Fête de la Présentation du Seigneur au Temple. Journée mondiale de la vie Consacrée. Fête le 02 Février.

Vendredi 02 Février 2024 : Fête de la Présentation du Seigneur au Temple.
Journée mondiale de la Vie Consacrée (Fête des personnes Consacrées).

Presentation au temple 11(Pour voir en grand format: presentation-au-temple.png presentation-au-temple.png).

http://www.lexilogos.com/calendrier_chandeleur.htm.

Présentation de Jésus au Temple.

La chandeleur se Fête le 2 Février, soit 40 jours après Noël. C'est la Purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.
L'Évangile de Luc raconte : Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la Loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. (Luc II, 22)

Selon la loi Juive de cette époque (Lévitique, XII), une mère qui accouche d'un garçon était considérée comme impure pendant 7 jours et devait ensuite attendre la Purification de son sang pendant 33 jours (donc pas question de se rendre dans un lieu sacré durant cette période). Après la naissance d'une fille, les délais étaient plus longs : la mère était impure pendant 14 jours et la purification avait lieu au bout de 66 jours.

La circoncision du garçon avait lieu le huitième jour. La circoncision de Jésus se Fête donc le jour de l'an. Cette Célébration est aujourd'hui tombée en désuétude... Plus personne ne pense à fêter la circoncision du petit Jésus ce jour-là...
Dans l'Antiquité, on comptait le premier jour (aujourd'hui, si on parle du 8e jour, il tomberait le 2 janvier). De même, Jésus est mort le vendredi et ressuscité le troisième jour, le Dimanche.

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/549/Presentation-de-Jesus-au-Temple.html.

Présentation de Jésus au Temple

Rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon

Célébrée dès le IVe siècle à Jérusalem, cette Fête eut d'abord pour objet la rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon.
En proclamant que cet enfant était la Lumière du monde et serait un signe de contradiction, le vieillard achevait de manifester que Jésus était le Messie, Sauveur du monde.

Au VIIe siècle, cette Fête commence à être Célébrée à Rome et s'accompagne d'une procession de Pénitence qui, commencée à l'aurore, se faisait à la lumière des cierges, pour témoigner que dans la nuit du monde, Jésus était cette lumière tant attendue.
La Bénédiction des cierges ne date que du Xe siècle.

En Gaule, la Fête devint mariale, reprenant la Purification exigée des jeunes mères Juives qui se faisait quarante jours après la naissance, d'où la date de la Fête qui se rattache encore au mystère de Noël.
La Purification de la Vierge Marie eut lieu quarante jours après la Nativité du Seigneur. Cette Fête a été nommée ordinairement de trois manières, la Purification, Hypapante ou rencontre, et la Chandeleur...

Cette Fête a reçu le nom d'Hypapante, ce qui est la même chose que Présentation, parce que Jésus a été présenté au Temple: Hypapante veut encore dire rencontre*, parce que Siméon et Anne se rencontrèrent avec le Seigneur, qu'on offrait dans le Temple.
(source:
Abbaye saint Benoît.)
*De hypa, qui veut dire aller, et ante, au-devant; voir aussi sur le site du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle.

Un internaute nous écrit:
l'Église grecque melkite catholique (Liban , Syrie etc..) Célèbre cette Fête le 2 février, d'autres penchent pour le 3.
Fête de la Présentation du Seigneur, que les Grecs appellent Hypapante, la Rencontre. Quarante jours après sa Naissance, Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph - selon les apparences, il accomplissait la Loi de Moïse - en réalité, il venait au devant de son peuple croyant et exultant, Lumière pour éclairer les nations païennes et Gloire d’Israël son peuple.

Martyrologe romain

O Divin Esprit, je veux être devant vous comme une plume légère, afin que votre souffle m’emporte où il veut et que je n’y apporte jamais la moindre résistance.

François-Marie Libermann – Commentaire de l’Évangile selon Saint Jean.

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http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20180202&id=93&fd=1

Présentation du Seigneur au Temple
« Chandeleur »

La Fête de ce jour a un double objet, célébrer la Purification de Marie et la Présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse.
Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles.
Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n'étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d'obéissance aux lois Divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La Fête Chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne.
Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme.
La cire, ouvrage de l'abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple Chrétien à la Lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l'Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l'offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont Bénits avec une Solennité toute particulière et avec l'emploi des Prières les plus touchantes.
Conservés dans la maison des Chrétiens, ils sont un gage de la protection Divine. Il est dans l'esprit de l'Église d'allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d'eux l'ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d'arracher les âmes à Dieu.
C'est bien alors surtout, en effet, que l'homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

Icone img b03 3Pour approfondir, lire l’Homélie du Pape Saint Jean-Paul II :
>>> Fête de la Présentation du Seigneur au Temple

FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
(Homélie lue par le Cardinal Somalo)

Mardi 2 Février 1999

1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).
Le passage de l'Évangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de Saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa Présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps Liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, Solennité du Noël du Seigneur.

Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la Fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accomplissement, sa mort et sa Résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple:
«Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35).
Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la Croix du Golgotha, et cela se produit dans le Temple, le lieu où sont offerts les sacrifices.
L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement.
L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le Sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16).
Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple.
L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du Sacrifice de la Croix.

Le texte Biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).

Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la Rédemption du monde.
Il souligne l'importance du Sacrifice Sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand Prêtre Miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).

Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui.
Elle souligne la mission Rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe.
Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes Consacrées, qui remplissez la Basilique Vaticane et que je salue avec une grande affection.
Cette Fête de la Présentation est de façon particulière votre Fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie.
A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes Consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre Le Christ de façon radicale dans la Pauvreté, dans la Virginité et dans l'Obéissance.
Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de Monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de Prière et de travail; je pense aux laïcs Consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le Salut de l'humanité.
La Prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne Consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes Consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle.
En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

«Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
laisser ton serviteur en paix;
car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face de tous les peuples;
lumière pour éclairer les nations
et gloire de ton peuple Israël
» (Lc 2, 29-32).

C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance.
Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament.
Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette Lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: Le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «Lumière pour éclairer les nations et Gloire de son peuple Israël». Amen!

Presentation at the temple st michael torontoLa Présentation au Temple, vitrail de Franz Mayer (Cathédrale Saint-Michel de Toronto). Auteur de la photo: workshop of Franz Borgias Mayer (1848–1926); Photo: Wojciech Dittwald. (Pour voir en grand format: presentation-at-the-temple-st-michael-toronto.jpg presentation-at-the-temple-st-michael-toronto.jpg).

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2011/documents/hf_ben-xvi_hom_20110202_vita-consacrata_fr.html.

CÉLÉBRATION DES VÊPRES
DE LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Pierre
Mardi 2 Février 2011

(Vidéo)
Galerie photographique

Chers frères et sœurs!
En la Fête d’aujourd’hui, nous contemplons le Seigneur Jésus que Marie et Joseph présentent au Temple «pour l’offrir au Seigneur» (Lc 2, 22).
Dans cette scène évangélique se révèle le mystère du Fils de la Vierge, le Consacré du Père, venu au monde pour accomplir fidèlement sa volonté (He 10, 5-7).
Syméon l’indique comme «Lumière pour éclairer les nations païennes» (Lc 2, 32) et annonce à travers des paroles prophétiques son offrande suprême à Dieu et sa victoire finale (cf. Lc 2, 32-35).
C’est la rencontre des deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Jésus entre dans l’antique temple, Lui qui est le nouveau Temple de Dieu: il vient visiter son peuple, en portant à son accomplissement l’Obéissance à la Loi et en inaugurant les temps ultimes du Salut.

Il est intéressant d’observer de près cette entrée de l’Enfant Jésus dans la solennité du temple, dans un grand «va-et-vient» de nombreuses personnes, prises par leurs occupations: les prêtres et les lévites avec leurs tours de service, les nombreux fidèles et pèlerins, désireux de rencontrer le Dieu saint d’Israël.
Mais aucun de ceux-ci ne se rend compte de rien. Jésus est un enfant comme les autres, fils premier-né de deux parents très simples.
Les prêtres sont eux aussi incapables de saisir les signes de la nouvelle présence particulière du Messie et Sauveur.
Seules deux personnes âgées, Syméon et Anne, découvrent la grande nouveauté. Conduits par l’Esprit Saint, ils trouvent dans cet Enfant l’accomplissement de leur longue attente et veillée. Tous les deux contemplent la Lumière de Dieu, qui vient illuminer le monde, et leur regard prophétique s’ouvre à l’avenir, comme annonce du Messie: «Lumen ad revelationem gentium!» (Lc 2, 32).
Dans l’attitude prophétique des deux vieillards, c’est toute l’Ancienne Alliance qui exprime la joie de la rencontre avec le Rédempteur. A la vue de l’Enfant, Syméon et Anne ont l’intuition que c’est précisément Lui qui est l’Attendu.

La présentation de Jésus au Temple constitue une icône éloquente du don total de sa propre vie pour ceux qui, hommes et femmes, sont appelés à reproduire dans l’Eglise et dans le monde, à travers les conseils évangéliques, «les traits caractéristiques de Jésus — vierge, pauvre et obéissant» (Exhort. apos. post-syn. Vita consecrata, n. 1).
C’est pourquoi la Fête d’aujourd’hui a été choisie par le vénérable Jean-Paul II pour célébrer chaque année la Journée de la vie Consacrée.
Dans ce contexte, j’adresse un salut cordial et reconnaissant à Mgr João Braz de Aviz, que j’ai récemment nommé préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, ainsi qu’au secrétaire et aux collaborateurs. Je salue avec affection les supérieurs généraux présents et toutes les personnes consacrées.

Je voudrais proposer trois brèves pensées pour une réflexion à l’occasion de cette Fête.

La première: l’icône évangélique de la Présentation de Jésus au Temple contient le symbole fondamental de la Lumière; la Lumière qui, en partant du Christ, rayonne sur Marie et Joseph, sur Syméon et Anne et, à travers eux, sur tous.

Les Pères de l’Eglise ont relié ce rayonnement au chemin spirituel. La vie Consacrée exprime ce chemin de manière particulière, comme «filocalia», amour pour la beauté Divine, reflet de la Bonté de Dieu (cf. ibid., n. 19).

Sur le visage du Christ resplendit la Lumière de cette Beauté. «L'Eglise contemple le visage transfiguré du Christ, pour être fortifiée dans la Foi et ne pas risquer d'être désemparée devant son visage défiguré sur la Croix [...] elle est l'Epouse devant l'Epoux, elle participe à son mystère, elle est entourée de sa Lumière.
Cette Lumière éclaire ses fils [...] Les personnes appelées à la vie Consacrée font certainement une expérience unique de la Lumière qui émane du Verbe incarné. En effet, la profession des conseils évangéliques fait d'eux des signes prophétiques pour la communauté de leurs frères et pour le monde» (ibid., n. 15).

En deuxième lieu, l’icône évangélique manifeste la prophétie, don de L’Esprit Saint. Syméon et Anne, en contemplant l’Enfant Jésus, entrevoient son destin de mort et de Résurrection pour le Salut de toutes les nations et annoncent ce mystère comme Salut universel.
La vie Consacrée est appelée à ce témoignage prophétique, lié à sa double attitude contemplative et active.
Aux personnes Consacrées, hommes et femmes, il est en effet donné de manifester le primat de Dieu, la passion pour l’Evangile pratiqué comme forme de vie et annoncé aux pauvres et aux derniers de la terre.
«En vertu de ce primat, rien ne peut être préféré à l'Amour personnel pour Le Christ et pour les pauvres en qui il vit. [...]
La véritable Prophétie naît de Dieu, de l'amitié avec Lui, de l'écoute attentive de sa Parole dans les diverses étapes de l'histoire» (cf. ibid., n. 84). De cette manière, la vie Consacrée, dans son vécu quotidien sur les routes de l’humanité, manifeste l’Evangile et le Royaume déjà présent et à l’œuvre.

En troisième lieu, l’icône évangélique de la Présentation de Jésus au Temple manifeste la sagesse de Syméon et d’Anne, la sagesse d’une vie totalement Consacrée à la recherche du visage de Dieu, de ses signes, de sa volonté; une vie Consacrée à l’écoute et à l’annonce de sa Parole. «“Faciem tuam, Domine, requiram”: ton visage, Yahvé, je cherche (Ps 26, 8) [...] La vie Consacrée est dans le monde et dans l’Eglise le signe visible de cette recherche du visage du Seigneur et des voies qui conduisent à Lui (cf. Jn 14, 8) [...]
La personne Consacrée témoigne donc de l’engagement, joyeux et en même temps actif, de la recherche assidue et sage de la volonté Divine» (cf. Congrégation pour les instituts de vie Consacrée et les sociétés de vie apostolique, Instruct. Le service de l’autorité et l’obéissance. Faciem tuam, Domine, requiram [2008], I).

Chers frères et sœurs, vous êtes des auditeurs assidus de la Parole, car chaque sagesse de vie naît de la Parole du Seigneur!
Soyez les scrutateurs de la Parole, à travers la lectio divina, car la vie Consacrée «naît de l’écoute de la Parole de Dieu et accueille l’Evangile comme règle de vie.
Vivre à la suite du Christ, chaste, pauvre et obéissant, est ainsi une “exégèse” vivante de la Parole de Dieu.
L’Esprit Saint, grâce auquel la Bible a été écrite, est le même Esprit qui éclaire d’une Lumière nouvelle la Parole de Dieu aux fondateurs et aux fondatrices.
D’elle tout charisme est né et d’elle, toute règle veut être l’expression, en donnant vie à des itinéraires de vie Chrétienne caractérisés par la radicalité évangélique» (Exhort. apos. post-syn. Verbum Domini, n. 83).

Nous vivons aujourd’hui, en particulier dans les sociétés les plus développées, une situation souvent marquée par une pluralité radicale, par une marginalisation progressive de la religion du domaine public, par un relativisme qui touche les valeurs fondamentales.
Cela exige que notre témoignage Chrétien soit lumineux et cohérent et que notre effort éducatif soit toujours plus attentif et généreux.
Chers frères et sœurs, que votre action apostolique, en particulier, devienne un engagement de vie, qui accède, avec une passion persévérante, à la Sagesse comme vérité et comme beauté, «splendeur de la vérité ».
Sachez orienter par la sagesse de votre vie, et avec confiance dans les possibilités inépuisables de la véritable éducation, l’intelligence et le cœur des hommes et des femmes de notre temps vers la «bonne vie de l’Evangile».

En ce moment, ma pensée s’adresse avec une affection particulière à toutes les personnes Consacrées, hommes et femmes, dans chaque partie de la Terre, et je les confie à la Bienheureuse Vierge Marie:

O Marie, Mère de l’Eglise,
Je te confie toute la vie consacrée,
afin que tu obtiennes pour elle
la plénitude de la lumière divine:
qu’elle vive dans l’écoute
de la Parole de Dieu,
dans l’humilité de la sequela
de Jésus ton Fils et notre Seigneur,
dans l’accueil de la visite
de l’Esprit Saint,
dans la joie quotidienne
du magnificat,
pour que l’Eglise soit édifiée
par la sainteté de vie
de tes fils et de tes filles,
dans le commandement de l’amour.
Amen.

Presentation de jesus 2Pour voir au travers des Révélations de Jésus à Maria Valtorta, les détails de cette Fête et la rencontre avec le vieillard Syméon.
Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 1, chapitre 53 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé…
Présentation de Jésus au Temple. 

 

Presen03 2Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 1, chapitre 54 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé…
Enseignements qui jaillissent de la scène précédente.

Jésus dit :
"Deux enseignements, qui conviennent à tous, se dégagent de la description que tu as donnée.

Premier enseignement : ce n'est pas au Prêtre, plongé dans les rites, et avec l'esprit absent, mais à un simple fidèle que se dévoile la vérité.

Le Prêtre toujours en relation avec la Divinité, appliqué au soin de tout ce qui se rapporte à Dieu, consacré à tout ce qu'il y a de plus élevé pour un être de chair, aurait dû voir tout de suite quel était le petit Enfant qu'on venait offrir au Temple ce matin-là. Mais pour qu'il pût le voir il lui aurait fallu un esprit vivant. Pas uniquement l'habit qui recouvrait un esprit sinon mort, du moins endormi.
L'Esprit de Dieu peut, s'Il le veut, tonner et secouer comme la foudre et le tremblement de terre même l'esprit le plus fermé. Il le peut. Mais généralement comme Il est Esprit d'ordre comme est Ordre Dieu en toutes ses Personnes et en sa manière d'agir, Il se répand et parle, je ne dis pas là où il rencontre un mérite suffisant pour recevoir son effusion - car alors il y en aurait bien peu qui auraient cette grâce et toi non plus ne jouirais pas de ses lumières - mais là où Il voit une suffisante "bonne volonté"pour attirer cette effusion.

Comment déploie-t-on cette bonne volonté ? Par une vie qui, dans la mesure du possible, vient toute de Dieu. Dans la Foi, l'Obéissance, la Pureté, la Charité, la générosité, la Prière. Pas dans les pratiques extérieures : dans la prière.
Il y a moins de différence entre la nuit et le jour qu'entre les pratiques et la prière. La prière c'est une communion d'esprit avec Dieu d'où on sort revigoré et décidé à être toujours plus de Dieu. La pratique extérieure est une habitude quelconque avec des buts divers mais toujours égoïstes. Elle vous laisse comme vous êtes ou même avec en plus un péché de mensonge et de paresse.


Siméon avait cette bonne volonté. La vie ne lui avait pas épargné les angoisses et les épreuves. Mais il n'avait pas perdu sa bonne volonté. Les vicissitudes des années n'avaient pas entamé ni ébranlé la foi qu'il avait dans le Seigneur, dans ses promesses et n'avaient pas interrompu sa bonne volonté d'être toujours plus digne de Dieu. Et Dieu, avant que les yeux de son serviteur fidèle ne se ferment à la lumière du soleil, en attendant de s'ouvrir au Soleil de Dieu, rayonnant des Cieux ouverts à mon ascension après le Martyre, Dieu lui envoya un rayon de son Esprit qui le dirigea vers le Temple pour voir la Lumière même, venue au monde.

"Conduit par l'Esprit-Saint" dit l'Évangile. Oh ! Si les hommes savaient quel Ami parfait est l'Esprit-Saint ! Quel Guide ! Quel Maître ! S'ils l'aimaient et l'invoquaient cet Amour de la Très Sainte Trinité, cette Lumière de la Lumière, ce Feu du Feu, cette Intelligence, cette Sagesse ! Combien ils seraient plus instruits de ce qu'il est nécessaire de savoir !

Vois, Marie; voyez mes fils. Siméon a attendu toute une longue vie avant de "voir la Lumière", avant de savoir accomplie la promesse de Dieu. Mais il n'a jamais douté. Il ne s'est jamais dit : "C'est inutile que je persévère dans l'espérance et la prière". Il a persévéré. Il a obtenu de "voir" ce que ne voient pas le prêtre et les membres du Sanhédrin orgueilleux et aveuglés : le Fils de Dieu, le Messie, le Sauveur, en ce corps d'enfant qui lui donnait tiédeur et sourires. Il a eu le sourire de Dieu, première récompense de sa vie honnête et pieuse, à travers mes lèvres de Bébé.

Deuxième leçon : les paroles d'Anne. Elle aussi prophétesse voit en Moi, Nouveau-Né, le Messie. Et cela, étant donné son don prophétique, lui est naturel. Mais, écoute, écoutez ce que, poussée par la foi et la charité, elle dit à ma Mère. Faites-en une lumière pour votre esprit qui tremble en ce temps de ténèbres, en cette Fête de la Lumière.

"À qui a donné un Sauveur ne fera pas défaut le pouvoir de donner son ange pour essuyer tes larmes, vos larmes". Pensez que Dieu s'est donné Lui-même pour anéantir l’œuvre de Satan dans les esprits. Ne pourra-t-Il pas vaincre maintenant les satans qui vous torturent ? Ne pourra-t-Il pas essuyer vos pleurs en mettant en fuite ces satans et en rendant la paix de son Christ ? Pourquoi ne le Lui demandez-vous pas avec Foi ? Une Foi vraie, irrésistible devant laquelle la rigueur de Dieu, indigné par vos fautes si nombreuses, tombe avec un sourire, tandis que le pardon arrive apportant l'aide qui en est sa conséquence et sa bénédiction qui est l'arc-en-ciel au-dessus de cette terre submergée par un déluge de sang voulu par vous-mêmes ?

Réfléchissez : le Père, après avoir puni les hommes par leDéluge, se dit à Lui-Même et à son Patriarche : "Je ne maudirai plus la terre à cause des hommes parce que les sentiments et les pensées du cœur humain sont inclinés vers le mal dès l'adolescence. Je ne punirai plus tout être vivant comme je l'ai fait" (Genèse 9,9-15 – Promesse de Dieu à Noé sorti du déluge). Et il est resté fidèle à sa parole, Il n'a plus envoyé de déluge. Mais vous, combien de fois vous êtes-vous dit et avez-vous dit à Dieu: "Si nous nous sauvons, cette fois, si Tu nous sauves, nous ne ferons plus jamais de guerres, jamais plus" et puis n'en avez-vous pas toujours fait de plus terribles ? Combien de fois, menteurs, et sans respect pour le Seigneur et pour votre parole ? Et pourtant Dieu vous aiderait, encore une fois, si la grande masse des fidèles l'appelait avec une Foi et un amour irrésistibles.

Vous tous, qui trop peu nombreux pour contrebalancer la foule de ceux qui maintiennent toute vive la rigueur de Dieu, restez cependant dévoués à Dieu en dépit des menaces terribles de l'heure présente suspendues sur les têtes et qui croissent d'un instant à l'autre.
Mettez votre angoisse aux pieds de Dieu. Lui saura vous envoyer son ange, comme il a envoyé le Sauveur au monde. Ne craignez pas.
Restez unis à la Croix. Elle a toujours triomphé des embûches du démon qui par la férocité des hommes et les tristesses de la vie cherche à incliner au désespoir, c'est-à-dire à la séparation d'avec Dieu, lescœurs qu'il ne peut prendre d'une autre manière".

63 presentation de jesus au temple 1(Pour voir en grand format: 63-presentation-de-jesus-au-temple.jpg 63-presentation-de-jesus-au-temple.jpg).

http://missel.free.fr/Sanctoral/02/02.php.

Le sens des cérémonies de la chandeleur

Les diverses cérémonies que l'Eglise accomplit au jour de la Présentation du Seigneur au Temple sont comme un commentaire vivant de l'évangile lu à la messe ; les liturgistes du Moyen-âge en ont tiré des leçons édifiantes et salutaires.
Pour Yves de Chartres, la cire des cierges signifie et représente la chair virginale de Jésus qui n'a point altéré, ni par sa conception ni par sa naissance, l'intégrité de Marie ; la flamme des cierges symbolise Le Christ, Lumière qui est venue illuminer nos ténèbres.
Durand de Mende dit que « nous portons des cierges allumés en procession pour faire écho à la parole de Siméon qui salue en Jésus la lumière du monde, pour signifier l'humanité et la divinité du Christ, pour proclamer la pureté inaltérable de Marie, pour imiter les vierges sages qui accompagnent le Céleste époux jusqu'au Temple de la Gloire. »
Invocations au Père des lumières et à Jésus-Christ, lumière du monde, les prières de la bénédiction des cierges rappellent les touchantes circonstances des mystères de ce jour. L'usage de ces cierges Bénits devra, selon les intentions de l'Eglise, procurer aux fidèles la santé de l'âme et du corps, les délivrer des ténèbres de l'erreur et du vice, leur montrer ce qui est agréable à Dieu et leur mériter l'entrée dans le séjour de l'éternelle lumière.

Prière de Sainte Gertrude

O mon Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, donnez-moi d'aspirer vers vous, de tout mon cœur, avec les brûlants désirs d'une âme altérée ; donnez-moi de respirer en vous, ô très suave et très doux ami ; que mon esprit, que tout mon être haletant soupire après vous, ô seule vraie Béatitude. O Sauveur dont la clémence est infinie, daignez, par votre Sang précieux, imprimer dans mon cœur vos plaies sacrées afin qu'en elles je lise à chaque instant, et vos douleurs, et votre Charité pour moi.

Faites que le souvenir de vos divines blessures, demeure enseveli toujours au plus intime de mon être afin d'y exciter une juste compassion à toutes vos souffrances, et d'y allumer le feu consumant de votre amour. Accordez-moi aussi de connaître le néant de la créature, diminuez sa valeur devant mes yeux, et soyez, Vous seul, ô Jésus, la douceur et la joie de mon âme.

Gertrude aimait cette prière et la récitait tous les jours. Ses demandes agréées du Sauveur : Je connus d'une manière spirituelle, que vous aviez imprimé sur des places très réelles de mon cœur les stigmates sacrés de vos plaies adorables ; au moyen de ces blessures, vous avez guéri les ulcères de mon âme et vous m'avez enivrée d'un nectar délicieux.

Lumière est venue dans le monde

Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l'enthousiasme. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous sans exception y portent leurs lumières.
Si nos cierges procurent un tel éclat, c'est d'abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l'univers et l'inonde de lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises ; c'est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ.

De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres ; de même nous, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.

C'est évident : puisque la lumière est venue dans le monde et l'a illuminé alors qu'il baignait dans les ténèbres, puisque le Soleil levant qui vient d'en haut nous a visités, ce mystère est le nôtre. C'est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d'évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera.
Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu. Cette lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde, voici qu'elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.

Que nul d'entre nous ne demeure, comme un étranger, à l'écart de cette lumière; que nul, alors qu'il en est inondé, ne s'obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons tous dans la lumière, tous ensemble, illuminés, marchons à sa rencontre, avec le vieillard Siméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle.
Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons un hymne d'action de grâce à Dieu, Père de la lumière, qui nous a envoyé la clarté véritable pour chasser les ténèbres et nous rendre resplendissants.

Le salut que Dieu a préparé à la face de tous les peuples et qu'il a manifesté pour la gloire du nouvel Israël que nous sommes, voilà que nous l'avons vu à notre tour, grâce au Christ ; nous avons été aussitôt délivrés de la nuit de l'antique péché, comme Siméon le fut des liens de la vie présente, en voyant le Christ.

Nous aussi, en embrassant par la Foi Le Christ venu de Bethléem à notre rencontre, nous qui venions des nations païennes, nous sommes devenus le peuple de Dieu, car c'est le Christ qui est le salut de Dieu le Père. Nous avons vu de nos yeux Dieu qui s'est fait chair. Maintenant que la présence de Dieu s'est montrée et que nous l'avons accueillie dans notre âme, nous sommes appelés le nouvel Israël ; et nous célébrons sa venue par une fête annuelle pour ne jamais risque de l'oublier.
Saint Sophrone de Jérusalem

Le silence de Marie

C'est le partage de la Vierge, en ce saint temps d'être en silence. C'est son état, c'est sa voie, c'est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la parole Eternelle.
En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras cette même Parole, la Parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l'état de son enfance elle rentre en un nouveau silence et y est transformée à l'exemple du Verbe Incarné qui est son Fils, son Dieu et son unique amour.
Et sa vie se passe ainsi de silence en silence d'adoration en silence de transformation ; son esprit et ses sens conspirant également à former et perpétrer en elle cette vie de silence ; et toutefois un sujet si grand, si présent et si propre à elle serait bien digne de ses paroles et de ses louanges.
A qui Dieu appartient-il de plus près qu'à Marie qui est sa mère, et ce qui ne convient qu'à elle, elle est sa Mère en la terre sans Père, comme Dieu est son Père au ciel sans Mère ?
Qui a donc plus de droit de parler de lui, qu'elle qui lui tient lieu de père et de mère tout ensemble, et ne partage avec aucun la substance nouvelle dont il l'a revêtue ?
Qui connaît mieux l'état, les grandeurs, les bassesses de Jésus que Marie, en laquelle il a reposé neuf mois, et de laquelle il a pris ce petit corps qui couvre la splendeur de la divinité, comme une nuée légère qui cache un soleil, et comme un voile délié qui nous cache le vrai sanctuaire ?
Qui parlerait plus dignement, plus hautement, plus divinement de choses si grandes, si profondes, si divines, que celle qui est la Mère du Verbe Eternel, et en laquelle et par laquelle ces choses-là même ont été accomplies et qui est la seule personne que la Trinité a choisie et jointe à soi pour opérer ces merveilles ?
Et toutefois elle est en silence, ravie par le silence de son Fils Jésus. Et c'est un des effets sacrés et divins du silence de Jésus, de mettre la très sainte mère de Jésus en une vie de silence ; silence humble, profond et adorant plus saintement et plus disertement la sapience incarnée, que les paroles ni des hommes ni des anges.
Ce silence de la Vierge n'est pas un silence de bégaiement et d'impuissance, c'est un silence de ravissement, c'est un silence plus éloquent dans les louanges de Jésus que l'éloquence même. C'est un effet puissant et divin dans l'ordre de la grâce, c'est-à-dire un silence opéré par un silence de Jésus, qui imprime ce divin effet en sa mère, et qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité toute parole et pensée de sa créature.
Aussi est-ce une merveille de voir qu'en cet état de silence et d'enfance de Jésus tout le monde parle, et Marie ne parle point, le silence de Jésus ayant plus de puissance de la tenir en un sacré silence que les paroles ni des anges ni des saints n'ont de force à la mettre en propos et la faire parler de choses si dignes de louanges et que le ciel et la terre unanimement célèbrent et adorent.
Les anges en parlent et entre eux-mêmes et aux pasteurs, et Marie est en silence. Les pasteurs courent et parlent, et Marie est en silence.
Les rois arrivent, parlent et font parler toute la ville, tout l'Etat et tout le sacré synode de Judée, et Marie est en retraite et en silence.
Tout l'Etat est ému et chacun s'étonne et parle du nouveau roi recherché par les rois, et Marie est en son repos et sacré silence.
Siméon parle au Temple et Anne la Prophétesse, et tous ceux qui attendent le salut d'Israël, et Marie offre, donne, reçoit et rapporte son Fils en silence, tant le silence de Jésus a de puissance et d'impression secrète sur l'esprit et le cœur de la Vierge, et la tient puissamment et divinement occupée et ravie en silence.
Car aussi durant tout le temps de son enfance, nous n'avons que ces paroles qui nous soient rapportées de la conduite de la Vierge et de sa piété au regard de son Fils, et des choses qui sont dites de lui et accomplies par en lui : « Maria autem conservabat omnia verba haec conferens in corde suo. »
Le Cardinal Pierre de Bérulle - Opuscules de piété

Le vieillard Siméon et la prophétesse Anne

N'admirez-vous pas que tous ceux qui paraissent dans notre Evangile nous y sont représentés par le Saint-Esprit dans un état d'immolation ? Siméon, ce vénérable vieillard, désire être déchargé de ce corps mortel ; Anne, victime de la pénitence, paraît toute exténuée par ses abstinences et par ses veilles ; mais surtout la bienheureuse Marie, apprenant du bon Siméon qu'un glaive tranchant percera son âme, ne semble-t-elle pas être sous le couteau du sacrificateur ?
Et, comme elle se soumet en tout aux ordres et aux lois de Dieu avec une obéissance profonde, n'entre-t-elle pas aussi dans la véritable disposition d'une victime immolée ? Quelle est la cause que tant de personnes concourent à se dévouer à Dieu, comme des hosties, si ce n'est que son Fils unique, pontife et hostie tout ensemble de la nouvelle alliance, commençant en cette journée à s'offrir lui-même à son Père, attire tous ses fidèles à son sentiment et répand, si je puis parler de la sorte, cet esprit d'immolation sur tous ceux qui ont part à ce mystère ?

C'est donc l'esprit de ce mystère de faire entendre aux fidèles qu'ils doivent se sacrifier avec Jésus-Christ.
Mais il faut aussi qu'ils apprennent par quel genre de sacrifice ils pourront se rendre agréables.
C'est pourquoi Dieu agit de telle manière dans ces trois personnes sacrées qui paraissent aujourd'hui dans le Temple avec le Sauveur, que faisant toutes, pour ainsi dire, leur oblation à part, nous pouvons recevoir de chacune d'elles une leçon particulière : Siméon, détaché du siècle, immole l'amour de la vie ; Anne, pénitente et mortifiée, détruit devant Dieu le repos des sens ; Marie, soumise et obéissante, sacrifie la liberté de l'esprit.
Par où nous devons apprendre à nous immoler avec Jésus-Christ par trois genres de sacrifices : par un sacrifice de détachement en méprisant notre vie ; par un sacrifice de pénitence en mortifiant nos appétits sensuels ; par un sacrifice de soumission en captivant notre volonté.

Bossuet - premier sermon pour la Purification.

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Date de dernière mise à jour : 02/02/2024

Commentaires

  • Johane Ogine Noel

    1 Johane Ogine Noel Le 02/02/2016

    Bonne Fete..prie pour moi

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