Saint Ambroise, Évêque de Milan et Docteur de l'Église († 397). Fête le 07 Décembre.

Jeudi 07 Décembre 2023 : Fête de Saint Ambroise, Évêque de Milan et Docteur de l'Église († 397).

Ambroise 3 1

http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Decembre/7.html

 St Ambroise de Milan (v. 337-397)

Né en Gaule, il devint avocat à Rome puis gouverneur de la région de Milan. C'est lors d'un passage dans la ville en 374, pour rétablir l'ordre et permettre l'élection paisible d'un nouvel Évêque, qu'il est élu lui-même par acclamation de la foule, alors qu'il n'est encore que catéchumène. Il s'avéra être un des plus grands Évêques et un des plus aimés de tous les temps.
Il est l'un des quatre grands Pères de l'Église Latine.

Ambrosius 2Saint Ambroise de Milan, mosaïque du Ve siècle dans la Basilique de Milan.

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/230/Saint-Ambroise-de-Milan.html.

Saint Ambroise de Milan

Évêque et Docteur de l'Église (+ 397)

Cet avocat célèbre avait une si grande personnalité qu'il devint gouverneur de la province de Milan. Il découvre alors Jésus-Christ.
Il n'est encore que catéchumène lorsque, de passage dans sa ville, il est élu Évêque par acclamation du peuple. Il est alors immédiatement Baptisé, ordonné Prêtre, consacré Évêque en peu de temps.
Saint Ambroise est un véritable Évêque, soucieux de la rectitude de la Foi et de la paix sociale.
Ses relations avec les empereurs successifs (qui favorisent tantôt les Catholiques, tantôt les hérétiques ariens) sont mouvementées.
En 390, l'empereur Théodose fait massacrer toute une partie de la population de Thessalonique pour arrêter des émeutes.
Pour cette raison, saint Ambroise lui refusera l'accès de son église à Milan, exigeant qu'il se soumette d'abord à la Pénitence publique de l'Église. L'empereur, subjugué, obéit et, après des mois de Pénitence, Théodose ne Communie plus dans le Sanctuaire avec les Prêtres (selon le privilège impérial), mais au milieu des laïcs.
Saint Augustin doit, en partie à saint Ambroise, sa conversion, car il épiait ses sermons en cachette, écoutait sa pensée, admirait la parole de ce grand orateur.
Saint Ambroise avait un grand souci de belles liturgies. Il introduisit dans l'Église latine l'usage grec de chanter des hymnes qui étaient à la fois des Prières, des actions de grâce et des résumés du dogme.
Il en composa plusieurs que nous chantons encore aujourd'hui "Aeternae rerum conditor" - "Dieu créateur de toutes choses". 
(Institut des Sources Chrétiennes)
Patron des apiculteurs, il est parfois représenté avec une ruche en paille tressée.
C'est évidemment d'abord à la sagesse et à l'autorité de l'administrateur, sans doute aussi à son sens pédagogique (il fut "l'inventeur" du chant populaire liturgique pour aider à la Prière et à la mémorisation des vérités de Foi) que se réfère le corps administratif et technique des armées en choisissant saint Ambroise comme saint protecteur. (Diocèse aux Armées françaises)
Un portrait de saint Ambroise de Milan.
Celui qui est considéré comme un des plus grands Pères de l'Église (339-397) fut initié aux études bibliques par Origène. "Il a transposé dans le contexte culturel latin -a expliqué le Pape- la méditation de l'Ecriture, inaugurant en occident la Lectio Divina, qui inspira sa prédication et son œuvre, toute orientée sur l'écoute" de la Parole Divine.
Il enseigna tout d'abord aux catéchumènes "l'art de vivre bien afin d'être bien préparés aux grands mystères Christiques". Sa prédication partant "de la lecture des Livres sacrés pour vivre en conformité à la Révélation".
"Il est évident -a précisé le Saint-Père- que le témoignage personnel du prédicateur et son exemple pour la communauté conditionnent l'efficacité de sa démarche. C'est pourquoi le mode de vie et la réalité de la Parole vécue sont déterminants".
Puis Benoît XVI a rappelé le témoignage de saint Augustin dont la conversion fut le fruit des "belles homélies" d'Ambroise entendues à Milan, mais aussi "du témoignage qu'il donnait et de celui de l'Église milanaise qui ne faisaient qu'un en priant et chantant d'une seule voix". L'Évêque d'Hippone raconte également sa surprise de voir Ambroise lire mentalement en privé les Écritures, "alors qu'à l'époque leur lecture devait être faite à voix haute afin d'en faciliter la compréhension".
Dans ce mode de lecture, a souligné le Pape, "où le cœur s'efforce de comprendre la Parole de Dieu, on entrevoit la méthode catéchistique de saint Ambroise. Complètement assimilée, l'Écriture suggère les contenus à diffuser en vue de la conservation des cœurs... De fait, la catéchèse est inséparable du témoignage de vie".
"Qui éduque dans la Foi ne saurait courir le risque de sembler un acteur interprétant un rôle". Le prédicateur doit, "à l'exemple de Jean, appuyer sa tête sur le cœur de son maître, adoptant son mode de pensée, de parler et d'agir".
Ambroise de Milan mourut la nuit du Vendredi Saint les bras en Croix, "exprimant dans cette attitude sa participation Mystique à la mort et à la Résurrection du Seigneur. Ce fut là son ultime catéchèse".
Sans paroles et dans le silence des gestes il continua de témoigner.
Source: VIS 071024 (390) le 24 octobre 2007, Benoît XVI durant l'audience générale.

Le 7 décembre, mémoire de saint Ambroise, Évêque de Milan et docteur de l’Église. Il s’endormit dans le Seigneur le 4 avril 397 dans la nuit sainte de Pâques, mais on l’honore principalement en ce jour, où, encore catéchumène, il fut, en 374, appelé à gouverner ce siège célèbre, alors qu’il exerçait la fonction de préfet de la cité.
Vrai pasteur et docteur des fidèles, il mit la plus grande énergie à exercer la Charité envers tous, à défendre la liberté de l’Église et à enseigner la doctrine de la vraie Foi contre les ariens et enseigna au peuple la piété par ses commentaires de la Bible et les hymnes qu’il composa.

Martyrologe romain

Ambroise milan 2

https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/c516cd4e-9689-4d53-9ac0-2adac35e3ad4

Saint Ambroise
Évêque de Milan et Docteur de l'Église

Ambroise naquit vers 340 à Trèves (Allemagne) où son père était préfet du prétoire pour les Gaules.
A la mort de son père, sa mère, qui était une pieuse Chrétienne, alla habiter Rome avec ses trois enfants.
Après des études classiques et juridiques, Ambroise parcourut rapidement une brillante carrière administrative. Ses plaidoiries ayant attiré sur lui l’attention, le préfet du prétoire de Valentinien I° le nomma gouverneur de l’Émilie et de Ligurie, en résidence à Milan, avec le titre consulaire (374).
L'Évêque légitime de Milan, saint Denis, était mort en exil, et l'intrus arien Auxence, qui venait de mourir, avait, durant près de vingt ans, opprimé les Catholiques.
Survenant, comme un pacificateur, dans une élection épiscopale que des divergences tumultueuses rendaient difficile, Ambroise, quoique simple catéchumène, sur le cri d’un enfant, fut acclamé Évêque et malgré ses résistances, ne put se dérober à une charge aussi lourde qu’imprévue. Les Évêques d’Italie et l’Empereur donnèrent leur approbation au choix du peuple de Milan. Ambroise fut Baptisé et, huit jours plus tard, fut Consacré Évêque (7 décembre 374).
On sait comment le nouvel Évêque comprit la mission qu'il avait reçue d'une manière si providentielle.
Ambroise fut le fléau des ariens et le vaillant défenseur de la vraie Foi. Parmi toutes ses vertus, l'énergie, une fermeté tout apostolique, semble avoir été la principale.

Un jour on vient lui apporter un ordre injuste signé par l'empereur Valentinien : « Allez dire à votre maître, répondit Ambroise, qu'un Évêque ne livrera jamais le temple de Dieu. »
Bientôt il apprend que les hérétiques ariens, soutenus par l'autorité, vont s'emparer de deux Basiliques : « Allez, s'écria Ambroise du haut de la chaire sacrée, dire aux violateurs des temples saints que l'Évêque de Milan excommunie tous ceux qui prendront part au sacrilège.»

Le fait le plus célèbre, c'est le châtiment qu'il osa imposer à l'empereur Théodose. Ce prince, les mains encore souillées du sang versé au massacre de Thessalonique, se présente au seuil du temple.
Ambroise est là : « Arrêtez, lui dit-il ; imitateur de David dans son crime, imitez-le dans sa Pénitence. »

Saint Ambroise fut un grand Évêque, un savant Docteur, un orateur éloquent, un homme de haute sainteté. Il mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 Avril 397 ; c'était l'aube du Samedi Saint.

1207ambrose milan0010 2Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Ambroise
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 24 Octobre 2007

Saint Ambroise

Chers frères et sœurs,
Le saint Évêque Ambroise - dont je vous parlerai aujourd'hui - mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C'était l'aube du Samedi Saint.
La veille, vers cinq heures de l'après-midi, il s'était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de Croix.
Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la Résurrection du Seigneur. "Nous voyions ses lèvres bouger", atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l'invitation d'Augustin, écrivit sa Vie, "mais nous n'entendions pas sa voix".
Tout d'un coup, la situation parut précipiter. Honoré, Évêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l'étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait: "Lève-toi, vite! Ambroise va mourir...".
Honoré descendit en hâte - poursuit Paulin - "et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l'eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l'âme, emportant avec lui ce bon viatique.
Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges" (Vie 47).
En ce Vendredi Saint de l'an 397, les bras ouverts d'Ambroise mourant exprimaient sa participation Mystique à la mort et à la Résurrection du Seigneur.
C'était sa dernière catéchèse: dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie.
Ambroise n'était pas vieux lorsqu'il mourut. Il n'avait même pas soixante ans, étant né vers 340 à Trèves, où son père était préfet des Gaules.
Sa famille était Chrétienne. A la mort de son père, sa mère le conduisit à Rome alors qu'il était encore jeune homme, et le prépara à la carrière civile, lui assurant une solide instruction rhétorique et juridique.
Vers 370, il fut envoyé gouverner les provinces de l'Emilie et de la Ligurie, son siège étant à Milan.
C'est précisément en ce lieu que faisait rage la lutte entre les Orthodoxes et les ariens, en particulier après la mort de l'Évêque arien Auxence.
Ambroise intervint pour pacifier les âmes des deux factions adverses, et son autorité fut telle que, bien que n'étant qu'un simple catéchumène, il fut acclamé Évêque de Milan par le peuple.

Jusqu'à ce moment, Ambroise était le plus haut magistrat de l'Empire dans l'Italie du Nord. Culturellement très préparé, mais tout aussi démuni en ce qui concerne l'approche des Écritures, le nouvel Évêque se mit à étudier avec ferveur.
Il apprit à connaître et à commenter la Bible à partir des œuvres d'Origène, le maître incontesté de l'"école alexandrine".
De cette manière, Ambroise transféra dans le milieu latin la méditation des Écritures commencée par Origène, en introduisant en Occident la pratique de la Lectio Divina.
La méthode de la Lectio finit par guider toute la prédication et les écrits d'Ambroise, qui naissent précisément de l'écoute orante de la Parole de Dieu.
Un célèbre préambule d'une catéchèse ambrosienne montre de façon remarquable comment le saint Évêque appliquait l'Ancien Testament à la vie Chrétienne:
"Lorsque nous lisions les histoires des Patriarches et les maximes des Proverbes, nous parlions chaque jour de morale - dit l'Évêque de Milan à ses catéchumènes et à ses néophytes - afin que, formés et instruits par ceux-ci, vous vous habituiez à entrer dans la vie des Pères et à suivre le chemin de l'Obéissance aux préceptes Divins" (Les mystères, 1, 1).
En d'autres termes, les néophytes et les catéchumènes, selon l'Évêque, après avoir appris l'art de bien vivre, pouvaient désormais se considérer préparés aux grands Mystères du Christ. Ainsi, la prédication d'Ambroise - qui représente le noyau fondamental de son immense œuvre littéraire - part de la lecture des Livres saints ("les Patriarches", c'est-à-dire les Livres historiques, et "les Proverbes", c'est-à-dire les Livres sapientiels), pour vivre conformément à la Révélation Divine.
Il est évident que le témoignage personnel du prédicateur et le niveau d'exemplarité de la communauté Chrétienne conditionnent l'efficacité de la prédication. De ce point de vue, un passage des Confessions de saint Augustin est significatif.
Il était venu à Milan comme professeur de rhétorique; il était sceptique, non Chrétien. Il cherchait, mais il n'était pas en mesure de trouver réellement la vérité Chrétienne. Ce qui transforma le cœur du jeune rhéteur Africain, sceptique et désespéré, et le poussa définitivement à la conversion, ne furent pas en premier lieu les belles homélies (bien qu'il les appréciât) d'Ambroise.
Ce fut plutôt le témoignage de l'Évêque et de son Église milanaise, qui priait et chantait, unie comme un seul corps.
Une Église capable de résister aux violences de l'empereur et de sa mère, qui aux premiers jours de l'année 386, avaient recommencé à prétendre la réquisition d'un édifice de culte pour les cérémonies des ariens.
Dans l'édifice qui devait être réquisitionné - raconte Augustin - "le peuple pieux priait, prêt à mourir avec son Évêque". Ce témoignage des Confessions est précieux, car il signale que quelque chose se transformait dans le cœur d'Augustin, qui poursuit: "Nous aussi, bien que spirituellement encore tièdes, nous participions à l'excitation du peuple tout entier" (Confessions 9, 7).
Augustin apprit à croire et à prêcher à partir de la vie et de l'exemple de l'Évêque Ambroise. Nous pouvons nous référer à un célèbre sermon de l'Africain, qui mérita d'être cité de nombreux siècles plus tard dans la Constitution conciliaire Dei Verbum:  "C'est pourquoi - avertit en effet Dei Verbum au n. 25 - tous les clercs, en premier lieu les Prêtres du Christ, et tous ceux qui vaquent normalement, comme diacres ou comme catéchistes, au Ministère de la Parole, doivent, par une lecture spirituelle assidue et par une étude approfondie, s'attacher aux Écritures, de peur que l'un d'eux ne devienne "un vain prédicateur de la Parole de Dieu au-dehors, lui qui ne l'écouterait pas au-dedans de lui"".
Il avait appris précisément d'Ambroise cette "écoute au-dedans", cette assiduité dans la lecture des Saintes Ecritures, dans une attitude priante, de façon à accueillir réellement dans son cœur la Parole de Dieu et à l'assimiler.
Chers frères et sœurs, je voudrais vous proposer encore une sorte d'"icône patristique", qui, interprétée à la lumière de ce que nous avons dit, représente efficacement "le cœur" de la doctrine ambrosienne.
Dans son sixième livre des Confessions, Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise, une rencontre sans aucun doute d'une grande importance dans l'histoire de l'Eglise.
Il écrit textuellement que, lorsqu'il se rendait chez l'Évêque de Milan, il le trouvait régulièrement occupé par des foules de personnes chargées de problèmes, pour les nécessités desquelles il se prodiguait; il y avait toujours une longue file qui attendait de pouvoir parler avec Ambroise, pour chercher auprès de lui le réconfort et l'espérance.
Lorsqu'Ambroise n'était pas avec eux, avec les personnes, (et cela ne se produisait que très rarement), il restaurait son corps avec la nourriture nécessaire, ou nourrissait son esprit avec des lectures.
Ici, Augustin s'émerveille, car Ambroise lisait l'Ecriture en gardant la bouche close, uniquement avec les yeux (cf. Confess. 6, 3).
De fait, au cours des premiers siècles Chrétiens la lecture était strictement conçue dans le but de la proclamation, et lire à haute voix facilitait également la compréhension de celui qui lisait.
Le fait qu'Ambroise puisse parcourir les pages uniquement avec les yeux, révèle à un Augustin admiratif une capacité singulière de lecture et de familiarité avec les Écritures.
Et bien, dans cette "lecture du bout des lèvres", où le cœur s'applique à parvenir à la compréhension de la Parole de Dieu - voici "l'icône" dont nous parlons -, on peut entrevoir la méthode de la catéchèse ambrosienne: c'est l'Écriture elle-même, intimement assimilée, qui suggère les contenus à annoncer pour conduire à la conversion des cœurs.
Ainsi, selon le magistère d'Ambroise et d'Augustin, la catéchèse est inséparable du témoignage de la vie.
Ce que j'ai écrit dans l'Introduction au Christianisme, à propos du théologien, peut aussi servir pour le catéchiste.
Celui qui éduque à la Foi ne peut pas risquer d'apparaître comme une sorte de clown, qui récite un rôle "par profession". Il doit plutôt être - pour reprendre une image chère à Origène, écrivain particulièrement apprécié par Ambroise - comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d'agir.
Pour finir, le véritable disciple est celui qui annonce l'Évangile de la manière la plus crédible et efficace.
Comme l'Apôtre Jean, l'Évêque Ambroise - qui ne se lassait jamais de répéter:  "Omnia Christus est nobis!; Le Christ est tout pour nous!" - demeure un authentique témoin du Seigneur.
Avec ses paroles, pleines d'Amour pour Jésus, nous concluons ainsi notre catéchèse:  "Omnia Christus est nobis!
Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin; si la fièvre te brûle, il est la source; si tu es opprimé par l'iniquité, il est la justice; si tu as besoin d'aide, il est la force; si tu crains la mort, il est la vie; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, il est la Lumière... Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon: Bienheureux l'homme qui espère en Lui!" (De virginitate, 16, 99). Plaçons nous aussi notre espérance dans Le Christ. Nous serons ainsi Bienheureux et nous vivrons en Paix.

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http://missel.free.fr/Sanctoral/12/07.php.

Biographie

Ambroise naquit (vers 340) à Trèves où son père était préfet du prétoire pour les Gaules. A la mort de son père, sa mère qui était une pieuse Chrétienne, vint habiter Rome avec ses trois enfants 1.
Après des études classiques et juridiques, Ambroise parcourut rapidement une brillante carrière administrative. Ses plaidoiries ayant attiré sur lui l’attention, le préfet du prétoire de Valentinien I° le nomma gouverneur de l’Emilie et de Ligurie, en résidence à Milan, avec le titre consulaire (374).
L'Évêque légitime de Milan, saint Denis, était mort en exil, et l'intrus arien Auxence, qui venait de mourir, avait, durant près de vingt ans, opprimé les Catholiques.
Survenant, comme un pacificateur, dans une élection épiscopale que des divergences tumultueuses rendaient difficile, Ambroise quoique simple catéchumène, sur le cri d’un enfant, fut acclamé Évêque et malgré ses résistances, ne put se dérober à une charge aussi lourde qu’imprévue. Les Évêques d’Italie et l’Empereur donnèrent leur approbation au choix du peuple de Milan. Ambroise fut Baptisé et, huit jours plus tard, fut Consacré Évêque (7 décembre 374).
Devenu Chrétien et Évêque, Ambroise s’initia par une étude incessante et approfondie à la doctrine qu`il avait mission d’enseigner ; il se dépouilla au profit des pauvres de son riche patrimoine, il racheta les captifs en vendant les vases de son église, et se fit l'homme de tous. Son éloquence qui captivait la foule, attira Augustin et dissipa les derniers doutes du futur Évêque d'Hippone :
« Je considérais Ambroise lui-même comme un homme heureux, au regard du monde, d'être si fort honoré par les plus hauts personnages. Il n'y avait que son célibat qui me paraissait chose pénible.
Quant aux espérances qu'il portait en lui, aux combats qu'il avait à soutenir contre les tentations inhérentes à sa grandeur même, aux consolations qu'il trouvait dans l'adversité, aux joies savoureuses qu'il goûtait à ruminer Votre Pain, avec cette bouche mystérieuse qui était dans son cœur ; de tout cela je n'avais nulle idée, nulle expérience.
Et il ignorait pareillement ces agitations et l'abîme où je risquais de choir. Il m'était impossible de lui demander ce que je voulais, comme je le voulais ; une foule de gens affairés, qu'il aidait dans leur embarras, me dérobait cette audience et cet entretien.
Quand il n'était pas occupé d'eux, il employait ces très courts instants à réconforter son corps par les aliments nécessaires, ou son esprit par la lecture.
Lisait-il, ses yeux couraient sur les pages dont son esprit perçait le sens ; mais sa voix et sa langue se reposaient.
Souvent quand je me trouvais là, - car sa porte n'était jamais défendue, on entrait sans être annoncé, - je le voyais lisant tout bas et jamais autrement. Je demeurais assis dans un long silence, - qui eût osé troubler une attention si profonde ? - puis je me retirais, présumant qu'il lui serait importun d'être interrompu dans ces rares moments dont il bénéficiait pour le délassement de son esprit, quand le tumulte des affaires d'autrui lui laissait quelque loisir
. »

L'action d'Ambroise, Évêque de la seconde ville d’Occident, s'exerçait bien au delà de son diocèse.
Défenseur de la doctrine Orthodoxe, il assista au Concile d'Aquilée (38l) où furent déposés les Évêques ariens Palladius et Secundianus, il présida, en 38l ou en 382, un Concile des Évêques du vicariat d'Italie qui condamna l'apollinarisme 2 ; il se rencontra avec saint Epiphane de Salamine et Paulin d'Antioche au Concile romain de 382, et dans les Actes, il est nommé le premier après le Pape saint Damase. En 390, Ambroise tint à Milan, contre Jovinien, un Concile où la sentence portée l'année précédente par les Évêques des Gaules contre les ithaciens 3 fut confirmée.

Ecouté de Valentinien I° (364-375) 4, Ambroise le fut surtout de Gratien (375-383) qui le considérait comme son père, et ensuite de Valentinien II (375 5-392). C’est peut être à l’instigation d’Ambroise que Gratien reprit la lutte contre le paganisme qui avait été suspendue sous Valentinien I° : outre qu’un édit supprima les revenus des collèges de Prêtres et de vestales, Gratien leur enleva les allocation cultuelles et les biens-fonds ; enfin, il fit ôter l’autel et la statue de la Victoire sous laquelle les sénateurs se réunissaient depuis le règne d’Auguste.
Ambroise eut beaucoup d’influence sur Valentinen II, successeur de Gratien.
La mère de Valentinien II, l'arienne Justine, rencontra dans l'Évêque de Milan un adversaire inflexible ; Ambroise refusa à l'Impératrice la Basilique Porcia et, à défaut de celle-ci, la Basilique neuve qu'elle exigeait pour les ariens (385 et 386) ; il répondit aux envoyés de l’Empereur :
« Si l’Empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens soient aux pauvres. Mais les choses Divines ne sont point sous la dépendance de l’Empereur.
S’il vous faut mon patrimoine, prenez-le. S’il vous faut ma personne, la voici. Voulez-vous me jeter dans les fers, me conduire à la mort ? J’accepte tout avec joie...
 »
Enfermé dans l’église, il exhorta le peuple à résister et, ayant mis les soldats de son côté, la cour dut se retirer.
Ambroise s'opposa à la loi qui rendait la liberté aux adhérents du Concile de Rimini, et interdisait, sous peine de mort, aux Catholiques toute résistance.
Ambroise bravait les menaces d'exil et récusait les juges qu'on voulait lui donner ; « L’Empereur est dans l’Eglise, il n’est pas au-dessus de l’Eglise. Un bon empereur recherche l’assistance de l’Eglise, il ne la refuse pas. Je le dis avec humilité mais je le publie aussi avec fermeté. »
Ambroise subit enfin des tentatives d'assassinat.
Ambroise cependant était allé défendre à Trèves, auprès de l’usurpateur Maxime 6, meurtrier de Gratien, les intérêts de Valentinien II (383) ; en 387, il tenta une seconde démarche, qui n’arrêta point Maxime sur le chemin de l'Italie : Rome tomba au pouvoir de l’usurpateur (janvier 388).
Théodose 7 battit Maxime en Pannonie et en Styrie ; quelques semaines plus tard, retranché à Aquilé, Maxime fut tué.
Ambroise qui soutenait la politique de Théodose, se lia avec lui d’une grande amitié, sans pour autant craindre de le réprimander lorsque Théodose outrepassait les prérogatives impériales ou menaçait les intérêts de l’Eglise.
Après la mort de sa mère, Valentinien II, irrévocablement gagné à la cause de la vraie Foi, suivit la direction d'Ambroise, notamment en s’opposant au rétablissement de la statue de la Victoire dans le Sénat que Gratien avait fait enlever et dont les sénateurs païens, conduits par Symmaque et le préfet du prétoire d’Italie, demandaient le rétablissement.8
« Ils viennent se plaindre de leurs pertes, eux qui furent si peu économes de notre sang, et qui, de nos églises ont fait des ruines...
Ils réclament de vous des privilèges, quand, hier encore, les lois de Julien
9 nous refusaient le droit dévolu à tous de parler et d’enseigner... La présente cause est celle de la religion, j’interviens donc en tant qu’Évêque... Si une décision contraire est prise, nous ne pourrons, nous Évêques, nous en accommoder d’un cœur léger, ni dissimuler notre opinion. Il vous sera loisible de vous rendre à l’église, mais vous n’y trouverez point de Prêtre ou il ne sera là que pour protester 10. »
Ambroise fut l'ami de Théodose, mais un ami qui ne se tut et ne faillit jamais. En 388, il l'avait décidé à retirer un édit qui ordonnait aux Chrétiens de Callinique 11, en Mésopotamie, de rebâtir une synagogue.
Après le massacre de Thessalonique, décrété dans une heure de fièvre furieuse pour venger la mort de quelques fonctionnaires impériaux, Ambroise avait interdit l’entrée de son église à Théodose et lui avait imposé une Pénitence publique.

452px anthonis van dyck 7« L’Empereur, de retour à Milan, raconte Théodoret, voulut entrer comme de coutume dans l'église. Mais Ambroise marcha a sa rencontre en dehors du vestibule et lui interdit de mettre le pied sur le saint parvis. »
Ambroise adresse ensuite un discours grandiloquent à Théodose, qui se retire avec des gémissements dans son palais.
Huit mois plus tard, à l'approche de la Fête de Noël, l'Empereur, accablé de tristesse, dépêche Rufin, maître des offices, vers Ambroise pour essayer de le fléchir, mais en vain.
Théodose se décide alors à venir implorer lui-même son pardon.
Ambroise lui impose l'obligation de promulguer une loi portant que toute sentence de confiscation ou de mort ne deviendra exécutoire qu’au bout de trente jours, après avoir été de nouveau examinée et confirmée.
Théodose obéit et Ambroise lève l'excommunication prononcée contre lui. L’Empereur entre dans l’Eglise et il y donne le spectacle le plus touchant repentir.
Il n'est pourtant pas encore arrivé au bout de ses humiliations : alors qu’il s’est avancé pour recevoir la Communion, jusque dans l'enceinte la plus voisine de l'autel, Ambroise lui fit signifier par un diacre que ce lieu était réservé aux seuls Prêtres, et qu'il eût a se retirer. Théodose obéit, en alléguant pour son excuse que les choses étaient différentes à Constantinople.
Quelques mois plus tard, au printemps de 391, Théodose partait pour Constantinople, laissant l'Occident aux mains de Valentinien II, qui avait alors dix-neuf ans.
Depuis la mort de Justine, le caractère du jeune Valentinien s'était affirmé de la façon la plus favorable, et, mieux en état de se former des opinions personnelles, il rendait pleine justice à l'admirable loyauté de l'Évêque autrefois persécuté en son nom.
Aussi Ambroise donna-t-il les larmes les plus sincères à sa mémoire, quand le jeune prince eut été étouffé à l'instigation du Goth Arbogaste 12 que Théodose trop confiant avait placé auprès de lui en qualité de magister militum. L’assassinat de Valentinien II laissa seul maître de l'empire Théodose, son puissant associé.

A l'égard d'Eugène, un ancien rhéteur à qui Arbogast venait de faire conférer la dignité impériale, Ambroise garda une attitude pleine de réserve, quoique très déférente en la forme. A peine devenu empereur, Eugène lui avait adressé deux lettres pour essayer de gagner sa sympathie, tant il sentait l'importance de l'appui que l’Évêque pouvait lui apporter.
Les procédés équivoques d'Eugène dans les questions d'ordre religieux, surtout la faveur de plus en plus manifeste qu'il marquait aux partisans du vieux culte romain, disposait mal Ambroise, qui évita soigneusement les occasions de se rencontrer avec Eugène.
Bientôt l'usurpateur tombait sous les coups de Théodose, accouru de Constantinople 13. Ambroise obtint que Théodose usât de la plus large indulgence à l'égard des partisans d'Eugène.
Théodose mourut le 17 janvier 395 ; Ambroise prononça son oraison funèbre, à Milan, en présence d'Honorius 14 et de l'armée.
Il célébra la transformation des princes, maîtres de l'univers romain, qui étaient devenus les prédicateurs de la Foi, après en avoir été les persécuteurs et nul n'avait coopéré plus efficacement cette œuvre que Théodose.
Sa politique religieuse s'était proposé un triple objet. D'abord, protéger l'Église contre toute violence ou toute indiscrétion de l'Etat : l'Empereur n'a le droit ni de mettre la main sur les édifices sacrés, ni de prononcer, au lieu et place des Évêques, dans les choses de Foi.
Ensuite, obliger le pouvoir civil à respecter la loi morale, même dans des actes dépourvus de caractère spécifiquement religieux, et ce, sous peine des censures de l'Église (tel est le principe dont Ambroise s'inspira dans l'affaire de Thessalonique).
Enfin sceller une étroite union entre l'Église et l'Etat, de telle sorte que, loin de mettre sur le même pied les différents cultes, l'État marque inlassablement, quoique sans violence ni effusion de sang, sa faveur spéciale et unique au culte Catholique et décourage tous les autres. Cette image prestigieuse d'un empire Chrétien qui hantait la pensée d’Ambroise, mit des siècles encore avant de se réaliser.
Saint Ambroise tomba malade, un jour qu'il dictait à Paulin, son diacre, un commentaire sur le psaume LXIII ; un feu lui couvrit la tête en forme de petit bouclier, et de là entra dans sa bouche comme dans sa propre demeure.
Alors son visage devint blanc comme la neige et demeura quelque temps dans cette beauté. Il ne put donc achever l'ouvrage qu'il dictait, et bientôt après il tomba malade.
Le comte Stilicon qui était le plus puissant dans l'Empire, craignant que la mort d’Ambroise ne causât un notable préjudice à tout l'Occident, lui envoya plusieurs personnes d'honneur pour le porter à demander à Dieu la prolongation de sa vie ; mais il leur dit « Je n'ai pas vécu de telle sorte parmi vous, que j’aie honte de vivre davantage ; mais, d’ailleurs, je ne crains point de mourir, parce que nous avons affaire à un bon maître. »
Quatre de ses diacres, s'entretenant dans un coin de sa chambre, pour savoir qui l'on pourrait élire Évêque en sa place, vinrent à nommer saint Simplicien.
Ils étaient si loin et ils parlaient si bas, qu’il ne pouvait pas les entendre ; cependant, Dieu lui révéla ce qu’ils disaient, et il s'écria : « Il est vieux, mais il est bon. »
Simplicien était cet excellentPrêtre qui avait été son conseil durant tout le temps de son épiscopat, et il fut effectivement mis en sa place après son décès.
Saint Bastien, Évêque de Todi, le visitait quelquefois dans sa maladie, et un jour qu'il priait auprès de lui, il vit Notre-Seigneur descendre du Ciel, s'approcher de son lit et lui faire beaucoup de caresses.
Ensuite, la nuit du samedi saint, comme il priait secrètement, les bras étendus en forme de Croix, saint Honorat, Évêque de Verceil, qui logeait dans une chambre au-dessus de la sienne, entendit par trois fois une voix qui lui disait : « Lève-toi en diligence, il passera bientôt. » Honorat se leva et lui apporta 1e Corps adorable de Jésus-Christ, qu'il reçut avec une profonde révérence, et incontinent après, son âme, munie d'un si excellent viatique, se détacha de la prison de son corps pour aller jouir de l'éternité Bienheureuse (4 avril 397).
Son corps fut inhumé dans sa Cathédrale avec l'honneur dû à la grandeur de ses mérites. Plusieurs eurent des visions qui marquaient la Gloire qu'il possédait déjà dans le Ciel. Surtout il y en eut qui virent une étoile rayonnante élevée au-dessus de son cercueil.
Les démons n’en osaient approcher mais les possédés que l’on y traînait par force, étaient aussitôt délivrés.

Saint Ambroise fut durant sa vie une grande autorité morale grâce à la noblesse de son caractère, à la sainteté de sa vie, à la fermeté et à la droiture de sa conduite, mais aussi à sa science des affaires et à son art de gouverner.
Excellent magistrat devenu homme d’église, il ne perdit pas ses premières aptitudes, qu’il élargit encore.
Esprit éminemment pratique, pondéré, puisant dans le droit le sens de la justice, mais tempérant par la Charité ce que cette justice pouvait avoir de froid et de dur. Tous ceux qui l’approchèrent, subirent son influence ou même l’aimèrent passionnément.
Le menu peuple dont, tout le long du jour, il accordait les procès, il lui était dévoué jusqu’au sang. « Si Ambroise levait le doigt, disait un jour Valentinien à ses courtisans, vous-même me livreriez à lui pieds et poings liés. »
Milan était après Rome la véritable capitale de l’empire d’Occident, puisque l’empereur y séjournait. Ambroise qui en était l’Évêque, fut, par son prestige personnel, le plus en vue des prélats latins.
La tournure d’esprit de saint Ambroise est toute romaine, épanouie dans les questions morales et pratiques.
S’il traite volontiers des questions dogmatiques, il ne s’élève pas aux spéculations ingénieuses, préférant développer l’argument scripturaire et traditionnel.
« Saint Ambroise, dit Fénelon 15, suit quelquefois la mode de son temps. Il donne à son discours les ornements qu'on estimait alors. Mais, après tout, ne voyons-nous pas saint Ambroise, nonobstant quelques jeux de mots, écrire à Théodose avec une force et une persuasion inimitables ? Quelle tendresse n'exprime-t-il pas quand il parle de son frère Satyre ! »
Saint Ambroise est, dans son exégèse, généralement allégoriste, c’est-à-dire que au lieu d’expliquer, comme saint Jean Chrysostome, le sens littéral du texte sacré, il y cherche plutôt les enseignements moraux et ascétiques cachés sous l’histoire et les faits, ou les mystères, les personnages chrétiens dont l’Ancien Testament nous présente la figure.
Cette méthode exigeait de sa part moins d’études ; il en avait des modèles tout prêts : et d’autre part, elle lui paraissait plus propre à l’enseignement des fidèles.
C’est une des raisons qui expliquent qu’il ait commenté plus volontiers l’Ancien Testament que le Nouveau, vis-à-vis duquel il était tenu à plus de réserve.
Ses commentaires ne sont d’ailleurs, la plupart du temps, comme beaucoup de ses autres ouvrages, que des réunions d’homélies ou de discours prononcés sur les Livres saints.
Notons, parmi les plus intéressants, les six livres sur l’Hexammeron c’est-à-dire sur l’œuvre des six jours, ouvrage imité de saint Basile, mais où il ne montre pas le même sens des beautés de la nature que l’auteur grec.
Puis le plus long de ses traités, l’Exposé sur l’évangile de saint Luc en dix livres. Même si saint Augustin a formulé quelques réserves sur cet écrit, probablement en raison de l’idée qu’Ambroise s’y fait des peines de l’enfer, le Moyen-âge l’a cependant beaucoup lu et copié.

Saint Ambroise est plus un catéchiste qu’un théologien. Parmi ses œuvres se trouvent quelques écrits doctrinaux : par exemple, un traité De la Foi, c’est-à-dire sur la Trinité, composé pour Gratien en 376 et 379 ; un traité du Saint Esprit, calqué sur celui de Didyme l’Aveugle et composé pour le même Gratien en 381 ; deux livres Sur la pénitence (vers 384), contre les novatiens ; mais surtout le traité Des mystères (De mysteriis) qui expose, sous forme de catéchèse, la doctrine sur le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie.
La doctrine de la transsubstantiation y est enseignée aussi clairement que dans les catéchèses de saint Cyrille de Jérusalem.

En 374, Valentinien I° est empereur d’Occident ; Valens, son frère, gagné à l’arianisme, est empereur d’Orient.
Valentinien meut en 375, laissant deux enfants, l’un, Gratien, d’une première femme nommée Severa, l’autre, Valentinien II, d’une seconde femme, Justine, gagnée elle aussi à l’arianisme. La Cour réside à Milan, et le jeune Gratien, devenu empereur à seize ans, donne toute sa confiance à Ambroise, sans qui il ne fait rien d’important.
En 378, Valens est battu par les Goths et tué à Andrinople. Pour lui succéder, Gratien choisit, en 379, Théodose. En 383, Maxime se révolte dans les Gaules, et Gratien est assassiné à Lyon.
Son frère Valentinien II lui succède et, sur la demande de Justine, Ambroise va trouver l’usurpateur Maxime à Trèves, et l’empêche d’envahir l’Italie.
Une seconde fois probablement en 384-385, il fait le même chemin, mais par la faute de la Cour, ne réussit pas dans son ambassade.
Il faut que Théodose intervienne et batte en 388, l’armée de Maxime qui est tué. La paix ne dura que quatre ans.
En 392, nouvelle révolte d’Arbogast dans les Gaules. Valentinien II qui s’y est rendu, et qui sent sa vie en danger, appelle Ambroise pour lui donner le Baptême. Ambroise part une troisième fois ; mais, avant qu’il arrive, Valentinien est assassiné à Vienne le 15 mai 392. Arbogast fait proclamer empereur le rhéteur Eugène.
De nouveau, Théodose intervient et les écrase tous deux à la bataille d’Aquilée en septembre 394. Le rôle diplomatique d’Ambroise est terminé.
Mais, pendant ce temps, il a dû défendre le Christianisme, l’Orthodoxie et aussi la discipline ecclésiastique.
En 381, il prend une part prépondérante au concile d’Aquilée ; de 383 à 387, il se trouve en relation avec Augustin et contribue à le convertir.
A partir de 382, les sénateurs païens, sous la conduite de Symmaque, assiègent les différents empereurs pour obtenir le rétablissement dans la salle des séances de l’autel de la Victoire enlevé par l’ordre de Gratien.
Par trois fois, Ambroise fait échouer leurs efforts. Puis il s’oppose aux tentatives de Justine et des Ariens pour se faire livrer l’une au moins des églises Catholiques de Milan, la Basilique Portia surtout, en 386, et institue, à cette occasion, le chant des psaumes et des hymnes à deux chœurs.
Il proteste en 385, contre l’immixtion des Évêques dans la condamnation à mort des priscillianistes, obtient de Théodose, en 388, que l’Évêque de Callinicus ne soit pas obligé à rebâtir la synagogue juive détruite par les Catholiques et - suprême triomphe - fait accepter à l’empereur de se soumettre à la Pénitence publique pour le massacre de Tessalonique en 390. Sa mort se place le 4 avril 397. On célèbre sa Fête le 7 décembre.

Appréciation générale

Aucun Évêque peut-être dans l’église n’a joui durant sa vie d’une autorité pareille à celle de Saint Ambroise.
Autorité morale et qui lui conciliaient la noblesse de son caractère, la sainteté de sa vie, la fermeté et la droiture de sa conduite , mais aussi sa science des affaires et son art de gouverner.
Ambroise, avant d’être Évêque, avait été excellent magistrat : devenu homme d’église, il ne perdit pas ses premières aptitudes, il les élargit encore et devint un véritable homme d’Etat. Esprit éminemment pratique, pondéré, ayant puisé dans le droit le sens de la Justice, mais tempérant par la Charité ce que cette justice pouvait avoir de froid et de dur.
Tous ceux qui l’approchèrent, subirent son influence ou même l’aimèrent passionnément. Gratien et Valentinien II furent presque ses pupilles ; Théodose le respecta et lui obéit ; Maxime et Justine le redoutèrent ; Augustin n’en parle qu’avec enthousiasme.
Quant au menu peuple, à cette foule anonyme dont, tout le long du jour , il accordait les procès, elle lui était dévouée jusqu’au sang.
« Si Ambroise levait le doigt, disait un jour Valentinien à ses courtisans, vous-même me livreriez à lui pieds et poings liés ». Il disait assez vrai.
Milan était après Rome la véritable capitale de l’empire d’Occident, puisque l’empereur y séjournait. Ambroise qui en était l’Évêque, fut, par son prestige personnel, le plus en vue des prélats latins.

Exégèse

Saint Ambroise est, dans son exégèse, généralement allégoriste, c’est-à-dire que au lieu d’expliquer, comme saint Chrysostome, le sens littéral du texte sacré, il y cherche plutôt les enseignements moraux et ascétiques cachés sous l’histoire et les faits, ou les mystères, les personnages chrétiens dont l’Ancien Testament nous présente la figure.
Cette méthode exigeait de sa part moins d’études ; il en avait des modèles tout prêts : et d’autre part, elle lui paraissait plus propre à l’enseignement des fidèles.
C’est une des raisons qui expliquent qu’il ait commenté plus volontiers l’Ancien Testament que le Nouveau, vis-à-vis duquel il était tenu à plus de réserve.
Philon et Origène sont ses maîtres, bien qu’il se défende de suivre leurs excès. Ses commentaires ne sont d’ailleurs, la plupart du temps, comme beaucoup de ses autres ouvrages, que des réunions d’homélies ou de discours prononcés sur les Livres saints. Notons, parmi les plus intéressants, les six livres sur l’Hexammeron c’est-à-dire sur l’œuvre des six jours, ouvrage imité de Saint Basile, mais où il ne montre pas le même sens des beautés de la nature que l’auteur grec.
Puis le plus long de ses traités, l’Exposé sur l’évangile de saint Luc en dix livres. Saint Augustin a formulé quelques réserves sur cet écrit, en raison probablement de l’idée qu’Ambroise s’y fait des peines de l’enfer. L’antiquité et le Moyen-âge l’ont cependant beaucoup lu et copié.

Dogme

Ambroise n’était pas préparé, au point de vue dogmatique, pour être un artisan de progrès, et il n’avait d’ailleurs aucun goût pour les spéculations abstraites.
Foncièrement latin et romain, il visait simplement à se faire et à donner aux autres des conceptions nettes de ce qu’il faut croire, et allait tout de suite aux conséquences pratiques qu’on dit en tirer.
C’est un catéchiste plus qu’un théologien. Parmi ses œuvres se trouvent quelques écrits doctrinaux: par exemple, un traité de la Foi  , c’est-à-dire sur la trinité, composé pour Gratien en 376 et 379 ; un traité du Saint Esprit, calqué sur celui de Didyme l’Aveugle et composé pour le même Gratien en 381 ; deux livres Sur la Pénitence (vers 384) , contre les novatiens; mais surtout le traité Des mystères (De mysteriis) qui expose, sous forme de catéchèse, la doctrine sur le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie: petit livre d’une lecture extrêmement utile, et que l’on trouvera presque entièrement traduit dans l’ouvrage à citer de M. de Labriolle.
La doctrine de la transsubstantiation s’y trouve enseignée au moins aussi clairement que dans les catéchèses de saint Cyrille de Jérusalem.
Assez semblable, pour le fond, au traité des Mystères est un traité Des Sacrements (De sacramentis) que l’on a souvent attribué à Saint Ambroise, et qui est imprimé parmi ses œuvres.
On est d’accord actuellement pour lui en refuser la paternité, mais il paraît bien certain que l’auteur, quel qu’il soit, de cet écrit, peut-être du IV° ou du V° siècle, a puisé largement dans le traité de saint Ambroise et en a reproduit les idées.

Du bien de la mort

Avançons hardiment vers notre Rédempteur Jésus, rejoignons hardiment l'assemblée des saints, le Concile des justes.
Car nous irons vers ceux qui sont nos frères, vers ceux qui nous ont instruits dans la Foi. Ainsi, même si nos œuvres sont insuffisantes, que la Foi vienne à notre secours et préserve notre héritage.
Le Seigneur sera la Lumière de tous, et cette vraie Lumière qui éclaire tout homme brillera pour tous.
Nous irons là où Le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses serviteurs, afin que là où il est, nous soyons nous aussi, car telle est sa volonté.
Quelles sont ces demeures ? Écoutons-le en parler : Dans la maison de Mon Père il y a beaucoup de demeures. Et il nous dit ce qu'il veut : Je reviendrai et je vous prendrai avec Moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi.
Mais, direz-vous, il ne parlait ainsi qu'à ses disciples, c'est à eux seuls qu'il promettait ces nombreuses demeures ; et où voyez-vous qu'on viendra de partout prendre part au banquet dans le Royaume de Dieu ?
Comment pouvez-vous mettre en doute l'efficacité de la Parole Divine ? Pour Le Christ, vouloir, c'est réaliser.
Enfin il a montré le lieu et le chemin, quand il a dit : Où je vais, vous le savez, et vous savez le chemin.
Le lieu, c'est chez Le Père ; le chemin, c'est Le Christ, comme il l'a dit lui-même : Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par Moi.
Entrons dans ce Chemin, attachons-nous à la Vérité, suivons la Vie. Le Chemin est ce qui conduit, la Vérité est ce qui affermit, la Vie est ce qui se donne de soi-même.
Et pour que nous comprenions bien ce qu'il veut, il ajoutera plus loin : Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec Moi, pour qu'ils Contemplent ma Gloire.
Il est beau de voir que ce qu'il avait promis auparavant, maintenant il le demande. En effet, parce qu'il avait promis d'abord et qu'il demande maintenant, et non pas le contraire, on voit qu'il a promis d'abord comme étant maître du don, conscient de sa Puissance ; ensuite il a demandé au Père, comme étant l'interprète de la Piété filiale. Il a promis d'abord, pour que vous reconnaissiez son pouvoir. Il a demandé ensuite, pour que vous compreniez sa Piété envers Le Père.
Nous vous suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous vous suivions, appelez-nous, parce que, sans vous, nul ne montera vers vous.
Car vous êtes le Chemin, la Vérité, la Vie. Vous êtes aussi notre secours, notre Foi, notre récompense.
Ceux qui sont à vous, accueillez-les, vous qui êtes le Chemin ; fortifiez-les, vous qui êtes la Vérité ; vivifiez-les, vous qui êtes la Vie.
Saint Ambroise

De officiis ministrotum

Le principal aiguillon de la Piété, c'est la Compassion que nous avons pour les malheurs d'autrui, et qui nous induit à les aider dans la mesure où nous le pouvons.
Mieux vaut être Miséricordieux et nous créer des ennuis ou même nous exposer à la jalousie, que de nous montrer inhumains.
C'est ainsi que naguère nous avons été en butte aux traits de l'envie pour avoir brisé les vases sacrés et les avoir fait servir à la rançon des captifs ; - ce qui pouvait déplaire aux Ariens. Et encore n'était-ce pas tant le fait même qui les choquait ; mais ils étaient heureux de trouver en nous un point vulnérable...
Nous avions eu de bonnes raisons d'agir ainsi. Mais nous ne manquâmes pas de dire et de répéter au milieu du peuple que mieux valait conserver des âmes au Seigneur que de sauver des trésors.
Celui qui envoya ses apôtres sans or n'a pas eu besoin d'or pour former son Eglise. L'Eglise a de l'or, non pour le garder mais pour le répandre et venir en aide aux malheureux. A quoi bon garder ce qui ne sert à rien ?..
Le Seigneur ne nous dirait-il pas : Pourquoi as-tu laissé mourir de faim tant de nécessiteux ? Puisque tu avais de l'or, tu devais pourvoir à leurs besoins. Pourquoi tant de captifs ont-ils été vendus à l'encan, ou mis à mort faute d'avoir été rachetés ? Mieux valait conserver ces vases vivants que des vases de métal.
A cela il n'y aurait rien à répondre. Que dire, en effet ? Je craignais de laisser sans ornement le Temple de Dieu ? - Mais les Sacrements n'exigent pas de vases d'or ; ce n'est pas de l'or que tire son prix ce qui ne s'achète pas avec de l'or.
L'ornement des cérémonies saintes, c'est le rachat des captifs. Voilà les vases vraiment précieux qui rachètent les âmes de la mort...
Qu'il est beau, quand une foule de captifs sont rachetés par l'Eglise, de pouvoir dire : Ceux-là, c'est Le Christ qui les a rachetés...
Le meilleur emploi de l'or du Rédempteur, c'est d'en user pour la rédemption de ceux qui sont en péril.
Saint Ambroise

St Ambroise vu par St Augustin

Je considérais Ambroise lui-même comme un homme heureux, au regard du monde, d'être si fort honoré par les plus hauts personnages.
Il n'y avait que son célibat qui me paraissait chose pénible. Quant aux espérances qu'il portait en lui, aux combats qu'il avait à soutenir contre les tentations inhérentes à sa grandeur même, aux consolations qu'il trouvait dans l'adversité, aux joies savoureuses qu'il goûtait à ruminer Votre Pain, avec cette bouche mystérieuse qui était dans son cœur ; de tout cela je n'avais nulle idée, nulle expérience.
Et il ignorait pareillement ces agitations et l'abîme où je risquais de choir. Il m'était impossible de lui demander ce que je voulais, comme je le voulais ; une foule de gens affairés, qu'il aidait dans leur embarras, me dérobait cette audience et cet entretien. Quand il n'était pas occupé d'eux, il employait ces très courts instants à réconforter son corps par les aliments nécessaires, ou son esprit par la lecture.
Lisait-il, ses yeux couraient sur les pages dont son esprit perçait le sens ; mais sa voix et sa langue se reposaient.
Souvent quand je me trouvais là, - car sa porte n'était jamais défendue, on entrait sans être annoncé, - je le voyais lisant tout bas et jamais autrement.
Je demeurais assis dans un long silence, - qui eût osé troubler une attention si profonde ? - puis je me retirais, présumant qu'il lui serait importun d'être interrompu dans ces rares moments dont il bénéficiait pour le délassement de son esprit, quand le tumulte des affaires d'autrui lui laissait quelque loisir.

3icone ambroise 1Autres liens sur sa vie et son œuvres.

http://nouvl.evangelisation.free.fr/ambroise_de_milan_index.htm.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/StAmbroise/Ambroise.html.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/StAmbroise/.
 

Ambroise 2
Lecture

Daigne donc venir, Seigneur Jésus, à ce tombeau que je suis ! Veuille me laver avec tes propres larmes, car dans mes yeux trop secs, je ne trouve pas assez de larmes pour pouvoir laver mes fautes.
Si tu pleures pour moi, je serai sauvé. Si je suis digne de tes larmes, je me débarrasserai de la mauvaise odeur de toutes mes fautes. Si je suis digne que tu pleures un tant soit peu, tu m’appelleras hors du tombeau de ce corps et tu diras : « Viens dehors ! »
Ainsi mes pensées ne seront pas tenues enfermées dans l’étroit espace de ce corps, mais elles sortiront vers Le Christ et elles se trouveront dans la Lumière, en sorte que je ne songe pas aux œuvres des ténèbres, mais aux œuvres de la Lumière.
Car celui qui songe au péché, travaille à s’emprisonner lui-même à l’intérieur de sa propre conscience.
Appelle donc au-dehors ton serviteur. Je suis ligoté dans les liens de mes péchés, j’ai les pieds liés, les mains attachées, et je suis déjà enseveli dans les pensées et « les œuvres mortes ». Mais à ton appel, je viendrai, je sortirai libre et je me trouverai l’un de ceux qui prennent part à ton festin.
Ta demeure sera remplie d’un parfum précieux, si tu protèges celui que tu as daigné racheter…Je savais que je n’étais pas digne d’être appelé à l’épiscopat… et je suis sans aucun doute le moindre de tous les Évêques et le plus pauvre en mérites.
Mais puisque moi aussi, j’ai entrepris quelque travail pour ta sainte Église, prends soin des fruits de ce travail. Celui que tu as appelé au Sacerdoce alors qu’il était perdu, ne permets pas qu’il se perde maintenant qu’il est Prêtre.
Et par-dessus tout, donne-moi de savoir partager du fond du cœur l’affliction de ceux qui pèchent… Chaque fois qu’il est question du péché de quelqu’un qui est tombé, puissé-je plutôt compatir !
Puissé-je, au lieu de me répandre en invectives avec orgueil, plutôt gémir et pleurer, de telle façon que tout en pleurant l’autre, je pleure aussi sur moi-même en disant : « Thamar est plus juste que moi. »…
Pleurons donc plutôt quand nous apprenons la perte d’un homme pour qui Le Christ est mort, lui qui ne néglige même pas la paille au moment de la moisson.
Ambroise, La pénitence

Saint ambroise 11(Pour voir en grand format: saint-ambroise.jpg saint-ambroise.jpg).

Prière
Seigneur, tu as fait de Saint Ambroise
un Docteur de la Foi Catholique
et un courageux successeur des Apôtres ;
suscite en ton Église
des hommes selon ton Cœur,
capables de la gouverner
avec force et Sagesse.

Date de dernière mise à jour : 07/12/2023

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