Eucharistie du Dimanche 12 Mars 2023 : Troisième Dimanche de Carême, Année A.

Eucharistie du Dimanche 12 Mars 2023 : Troisième Dimanche de Carême, Année A.

Fête de Saint Louis Orione, Prêtre et Fondateur de nombreuses Congrégations Religieuses (1872-1940).
Fête (pour les Églises d’Orient) de Saint Grégoire le Grand, Pape et Docteur de l'Église (540-604).
Fête de la Bienheureuse Angela Salawa, vierge, Tertiaire Franciscaine à Cracovie (1881-  1922).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre de l'Exode 17,3-7… Psaume 95(94),1-2.6-7ab.7d-8a.9… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,1-2.5-8. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4,5-42.
Commentaire de Saint Maxime de Turin (?-v. 420), Évêque
COMMENTAIRE DE SAINT AUGUSTIN SUR L'ÉVANGILE DE JEAN : L'eau vive.
Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Julio César RAMOS González SDB (Mendoza, Argentine).
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Saint louis orione 11

Dimanche 12 Mars 2023 : Fête de Saint Louis Orione, Prêtre et Fondateur de nombreuses Congrégations Religieuses (1872-1940).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Louis Orione.

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Dimanche 12 Mars 2023 : Fête (pour les Églises d’Orient) de Saint Grégoire le Grand, Pape et Docteur de l'Église (540-604).
Saint Grégoire le Dialogue pour les Églises d’Orient. L'Église d'Occident le nomme Saint
Grégoire le Grand et le fête le 3 Septembre, jour de son Ordination. Martyrologe romain.
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » en date du 03 Septembre ou sur le lien suivant :
Saint Grégoire le Grand.

Beata angela aniela salawa b 1 22

Dimanche 12 Mars 2023 : Fête de la Bienheureuse Angela Salawa, vierge, Tertiaire Franciscaine à Cracovie (1881-  1922).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Angela Salawa.

Tous les saints 11

Les Saints du 12 Mars.
http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/mars/saints-saintes-et-fetes-du-jour-14.html

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de l'Exode 17,3-7.
Les fils d’Israël campaient dans le désert à Rephidim, et le peuple avait soif. Ils récriminèrent contre Moïse : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? »
Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant eux, emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël, prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va !
Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.
Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : Défi) et Mériba (c'est-à-dire : Accusation), parce que les fils d'Israël avaient accusé le Seigneur, et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas ? »

 

Psaume 95(94),1-2.6-7ab.7d-8a.9.
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m'ont tenté et provoqué,  
et pourtant ils avaient vu mon exploit.  

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,1-2.5-8.
Frères, Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,
qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu.
et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.
Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions.
Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien.
Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4,5-42.
Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,
et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
(En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ?
Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ;
mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari,
car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai. »
La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi :
nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. »
Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. »
La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »
Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :
« Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »
Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.
Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : « Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.
Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne. '
Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. »
Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. »

La samaritaine 11

Commentaire du jour.
Saint Maxime de Turin (?-v. 420), Évêque
CC Sermon 22 ; PL 57, 477 (trad. Les Pères dans la Foi, Migne 1996, p. 98 rev.)

« Laissant là sa cruche, la femme revint à la ville et dit :
‘ Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? ’ »

« Comme l’eau éteint les flammes, l’aumône éteint les péchés » (Si 3,30) : l’eau est comparée à la Miséricorde.
Mais comme l’eau vient d’une source, il me faut chercher la source de la Miséricorde. Je l’ai trouvée chez le prophète :
« En toi est la source de la Vie, en ta lumière nous verrons la Lumière » (Ps 35,10).

C’est bien lui qui dans l’Évangile réclame de l’eau de la femme de Samarie… Le Sauveur réclame de l’eau à la femme, et il feint d’avoir soif pour distribuer aux assoiffés la grâce éternelle.
La source, en effet, ne pouvait pas avoir soif, et celui en qui se trouve l’eau vive ne pouvait pas boire l’eau polluée de cette terre.
Le Christ avait soif ? Oui, il avait soif, non pas de la boisson des hommes, mais de leur Salut ; il avait soif, non de l’eau de la terre, mais de la Rédemption du genre humain.

Le Christ, qui est la source, assis près du puits, fait jaillir miraculeusement au même endroit les eaux de la Miséricorde ; une femme qui avait déjà eu six amants est purifiée par les flots d’une eau vive.
Quel sujet d’admiration : une femme légère, qui vient au puits de Samarie, s’en va chaste, de la source de Jésus !
Venue chercher de l’eau, elle repart avec la vertu. Elle confesse aussitôt les péchés auxquels Jésus fait allusion, elle reconnaît Le Christ et annonce le Sauveur.
Elle laisse là sa cruche d’eau...; à sa place elle rapporte la grâce à la ville ; allégée de son fardeau, elle y revient comblée de sainteté…
Celle qui est venue pécheresse s’en retourne prophétesse.

 

COMMENTAIRE DE SAINT AUGUSTIN

SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

L'eau vive

Arrive une femme. Elle représente l'Église ; l'Église qui n'était pas encore justifiée, mais déjà appelée à la justification. Car c'est de cela qu'il est question. Elle arrive sans savoir, elle trouve Jésus, et la conversation s'engage.

Voyons comment, voyons pourquoi arrive une femme de Samarie qui venait puiser de l'eau. Les Samaritains n'appartenaient pas au peuple des Juifs, car à l'origine ils étaient des étrangers.
C'est un symbole de la réalité qu'arrive de chez les étrangers cette femme qui était l'image de l'Église, car l'Église devait venir aussi des nations païennes, être étrangère à la descendance des Juifs.

Écoutons-la donc : en elle, c'est nous qui parlons ! Reconnaissons-nous en elle et, en elle, rendons grâce à Dieu pour nous.
Elle était la figure, non la vérité ; car elle-même a présenté d'abord la figure, et la vérité est venue.
Car elle a cru en celui qui, en elle, nous présentait cette préfiguration.
Donc, elle venait puiser de l'eau, tout simplement, comme font ordinairement des hommes ou des femmes.

Jésus lui dit : Donne-moi à boire. (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger). La Samaritaine lui dit : Comment, toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.

Vous voyez que c'étaient bien des étrangers : les Juifs n'employaient jamais leurs récipients.
Et, parce que cette femme avait emporté une cruche pour puiser l'eau, elle s'étonne de ce qu'un Juif lui demande à boire, ce qui n'était pas la coutume des Juifs.
Mais celui qui cherchait à boire avait soif de la Foi de cette femme.

Écoute enfin quel est celui qui demande à boire. Jésus lui répondit : Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive.
Il demande à boire, et il promet à boire. Il est dans le besoin, comme celui qui va recevoir, et il est dans l'abondance, comme celui qui va combler.
Si tu savais le don de Dieu, dit-il. Le don de Dieu, c'est L'Esprit-Saint. Mais Jésus parle encore à cette femme de façon cachée et peu à peu il entre dans son cœur.
Peut-être l'instruit-il déjà.
Qu'y a-t-il de plus doux et de plus bienveillant que cette invitation : Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi a boire, c'est peut-être toi qui demanderais, et il te donnerait de l'eau vive. ~

Quelle eau va-t-il lui donner, sinon cette eau dont il est dit : En toi est la source de Vie ? Comment auraient-ils soif, ceux qui seront enivrés par les richesses de ta maison ?

Il promettait donc la nourriture substantielle et le rassasiement de L'Esprit-Saint, mais la femme ne comprenait pas encore.
Et, parce qu'elle ne comprenait pas, que répondait-elle ?
La femme lui dit : Seigneur, donne-la moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser.
Sa pauvreté l'obligeait à peiner, et sa faiblesse refusait cette peine. Elle aurait dû entendre cette parole : Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos !
Jésus lui disait cela pour qu'elle cesse de peiner. Mais elle ne comprenait pas encore.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/3eme-Dimanche-de-Careme-A.html
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d (Carmel).

La Samaritaine

Plusieurs fois chaque année cette femme de Samarie, avec son grand châle noir et sa jarre sur la tête, traverse l’espace de notre liturgie pour reprendre devant nous le dialogue avec Jésus qui a décidé de toute son existence.
Ce jour-là, c’était en plein midi, et les ombres étaient aussi dures que le soleil. Pourquoi n’était-elle pas venue avec les autres femmes puiser l’eau à la fraîche, le matin où la veille au soir ?
Sans doute ne le savait-elle pas, mais l’étranger le savait bien qui s’était assis sur la margelle pour être ce jour-là la pleine lumière au midi de sa vie.
« Donne-moi à boire », dit Jésus. Et ce disant il franchit à la fois trois barrières :

  • la barrière des usages, qui interdisaient qu’un homme conversât avec une femme dans la rue ;
  • la barrière des préjugés, qui déclaraient impurs les Samaritains et tout ce qu’ils touchaient ;
  • la barrière de la haine raciale, qui séparait depuis quatre siècles Juifs et Samaritains.

Et cette simple parole de Jésus amorce deux dialogues successifs, l’un sur l’eau vive, l’autre sur l’Adoration en esprit et en vérité.
À la femme qui s’étonne de se voir interpellée, Jésus lance une double invitation :

  • à reconnaître qui il est ;
  • à lui demander l’eau vivante, c’est-à-dire sa parole, et plus encore, son Esprit.

La Samaritaine, qui se méprend sur l’offre de Jésus, ne fait pas de difficulté pour lui demander l’eau qui apaise toute soif ; mais elle sera plus lente à reconnaître en ce Juif inconnu un prophète, puis le Messie en personne.
Curieusement, c’est au moment où elle commence à céder, en disant : « Seigneur, donne-moi de cette eau », que Jésus la désarçonne par une nouvelle initiative, tout à fait inattendue : « Va, appelle ton mari, et reviens ici ! »Avant même qu’elle ait manifesté sa conversion, Jésus lui confie une mission.
La femme tente bien une esquive : « Je n’ai pas de mari … » ; mais Jésus l’arrête tout de suite sur ce chemin de fuite qui ne mène nulle part. Il ne donnera l’eau vive qu’à une convertie accueillante à la vérité.

La femme, alors, contre-attaque à propos des deux montagnes (le mont Sion à Jérusalem, le Garizim près de Sichar), à propos des deux temples et des deux traditions religieuses. C’est peut-être une manière de faire diversion, une rouerie pour détourner l’attention du prophète.

Mais de toute façon la question devait se poser. En effet, pour cette femme, faire confiance au prophète Juif, ne serait-ce pas trahir la tradition samaritaine, trahir le Garizim, trahir son propre peuple ?
La réponse de Jésus efface d’un seul coup les deux montagnes. Certes, Jésus ne renie pas l’œuvre de Dieu en Israël et par Israël ; il est clair pour lui que la connaissance du vrai Dieu est venue par son peuple : « Le salut vient des Juifs ».
Mais Dieu est Esprit, force vivifiante qui n’est liée à aucun lieu. Désormais, pour adorer Dieu nul n’aura besoin de passer par le temple d’un autre peuple ; car l’espace de l’adoration sera le cœur de l’homme, sanctuaire de l’Esprit.

La Samaritaine, impressionnée, commence à revenir à la Foi de son enfance et de sa jeunesse, et elle évoque le Messie, que son peuple attendait comme un porteur de vérité : « Lorsqu’il viendra, il nous annoncera toutes choses ». Et Jésus de lui dire : « Je le suis, Moi qui te parle ».

Sur ce les disciples reviennent ; et la femme s’en va, elle, la pécheresse bien connue, avant même d’avoir explicité sa Foi, pour être la première missionnaire de la Samarie :
« Venez donc voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-il pas Le Christ ? »

Cette seule phrase résume tout l’itinéraire de sa conversion : elle a rencontré un homme, un inconnu ; mais l’inconnu a fait en elle la pleine lumière ; c’est donc un prophète ! Plus qu’un prophète même, ne serait-ce pas le Messie ?
Et les villageois se laissent persuader ; ils descendent en groupe vers Jésus, moisson d’hommes entre les moissons mûres.

Quant à la femme de Samarie, Jésus, comme gage de son amitié, la ramène dans l’ombre et lui demande l’effacement de la servante.
Au bout de deux jours de dialogue et de catéchèse, ayant, grâce à elle, entendu la voix du Messie, les gens de Samarie disent à la femme :
« Ce n’est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons : nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde ».

Le Sauveur du monde : ce qu’elle n’a pas su dire, ce qu’elle avait à peine deviné, ses frères et sœurs de Samarie le lui révèlent, au Nom de Jésus. En acceptant la conversion, sans le savoir elle travaillait pour le Salut universel.
Une rencontre loyale avec celui qui sauve, une mise en ordre courageuse de notre vie, une entrée dans la mission de Jésus, là où nous sommes, tels que nous sommes : C’est bien cela que le Sauveur nous offre pour cette semaine de Carême.
Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/II_23
Abbé Julio César RAMOS González SDB (Mendoza, Argentine).

Donne-moi à boire

Aujourd'hui comme il le fit en Samarie, Jésus s'approche de notre vie, au milieu de notre chemin du Carême, nous demandant comme à la Samaritaine:
«Donne-moi à boire» (Jn 4,7).
«Sa soif matérielle -nous dit Jean-Paul II- est signe d'une réalité beaucoup plus profonde: elle manifeste un désir ardent qu'autant la femme Samaritaine comme tous les autres Samaritains s'ouvrent à la Foi».

La Préface de la Célébration d'aujourd'hui nous raconte que ce dialogue termine en un troc rédempteur par lequel Le Seigneur «(…) en demandant de l'eau à la Samaritaine, avait versé en elle la grâce de la Foi, et s'il a voulu avoir soif de la Foi de cette femme, ce fut pour réveiller en elle le feu de l'Amour Divin».

Ce désir rédempteur de Jésus qui a «soif» est, aujourd'hui "soif" de notre Foi, de notre réponse de Foi devant tant d'invitations du Carême à la conversion, au changement, à la réconciliation avec Dieu et avec nos frères, à nous préparer du mieux que nous pouvions pour recevoir une Vie nouvelle de ressuscités en ce temps de Pâques qui approche.

«Moi qui te parle, je le suis» (Jn 4,26): cette confession directe et manifeste de Jésus relativement à sa mission, ce qu'il n'avait pas fait avec personne d'autre auparavant, nous démontre également l'Amour de Dieu qui se fait recherche du pécheur et promesse de Rédemption qui assouvira abondamment le désir humain de la Vie véritable.

C'est ainsi que, plus loin dans ce même Évangile, Jésus proclamera: «Si l'un de vous a soif, qu'il vienne à Moi, et que boit celui qui croit en Moi», comme dit l'Écriture: «De son sein jaillira un fleuve d'eau vive» (Jn 7,37b-38).
Pour cette raison, ton engagement consiste aujourd'hui à sortir de toi-même et à dire aux hommes: «Venez voir un homme qui m'a dit…» (Jn 4,29).

 

Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://jesusaujourdhui.mariedenazareth.com/2023-03-12/une-source-deau-jaillissant-pour-la-vie-eternelle

 

HYMNE : VENEZ AU JOUR !

Venez au jour !
Le Christ prépare son retour !
Le Christ prévient l’ère nuptiale !
Passent les temps ! Passe la chair !
L’Esprit de Dieu souffle au désert,
Annonçant l’aurore pascale !

Dépouillez-vous !
Quand vous mourrez, vous perdrez tout !
Suivez votre exode à l’avance !
Tombe la mort ! Tombe le soir !
N’attendez pas qu’il soit trop tard
Pour que Dieu vous donne naissance.

Ne craignez pas
De vous défaire, il recréera
Ce que vous cédez de vous-mêmes ;
Fermez les yeux ! Baissez vos fronts !
Venez mendier sa création
Au fond des ténèbres humaines.

Ne glissez plus
Sur votre pente à l’inconnu,
Car ici commence un autre âge ;
Retournez-vous ! Apprenez Dieu !
Il a promis son règne à ceux
Qui emprunteront ses passages !

Le jour viendra
Où le désert refleurira
Et l’ombre rendra la lumière !
Traversez-les ! Dès maintenant,
Allez chercher au testament
Ce qui n’est pas né de la terre !

 

HYMNE : DU CÔTÉ DE LA NUIT, QUI APPELLE ?

Du côté de la nuit, qui appelle ?
J’entends : c’est la voix du Seigneur.
Du côté de ma mort, qui m’appelle ?
Quoi ? Ce n’est pas encore ton heure ?

C’est son Jour que sans cesse il prépare !
Sa voix l’annonce : est-il en vue ?
Elle frappe à notre mémoire...
Comme si nous l’avions connu !

Elle nous invite au carême !
La Pâque est au bout de ce temps.
Le Seigneur nous précède en nous-mêmes !
Notre avenir est au-dedans !

 

HYMNE : QUE PASSE LA CHARRUE

Que passe la charrue
Sur nos landes rebelles,
Sur nos terres en friche !
La Parole ira s’y planter,
Promesse pour le pauvre,
Et pauvreté offerte au riche.

Au feu tout le bois mort,
Que la flamme s’étende
Aux chardons, aux épines !
Et leurs cendres pourront servir
À féconder la terre
Où la Parole prend racine.

Que tombe sur nos sols
De poussière et de roche
Une pluie généreuse !
On verra les feuilles pointer
Et les bourgeons éclore
De la Parole qui nous creuse.

Advienne le soleil
Et vers lui que s’élance
La poussée de la sève !
La Parole nourrit son fruit
D’amour et de justice
Dans la louange qui l’achève.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Tu es la source de toute Bonté, Seigneur, et toute Miséricorde vient de Toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l'aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec Amour.

 

Parole de Dieu : (Ne 8, 9.10)... (Office des Laudes).
Ce jour est consacré au Seigneur Votre Dieu. Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! Car ce jour est consacré à Notre Dieu !
Ne vous affligez pas : la Joie du Seigneur est votre rempart !

 

Parole de Dieu : (1 Co 9, 24-25)... (Office des Vêpres).
Vous savez bien que, dans les courses du stade, tous les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix.
Alors, vous, courez de manière à l’emporter.
Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.

Date de dernière mise à jour : 12/03/2023

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