Saint Corentin, Évêque de Quimper (5ème s.). Fête le 12 Décembre.

Mardi 12 Décembre 2023 : Fête de Saint Corentin, 1er Évêque de Quimper (5ème s.).

Quimper 14 cathedrale saint corentinCorentin en Évêque et avec comme attribut une truite.
Statue de Saint Corentin dans la Cathédrale Saint-Corentin de Quimper.
Téléversé par Moreau.henri
(Pour voir la statue en grand format : quimper-14-cathedrale-saint-corentin.jpg quimper-14-cathedrale-saint-corentin.jpg).

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/248/Saint-Corentin.html

Saint Corentin

Évêque de Quimper (5ème s.)

ou Cury, Évêque de Quimper.
Il fait partie des "Sept-Saints" qui évangélisèrent la Bretagne et qui ont nom: saint Tugdual de Tréguier, saint Paterne de Vannes, saint Samson de Dol, saint Pol de Léon, saint Malo et saint Brieuc.
Il est certain que Saint Corentin a existé et qu'il a assuré l'implantation de l'Église de Cornouailles.

Il participa au Concile d'Angers en 453. Mais il est le seul des sept à ne pas avoir une localité pour conserver sa pieuse mémoire en Bretagne (On oublie souvent le vrai nom de Quimper: Quimper-Corentin).
Par contre le village de Cury en Cornouailles britannique ne l'a pas oublié.
Cependant de très nombreuses églises et chapelles se sont placées sous son vocable dans le Finistère et les Côtes d'Armor.

"Patron principal du diocèse de Quimper. Né en Armorique, Corentin vécut pendant plusieurs années la vie érémitique, dans les bois qui couvraient le versant sud du Ménez-Hom, en Plomodiern.
 Réclamé comme Évêque par le roi Gradlon et son peuple, il partagea dès lors son temps entre sa tâche épiscopale à Quimper et la vie érémitique à laquelle il restait fidèle.

L'époque où il vécut ne peut être précisée; un manuscrit d'Angers, daté de 897, place un Saint Corentin au calendrier le 1er Mai.
Les reliques du Saint, dispersées lors des invasions normandes (Marmoutier - Abinbdon, Waltham et Glastonbury en G.-B.), furent partiellement restituées à la Cathédrale de Quimper en 1623, où elles furent longtemps en honneur." (diocèse de Quimper et Léon)

Un internaute nous écrit: "Né en Armorique, il se retire dans la solitude dans la forêt de Nevet afin de servir Dieu, à l’exemple de nombreux ascètes.
Se nourrissant de racines et de baies, une fontaine jaillit à sa prière, lui permettant d’avoir un peu d’eau.
Chaque jour, le même poisson vient s’offrir à lui en nourriture; Corentin en coupe un morceau et remet le poisson encore en vie dans l'eau et chaque jour, le poisson revient…
Le Roi Gradlon lui donne des terres afin d’y construire un Monastère.

Les nombreux miracles qu’il accomplit et la sainteté de sa vie conduisent les Chrétiens de Cornouailles à le choisir comme Évêque.
Le roi Gradlon lui offre son palais situé au confluent de l’Odet et du Frout: là où s’élève toujours la Cathédrale de Quimper."


À Quimper en Bretagne, Saint Corentin, honoré comme le premier Évêque de la cité, qui joignait à l’épiscopat la rude vie d’Ermite.
Martyrologe romain.

Iup2 003 cathedrale19Statue de Saint Corentin dans la Cathédrale Saint-Corentin de Quimper.

https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/80ab5baf-0ee9-4b53-b423-ff0adc0168b4

Saint Corentin
1er Évêque de Quimper

Corentin n’est pas venu d’Angleterre en Bretagne, comme la plupart des premiers Saints de cette province de Cornouailles.
On met sa naissance au commencement du IVe siècle, époque où la Foi de Jésus-Christ, étant devenue maîtresse de l’empire romain, avait déjà pénétré dans les pays les plus barbares de l’Occident et du Nord.

Ayant été élevé dans la piété, il embrassa l’état ecclésiastique et fut promu aux Ordres Sacrés. Puis il se retira dans un Ermitage, en la paroisse de Plouvodien, où Dieu fit de grands miracles pour sa nourriture.
Il contracta une étroite amitié avec Saint Primel, qui était aussi un solitaire d’une très grande piété ; et il fit sourdre une fontaine à son Ermitage, pour l’exempter d’aller chercher de l’eau en un endroit fort éloigné.

Souvent il nourrit des hôtes, venus le voir, par des multiplications surnaturelles, trouvant même du poisson où il n’y en avait point auparavant.
Entre autres, il fit un festin à un prince nommé Grallon et à des chasseurs de sa compagnie, avec un morceau de poisson qui n’aurait pas suffi pour rassasier un de ces hommes affamés.

Ce prince, en reconnaissance, lui donna un grand espace de terre, où il fit bâtir un Monastère qui fut bientôt rempli de très saints Religieux.
Les enfants nobles y étaient aussi reçus, pour être formés aux sciences humaines et à la piété : de sorte qu’il servit extrêmement à la bonne éducation de la jeune noblesse de Cornouailles et de toute la Bretagne.

Les seigneurs du pays, charmés de la prudence et de la sainteté de Corentin, prièrent le prince de procurer un nouvel évêché à Quimper-Odets et d’en faire nommer Saint Corentin premier Évêque.
Grallon y consentit ; et, ayant fait venir ce saint Abbé, il l’envoya vers Saint Martin, Archevêque de Tours, dont la juridiction s’étendait sur toute la Bretagne, afin de recevoir de lui la Consécration épiscopale.

Saint Corentin mena avec lui à Tours deux excellents Religieux, Vennolé et Tudin, pour être Bénis Abbés de deux nouveaux Monastères que le prince voulait fonder.

Mais Saint Martin, l’ayant sacré, lui dit que, pour la Bénédiction des Abbés de son diocèse, c’était à lui à la faire ; et il l’envoya ainsi gouverner le peuple que la Divine Providence lui avait commis.
On lui fit une entrée magnifique dans Quimper ; et on lui donna de quoi fonder un Chapitre de chanoines, pour sa nouvelle Cathédrale.

Comme il n’oublia point dans l’Épiscopat qu’il était Religieux, de même les exercices de la vie solitaire, qu’il continua toujours de pratiquer, ne lui firent point oublier qu’il était Évêque. Il visita tout son diocèse ; il ordonna de bons ecclésiastiques pour les distribuer dans les paroisses ; il corrigea les abus qui s’étaient glissés parmi les fidèles ; il combattit les restes du paganisme et il s’acquitta de toutes les autres obligations d’un bon pasteur.
Enfin, Dieu le retira de ce monde pour lui donner la couronne de l’immortalité.

Son corps fut enseveli avec beaucoup d’honneur dans son église Cathédrale, devant le grand autel ; et son convoi fut illustré par plusieurs miracles signalés.
Il s’en est fait depuis quantité à son tombeau.

Une femme avait promis de présenter de la cire à son église, en reconnaissance d’un insigne bienfait qu’elle avait reçu de son intercession.
Elle en apporta en effet ; mais comme elle était prête à l’offrir, elle retira sa main par avarice et ne l’offrit point.
Alors cette même main se ferma si fort, qu’il lui fut impossible de l’ouvrir, jusqu’à ce que le Saint, ayant égard à ses larmes, lui apparut par deux fois et la guérit de ce mal qu’elle s’était attiré par sa cupidité.
Il apparut aussi à un pauvre homme, que des scélérats avaient enfermé dans un coffre pour le faire mourir de faim et le délivra de cette horrible prison en levant la serrure qui la tenait fermée.

Ses reliques sont maintenant au Monastère de Marmoutier-lez-Tours, après avoir été à Saint-Martin de la même ville, où la crainte des Normands les avait fait transporter.
La vie de notre Saint est dans Benoît Gonon et dans le P. Alexandre Legrand, de Morlaix.

Sa ville épiscopale a pris son nom et ne s’appelle plus Quimper-Odets, mais Quimper-Corentin… jusqu’à ce que la révolution intervienne.

Saint corentin 2L’icône de Saint Corentin (avec son attribut le poisson) peinte pour l’Association Orthodoxe Sainte Anne (Bretagne).
Téléversé par Massalim

http://fr.wikisource.org/wiki/La_Vie_de_saint_Corentin

La Vie de Saint Corentin

Récit d'Albert Le Grand publié en 1636

Saint Corentin, premier Évêque de Cornoüaille, en la Bretagne Armorique, naquit au même Diocèse, environ l'an 375, treize ans avant que le tyran Maxime passast és Gaules, & fut, dés son enfance, instruit par ses parents en la Religion Chrestienne; ayant esté, par une grace & protection speciale de Dieu, preservé pendant les guerres que le Roy Conan Meriadec fit aux garnisons Romaines, qu'il chassa entièrement de Bretagne, il s'adonna tout de bon au service de Dieu; &, pour mieux y vacquer, & faire un perpétuel divorce avec le monde, il se retira en une solitude, dans une forest en la Paroisse de Plou-Vodiern, au pied de la montagne de S. Cosme, où il bastit un petit Hermitage près d'une fontaine, &, tout joignant un petit Oratoire; passant en ce lieu les nuits & les jours en prieres & Oraisons, inconnu & retiré de toute conversation humaine, mais chery & consolé de Dieu, qui jamais n'oublie ceux qui, pour son Amour, oublient toutes choses, & fortifié de sa grace contre les attaques & tentations de ses ennemis, & comblé de ses celestes et divines caresses. Pour sa nourriture & sustentation en cette solitude, Dieu faisoit un miracle admirable & continuel; car, encore qu'il se contentast de quelques morceaux de gros pain, qu'il mendioit quelques fois és villages prochains, & quelques herbes & racines sauvages, que la terre produisait d'elle-mesme, sans travail ny industrie humaine, Dieu luy envoya un petit poisson en sa fontaine, lequel, tous les matins, se presentoit au Saint, qui le prenoit & en coupoit une piece pour sa pitance, & le rejetoit dans l'eau, &, tout à l'instant, il se trouvoit tout entier, sans lesion ny blesseure, & ne manquoit, tous les matins, à se présenter à S. Corentin, qui faisoit toûjours de mesme.

II. En mesme temps, vivoit un saint Prestre solitaire, nommé Primael, ou Primel, lequel menoit une vie fort sainte dans une forest en Cornoüaille (1). S. Corentin l'alla visiter, pour recevoir de luy quelques salutaires instructions; S. Primel le recueillit gracieusement, & passerent les deux Saints le reste de la journée en saints propos & colloques spirituel, & la nuit suivante en prieres et Oraisons. Le matin, saint Corentin desira dire la Messe en l'Oratoire de saint Primael, qui, luy ayant disposé tout ce qui estoit requis & necessaire, s'en alla querir de l'eau à une fontaine assez éloignée de son Hermitage; Saint Corentin l'ayant longtemps attendu, sortit de la Chapelle & vid venir le Saint vieillard tout doucement & à petits pas tant pour sa lassitude & que la fontaine estoit loin de là, que parce qu'il estoit boiteux. Saint Corentin, le voyant tout hors d'haleine, en prit pitié & supplia Nostre Seigneur de luy octroyer de l'eau plus prés de son Hermitage; puis, dit la Messe, pendant laquelle il reïtera son Oraison; Dieu exauça sa priere, car au lieu mesme où il mit son baston en terre, après la Messe, il rejaillit une source d'eau, dont les deux Saints rendirent graces à Dieu; &, ayant séjourné quelques jours avec S. Primael, il s'en retourna en son Hermitage à Plovodiern. Encore qu'il tâchast à se derober de la hantise & conversation des hommes, si ne se peut-il tellement cacher, que la reputation de sa Sainteté ne retentit par toute la Bretagne, de sorte que deux Personnages de grande sainteté le vinrent visiter en son Hermitage (2); saint Corentin les receut fort humainement; &, pour les festoyer, leur dressa des crépes (à la mode du païs) qu'il accomoda de quelque peu de farine qu'on luy avoit donnée par aumône és villages prochains; mais Dieu, qui ne délaisse ceux qui ont jetté en luy toute leur espérance, pourveut miraculeusement à la nourriture de ses serviteurs ; car S. Corentin, estant allé puiser de l'eau à la fontaine, la trouva pleine de belles & grosses anguilles, dont il en prit autant qu'il luy fut nécessaire pour festoïer ses hotes, lesquels se retirerent, loüans Dieu qui, par des miracles si signalez, témoignait la Sainteté de son serviteur S. Corentin.

III. En ce temps-là, le Roy Grallon, qui avoit succedé à Conan Meriadek, se tenoit, avec toute sa Cour, en la Ville de Kemper-Odetz, capitale du Comté de Cornoüaille. Un jour, estant allé à la chasse, il donna jusques dans la forest de Nevet (qui n'est plus), en la Paroisse de Plovodiern, proche l'Hermitage de saint Corentin; &, ayant chassé tout le jour, sur le soir, il s'égara dans la forest, & enfin se trouva prés l'Hermitage du Saint, avec une partie de ses gens, ayans tous bon appétit; ils descendirent et s'adresserent au Saint Hermite, luy demanderent s'il ne les pourroit pas assister de quelques vivres? « Oüy (répondit-il), attendez un petit, & je vous en vays querir. » Il s'en alla à sa fontaine, où son petit poisson se représenta à luy, duquel il en coupa une piece de dessus le dos & la donna au maistre d'hôtel du Roy, luy disant qu'il l'apprestast pour son maistre & les Seigneurs de sa suite; le maistre d'hôtel se prit à rire & se mocquer du Saint, disant que cent fois autant ne suffiroit pour le train du Roy. Neanmoins, contraint par la nécessité, il prit ce morceau de poisson, lequel (chose étrange!) se multiplia de telle sorte, que le Roy & toute sa suite en furent suffisamment rassasiez. Le Roy, ayant veu ce grand Miracle, voulut voir le poisson duquel le Saint avoit coupé ce morceau & alla à la fontaine, où il le vid, sans aucune blessure, dans l'eau; mais quelque indiscret (que la Prose, qui se chante le jour de la Feste du Saint, dit avoir esté de l'Evesché de Leon) en coupa une pièce pour voir s'il deviendrait entier, dont il resta blessé, jusqu'à ce que saint Corentin y vint, qui, de sa Benediction, le guerit, & luy commanda de se retirer de là, de peur de semblable accident, à quoy il obéït (3). Le Roy Grallon, ravy de ces merveilles, se prosterna aux pieds du saint Hermite & luy donna toute sa forest & une maison de plaisance qu'il avoit en ladite paroisse de Plovodiern; puis, s'étant recommandé à ses prières, il se retira à Kemper_Odetz. S. Corentin convertit cette maison que le Roy luy avait donnée en un Monastere, où, ayant amassé nombre de saint Religieux, il vivoit en grande sainteté & austerité.

IV. Le Saint, sçachant combien il importoit au bien de la république que les enfans des seigneurs & gentilshommes fussent,, de bonne heure, élevez & dressez à la vertu, prenoit le soin de les instruire; &, à cette fin, il avoit un nombre de pensionnaires en son Monastere, entre lesquels les plus signalez furent Wennolé, Tugdin & Jacut, lesquels, depuis, furent Abbez en trois celebres Monasteres. Quelque temps après, le Roy Grallon fut supplié par les seigneurs & tout le Peuple de procurer l'erection d'un Evesché à Kemper-Odetz, pour le Comté de Cornoüaille, le Roy s'y accorda, &, ayant fait toutes les dépêches requises, nomma S. Corentin à ce nouveau Evesché, &, l'ayant mandé, l'envoya à Tours vers S. Martin, Archevesque dudit lieu, pour estre par luy sacré, luy donnant pour compagnons Wennolé & Tugdin (4), pour estre benits Abbez de deux Monasteres qu'il vouloit édifier. Ils furent gracieusement receus du saint Archevesque, lequel, au desir des lettres du Roy, consacra saint Corentin, mais ne voulut benir les deux autres, disant que c'estoit à faire à luy à benir les Abbez de son Diocese. Les Saints, ayans achevé leur legation, s'en retourneront à Kemper-Odetz, où le Roy, avec toute sa Cour, les receut, & fut dressé une entrée Episcopale & solemnelle à saint Corentin, qui prit possession de son Siège & celebra Pontificalement la Messe. Le Roy vint à l'offrande & offrit à Dieu & au saint Prélat son palais qu'il avoit dans Kemper (5) & grand nombre de terres & possessions; les princes & seigneurs de sa Cour, à son exemple, en firent de mesme, chacun selon ses moyens & facultez. Le lendemain, S. Corentin benit solemnellement ses deux saints Disciples, Abbez, destinant Wennolé pour le Monastere de Land-Tevenec, que le Roy Grallon fonda quelque temps après. Ce pieux prince, non content des dons qu'il avoit faits au saint Evesque, fonda la Cathedrale, arrenta nombre de Chanoines; &, pour laisser la Ville libre à saint Corentin, il en retira sa Cour & la transfera en la fameuse ville d'Is.

V. Saint Corentin, considérant que cette nouvelle dignité requeroit de luy une nouvelle sollicitude, commença, à bon escient, à cultiver son Diocese; il confera les saints Ordres à bon nombre de vertueux personnages, lesquels il instruisoit pour les faire Recteurs de son Diocese, lequel il visita & distribua par paroisses & tréves, preschant partout d'une ardeur & zele admirables, non moins d'exemple que de vive voix, n'ayant relasché rien de ses austeritez ordinaires. Ayant saintement gouverné son troupeau quelques années, Dieu le voulut récompenser de ses travaux & luy envoya une maladie, qui l'affaiblit tellement, que, prévoyant l'heure tant désirée s'approcher, il fit venir tous ses Chanoines & Religieux, &, les ayant exhortez à l'Amour de Dieu & perseverance en leur vocation, il receut, en leur presence, ses Sacremens; puis, leur ayant donné sa benediction, il rendit son Ame beniste és mains de son Createur, le 12. Decembre l'an 401. Son Corps lavé fut revétu de ses Ornemens Pontificaux & porté dans son Eglise Cathedrale; & son décez estant sceu par le Pays circonvoisin, il se rendit une si grande affluence de peuple à Kemper-Odetz, pour voir son saint Corps & le baiser, qu'on ne le pût si-tost enterrer qu'on s'estoit proposé; les malades y alloient & estoient gueris; les muets, sourds, boëteux, aveugles y receurent l'usage de leurs membres; les demoniacles y furent délivrez, & plusieurs autres miracles s'y firent en témoignage de sa sainteté. Le Roy Grallon, qui s'estoit rendu à Kemper-Odetz, quand il eut avis de sa maladie, assista, avec sa cour, à son enterrement, qu'il fit faire avec autant de pompe & magnificence, que si c'eust esté pour luy mesme, & défraya le tout; il fut ensevely dans le Chœur de sa Cathedrale devant le grand Autel, où Dieu a fait plusieurs miracles par son intercession, aucuns desquels nous rapporterons icy, à la gloire de Dieu & de son Saint, duquel la memoire fut si douce à ses citoyens, qu'ils donneront son Nom à leur Ville, l'appelans KEMPER-CORENTIN, & non plus KEMPER-ODETZ.

VI. Une damoiselle, ayant receu quelque faveur par les merites & intercessions de saint Corentin, fit vœu d'offrir quelque quantité de cire à son Eglise, & vint rendre son vœu; comme elle s'approcha de l'Autel pour l'y présenter, le diable la tenta de le retenir, ce qu'elle fit; mais la misérable fut punie sur le champ; car la main qu'elle avoit tirée se ferma si fort, que, quelque effort qu'elle fit, elle ne la pût ouvrir; se voyant punie de la sorte, elle s'en retourna au logis fort désolée, suppliant S. Corentin de luy impetrer l'usage de la main. Une nuit qu'elle prioit de grande ferveur, S. Corentin luy apparut, glorieux & resplendissant, & luy dit : « Ma fille, quand vous aurez promis quelque chose à Dieu, ou à ses serviteurs, ne vous en dédites pas, mais accomplissez le gayement ; allez demain à mon Eglise & priez devant mon tombeau, & vous recevrez guerison. » Le lendemain, la femme alla prier au Sepulchre du Saint, où s'estant endormie, S. Corentin lui apparut de rechef & luy dit qu'elle estoit guerie ; elle, se reveillant là dessus, se trouva avoir le maniement de sa main libre, dont elle rendit graces à Dieu & à saint Corentin. Il apparut à un larron & le frappa de Paralysie, dont il ne pût jamais estre guery, qu'il n'eut restitué ce qu'il avoit dérobé. Quelques méchans, estans entrez de violence dans la maison d'un honneste Personnage, l'enfermerent dans un coffre, à dessein de l'y laisser mourir de faim; ce pauvre homme eut recours à Dieu par l'entremise de S. Corentin, lequel parut en la chambre, tout éclatant & glorieux, &, du bout de sa Crosse, leva la serrure de ce coffre & délivra ce pauvre homme, qui, de ce pas, alla à son Eglise remercier Dieu & son serviteur saint Corentin. L'an de grace 1018, Alain Caignard, comte de Cornoüaille, pensa devenir aveugle, à cause d'une défluxion qui luy tomba sur les yeux; à laquelle les médecins ne pouvoient remédier; en cette affliction, la Comtesse Judith, sa femme, fille de Judicaël, Comte de Nantes, luy conseilla de faire vœu à S. Corentin, & promettre de donner quelques terres & heritages à son Eglise: il la crût, & ainsi, ayant fait dresser & signé les contrat des terres qu'il disposoit donner, il se fit porter à Kemper-Corentin, où il visita l'Eglise & fit sa priere, puis mit ces contrats sur l'Autel, offrant à Dieu & à S. Corentin les terres & héritages qui y estoient mentionnez, &, aussi-tost la défluxion se dissipa, &, du depuis, n'eut plus mal aux yeux. Ce saint corps demeura à Kemper jusques à l'an 878. que les Normands ayans pris terre en Cornoüaille, les Chanoines & Ecclesiastiques de Kemper se retirerent à Tours, emportans le tresor de leur Eglise, &, entre autres Reliques, le Corps de saint Corentin, qu'ils mirent en l'Eglise de saint Martin; depuis, il fut transporté à Marmoutier, où il est reverement conservé.

Cette Vie a esté par nous recueillie des anciens Breviaires et Legendaires MSS. des Eglises Cathedrales des Dioceses de Cornoüaille, Leon et Nantes, qui en ont l'Histoire distribuée en 9. Leçons; Molanus, en ses Additions sur Usward, où il appelle Kemper-Corentin, Civitas Aquilae; Robert Coenalis, Evesque d'Avranches, de re Gallica lib. 2, perioche 6; Benoist Gononus, Célestin, in vitis PP. Occid. lib. 1 pag. 27; Alain Bouchard, en ses Annales de Bretagne, l. 11 ch. 4, recite un abregé de sa vie, et d'Argentré, en son Histoire de Bretagne, l. 1, ch. 11 et l. 11, ch. 9; le P. Augustin du Pas, en son Catalogue des Evesques de Cornoüaille, à la fin de son Hist. des Illustres Maisons de Bretagne, suivy par Jean Chenu, en son Histoire Chronologique des Evesques de France, et Claude Robert, en sa Gallia Christiana, lettre B.

Frère Albert Le Grand - Religieux, Prêtre de l'Ordre des Frères Prêcheurs de Morlaix - Vie des Saints de la Bretagne Armorique (1636)

Date de dernière mise à jour : 12/12/2023

Commentaires

  • FEDYCKI GHISLAINE

    1 FEDYCKI GHISLAINE Le 12/12/2019

    BONJOUR,
    amour, lumière notre père
    et bien je sais que je suis inculte n'ayant pas vouée ma vie a LE PRIER
    mais regarder la nuit des temps qui coule coule coule toujours car sa lumière est là oui que TA VOLONTÉ SOIT FAITE
    JÉSUS MARIE JOSEPH GARDEZ MOI EN VOTRE COMPAGNIE
    MON CHER SAINT MARTIN JE TE PRIE CHAQUE ANNEE ET c'est seulement chez ton ami ST BRUNO que j'ai appris que c'est à toi que l'on devait les monastères et abbayes
    je résume 'SES VOIES SONT IMPENETRABLES' et entend notre prière nous attendons le divin enfant voit comme ciel et terre sont remuées en ce moment fait paraître ton jour que ta création soit sauvée
    BON NOEL A TOUS

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