Eucharistie du Dimanche 1er Mars 2020 : Premier Dimanche de Carême (Année A).

Eucharistie du Dimanche 1er Mars 2020 : Premier Dimanche de Carême (Année A).

Fête de Saint Aubin, Évêque d'Angers (469-549).
Fête de la Bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo, Abbesse en Vénétie, Mystique Bénédictine († 1670).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre de la Genèse 2,7-9.3,1-7… Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12-19… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,1-11.
Commentaire de Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), Pape et Docteur de l'Église.
HOMÉLIE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 60 : Dans Le Christ, c'est nous qui sommes tentés.
Autre commentaire de Frère Antoine-Marie Leduc, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Antoni BALLESTER i Díaz (Camarasa, Lleida, Espagne).
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Saint aubin collegiale de guerande

Dimanche 1er Mars 2020 : Fête de Saint Aubin, Évêque d'Angers (469-549).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Aubin, Évêque d'Angers.

Beatastatuab 1

Dimanche 1er Mars 2020 : Fête de la Bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo, Abbesse en Vénétie, Mystique Bénédictine († 1670).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de la Genèse 2,7-9.3,1-7.
Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre, il modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.
Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et y plaça l'homme qu'il avait modelé.
Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d'arbres à l'aspect attirant et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait fait. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a dit : ‘Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin’ »
La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
Mais, pour celui qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : 'Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez. ' »
Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux, qu'il avait un aspect agréable et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence. Elle prit de ce fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus. Ils attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s'en firent des pagnes.

 

Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12-19.
Frères, par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ;
mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance à la manière d'Adam. Or, Adam préfigurait celui qui devait venir.
Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ.
Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure non plus : d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus-Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l'accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,1-11.
Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
Le tentateur s'approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple
et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. »
Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! Car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras. »
Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

 

Commentaire du jour.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), Pape et Docteur de l'Église.
Homélies sur l’Évangile, n°16 (trad. Le Barroux rev.).

« De même que tous sont devenus pécheurs parce qu’un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu’un seul homme a obéi » (Rm 5,19)

En examinant le déroulement de la tentation du Seigneur, nous pourrons comprendre avec quelle ampleur nous avons été délivrés de la tentation.
L’ennemi des origines s’est dressé contre le premier homme, notre ancêtre, par trois tentations : il l’a tenté par la gourmandise, la vaine gloire et l’avarice…
C’est par la gourmandise qu’il lui a montré le fruit défendu de l’arbre et l’a persuadé de le manger.
Il l’a tenté par la vaine gloire en disant : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3,5).
Et c’est en y ajoutant l’avarice qu’il l’a tenté en disant : « Vous connaîtrez le bien et le mal. » En effet, l’avarice n’a pas seulement pour objet l’argent, mais aussi les honneurs…

Mais quand il a tenté le second Adam (1Co 15,47), les mêmes moyens qui lui avaient servi à terrasser le premier homme ont vaincu le diable.
Il le tente par la gourmandise en lui demandant : « Ordonne que ces pierres deviennent des pains » ; il le tente par la vaine gloire en lui disant : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas » ; il le tente par le désir avide des honneurs lorsqu’il lui montre tous les royaumes du monde en déclarant : « Tout cela, je te le donnerai si, tombant à mes pieds, tu m’adores »...
Ayant ainsi fait prisonnier le diable, le second Adam l’expulse de nos cœurs par le même accès qui lui avait permis d’y entrer et de les tenir en son pouvoir.

Il y a autre chose que nous devons considérer dans la tentation du Seigneur… : il pouvait précipiter son tentateur dans l’abîme, mais il n’a pas manifesté son pouvoir personnel ; il s’est limité à répondre au diable par des préceptes de la Sainte Écriture.
Il l’a fait pour nous donner l’exemple de sa patience, et nous inviter ainsi à recourir à l’enseignement plutôt qu’à la vengeance…
Voyez quelle est la patience de Dieu, et quelle est notre impatience ! Nous sommes emportés de fureur dès que l’injustice ou l’offense nous atteignent… ; Le Seigneur, Lui, a endure l’hostilité du diable, et il ne lui a répondu qu’avec des paroles de douceur.

 

HOMÉLIE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 60

Dans Le Christ, c'est nous qui sommes tentés.

Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma Prière. Qui donc parle ? Il semble que ce soit un seul homme. Regarde si c'est un seul : Des extrémités de la Terre, je crie vers Toi, parce que mon cœur est angoissé.
Il n'est donc plus un seul désormais ; mais il est un seul parce que Le Christ est unique, et pourtant nous sommes tous ses membres.
Car, est-ce qu'un seul homme crie des extrémités de la Terre ? Ce qui crie des extrémités de la Terre ne peut être que cet héritage au sujet duquel Le Père a entendu cette parole : Demande, et je te donne les nations en héritage, les extrémités de la Terre pour domaine.

Ce domaine du Christ, cet héritage du Christ, ce Corps du Christ, cette unique Église du Christ, cette unité que nous sommes, c'est elle qui crie des extrémités de la Terre.
Mais que crie-t-elle ? Ce que j'ai dit tout à l'heure : Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière ; des extrémités de la Terre, je crie vers Toi. J'ai crié cela vers Toi des extrémités de la Terre, c'est-à-dire de partout.

Mais pourquoi ai-je crié cela ? Parce que mon cœur est angoissé. Le Corps du Christ montre qu'il est, à travers toutes les nations, sur toute la Terre, non pas dans une grande gloire, mais dans une grande épreuve.

Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.

Il est donc angoissé, celui qui crie des extrémités de la Terre, mais il n'est pas abandonné. Car Le Christ a voulu nous préfigurer, nous qui sommes son Corps, dans lequel il est mort, est ressuscité et monté au Ciel ; c'est ainsi que la Tête a pénétré la première là où les membres sont certains de pouvoir la suivre.

Il nous a donc transfigurés en Lui, quand il a voulu être tenté par Satan. On lisait tout à l'heure dans l'Évangile que Le Seigneur Jésus-Christ, au désert, était tenté par le diable.
Parfaitement ! Le Christ était tenté par le diable !
Dans Le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que Le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le Salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la Vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les Honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la Victoire.

Si c'est en Lui que nous sommes tentés, c'est en Lui que nous dominons le diable. Tu remarques que Le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ?
Reconnais que c'est toi qui es tenté en Lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en Lui.
Il pouvait écarter de Lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la Victoire.

 

Autre commentaire de Frère Antoine-Marie Leduc, o.c.d. (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/1er-Dimanche-de-Careme-A.html

« Si tu es Le Fils de Dieu… »

Par deux fois, les Évangiles nous rapportent un combat spirituel de Jésus, l’un avant d’inaugurer sa vie publique, l’autre avant d’entrer dans sa Passion.
Les tentations au désert et l’acceptation de la Croix à Gethsémani. Ce sont deux temps essentiels pour Jésus, victorieux en acceptant le dessein du Père sur lui et pour les hommes, il devient ainsi la source du Salut.

Mais en quoi consistent précisément les tentations que rejette Jésus aujourd’hui ?
Les trois Évangiles synoptiques placent l’épreuve des tentations après le Baptême au cours duquel la voie du Père se fit entendre pour révéler l’identité précise de Jésus, connu pour être un Nazaréen fils de Joseph et de Marie.
« Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, écoutez-le » dit la voix du Père.

Saint Luc, dans son Évangile, insère entre le Baptême et les tentations au désert la généalogie de Jésus qu’il conclue par “fils d’Adam, fils de Dieu”.
De plus, L’Esprit-Saint, qui était descendu sur Lui, remplit toujours Jésus quand il se rend dans le désert.

C’est donc conforté dans son identité et sous l’impulsion de L’Esprit-Saint que Jésus se rend au désert, lieu de la rencontre en solitude avec Dieu et lieu du combat spirituel.
D’ailleurs, Satan tentera par deux fois Jésus en invoquant explicitement la qualité de son être : « Si tu es Le Fils de Dieu… »
C’est donc bien celui qui vient d’être manifesté comme Fils de Dieu qui va être mis à l’épreuve, et c’est le même Esprit qui reposa sur Jésus qui le pousse aujourd’hui au désert pour y subir l’épreuve de la tentation.

“Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain.”
“Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas.”
Le motif invoqué par le diable n’est pas faux, Jésus est bien Fils de Dieu. Mais les conséquences qu’il en tire sont erronées et constituent la tentation.

Changer les pierres en pain, se jeter du faîte du Temple sont deux tentations qui recouvrent une seule et même tentation : se prévaloir du titre de Fils de Dieu pour lui-même.
Le diable voudrait qu’il manifeste des prodiges pour jouir en tout indépendance de ce qui est en réalité un don de son Père.
Cette tentation rappelle celle à laquelle l’homme a succombé au jardin d’Eden. Le serpent invitait le premier couple à se méfier de Dieu : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. »

Être comme des dieux au milieu de la Création décidant du bien et du mal, en dominant pour son profit les éléments.
Voilà ce que l’homme croyait acquérir. Ce qui est remarquable dans les réponses de Jésus, c’est qu’il fera appel à son humanité et à la soumission envers Son Père pour écarter la tentation.

Il est écrit : Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme..”
“Il est dit : Tu ne tenteras pas Le Seigneur, Ton Dieu.”
En découvrant notre identité, notre valeur, la tentation fondamentale, pour Jésus comme pour l’homme, est de se poser en rival de Dieu Notre Père.
Or notre identité et notre vocation ne sont pas une proie que nous devons saisir et défendre jalousement contre celui qui voudrait nous la retirer.
Mais ce que nous sommes est un don qui se reçoit et se vit dans une dépendance qui est une filiation.
« Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans Le Christ Jésus : Lui, de condition Divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’anéantit Lui-même, prenant condition de serviteur, et devenant semblable aux hommes. (…)
Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom ». En inaugurant son Ministère public par les tentations au désert, Jésus revit les épreuves du premier couple et aussi l’exode du peuple juif, mais en montrant comment on peut en sortir vainqueur.
Jésus se déterminera toujours selon le dessein du Père. Il Lui sera fidèle tout au long de sa vie, parce que loin de vouloir devenir comme Dieu, il acceptera librement de ne pas considérer comme une proie à saisir d’être égal à Dieu.
Au contraire, il trouvera la vie dans l’obéissance et la dépendance envers Son Père. Le Fils est ce qu’il est par don du Père, se couper de la source de son être, se poser en rival, ce serait en définitive perdre son identité.

Cette disposition intérieure s’exprime par la manière dont Jésus invoque la Parole de Dieu. Il connaît les Écritures pour en vivre, pour guider ses choix.
Par contre, le diable en use de manière erronée en sortant des versets de leur contexte, ou en les lisant de manière fondamentaliste, il met ainsi l’Écriture à son service en la pervertissant.

Jésus, lui, rappelle les préceptes fondamentaux et y conforme son attitude. Pour repousser les tentations, il fait appel à la Parole de Dieu qui comme une lumière dévoile l’erreur, qui comme un glaive repousse l’ennemi.
Ce passage faisait dire à Origène, un Père de l’Église du troisième siècle : « Ô diable, tu lis les livres saints non pour devenir toi-même meilleur ; mais pour tuer au moyen de la lettre ceux qui sont amis de la Parole. »
Par son attitude, Jésus accomplit les Écritures, et ainsi il réalise sa vocation et conforte son identité.
Il a été éprouvé en tout point, mais sans péché, dira l’auteur de l’Épître aux Hébreux (4,15). Jésus a été affronté à la faim, à l’orgueil, au désir de pouvoir, à l’immédiateté, mais il est sorti vainqueur et affermi.
Son identité avait été révélée à son Baptême, et l’épreuve à vérifier qu’il l’avait bien accueilli comme un don de Son Père.

Saint Pierre dans sa première Épître rappelle aux Chrétiens qu’il en est de même pour eux. « Béni soit Le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ : Dans sa grande Miséricorde, il nous a engendrés de nouveau par la Résurrection de Jésus-Christ (…).
Vous en tressaillez de Joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves, afin que, bien éprouvée, votre Foi, plus précieuse que l’or périssable que l’on vérifie par le feu, devienne un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la Révélation de Jésus-Christ. »

Jésus est Fils de Dieu non parce qu’il change des pierres en pain, ni parce qu’il peut se jeter dans le vide, ni parce qu’il est libre de rendre un culte à qui il veut.
Mais il accomplit son identité de Fils de Dieu en se nourrissant de la Parole de Son Père, en ne mettant pas à l’épreuve Celui en qui il a confiance, et en Adorant Son Père et Lui seul.

Toutes les tentations que l’homme subit, Le Seigneur les a subies dans son Humanité. Il est vainqueur pour que nous puissions vaincre avec Lui.
Ou plutôt, Il est vainqueur pour que nous puissions dire désormais avec Lui à Dieu Notre Père :
« Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre nous du Mauvais. » Amen !
Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/II_05
Abbé Antoni BALLESTER i Díaz (Camarasa, Lleida, Espagne).

Jésus fut conduit au désert par L’Esprit pour être tenté.

Aujourd'hui nous célébrons le premier Dimanche de Carême, et ce temps liturgique "fort" est un chemin spirituel qui nous amène à participer au grand Mystère de la mort et de la Résurrection du Christ.
Jean-Paul II nous dit que: «Chaque année, on nous propose le Carême comme un temps propice à l’intensification de la Prière et de la Pénitence, en ouvrant notre cœur pour accueillir docilement la Volonté Divine.
Le Carême nous indique un itinéraire spirituel qui nous prépare à revivre le grand Mystère de la mort et de la Résurrection du Christ, surtout à travers une écoute plus assidue de la Parole de Dieu et la pratique plus généreuse de la mortification, grâce à laquelle il nous est possible d’aider davantage notre prochain dans le besoin».

Le Carême et l'Évangile d'aujourd'hui nous enseignent que la vie est un chemin qui doit nous mener au Ciel.
Mais afin que nous le méritions, nous devons passer les épreuves des tentations: «Jésus, après son Baptême, fut conduit dans le désert par L’Esprit pour être tenté par le démon» (Mt 4,1).
En permettant d'être tenté, Jésus a voulu nous enseigner comment nous devons lutter et vaincre nos tentations: par la confiance en Dieu et par la Prière, avec la Grâce Divine et la force.

Les tentations peuvent se décrire comme “les ennemis de l'âme”. En effet, elles se résument et se concrétisent en trois aspects.
En premier lieu, “le monde”: «Ordonne que ces pierres deviennent des pains» (Mt 4,3). Cela veut dire vivre uniquement pour posséder des choses.

En deuxième lieu, “le démon”: «Si tu te prosternes pour m'adorer» (Mt 4,9). Cela se manifeste par l'ambition du pouvoir.

Et finalement, “la chair”: «Jette-toi en bas» (Mt 4,6), cela signifie faire confiance à son corps.
Tout cela Saint Thomas d'Aquin l'exprime très bien en disant:
«En effet, toutes les tentations viennent des concupiscences qui sont le plaisir de la chair, le désir de la gloire et l'ambition du pouvoir».

 

Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://jesusaujourdhui.com/2020-03-01/Jesus-jeune-quarante-jours-puis-est-tente

 

HYMNE : DU CÔTÉ DE LA NUIT, QUI APPELLE ?

Du côté de la nuit, qui appelle ?
J’entends : c’est la voix du Seigneur.
Du côté de ma mort, qui m’appelle ?
Quoi ? Ce n’est pas encore ton heure ?

C’est son Jour que sans cesse il prépare !
Sa voix l’annonce : est-il en vue ?
Elle frappe à notre mémoire...
Comme si nous l’avions connu !

Elle nous invite au carême !
La Pâque est au bout de ce temps.
Le Seigneur nous précède en nous-mêmes !
Notre avenir est au-dedans !

 

HYMNE : SOIS FORT, SOIS FIDÈLE, ISRAËL

Sois fort, sois fidèle, Israël,
Dieu te mène au désert ;
C’est lui dont le bras souverain
Ouvrit dans la mer
Un chemin sous tes pas.

Oublie les soutiens du passé,
En lui seul ton appui !
C’est lui comme un feu dévorant
Qui veut aujourd’hui
Ce creuset pour ta foi.

Il veut, par-delà le désert,
Te conduire au repos ;
Sur toi resplendit à ses yeux
Le sang de l’Agneau
Immolé dans la nuit.

Poursuis ton exode, Israël,
Marche encore vers ta joie !
La vie jaillira de la mort,
Dieu passe avec toi
Et t’arrache à la nuit.

 

HYMNE : POINT DE PRODIGUE

Point de prodigue
sans pardon qui le cherche,
Nul n’est trop loin pour Dieu
Viennent les larmes où le Fils renaît,
Joie du retour au Père !

Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n’est perdu pour Dieu ;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres !

Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu ;
Vienne l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques !

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus-Christ et de nous ouvrir à sa Lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles..

 

Parole de Dieu : (Ne 8, 9.10)… (Office des Laudes).
Ce jour est Consacré au Seigneur votre Dieu. Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! Car ce jour est consacré à Notre Dieu !
Ne vous affligez pas : la Joie du Seigneur est votre rempart !

 

Parole de Dieu : (1 Co 9, 24-25)… (Office des Vêpres).
Vous savez bien que, dans les courses du stade, tous les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix.
Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.

Date de dernière mise à jour : 01/03/2020

Ajouter un commentaire