n’est vraiment pas celle d’un endoctrinement, elle n’est pas celle de démontrer qu’une théorie est valide ou supérieure à une autre.
L’évangélisation est une Délivrance. Annoncer l’Évangile est délivrer nos frères ! Leur permettre d’accéder à la Vérité qui les rendra libres.

Mais le plus surprenant est encore à venir. Jésus envoie en effet ses disciples par les chemins, mais il ne leur donne pas explicitement de message à transmettre. Il n’y a pas de programme préétabli. La situation précaire dans laquelle Jésus place ses apôtres ouvre donc à une obéissance radicale. La même que celle qui permet la multiplication des pains. « Donnez-leur vous-mêmes à manger » leur dira-t-il.
Avant d’être envoyés pour annoncer, les disciples sont envoyés pour écouter, pour discerner quelle est la faim des hommes qu’ils rejoindront. Il leur faudra alors entendre sur quels chemins L’Esprit veut faire suivre à ceux qui leur sont confiés. Évangéliser, c’est écouter pour faire jaillir la Vérité.

De plus, cette absence de programme explicite, ce silence de Jésus, va clairement de pair avec le fait d’envoyer les disciples deux par deux. La loi mosaïque spécifie, il est vrai, qu’un témoignage n’est valide qu’attesté par deux témoins.
Ceux que Jésus envoie sont donc des témoins. Mais des témoins de quoi ? Peut-on être témoin d’un message ? Oui, si ce message n’est pas un slogan mais l’Amour. En les envoyant deux par deux, Jésus enseigne à ses disciples que leur façon de vivre doit être la première à parler de l’Évangile. Ils doivent être reconnus pour ce qu’ils sont, les disciples de Jésus-Christ, à la façon dont ils s’aiment, des frères en Christ.

Mais, fondamentalement, ces considérations marquent-elles une évolution sensible entre la situation d’Amos et celle des Douze ? Sans doute, non. Les disciples ne vont pas connaître que des succès et il est bien des situations où nous voudrions que Dieu parle. Qu’il dise haut et fort sa façon de voir. La façon dont nous devrions voir. Il est bien des situations où nous voudrions que Le Seigneur nous dise quelle vérité asséner à notre monde qui va si mal pour rétablir la Vérité et la Paix. Nous voulons un Dieu qui répond et qui parle clairement !

Le Seigneur le fait pourtant bien, mais pas en ajoutant du bruit à notre vacarme. Le Seigneur nous introduit dans son silence.
Le Dieu d’Israël reste silencieux devant le rejet d’Amos. Jésus reste silencieux à propos des thèmes de la prédication des disciples qu’il envoie.
Ainsi tout converge vers le silence des autels. Là, Dieu donne sa réponse, dans la plus grande discrétion. Jésus se livre, loin des bruits du monde, et attire tout à Lui. Les combats d’Amos, la pauvreté des disciples, la Charité qui unit les apôtres, l’écoute attentive de l’Église des désirs de l’humanité, tout converge vers cet autel où Dieu se donne et devant lequel tout genou fléchit.

Tout converge, car, nous dit Saint Paul, Dieu « projetait de saisir l'univers entier », de « saisir » de la même manière qu’il a « saisi » Amos derrière son troupeau, c'est-à-dire d’appeler. Dieu appelle « ce qui est au Ciel et ce qui est sur la Terre, en réunissant tout sous un seul chef, Le Christ ».
Voilà le cœur de notre appel et la raison de notre mission : « Il nous a d'avance destinés à devenir pour Lui des fils par Jésus-Christ, voilà ce qu'il a voulu dans sa bienveillance à la louange de sa Gloire ».

Nous voulions un Dieu qui prenne position dans nos débats, voici Notre Seigneur qui, par grâce, nous révèle le mystère de sa Volonté.
Accueillons-la comme elle se donne. Faisons silence en nos âmes pour la laisser s’y établir. Laissons-là transfigurer nos vies. Ainsi nous entrainerons nos frères vers « le jour de la délivrance finale » ; devenus de parfaits missionnaires, toute notre vie sera une hymne « à la louange de sa Gloire ».
Frère Dominique

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_134
Abbé Jordi SOTORRA i Garriga (Sabadell, Barcelona, Espagne).

«Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux»

Aujourd'hui, Dimanche XV du Temps Ordinaire, on lit dans l'Évangile que Jésus envoie les douze disciples, deux par deux, pour proclamer l'Évangile.
Jusqu'à maintenant ils ont accompagné leur Maître sur les chemins de Galilée mais l'heure est venue de commencer à propager l'Évangile, la Bonne Nouvelle, la nouvelle que Dieu Notre Père nous aime avec un Amour infini et qu’il nous a donné la Vie pour nous rendre heureux pour l'éternité.
Cette nouvelle est pour tous. Personne ne doit rester à l'écart de l'enseignement rédempteur de Jésus. Personne n'est exclu de l'Amour de Dieu. Il faut arriver jusqu'au bout du monde. Il faut annoncer la joie du Salut, total et universel, à travers Le Christ, Le Fils de Dieu, fait homme pour nous, mort et Ressuscité et omniprésent dans l'Église.

Dotés d'un «pouvoir contre les esprits mauvais» (Mc 6,7) et un “bagage” quasi inexistant —«Il leur ordonna de ne rien emporter pour la route, si ce n'est un bâton: de n'avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture: ‘Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange’» (Mc 6,8)— ils entament la mission de l'Eglise.
L'efficacité de la prédication évangélisatrice ne viendra pas d’influences humaines ou matérielles mais du pouvoir de Dieu et de la sincérité, de la Foi, et du témoignage du prédicateur.
«Toute l'impulsion, l'énergie et l'abandon des évangélisateurs proviennent de la source qu'est l'Amour de Dieu inspiré dans nos cœurs par le don du Saint Esprit» (Jean-Paul II).

A l'aube du XXIè siècle, la Bonne Nouvelle n'est toujours pas arrivée partout, ni avec l'intensité qui est nécessaire. Il faut prêcher la conversion, il faut vaincre beaucoup d'esprits mauvais.

Nous qui avons reçu la Bonne Nouvelle, la connaissons nous à sa juste valeur?, sommes-nous conscients de celle-ci?, sommes-nous reconnaissants?
Nous considérons-nous comme des envoyés, des missionnaires, poussés à annoncer la Bonne Nouvelle par notre exemple, et si nécessaire, par la parole afin qu'elle soit reçue par ceux que Dieu a mis sur notre chemin.

 

HYMNE : AU COMMENCEMENT

Au commencement 
Etait le Verbe !
Il était en Dieu ! 
Il était Dieu ! 
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Il était la Vie, 
Notre lumière. 
La lumière luit 
Dans notre nuit !
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Qui croit en son nom 
A Dieu pour Père !
Qui l'aura reçu 
Ne mourra plus ! 
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Le Verbe fait chair, 
Parmi les hommes 
A manifesté 
La vérité ! 
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Nous tenons de Lui 
Grâce sur grâce !
Il a révélé 
Le Dieu caché ! 
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Et par Jésus Christ, 
Le Fils unique,
Un jour, de nos yeux, 
Nous verrons Dieu ! 
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

 

HYMNE : N’ALLONS PLUS NOUS DÉROBANT

N’allons plus nous dérobant
À l’Esprit qui régénère :
Le Seigneur est ressuscité !
Un sang neuf coule aux artères
Du corps entier.
La nuit du temps
Se change en lumière :
L’homme était mort, il est vivant.

N’allons plus à contre-voie
De Celui qui nous entraîne :
Le Seigneur est ressuscité !
Dans sa chair monte, soudaine,
L’éternité.
Il rend leur poids
Aux jours, aux semaines,
Les achemine vers la joie.

N’allons plus sans feu ni lieu
Quand Jésus nous accompagne :
Le Seigneur est ressuscité !
Le voici pain sur la table
Des baptisés.
Présent de Dieu
Offert en partage :
Christ aujourd’hui ouvre nos yeux.

Nous irons portant plus haut
Notre foi dans la victoire :
Le Seigneur est ressuscité !
L’univers chante la gloire
Des rachetés.
Le feu et l’eau
Emportent l’histoire,
Dieu nous appelle avec l’Agneau

 

HYMNE : RESTE AVEC NOUS, SEIGNEUR JÉSUS

Reste avec nous, Seigneur Jésus, 
Toi, le convive d’Emmaüs ; 
Au long des veilles de la nuit, 
Ressuscité, tu nous conduis.

Prenant le pain, tu l’as rompu, 
Alors nos yeux t’ont reconnu, 
Flambée furtive où notre cœur 
A pressenti le vrai bonheur.

Le temps est court, nos jours s’en vont,
Mais tu prépares ta maison ;
Tu donnes un sens à nos désirs,
À nos labeurs un avenir.

Toi, le premier des pèlerins,
L’étoile du dernier matin,
Réveille en nous, par ton amour,
L’immense espoir de ton retour.

 

Oraison (Office des Laudes)... Propre à Saint Bonaventure.
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tandis que nous célébrons l'anniversaire de Saint Bonaventure, de mettre à profit les richesses de son enseignement, et de prendre en exemple sa brûlante Charité.

 

Parole de Dieu : (Ez 37, 12b-14)… (Office des Laudes).
Ainsi parle Le Seigneur Dieu : je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël.
Vous saurez que je suis Le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple !
Je mettrai en vous Mon Esprit, et vous vivrez ; je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis Le Seigneur : je l’ai dit et je le ferai. Parole du Seigneur.

 

Parole de Dieu : (1 P 1, 3-5)… (Office des Vêpres).
Béni soit Dieu, Le Père de Jésus-Christ Notre Seigneur : dans sa grande Miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la Résurrection de Jésus-Christ pour une vivante Espérance, pour l’héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement.
Cet héritage vous est réservé dans les Cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la Foi, en vue du Salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps.

Date de dernière mise à jour : 15/07/2018

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