Eucharistie du Dimanche 26 Mai 2019 : Sixième Dimanche de Pâques (Année C).

Eucharistie du Dimanche 26 Mai 2019 : Sixième Dimanche de Pâques (Année C).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Philippe Néri, Prêtre, Fondateur de la Société des Prêtres de l'Oratoire du Divin Amour (1515-1595).

(Mais la Célébration du 6ème Dimanche de Pâques a la préséance sur la mémoire de la Fête de Saint Philippe Néri).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre des Actes des Apôtres 15,1-2.22-29... Psaume 67(66),2-3.5.6.8... Livre de l'Apocalypse 21,10-14.22-23... Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,23-29.
Commentaire de Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Francesc CATARINEU i Vilageliu (Sabadell, Barcelona, Espagne).
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Philippe neri 11

Dimanche 26 Mai 2019 : Fête de Saint Philippe Néri, Prêtre, Fondateur de la Société des Prêtres de l'Oratoire du Divin Amour (1515-1595).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Philippe Néri.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre des Actes des Apôtres 15,1-2.22-29.
En ces jours-là, des gens, venus de Judée à Antioche, enseignaient les frères en disant : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés. »
Cela provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion engagée par Paul et Barnabé contre ces gens-là. Alors on décida que Paul et Barnabé, avec quelques autres frères, monteraient à Jérusalem auprès des Apôtres et des Anciens pour discuter de cette question.
Alors les Apôtres et les Anciens décidèrent avec toute l’Église de choisir parmi eux des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé. C’étaient des hommes qui avaient de l’autorité parmi les frères : Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas.
Voici ce qu’ils écrivirent de leur main : « Les Apôtres et les Anciens, vos frères, aux frères issus des nations, qui résident à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
Attendu que certains des nôtres, comme nous l’avons appris, sont allés, sans aucun mandat de notre part, tenir des propos qui ont jeté chez vous le trouble et le désarroi,
nous avons pris la décision, à l’unanimité, de choisir des hommes que nous envoyons chez vous, avec nos frères bien-aimés Barnabé et Paul,
eux qui ont fait don de leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ.
Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous confirmeront de vive voix ce qui suit :
L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent :
vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles, du sang, des viandes non saignées et des unions illégitimes. Vous agirez bien, si vous vous gardez de tout cela. Bon courage ! »

 

Psaume 67(66),2-3.5.6.8.
Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s'illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l'adore !

 

Livre de l'Apocalypse 21,10-14.22-23.
Moi, Jean, j’ai vu un ange. En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu :
elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin.
Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël.
Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident.
La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.
Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau.
La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,23-29.
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

 

Commentaire du jour.
Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
Sermon 27, 8-10 (trad. Delhougne, Les Pères commentent p. 370)

« Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui »

« Le Père et Moi, disait Le Fils, nous viendrons chez lui, c'est-à-dire chez l'homme qui est saint, nous irons demeurer auprès de lui. »
Et je pense que le prophète n'a pas parlé d'un autre Ciel lorsqu'il a dit : « Tu habites chez les saints, toi la gloire d'Israël » (Ps 21,4 Vulg).
Et l'apôtre Paul dit clairement : « Par la Foi, Le Christ habite en nos cœurs » (Ep 3,17). Il n'est donc pas surprenant que Le Christ se plaise à habiter ce Ciel-là.
Alors que pour créer le Ciel visible il lui a suffi de parler, il a lutté pour acquérir celui-là, il est mort pour le racheter.
C'est pourquoi, après tous ses travaux, ayant réalisé son désir, il dit : « Voici le lieu de mon repos à tout jamais, c'est là le séjour que j'avais choisi » (Ps 131,14)...

Maintenant « pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ? » (Ps 41,6). Penses-tu trouver en toi aussi une place pour Le Seigneur ?
Quelle place en nous est digne d'une telle Gloire ? Quelle place suffirait à recevoir sa majesté ?
Est-ce que je peux l'adorer seulement aux lieux où se sont arrêtés ses pas ? Qui m'accordera de pouvoir au moins suivre les traces d'une âme sainte « qu'il s'est choisie pour son domaine » ? (Ps 32,12)

Puisse-t-il daigner répandre en mon âme l'onction de sa Miséricorde, si bien que je sois capable de dire, moi aussi : « Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets mon cœur au large » (Ps 118,32).
Je pourrai peut-être, moi aussi, montrer en moi, sinon « une grande salle toute prête, où il puisse manger avec ses disciples » (Mc 14,15), du moins « un endroit où il puisse reposer sa tête » (Mt 8,20).

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/6eme-Dimanche-de-Paques-Jn-14-23-29.html
Frère Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).

« Si quelqu’un m’aime »

« Si quelqu’un m’aime », dit Jésus ; et cela résonne en nous à la fois comme un appel et comme une question.
L’appel, c’est celui qui, depuis bien longtemps, a décidé de notre vie ; et il est demeuré aussi puissant qu’au premier jour.
La question, c’est celle qui, instinctivement, se lève en nous, après dix ans, vingt ans, trente ans de Carmel, voués à la Contemplation de mystère de Dieu et de son Christ.
Lorsque nous évoquons, avec enthousiasme ou avec peine, et parfois avec les deux en même temps, cette longue fidélité du Maître à notre égard et envers notre Communauté, nous ne pouvons pas ne pas nous demander :
« Qu’avons-nous fait, Seigneur, de ta présence ? Qu’ai-je fait, Seigneur, de ton offre d’amitié ? Après dix, vingt, trente ans, Seigneur, que veux-tu de moi ? »

L’Évangile, sans faire taire cette question, qui peut fort bien être porteuse de Joie, nous fait descendre en nous-mêmes plus profond que toute question, que tout souci, que toute crainte. Jésus, en effet, vient nous redire que, dans la prière comme dans la mission, Dieu est toujours le commencement, et qu’il a toujours l’initiative : c’est Dieu qui parle, c’est Lui qui vient ; c’est Dieu qui demeure, c’est Lui qui sauve le monde.

« Si quelqu’un m’aime, dit Jésus, il gardera ma Parole, cette Parole du Père qui m’a envoyé ».
Aimer Jésus, c’est croire qu’en Lui Dieu a parlé, et accueillir en Lui l’avance que Le Père fait au monde.
Notre Amour pour Le Christ n’est jamais qu’une réponse à l’Amour que Dieu nous porte en Son Fils ; mais si peu que nous donnions cette réponse, Dieu fait irruption avec toute sa Tendresse : « Si quelqu’un m’aime, il observera ma Parole, et Mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure ».

Alors devient réalité ce qui n’était, pour l’ancienne alliance, qu’un rêve impossible. Comme Salomon le dit dans sa prière : « Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la Terre ? Voici que les Cieux et les Cieux des cieux ne le peuvent contenir ; moins encore cette maison que j’ai construite ! » (1 R 8,27).

Dieu n’attend pas, pour se donner à nous, la maison de prière que nous n’en finissons pas de construire, et plus encore que ce que nous pouvons faire, personnellement ou communautairement, dans la solitude ou ensemble, il nous faut regarder ce que Dieu veut faire pour nous, en nous, avec nous.
Finalement, le seul vrai chemin vers l’amitié du Christ, après dix, vingt, trente ans, c’est de laisser Dieu nous aimer autant qu’il veut nous aimer, et de le laisser libre de venir demeurer en nous par le chemin qu’il a choisi.

C’est là la Sagesse vers laquelle, insensiblement, L’Esprit de Dieu nous achemine, à partir de la Parole de Jésus.
Volontiers nous attendrions la nouveauté de L’Esprit, dans la prière ou dans la mission, sous la forme de choses jamais vues, jamais vécues, ou en tout cas jamais entendues.
Or le Paraclet est pour l’Église l’Esprit de la mémoire, du souvenir, de la continuité avec Jésus.
Ce que L’Esprit nous fait comprendre et vivre a déjà été dit par Jésus ; et, pour nous enseigner toutes choses, le Paraclet, simplement, divinement, nous remémore tout ce que Jésus déjà nous a fait entendre de la part du Père.

Entrer dans la nouveauté de l’Esprit, c’est donc, en continuité avec la Parole révélatrice de Jésus, découvrir progressivement son Nom, sa personne et son rôle de Sauveur, et nous ouvrir peu à peu au réel tel que Dieu le voit, au monde tel que Dieu l’aime.
À la suite de la Vierge de Nazareth, et pour nous à l’imitation des Saints du Carmel, il s’agit beaucoup moins d’attendre ou de rechercher l’inouï que de découvrir avec émerveillement et action de grâces l’envers éternel du quotidien.

Dieu est simple, simple aussi la prière ; et simple sera notre regard quand L’Esprit l’aura purifié.
Alors tout notre être sera dans la lumière. Réconciliés avec l’insécurité, avec la loi de l’Éxode, nous saurons voir dans notre monde dissonant le lieu de la Miséricorde du Père.
Alors « notre cœur cessera de se troubler et de craindre » pour le présent ou pour l’avenir, face à une tâche et à des responsabilités qui de toute façon nous dépassent ; et à chaque tournant de nos journées bousculées, tiraillées, parfois surtendues, nous saurons percevoir, familière et fidèle, la voix du Ressuscité : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma Paix ».
Alors nous serons des sages selon l’Évangile, parce que le Paraclet nous donnera d’entendre, par le fond du cœur, le langage de l’Amour victorieux, « le langage de la Croix ».
Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

 

Autre commentaire du jour.
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

« Celui qui a reçu mes Commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de Mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »
En écoutant ses paroles de Jésus, on pourrait croire que l’Amour du Père et du Fils se présenterait un peu comme une récompense à celui que nous leur manifesterions.
En fait, croire que dans notre relation au Père et au Fils l’initiative de l’Amour nous reviendrait serait se méprendre.
Ce n’est pas notre fidélité qui provoque Dieu à nous aimer mais c’est bien Lui qui nous aime le premier.
Un peu plus loin dans le quatrième Évangile, Jésus nous dit : « Comme Le Père m'a aimé, Moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon Amour. Si vous êtes fidèles à mes Commandements, vous demeurerez dans mon Amour, comme Moi, j'ai gardé fidèlement les Commandements de Mon Père, et je demeure dans son Amour. » (Jn 15, 9-10)
Jésus remonte ici à l’origine, à l’Amour dont Le Père l’a aimé et qui fonde le sien pour chacun des hommes.
Le Père le premier nous a aimés. Il nous l’a manifesté en nous donnant Son Fils unique pour que nous ayons la Vie et la Vie éternelle.
Dès lors, tout croyant, en devenant par la Foi un avec Le Fils, entre dans un dialogue d’Amour avec Le Père.
Il aime Le Père et Le Fils et cet Amour appelle en retour le davantage du leur : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma Parole ; Mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (cf. Évangile).
Porté, par et dans cet Amour, le disciple s’exerce alors au Commandement suprême :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Il est capital de bien comprendre que ce Commandement est avant tout une parole : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma Parole ».
Parole du Père au Fils et Parole du Fils à ceux qui ont choisi de marcher à sa suite, Parole de Vie que nous sommes appelés à garder au plus profond de notre cœur et à mettre en pratique car en elle se trouve la clé du Royaume, le secret de la Vie éternelle.
Jésus opère ici un déplacement. Il passe de l’extériorité d’un Commandement à l’intériorité d’une Parole qui peut dès lors rejoindre les croyants de tous les âges.
Les Commandements de Jésus et sa Parole ne font qu’un. L’obéissance du disciple aux préceptes extérieurs du Seigneur, n’est en réalité que le prolongement d’une obéissance intérieure à une Parole d’Amour qui est venue le transformer et le mettre en marche.
Cette Parole, c’est Le Christ Lui-même, la Parole vivante, le Verbe que Le Père a prononcé sur tout homme afin qu’il soit sauvé.
Le Fils est la Parole d’Amour du Père et Jésus nous le révèle lorsqu’il nous dit : « La Parole que vous entendez n’est pas de Moi : elle est du Père qui m’a envoyé. »

C’est grâce à L’Esprit-Saint que les disciples pourront pénétrer toute la signification de cette Parole et en goûter le fruit de Vie : « L'Esprit-Saint que Le Père enverra en mon Nom, Lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ».
Cette mention de L’Esprit-Saint, nous rappelle que nous sommes presque arrivés au terme du temps qui à Pâques nous séparait encore de l’Ascension et de Pentecôte.
D’une certaine manière, en ce Temps Pascal au cours duquel Jésus nous enseigne sur le mystère de sa Résurrection, il nous tranquillise si certains points nous semblent encore obscurs.
Il nous promet de nous envoyer la lumière de L’Esprit-Saint et nous invite à tourner déjà notre prière et nos appels vers Celui-ci.
Le fait que Dieu garde en tout l’initiative nous est encore manifesté par l’envoi de L’Esprit-Saint.
Jésus n’étant plus physiquement présent au milieu de nous, c’est maintenant L’Esprit-Saint, Amour commun du Père et du Fils, envoyé par Le Père au Nom du Fils, qui nous introduit dans ce « demeurer » en Dieu.
C’est Lui qui nous enseigne ce grand mystère de notre vocation à l’Amour, née de l’Amour même de Dieu pour nous.
Ce faisant, il nous configure comme de vrais disciples : « Je vous donne un Commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'Amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13, 34-35)
Le fruit de ce Commandement d’aimer qui s’exprime dans le lavement des pieds c’est la Paix que nous laisse Le Seigneur.
Qu’il nous la donne est le fruit de sa Résurrection et de L’Esprit Saint attendu : « C'est la Paix que je vous laisse, c'est ma Paix que je vous donne »

Autrement dit, Le Seigneur nous laisse faire la paix en ce monde mais pour ce faire il nous fait le don de sa Paix, de la Paix qu’il est.
En effet, l’Écriture parle de la « Paix de Dieu » (Ph 4, 7) et plus souvent encore du « Dieu de la Paix » (Rm 15, 33).
« Paix » n’indique pas ici seulement ce que Dieu fait ou donne, mais également ce que Dieu est. La Paix est ce qui règne en Dieu.
Dans presque toutes les religions antiques, on rencontre des mondes divins vivant des conflits internes.
Les mythes cosmogoniques babyloniens et grecs font état de divinités qui se font la guerre les unes les autres.
De même, dans les systèmes religieux gnostiques, il n’y a ni unité ni paix entre les éons célestes, et l’existence du monde matériel est perçue précisément comme le fruit d’un incident ou d’un désaccord survenus dans le monde supérieur.

Cet arrière-fond religieux permet de mieux saisir la nouveauté absolue de la doctrine sur la Trinité comme Union parfaite d’Amour dans la pluralité des personnes Divines.
Dans l’un de ses hymnes, l’Église appelle la Trinité « océan de Paix » et il ne s’agit pas seulement d’une expression poétique.
Lorsque l’on contemple l’icône de la Trinité de Roublev, on perçoit une sorte de Paix surhumaine qui en émane.
Ce n’est pas si étonnant puisque le peintre a voulu traduire, dans une image, la devise de Saint Serge de Radonej, pour le Monastère duquel l’icône a été peinte : « Vaincre l’odieuse discorde de ce monde en Contemplant la Très Sainte Trinité ». ».

Parmi les Pères de l’Église, le Pseudo-Denys l’Aréopagite est sans doute celui qui a le mieux mis en valeur cette Paix qui vient de l’au-delà de l’histoire, du cœur de la Trinité.
Pour lui, la Paix est l’un des « Noms de Dieu », au même titre que « Amour ».
Ainsi, lorsque Le Christ nous dit : « je vous donne ma Paix », il nous transmet bien ce qu’il est. Le véritable et suprême « artisan de Paix » n’est donc pas un homme, c’est Dieu Lui-même.
La Paix est caractéristique de l’agir de Dieu dans la Création et la Rédemption. Or le propre d'un fils par rapport à son père est de partager le même agir que lui dans une parfaite communion de volonté.
Nous comprenons alors pourquoi Jésus nous dit que ceux qui œuvrent pour la Paix seront appelés « fils de Dieu ».

« Père, que Ton Esprit ouvre nos cœurs au don de ta Paix dans la Parole d’Amour que tu prononces sur chacun d’entre nous en Ton Fils Jésus-Christ. Que Ton Esprit nous enseigne à l’actualiser dans le quotidien de nos vies à travers le Commandement nouveau que Ton Fils nous a laissé et qui nous renouvelle dans ta Vie Divine chaque fois que nous le mettons en pratique en étant des artisans de paix. »
Frère Élie.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/III_48
Abbé Francesc CATARINEU i Vilageliu (Sabadell, Barcelona, Espagne).

«Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma Parole; Mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui»

Aujourd'hui avant la Célébration de l'Ascension et de la Pentecôte, nous pouvons encore relire les paroles du sermon de la Sainte Cène, où nous devons voir les différentes façons de présenter un message tout à fait unique, car il émane de l'Union du Christ avec Le Père et de la volonté de Dieu de nous associer à ce mystère de l'Amour.

Un jour on présenta à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus plusieurs cadeaux pour qu'elle choisisse, et elle a dit, avec une grande force de décision, malgré sa jeunesse: «Je prends tout».
Quand elle eut grandi elle comprit que ce prendre tout devait être concrétisé en désirant être l'Amour dans l'Église, car un corps sans amour n'aurait aucun sens.
Dieu est ce mystère d'Amour, un Amour concret, personnel, devenu chair dans la personne du Fils Jésus qui en arrive à tout donner: Lui-même, sa vie et ses actes sont le plus claire et le plus grand message de Dieu.

La “paix” naît de cet Amour qui embrasse tout. La paix, aujourd'hui, nous manque: elle nous parait un rêve: nous voulons la paix mais, partout, ce ne qu'angoisse et violence.
Nous n'atteindrons la paix que si nous nous tournons vers Jésus, car c'est Lui qui nous la donne comme le fruit de son Amour total.
Mais ce n'est pas à la manière du monde qu'Il nous la donne (cf. Jn 14,27), car la Paix de Jésus n'est pas la quiétude et le laisser-aller, tout au contraire: la solidarité devient fraternité, capacité de nous regarder et de regarder les autres avec des yeux nouveaux, comme le fait Le Seigneur, pour nous pardonner les uns aux autres.
De là naît une grande sérénité qui nous fait accepter les choses telles qu'elles sont, et non comme elles nous paraissent.
C'est par ce chemin que nous parviendrons au Bonheur.

«L'Esprit Saint que Le Père enverra en mon Nom, Lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit» (Jn 14,26).
Demandons, dans ces derniers jours de Pâques, de nous ouvrir à L'Esprit: nous l'avons reçu lors de notre Baptême et de notre Confirmation, mais il faut que —comme cadeau de plus— il resurgisse en nous et nous fasse parvenir là où nous n'oserions pas aller.

 

Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://us3.campaign-archive.com/?e=b033ba685c&u=bbaf519c73482457368060b5b&id=e04dc66063

 

HYMNE : IL S'EST LEVÉ D'ENTRE LES MORTS

Il s'est levé d'entre les morts,
Le Fils de Dieu, notre frère.
Il s'est levé libre et vainqueur ;
Il a saisi notre destin
Au cœur du sien
Pour le remplir de sa lumière.

Sur lui dans l'ombre sont passées
Les grandes eaux baptismales
De la douleur et de la mort ;
Et maintenant, du plus profond
De sa passion,
Monte sur nous l'aube pascale.

L'histoire unique est achevée :
Premier enfant du Royaume,
Christ est vivant auprès de Dieu ;
Mais son exode humble et caché,
Le Fils aîné
Le recommence pour chaque homme.

Ne cherchons pas hors de nos vies
À retrouver son passage :
il nous rejoint sur nos sentiers ;
Mais au-delà de notre mort
C'est lui encore
Qui nous attend sur le rivage.

 

HYMNE : J’AI VU L’EAU VIVE

J’ai vu l’eau vive 
jaillissant du cœur du Christ, alléluia ! 
Tous ceux que lave cette eau 
seront sauvés et chanteront : alléluia ! 

J’ai vu la source 
devenir un fleuve immense, alléluia ! 
Les fils de Dieu rassemblés 
chantaient leur joie d’être sauvés, alléluia ! 

J’ai vu le Temple 
désormais s’ouvrir à tous, alléluia ! 
Le Christ revient victorieux, 
montrant la plaie de son côté, alléluia ! 

J’ai vu le Verbe 
nous donner la paix de Dieu, alléluia ! 
Tous ceux qui croient en son nom 
seront sauvés et chanteront : alléluia !

 

HYMNE : QUE CHERCHEZ-VOUS AU SOIR TOMBANT

Que cherchez-vous au soir tombant
Avec des cœurs aussi brûlants ?
Où courez-vous en abaissant
Vos têtes ?
Tout simplement le jour promis
À ceux qui auront accueilli
Cette lumière que Dieu dit
Luire aux ténèbres.

N’étiez-vous donc pas prévenus ?
Ce nouveau jour qui apparut
Lors de la Pâque de Jésus,
Il monte ;
Où irions-nous si ce n’est là ? 
Quand notre lumière décroît,
Nous savons bien qu’il est déjà 
Le jour du monde.

Et vous aussi, venez le voir,
Mais hâtez-vous, car il est tard !
Chacun de nous aura sa part
De grâce ;
Chacun de vous, s’il prend l’esprit,
Et l’esprit vous mène à sa nuit,
Verra surgir ce jour promis :
C’est Dieu qui passe.

Voici pourquoi nous accourons
À sa nouvelle création :
Dieu fait toujours ce qui est bon
Pour l’homme.
Il le découvre peu à peu,
Doucement il ouvre nos yeux,
Car rien n’est impossible à Dieu,
Puisqu’il se donne.

 

Oraison du matin (Office des Laudes)... Propre à Saint Philippe Néri.
Dieu qui ne cesses d’élever à la Sainteté ceux qui te servent fidèlement, accorde-nous d’être embrasés du feu de L’Esprit-Saint qui brûlait si merveilleusement au cœur de Saint Philippe Néri.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu tout-puissant, accorde-nous, en ces jours de fête, de célébrer avec ferveur Le Christ ressuscité : que le mystère de Pâques dont nous faisons mémoire reste présent dans notre vie et la transforme.

 

Parole de Dieu : (Ac 10, 40-43)... (Office des Laudes).
Voici que Dieu a ressuscité Jésus le troisième jour. Il lui a donné de se montrer non pas à tout le peuple, mais seulement aux témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec Lui après sa Résurrection d’entre les morts.
Il nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l’a choisi comme Juge des vivants et des morts.
C’est à Lui que tous les prophètes rendent ce témoignage : Tout homme qui croit en Lui reçoit par Lui le Pardon de ses péchés.

 

Parole de Dieu : (He 10, 12-14)... (Office des Vêpres).
Jésus Christ, après avoir offert pour les péchés un unique Sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.
Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds.
Par son Sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de Lui la sainteté.

Date de dernière mise à jour : 26/05/2019

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