Saints Jacinthe (Hyacinthe) et Francisco Marto, son frère, deux des enfants auxquels la Sainte Vierge apparut à Fatima. Fête le 20 Février.

Mardi 20 Février 2024 : Fête de Sainte Jacinthe (Hyacinthe) Marto et de Saint Francisco Marto, son frère, deux des enfants auxquels la Sainte Vierge apparut à Fatima (? 1920).

Fête de Francisco Marto, frère de Jacinthe, le 04 Avril (Dies natalis), mais le Pape Saint Jean-Paul II a fixé la Célébration commune de leur Fête au 20 Février, jour du décès de Jacinthe (Martyrologe romain).
Ils ont été Canonisés le 13 Mai 2017 par le Pape François.

http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/avril/bienheureux-francois-marto-un-des-enfants-auxquels-la-sainte-vierge-apparut-a-fatima-fete-le-04-avril.html

Jacinta de fatima 2 718x1024 1

https://nominis.cef.fr/contenus/saint/10244/Sainte-Jacinthe-%28Hyacinthe%29-Marto.html

Sainte Jacinthe (Hyacinthe) Marto

Une des enfants auxquels la Sainte Vierge apparut à Fatima. (? 1920)

Une des enfants auxquels la Sainte Vierge apparut à Fatima. Elle mourut à dix ans d'une maladie qu'elle supporta avec patience et dévotion à la Vierge Marie.

- François à Fatima le 13 Mai 2017: les petits bergers, exemples de sainteté pour «surmonter les souffrances» de la vie (radio Vatican)
Pèlerinage du pape François au sanctuaire de Notre Dame de Fatima à l'occasion du centenaire des Apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie à la Cova da Iria, 12-13 Mai 2017, homélie du Saint Père.
les deux petits bergers de Fatima, témoins des apparitions de la Vierge, vont être canonisés le 13 mai prochain par le Pape François lors de son voyage au sanctuaire marial portugais.
Vidéo du Vatican sur la webTV de la CEF 
Consistoire pour la canonisation de bienheureux, dont les voyants de Fatima le 20 Avril 2017.
Les petits voyants de Fatima sur la voie de la sainteté.
décret du 23 mars 2017 reconnaissant un miracle attribué au Bienheureux Francesco Marto, né le 11 Juin 1908 et mort le 4 Avril 1919, et à la Bienheureuse Giacinta Marto, née le 11 Mars 1910 et morte le 20 Février 1920.

- Homélie de sa sainteté le pape Jean-Paul II pour la béatification des vénérables Jacinthe et François, pastoureaux de Fátima, au sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Fátima, Samedi 13 Mai 2000.
"Je te bénis, Père, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits.
Je te bénis, ô Père, pour tous tes tout-petits, à commencer par la Vierge Marie, ton humble Servante, jusqu'aux pastoureaux François et Jacinthe.
Que le message de leur vie reste toujours ardent pour illuminer le chemin de l'humanité!"
"Comme à Lourdes, à Fatima également la Vierge a choisi des enfants, François, Jacinthe et Lucie, comme destinataires de son message.
Ils l'ont accueillie si fidèlement qu'ils méritent non seulement d'être reconnus comme témoins crédibles des apparitions, mais de devenir eux-mêmes un exemple de vie évangélique.

Lucie, leur cousine à peine plus âgée encore vivante, a tracé des portraits significatifs des deux nouveaux Bienheureux. François était un enfant bon, réfléchi, à l'âme Contemplative ; alors que Jacinthe était vive, plutôt susceptible, mais très douce et aimable."
(Source: Il y aura des saints parmi les enfants - Jean-Paul II, Audience Générale du Mercredi 17 Mai 2000 - site du Vatican).

À Aljustrel près de Fatima, au Portugal, en 1920, la Bienheureuse Hyacinthe Marto. Encore toute jeune enfant, elle supporta avec patience la maladie dont elle était affectée et témoigna de toutes ses forces de sa piété envers la Vierge Marie.
Martyrologe romain

"Ne croyez pas que le jeune âge soit un obstacle au chemin vers la perfection consommée, autrement dit la sainteté", avait dit le Pape Pie XII, et bien des années auparavant son prédécesseur Pie X, avait affirmé : "Il y aura des Saints parmi les enfants".

Childrensoffatima 11

https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/5a7e3d23-52a5-486e-933d-9643530d5220

Sainte Jacinthe Marto
Voyante de Fatima
(1910 - 1920)

Jacinthe (Jacinta de Jesus) Marto, la plus jeune des visionnaires des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 1917, avec son frère Francisco Marto et leur cousine Lúcia dos Santos, est née le 11 Mars 1910 à Aljustrel au Portugal.
Elle est la fille légitime de Manuel Pedro Marto et d’Olímpia de Jésus. Le 19 Mars, elle reçoit le Sacrement du Baptême à l’église paroissiale de Fatima.

De caractère joyeux et insouciant, elle aime à danser - ce qu'elle fait avec grâce - et ce jusque dans la prison de Vila Nova de Ourém !
Très marquée par la vision de l'enfer (montré lors des apparitions de Fatima), elle s'attache spécialement à prier et à se sacrifier pour la conversion des pécheurs. Elle redit souvent la Prière enseignée par Notre Dame et elle invite son frère et sa cousine à prier « pour sauver les âmes de l'enfer ».

Le 13 Octobre 1917, un ecclésiastique lui demande de prier pour le Saint-Père. Elle lui demande qui est le Saint-Père, et dès lors, à chaque Prière ou Sacrifice, elle ajoute « …et pour le Saint-Père ».
Après chaque chapelet, elle ajoute trois Ave pour lui. Elle aurait tant aimé le voir ! « Beaucoup de personnes viennent ici, dit-elle, mais jamais le Saint-Père ». À deux reprises, elle aura une vision du Pape Benoît XV, priant et souffrant.

Elle tremble devant la perspective de la deuxième guerre mondiale « pire encore que la première » (apparition du 13 Juillet 1917) qui arrivera si l'on n'écoute pas les demandes de la Vierge, et dont les horreurs lui paraissent présentes. « Tant de gens qui vont mourir. Et presque tous vont en enfer ! Beaucoup de maisons seront détruites et beaucoup de Prêtres tués ».

Ainsi offre-t-elle généreusement ses sacrifices : repas donnés aux brebis, puis aux pauvres - support des visiteurs qui la questionnent – mauvais traitements, moqueries - maladie et séparation des siens.
Elle dit aussi : « J'aime tellement le Cœur Immaculé de Marie. C'est le Cœur de notre petite maman du Ciel ! »
Et elle chante sur des airs à elle : « Doux cœur de Marie, soyez mon Salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l'enfer ».

Elle regrette de ne pouvoir Communier à ces intentions. Devant partir à l'hôpital, elle fait ses dernières recommandations à Lucie, inspirées des messages de la Vierge, et elle annonce qu'elle ira dans deux hôpitaux, non pas pour guérir mais « pour souffrir davantage » et qu'elle mourra « toute seule ».

Elle reçoit plusieurs visites de la Sainte Vierge et meurt, en odeur de sainteté mais seule, le 20 Février 1920.

Jacinthe Marto a été Béatifiée, avec son frère François (fêté le 4 Avril), le 13 Mai 2000, au Sanctuaire de Notre Dame du Rosaire de Fatima, par le Pape Saint Jean Paul II (>>> Homélie du Pape).

Pour un approfondissement : >>> Notre Dame de Fatima

Pastorinhos2 11

https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/5a7e3d23-52a5-486e-933d-9643530d5220

Sts Jacinthe et Francisco Marto
Voyants de Fatima

Francisco Marto naît à Aliustrel,Fátima (Portugal) le 11 Juin 1908. Il était le fils de Manuel Pedro Marto et de Olímpia de Jesus, frère de Jacinta Marto (1910-1920) et cousin de Lúcia de Jesus (1907-2005).
C’est à ceux-là qu’est apparu un Ange, au printemps, en été et à l’automne 1916, à la Loca do Cabeço et sur le Puits de la Maison de Lúcia et Notre-Dame du Rosaire les 13 mai, juin, juillet, septembre et octobre 1917, aux Valinhos.

Il est tombé malade le 23 Décembre 1918 avec une grippe/pneumonie et est décédé le 4 Avril 1919, après s’être Confessé et Communié.
Il fut enterré dans le cimetière paroissial de Fátima le 5 Avril.

Le Prêtre de la paroisse en complément au procès paroissial, organisé par l’Archevêque de Mitilene en Octobre 1917 et envoyé au Patriarcat de Lisbonne, le 28 Avril 1919, a écrit en date du 18 Avril : « Francisco – voyant – est décédé à dix heures de la nuit du 4 Avril, victime d’une pneumonie avec un alitement prolongé de cinq mois, ayant reçu les sacrements avec une grande lucidité et piété. Et il a confirmé qu’il avait vu une Dame à la Cova da Iria et Valinhos ».
Ses restes mortels ont été exhumés d’où ils se trouvaient, en Février 1952 et transférés le 13 Mars de la même année dans la Basilique de Fátima, où ils ont été ensevelis, du côté droit du transept.

Son  procès de Béatification a débuté le 30 Avril de la même année 1952, conjointement avec celui de sa sœur Jacinta, mais envoyé à la Congrégation pour la Cause des Saints, seulement le 3 Août 1979.
Il fut ouvert le 20 Décembre de cette année. En Avril 1981 un avis positif a été donné sur la possibilité de reconnaître la pratique de vertus héroïques, de la part des enfants et pour cela, pouvant être Béatifiés et Canonisés en tant qu’enfants non martyres.
Le décret sur les vertus héroïques des deux pastoureaux a été signé par Saint Jean Paul II, le 13 Mai 1989, leur accordant le titre de Vénérables.

Le 28 Juin 1999, fut promulgué, en présence du Pape, le décret de la Congrégation pour la Cause des Saints sur le miracle attribué à Francisco et Jacinta en faveur de Maria Emilia Santos.

Saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojty?a, 1978-2005), à Fátima le 13 Mai 2000, a Béatifié les pastoureaux Francisco et Jacinthe Marto et a choisi la date à fêter leur Béatification, le 20 Février (jour du décès de Jacinthe).(>>> Homélie du Pape).

Francisco et Jacinta ont été solennellement Canonisés par le Pape François, le 13 Mai 2017. Au cours d’une Messe sur l’esplanade du Sanctuaire marial portugais, le Pape a prononcé la formule de Canonisation des deux enfants, sous les applaudissements de centaines de milliers de pèlerins.
Après l’hymne du « Veni Creator Spiritus », la lecture des biographies des Bienheureux et la Litanie des Saints, le Pape a répondu favorablement à la demande de l’Évêque de Leiria-Fatima, Mgr Antonio Marto, d’inscrire les deux pastoureaux, voyants des six apparitions initiées il y a tout juste 100 ans (13 Mai 1917), au calendrier des Saints.
Prononçant la formule rituelle en portugais - « nous déclarons et définissons comme Saints… Francisco Marto et Jacinta Marto » - le Pape a été interrompu par les applaudissements de la foule, avant de pouvoir continuer : « et nous les inscrivons au calendrier des Saints, en établissant que, dans toute l’Eglise, ils soient pieusement honorés comme des Saints. Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».

>>> Homélie intégrale du Pape François


4fedad10 1

http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-jacinta-et-francisco-marto-.html

JACINTA MARTO

Jacinthe Marto, sœur de François, est né à Aljustrel, le 11 Mars 1910. Elle fut Baptisée à l’église paroissiale le 19 suivant, et reçut le même nom que sa grand’mère Jacinthe Au sujet de cette petite pastourelle, sa cousine Lucie écrit :
"Elle n’était enfant que par les années. C’est merveilleux de voir comment elle comprenait bien l’esprit de prière et de sacrifice que la Sainte Vierge nous recommandait…J’ai une telle haute considération de sa sainteté!

Pour ma part, je pense que Jacinthe fut celle qui reçut de Notre Dame une abondance de grâce et une meilleure connaissance de Dieu et de vertu.
Jacinthe avait toujours une tenue sérieuse, modeste et aimable, qui semblait témoigner de la présence de Dieu en tous ses actes, ce qui est propre aux personnes avancées en âge et de grande vertu."

Pendant les apparitions elle voyait et entendait tout, mais elle ne parlait ni à l'ange ni à la Mère de Dieu.
Intelligente et très sensible, elle restait impressionnée profondément quand elle entendait la Vierge Bénie déclarer que Jésus était beaucoup offensé par le péché.

Après avoir vue la vision d'enfer, elle se décidait de s'offrir complètement pour le Salut d'âmes.
La nuit de la première apparition de Notre Dame (le 13e mai 1917), c'était Jacinta qui, malgré les promesses qu'elle avait fait à Lucie, révélait le secret de l'apparition à sa mère: "Maman, aujourd'hui j'ai vu la Madone dans le Cova da Iria. O, quelle belle Dame!"

Ultérieurement, le Ciel donnerait Jacinta de la grâce davantage avec deux visions puissantes du Saint Père:
Un Pape souffrant pour les persécutions faits contre l'Église et aussi pour les guerres et les destructions qui convulsait le monde.
"Le pauvre Saint Père," disait Jacinta, "tout le monde doit prier pour lui." Dés lors, le Vicaire de Christ était toujours présent dans les prières et sacrifices de tous les visionnaires, mais surtout de ceux de Jacinta.

"Si seulement je pourrais placer dans les cœurs de tout le monde tout autant du feu que j'ai dans mon cœur en aimant le Cœur de Marie!"
Afin de libérer des âmes des feux d'enfer, Jacinta entreprenait librement des sacrifices. Dans la chaleur féroce de l'été, elle refusait boire de l'eau.

Comme un sacrifice à la Gloire de Dieu, elle offrait ses casse-croûtes d'après-midi aux enfants mêmes plus pauvres qu'elle.
Pour sauver des âmes, elle se prenait la douleur de porter un morceau rude de corde avec beaucoup de nœuds contre sa peau dénudée.
Elle endurait les affronts et interrogations épuisantes des incrédules sans la lamentation la plus petite.
"Si seulement je pourrais montrer l'enfer aux pécheurs!" disait-elle, "comme je serais heureuse si tous pourraient aller au paradis."

Une année après les apparitions au Cova da Iria, la maladie commençait qui lui porterait un jour à mort.
La première signe de cette maladie était la pneumonie, alors un abcès au poumon, les deux desquels lui faisait souffrir intensément. Cependant, de son lit d'hôpital, elle déclarait gaiement que sa maladie était simplement une nouvelle occasion à souffrir pour la conversion de pécheurs.

Après deux mois à l'hôpital, elle revenait chez elle, une plaie ulcéreuse et ouverte était découverte sur sa poitrine.
D'après la diagnostique elle avait une tuberculose. Pendant l'année prochaine, elle souffrait terriblement pour Notre Dame. "Est-ce que Jésus sera contenté avec l'offre de mes souffrances?," demandait-elle à Lucie.

En février 1920, on lui transportait d'urgence à un autre hôpital, cette fois à Lisbonne. Minée par sa maladie jusqu'au point où elle devait mourir et sans la présence ni de ses parents bien-aimés ni de Lucie, elle se consolait avec la pensée que cela, aussi, était encore une autre occasion d'offrir en haut sa souffrance pour des pécheurs. À l'hôpital de Lisbonne elle était visitée pas moins que trois fois par la Mère de Dieu.

Enfin, dans la nuit du 20 Février 1920, la promesse de la "Dame plus brillante que le soleil" était accomplie.
"Je suis venu vous prendre avec moi au Paradis."
Comme Francisco, Jacinta est maintenant enterrée dans la grande Basilique de Notre Dame de Fatima.

Beata jacintamarto20 2a 2

 

LES VOYANTS

LES TROIS PETITS PASTOUREAUX

Pour faire connaître son message, la très sainte Vierge a choisit un petit bourg retiré, loin de l'agitation des grandes villes : Fatima, au Portugal, où Elle apparut sept fois à 3 petits enfants : Jacinthe, François et Lucie.

Héroïcité et spiritualité des petits voyants :

La petite Jacinthe avait un caractère doux et tendre. Elle n'avait que 7 ans au moment de la première apparition.
Son frère François, deux ans de plus qu'elle, avait le même caractère que son père : humble et doux.
Dès la première apparition de la sainte Vierge, les trois petits voyants surent s'imposer des sacrifices héroïques.
Toute mortification leur paraissait légère. Ils en vinrent au point de porter une rude corde autour de la taille.
Les vertus cachées des petits bergers captivaient les âmes simples qui venaient leur confier leurs détresses et se recommander à leurs prières.
L'école à Fatima étant proche de l'église, les petits voyants profitaient de l'entrée et de la sortie des classes pour aller rendre visite à Notre Seigneur et passer de longues heures auprès du Tabernacle.
Jacinthe et François surtout, à qui la Vierge avait promis de venir les chercher bientôt pour les emmener au Ciel, et qui se jugeaient, pour cela, facilement dispensés de fréquenter les classes, se retiraient ainsi souvent, pour parler, seul à seul, avec « Jésus caché », mais les autres s’apercevaient qu’ils étaient à l’église et se présentaient pour leur parler et se faire recommander à Notre-Dame, chose que les pastoureaux s’efforçaient de se rappeler le mieux qu’ils pouvaient.

Et ce n'était pas seulement à l'Eglise qu'on s'adressait aux enfants : « Un jour, raconta Lucie, nous rencontrâmes une pauvre femme, qui, en pleurant, vint s'agenouiller devant Jacinthe, pour lui demander d'obtenir de Notre-Dame la guérison d'une terrible maladie.
Jacinthe, en voyant cette femme à genoux devant elle, en fut peinée, et saisit ses mains tremblantes pour la relever.
Voyant qu'elle n'y parvenait pas, elle s'agenouilla aussi, et récita avec elle trois « Ave Maria ».
Ensuite elle lui demanda de se relever, et lui dit que Notre-Dame la guérirait. Elle ne manqua pas de prier tous les jours pour cette pauvre femme, jusqu'à ce que, celle-ci, au bout d'un certain temps, revint remercier Notre-Dame de sa guérison.


Une autre fois, se présenta un soldat qui pleurait comme un enfant. Il avait reçu l'ordre de partir sur le front, laissant sa femme malade au lit, avec trois enfants.
Il demandait la guérison de sa femme ou la révocation de l'ordre du départ. Jacinthe l'invita à dire le chapelet et lui dit : "Ne pleurez pas ! Notre-Dame est si bonne !... Certainement elle vous fera la grâce que vous demandez".
Elle n'oublia pas le soldat dans ses prières : à la fin du chapelet, elle disait toujours un « Ave Maria » pour lui.
Au bout de quelques mois, il reparut, avec sa femme et ses enfants pour remercier Notre-Dame des deux grâces qu'il avait obtenues.
A cause d'une très forte fièvre qui lui était arrivé la veille du départ, il avait été libéré du service militaire, et sa femme avait été guérie par Notre-Dame. »…


François et Jacinthe moururent très jeunes après bien des souffrances ; mais ces souffrances ils les offrirent du fond du cœur pour l’Amour de Dieu, en réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de Marie et pour les pécheurs.
Lucie entra en religion et fut rappelée à Dieu le Dimanche 13 Février 2005 au Carmel de Coïmbra, au Portugal.

VIE DE JACINTHE

SAINTE JACINTA MARTO

Jacinthe avait deux ans de moins que son frère François. C'était une petite fille gaie et vive, au grand cœur, mais capricieuse par moment ; à tel point que Lucie disait d'elle : « Ma cousine était susceptible, parce que la moindre contrariété suffisait pour la faire bouder dans un coin à attacher le bourricot !. Il fallait alors la laisser choisir le jeu et le partenaire avec qui elle voulait jouer ».
Cependant, c'était une petite fille aimable, attirante et d'une nature extraordinairement sensible.
Son maintien toujours sérieux, modeste et affable, paraissait traduire la présence de Dieu dans toutes ses actions, maintien qu'on ne trouve d'ordinaire que chez des personnes déjà avancées en âge et de grande vertu.
Une de ses qualités particulières était l'amour de la vérité, au point d'être capable de reprendre une personne qui aurait dit un mensonge.

A cinq ans environ, en entendant parler des souffrances de notre Divin Rédempteur, elle s'attendrissait et pleurait. « Pauvre Notre Seigneur !, répétait-elle. Je ne veux faire aucun péché, pour que Jésus ne souffre pas davantage. »
Les vilaines paroles étaient un péché, et faisaient souffrir le Petit Jésus. Aussi Jacinthe évitera-t-elle tout le long de sa courte vie la compagnie de ceux parmi lesquels il y avait danger de prendre cette mauvaise habitude.

Elle avait une attirance particulière pour sa cousine Lucie, avec qui elle aimait jouer. Lorsque la famille Marto allait prendre un repas chez les dos Santos, la plus heureuse était Jacinthe qui aimait se placer à table tout près de Lucie.
Le soir, elle faisait tout pour rester avec sa cousine, si bien que sa tante proposait de la laisser dormir à la maison.
Plus tard, et après de nombreuses insistances, Jacinthe (et François) purent obtenir de leurs parents la garde des brebis afin de pouvoir aller avec Lucie à la Cova da Iria pour être en sa compagnie.
Elle aimait courir derrière les papillons, mais elle aimait encore mieux cueillir les fleurs pour en faire des guirlandes.
La danse était sa distraction favorite. Comme son frère François, elle aimait la musique et durant les longues heures qu'elle passait à faire paître le troupeau, elle faisait retentir de sa jolie voix la solitude de la campagne.
Assise sur le sommet d'une colline, ou sur un rocher, elle ne se lassait pas d'entendre l'écho de sa voix se répercuter au fond des vallées.

Le nom qui résonnait le mieux était le nom de « Marie », et Jacinthe récitait quelquefois l'Ave Maria tout entier, en prononçant seulement la parole suivante lorsque celle qui précédait avait cessé d'être répercutée par l'écho.

La Communion de Lucie exalta chez Jacinthe et son frère le désir de recevoir comme elle la sainte Hostie.
Au printemps 1918, Olimpia les présenta à l'abbé Ferreira afin qu'ils remplissent le devoir pascal s'il les trouvait assez instruits.
Jacinthe fut acceptée ; elle n'avait pas huit ans : grande dérogation aux principes pour M. le Curé ! Hélas ! Son frère trébucha, paraît-il, dans la récitation d'une question importante et fut refusé ; ce qui faisait accuser le bon Prêtre de partialité par Ti Manuel, le papa, lequel eût été bien content que son frère put l'accompagner également à la Sainte Table.

En Décembre 1918, elle tomba gravement malade, presque au même moment que François.
Au cours de cette année là, la très sainte Vierge apparut trois fois à la fillette, mais sans lui apporter de messages :
— La première fois, dans l'église de Fatima, durant la messe, le jour de l'Ascension ; Elle lui apprit à bien réciter le chapelet.
— La seconde fois, ce fut la nuit, à la porte de la cave, alors que la famille dormait.
— La troisième fois, dans la maison, au dessus d'une table ; la Vierge était immobile et silencieuse. Jacinthe s'écria : « Oh, Maman !... Vous ne voyez pas là Notre-Dame de la Cova da Iria ? ».

Bd80cb48 1
Un jour, elle confia tout émue à sa cousine Lucie : « Notre-Dame est venue nous voir, et elle a dit qu'elle viendrait, dans très peu de temps, chercher François pour l'emmener au Ciel.
A moi, elle m'a demandé si je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui.
Notre-Dame veut que j'aille dans deux hôpitaux ; mais pas pour guérir. Ce sera pour souffrir davantage, pour l'Amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de Marie.
Elle m'a dit que tu n'y viendrais pas ; que ma mère m'y conduirait, et qu'ensuite je resterais là toute seule ; mais que je n'aie pas peur, car elle viendrait me chercher pour aller au Ciel. »

Après le départ du François pour le Ciel, les parents installèrent la petite fille dans la chambre de son saint frère, car plus proche de la porte d'entrée. En effet, Jacinthe était très affaiblie par la maladie.
La présence de sa cousine Lucie était pour elle un soutient indispensable car depuis le départ de François elle ne cessait de penser à lui en pleurant.
Sa consolation était de souffrir pour Notre Seigneur afin de réparer les péchés du monde. Les souffrances des damnés et l'éternité de leur peine la préoccupaient sans cesse et l'encourageaient à supporter sans plainte et même avec joie les souffrances de la maladie.

Elle avait demandé à François mourant, de dire, au Ciel, à Notre-Seigneur et à sa Mère qu'elle souffrirait « tout ce qu'ils voudraient » pour la conversion des pécheurs.

La vision de l'Enfer l'avait tant impressionnée, qu'elle ne pouvait chasser de son esprit cette pensée.
Parfois, pensive, elle répétait tout haut : « Coïtadinhos !... » (Pauvres malheureux !). « Dis, Lucie, ces flammes ne s'éteignent jamais ? Et ces gens ne se consument pas comme le bois qui devient de la cendre ? »

Et, après les explications de sa cousine, elle reprenait :
— « L'Enfer !... l'Enfer !... Quelle peine me font les âmes qui y tombent !... nous prierons beaucoup et nous ferons des sacrifices pour que les pécheurs se convertissent. » ; et mi-tremblante s'agenouillait, joignait les mains et récitait les prières que Notre-Dame lui avait enseignées : « Oh mon Jésus ! Pardonnez-nous nos péchés... etc. ».
Jacinthe restait comme ça, très longtemps agenouillée, répétant la même prière pour convertir les pécheurs et ainsi sauver les âmes de l'enfer.

La maladie la faisait souffrir beaucoup. Après une broncho-pneumonie, se déclara une pleurésie purulente, qui lui causait de grandes souffrances.
Elle s'efforçait toutefois de ne jamais se plaindre malgré les douleurs qu'elle supportait avec résignation, une joie même, qui surprenait d'autant plus qu'elle trouvait encore la force de se lever pour réciter la prière de l'Ange.

Quand sa mère se montrait triste de la voir souffrir, elle lui disait : « Ne vous faites pas de souci, mère, je vais au Ciel, et là, je prierai beaucoup pour vous. Ne pleurez pas, je me sens bien. »
Jacinthe disait à Lucie : « Je ne veux pas que tu dises à personne que je souffre, même pas à ma mère, parce que je ne veux pas qu'elle s'afflige. »

La petite malade se confiait volontiers à Lucie.
Ensemble elles parlaient de leurs mortifications, de leurs sacrifices, qui leur semblaient peu de chose pour consoler les Cœurs de Jésus et de Marie.
« Écoute, tu sais, disait Jacinthe, Notre Seigneur est triste, parce que Notre-Dame nous a dit de ne plus l'offenser davantage, qu'Il était déjà trop offensé, mais on n'en fait aucun cas ; on continue à faire les mêmes péchés. »

Elle lui énumérait alors toutes les occasions dont elle avait profité, le jour et la nuit précédente, pour réparer tant d'outrages faits à Dieu : « J'avais très soif, et je n'ai pas voulu boire. Je l'ai offert à Jésus pour les pécheurs.
Cette nuit, je souffrais beaucoup, et j'ai voulu offrir à Notre Seigneur le sacrifice de ne pas me retourner dans mon lit. Aussi je n'ai pas dormi du tout... Et toi, Lucie, as-tu fait aujourd'hui quelque sacrifice ? »

Bien qu'elle ne pouvait plus rien avaler sans un certaine dégoût, elle prenait les aliments que sa mère lui présentait sans montrer la plus légère répugnance pour offrir ce sacrifice à Notre Seigneur.
Elle confia à Lucie : « Je bois la tasse de lait que ma mère me donne ; si tu savais combien cela m'a coûté de la prendre ! Mais je ne dis rien.
Je prends tout par Amour de Notre Seigneur et du Cœur Immaculé de Marie, notre "Maman du Ciel". »


Quand sa mère lui apportait, avec une tasse de lait, une belle grappe de raisin, et lui laissait le choix, elle prendrait de préférence le lait.
« Non Maman, je ne prendrai pas les raisins ; vous pouvez les emporter. Donnez-moi plutôt le lait ; je vais le prendre. »
Et lorsque sa mère se retirait, elle disait à Lucie :
« J'avais tellement envie de ces raisins, et cela m'a tant coûté de prendre le lait ! Mais j'ai voulu offrir ce sacrifice à Notre Seigneur ».

Au cours du mois de Juin 1919, le médecin conseilla aux parents de l'envoyer à l'hôpital Saint Augustin, à quinze kilomètres de la maison.
Là, la petite fille fut soumise à un traitement rigoureux, mais qui ne donna aucun résultat.
Alors, à la fin du mois d'Août, il fut décidé que la petite revienne à la maison, d'autant plus que ses parents n'avaient pas les moyens de payer plus longtemps le prix de la pension à l'hôpital.
Sa santé s'affaiblissait de jour en jour. La maladie minait son pauvre petit corps. Atteinte de tuberculose, il lui était tout à fait impossible de quitter son lit.

Lorsqu'elle eut appris, par Notre-Dame elle-même la visitant dans sa chambre d'Aljustrel, qu'elle irait à Lisbonne dans un hôpital pour y mourir seule, son cœur fut bouleversé par cette perspective de mourir loin de ses parents et de sa cousine bien-aimée.
Un jour, Lucie la trouva, tenant une image de Notre-Dame, qu'elle embrassait en disant : « O ma "Maman du Ciel" ! Alors il me faut mourir toute seule ? »

C'était là une épreuve bien amère que lui imposait la Vierge, et elle la suppliait presque d'écarter ce calice.
Jésus Lui-même, avant sa Passion, disait : « Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi ! » ; mais, elle acceptait de souffrir avec Amour pour Jésus et Marie, ainsi que pour les pécheurs, en disant dans sa Prière : « O mon Jésus ! Ce sacrifice est si grand ! Vous pouvez sauver beaucoup de pécheurs ! ».

A la mi-janvier 1920, arriva à Aljustrel un Prêtre, ami de la famille, avec un médecin renommé à Lisbonne pour voir la petite malade, le Dr.  Eurico-Lisboa.
Ce médecin décida de l'hospitaliser d'urgence à Lisbonne.
La petite fille se gardait bien de soutenir l'opinion de ses parents qui voulaient la garder à la maison, car elle savait qu'à Aljustrel, elle ne pourrait pas offrir le « si grand sacrifice » de mourir « toute seule » que la Vierge lui avait proposé, sacrifice qui pouvait préserver des flammes quelques âmes pécheresses.
« Tu iras à deux hôpitaux, lui avait dit Notre-Dame, mais ce ne sera pas pour guérir. Ce sera pour souffrir davantage, pour l'Amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des offenses commises contre mon Cœur Immaculée »

Le Cœur Immaculé de Marie ! C'était la passion de Jacinthe !
« Il ne s'en faut plus beaucoup pour que j'aille au Ciel, confiait-elle à Lucie. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie... Quand tu auras à le dire, ne te cache pas !...
Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; qu'il faut les lui demander à Elle ; que le Cœur de Jésus veut qu'on vénère, à côté de Lui, le Cœur Immaculé de Marie
[Voir dévotion des cinq premiers samedis du mois].
Que l'on demande la Paix au Cœur Immaculé de Marie, parce que Dieu la lui a confiée à Elle !.

Ah ! Si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu que j'ai là dans la poitrine, qui me brûle, et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ! »

Parfois avec sa simplicité naturelle elle disait aussi : « J'aime tant le Cœur Immaculé de Marie, c'est le Cœur de Notre petite Maman du Ciel. N'aimes-tu pas répéter souvent ? "Doux Cœur de Marie, Cœur Immaculé de Marie". J'aime tellement cela… ».

Ce départ pour la capitale effrayait beaucoup la petite Jacinthe car elle savait de la très sainte Vierge même, que ce voyage serait le dernier avant d'aller au Ciel ; et l'idée de ne plus revoir ceux qu'elle aimait tant lui fendait le cœur.
Notre Seigneur, au Jardin des Oliviers, avait senti la même peine de souffrir seul. Par trois fois, il avait interrompu sa Prière, pour demander à ses Apôtres de veiller avec Lui. Comment s'étonner donc de rencontrer le même sentiment dans l'âme si affectueuse de la petite Jacinthe ? Mais, malgré cette peine, elle accepta avec joie d'aller à l'hôpital, pour montrer son Amour à Marie en y souffrant plus qu'à la maison.

A Lisbonne, personne ne voulait recevoir cette voyageuse fatiguée avec sa petite fille pâle et décharnée.
Pour finir, ce 21 Janvier 1920, la malade et sa mère furent reçues avec beaucoup de bonté par la Directrice de l'orphelinat Notre-Dame des Miracles, à Lisbonne, Sœur Marie de la Purification Godinho († 24-06-1960 à l'âge de 82 ans), en attendant que le médecin puisse faire les démarches administratives d'admission à l'hôpital ; mais il rencontra un obstacle imprévu : la mère de Jacinthe refusait que sa fille soit opérée, sans doute par peur de la perdre... mais face à l'insistance et aux bons conseils du médecin, elle accepta.

Dans cet orphelinat, il y avait une tribune avec vue sur la chapelle. Tous les moments qui lui restaient durant les jours qu'elle y a vécu, Jacinthe les passait dans la tribune assise dans une petite chaise avec les yeux fixés dans le Tabernacle. C'était sa mère qui la portait dans ses bras à la table de la Communion.

Le 2 Février, jour de la Présentation, Jacinthe entrait au Service n°1 de l'hôpital Doña Estefania, où elle occupait le lit n°38, et était traitée sous la direction du Dr. Castro-Freire, l'un des meilleurs médecins d'enfants du Portugal.
Elle y recevait la visite quotidienne de Sœur Purification, sa « marraine », comme elle appelait sa bienfaitrice.
Monsieur Marto, son papa, put venir voir une fois son enfant, mais ce fut une visite bien brève.
Le pauvre homme devait revenir promptement à Fatima, où d'autres de ses enfants étaient au lit et réclamaient sa présence.

Lucie, qui était venue lui rendre visite durant deux jours, confie : « Je la trouvai avec la même allégresse de souffrir pour l'Amour de Dieu, pour l'Amour du Cœur Immaculé de Marie, pour les pécheurs et pour le Saint Père.
C'était là tout son idéal et les thèmes de ses conversations. »
 :
« J'aime tant souffrir pour l'Amour de Jésus et Marie et Eux Ils aiment tant tous ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs », disait Jacinthe, affirmant que Notre-Dame lui était apparue de nouveau et lui avait encore répété que « le péché qui mène le plus de monde en enfer est le péché de la chair ; qu'il faut s'éloigner du luxe ; qu'il ne faut pas s'obstiner dans le péché et qu'il faut faire pénitence ».

Le diagnostic du chirurgien révéla une pleurésie purulente de la grande cavité gauche, avec fistule, et ostéite des septième et huitième côtes du même coté.
Ce jour là la maman de Jacinthe reçut des nouvelles d'Aljustrel : elle devait absolument rentrer chez elle car d'autres enfants de la famille étaient malades et avaient besoin de sa présence.

L'opération chirurgicale ayant été retardée de quelques jours, elle décida de prendre le train pour Fatima, le 5 Février.
Ce fut un grand déchirement pour elle comme pour sa petite fille qui tout au long de sa maladie, ne cessa de souffrir héroïquement pour la conversion des pécheurs.
Sur son lit d'hôpital, on l'entendra dire : « Il se commet beaucoup et de trop grands péchés dans le monde. Si les hommes savaient ce que c'est que l'éternité, ils feraient tout pour changer de vie...
Les hommes se perdent parce qu'ils ne pensent pas assez à la mort de Notre-Seigneur et qu'ils ne font pas Pénitence ».
(Voir forum n° 31).

Le 10 Février, Jacinthe fut opérée par le docteur Castro-Freire. A cette époque, les anesthésies étaient très imparfaites, ce qui causait beaucoup de souffrance aux malades.
Le chirurgien lui ouvrit une fissure pour le drainage du pus et on lui retira deux côtes du coté gauche.
 Jacinthe souffrait beaucoup, et la douleur se ravivait chaque fois qu'il fallait panser la plaie large comme la main.

Cependant son seul gémissement était : « Aïe ! aïe !... ô Notre-Dame !»
Elle ajoutait : « Patience ! Nous devons tous souffrir pour aller au Ciel ! ». Personne ne l'entendait se plaindre. Elle disait plus que jamais à Jésus, dans un héroïsme tranquille : « Maintenant Vous pouvez convertir beaucoup de pécheurs, parce que je souffre beaucoup ! ».

Quelques jours après, la Vierge Marie vint au pied du lit d'hôpital consoler la petite fille, lui annonçant que bientôt Elle viendrait la chercher pour aller au Ciel ; mais dès cet instant Jacinthe ne manifesta plus aucune souffrance.
Elle confiait à Mère Godinho : « Maintenant je ne me plains plus ! Notre-Dame m'a dit qu'elle viendra me chercher, et qu'elle m'enlève déjà toutes mes souffrances ».

Le Docteur Eurico-Lisboa confirma qu'effectivement toutes les douleurs de sa petite patiente disparurent et qu'elle put se distraire en regardant des images pieuses, dont une de Notre-Dame du Sameiro, célèbre sanctuaire de l'Immaculée Conception, près de Braga. L'enfant disait que c'était celle qui lui rappelait le plus la Vierge qui lui était apparue.

Sœur Lucie rapporte dans ses « Mémoires » que sa cousine lui confia que Notre-Dame lui avait dit lors de cette Apparition la date et l'heure de son entrée dans la vie éternelle.

Le 20 Février 1920, vers 18 heures, la petite malade dit qu'elle se sentait mal et qu'elle désirait recevoir les derniers Sacrements.
On appela donc le curé de la paroisse des Anges, M. l'abbé Pereira dos Reis, qui l'entendit en Confession vers 20 heures.
La voyant apparemment bien, il ne voulut pas lui donner les derniers Sacrements et lui promit seulement de lui apporter Notre Seigneur le jour suivant.
De nouveau la petite insista pour recevoir la Communion disant qu'elle allait bientôt mourir.

De fait, vers 22h30, la petite Jacinthe s'éteignit tranquillement, toute seule, en odeur de sainteté, mais sans avoir pu Communier, à l'hôpital Doña Estefânia. Seule une jeune infirmière, Aurora Gomes, assista à son décès.

La Vierge était donc venue, une dernière fois, auprès de la petite malade du lit n°60 (où on l'avait transportée après l'opération), et avait emmené au Ciel l'âme de Jacinthe, laissant seulement à la terre sa dépouille mortelle.
La nouvelle se répandit très vite dans les milieux Catholiques de Lisbonne. Sœur Godinho la revêtit d'une belle robe blanche avec ceinture bleu céleste, puis, le 24 Février, à 11 heures, le corps fut placé dans un cercueil afin de procéder à l'office funèbre, en l'église des Saints-Anges.
Un défilé de personnes qui croyaient aux évènements de Fatima, ne tarda pas à se former. On venait avec des chapelets et des images, pour toucher les vêtements de la petite et prier auprès de son corps.

Couchée dans son cercueil, Jacinthe paraissait vivante, avec les lèvres et les joues d'une belle couleur rosée.
Le parfum agréable qu'exhalait le corps, décédé depuis trois jours et demi, ne peut expliquer naturellement cette odeur de fleurs variées, fait très singulier, étant donné le caractère purulent de la maladie et le temps prolongé pendant lequel le corps était resté à l'air libre.

L'après-midi, le corps fut accompagné à pied jusqu'à la gare, sous la pluie, par beaucoup de monde, et déposé à Vila Nova de Ourem, dans le caveau de la famille du baron de Alvaiazere.

Le 12 Septembre 1935, Mgr. da Silva fit transférer le corps de la petite Jacinthe dans le cimetière de Fatima. Lorsqu'on ouvrit le cercueil, l'assistance put constater que le visage de la voyante était resté intact. Ce fut le cas également, lors de l'exhumation définitive dans la Basilique, le 1er Mai 1951.

Lors de la première exhumation, on photographia le visage de la petite bergère et l'Évêque de Leiria envoya cette photo à Lucie.
Dans la lettre où elle remerciait le Prélat et lui disait toute sa joie, la Religieuse écrivait entre autres choses :
« J'espère que Notre-Seigneur voudra lui donner l'auréole des Saints, pour la plus grande gloire de la Sainte Vierge.
Quant à son âge, elle n'était qu'une enfant ; elle excella néanmoins dans la pratique de la vertu et sut prouver son Amour de Dieu et de la Sainte Vierge, par la mortification. Pour ma part, je dois à son amitié d'avoir conservé mon innocence.
Elle avait admirablement compris cet esprit de Prière et de Sacrifice que la Sainte Vierge nous avait recommandé »
.

Le procès en vu de la Béatification de Jacinta Marto a été ouvert à Leira le 21 Décembre 1949 en même temps que celui de son frère François.
Il a été transmis au Saint-Siège le 2 Juillet 1979, et c'est le 13 Mai 1989 qu'ils ont été déclarés Vénérables.

Le 16 Avril 1999, la Congrégation pour la Cause des Saints a approuvé un miracle attribué à leur intercession.
L'assemblée plénière de la Congrégation a entériné cette décision le 24 Juin 1999. C'est alors que le Pape Saint Jean-Paul II a publié, le 28, le décret de Béatification.
François et Jacinthe sont désormais les plus jeunes Bienheureux de l'Église (respectivement, 11 et 9 ans).

Jacinthe de fatima 4

PENSÉES DE SAINTE JACINTA MARTO

L'héroïcité des vertus de Jacinthe est une preuve évidente des merveilles de la grâce que Dieu nous donne si on prie le Cœur Immaculé de Marie.
Les paroles que Jacinthe confiait à sa marraine ne peuvent s'expliquer sans une sagesse infuse.
Une enfant de dix ans, sans aucune instruction, n'ayant que des connaissances religieuses rudimentaires, ne pouvait certainement inventer des sentences comme celles-ci, que Mère Godinho a eu soin de noter.

Sur le péché, par exemple :
— « Les péchés qui conduisent le plus d'âmes en Enfer, ce sont les péchés de la chair ».
— « Il viendra des modes qui offenseront beaucoup Notre Seigneur. Les personnes qui servent Dieu ne doivent pas suivre la mode. L'Église n'a pas de modes. Notre Seigneur est toujours le même. »
— « Les péchés du monde sont bien grands. »
— « Si les hommes savaient ce qu'est l'éternité, ils feraient tout pour changer de vie. »
— « Les hommes se perdent, parce qu'ils ne pensent pas à la mort de Notre Seigneur, et ne font pas pénitence. »
— « Beaucoup de mariages ne sont pas bons ; ils ne plaisent pas à Notre Seigneur, et ne sont pas de Dieu ».

Au sujet des guerres :
— « Notre Dame a dit que, dans le monde, il y a trop de guerres et de discordes. Les guerres ne sont que le châtiment des péchés du monde. »
— « Notre Dame ne peut plus retenir le bras de son Fils bien-aimé sur le monde. »
— « Il faut faire pénitence. Si les gens se corrigent, Notre Seigneur viendra encore secourir le monde ; mais s'ils ne se corrigent pas, le châtiment viendra ».
— « Pauvre Notre Dame! Ah ! j'ai tant de peine de Notre Dame ! tant de peine ! »

Au sujet des Prêtres et des gouvernants :
— « Marraine, priez beaucoup pour les pécheurs ! Priez beaucoup pour les Prêtres ! Priez beaucoup pour les Religieux ! Les Prêtres devraient s'occuper seulement des choses de l'Église. Les Prêtres doivent être purs, très purs.
La désobéissance des Prêtres et des Religieux à leurs Supérieurs et au Saint-Père offense beaucoup Notre Seigneur. »
— « Marraine, priez beaucoup pour les gouvernements ! Malheur à ceux qui persécutent la Religion de Notre Seigneur ! Si le gouvernement laissait en paix l'Église, et s'il donnait la liberté à la sainte Religion, il serait Béni de Dieu. »

Sur les vertus Chrétiennes :
— « Marraine, n'allez pas au milieu du luxe ! Fuyez les richesses ! Soyez amie de la sainte pauvreté et du silence. Ayez beaucoup de charité, même avec ceux qui sont mauvais. Ne dites du mal de personne, et fuyez ceux qui en disent.
— « Ayez beaucoup de patience, parce que la patience nous conduit au Ciel. » — « La Confession est un Sacrement de Miséricorde. Aussi faut-il s'approcher du confessionnal avec confiance et joie. Sans Confession il n'y a pas de Salut. »
— « La Mère de Dieu voudrait qu'il y ait plus de vierges qui s'attachent à elle par le vœu de chasteté. »
— « J'aimerais bien, moi, aller au Couvent ; mais j'aime encore mieux aller au Ciel. »
— « Ceux qui n'accomplissent pas les promesses faites à Notre-Dame ne seront jamais heureux dans leur vie. »
— « Pour être Religieuse, il faut être très pure d'âme et de corps. »

A cette dernière réflexion, Mère Godinho interrogea Jacinthe :
— « Et sais-tu ce que veut dire être pure ? », lui demanda t’elle.
— « Je le sais, je le sais. Être pure de corps, c'est garder la chasteté ; être pure d'âme, c'est ne pas faire de péchés : ne pas regarder ce qu'il ne faut pas voir, ne pas voler, ne jamais mentir, dire toujours la vérité, même si cela coûte. »
— « Mais qui donc t'a appris tant de choses ? », lui demandait encore Mère Godinho.
— « C'est Notre-Dame. Mais il y en a aussi que je pense toute seule. J'aime beaucoup penser. »

La Très Sainte Vierge ne se contentait pas d'inspirer à Jacinthe ces profondes pensées. Quelquefois elle lui découvrait l'avenir.

Mère Godinho, un jour, posa cette question à Mme Olimpia, qui se trouvait auprès de sa fille : — « N'aimeriez-vous pas que vos filles Florinda et Teresa, entrent dans la Vie Religieuse ? ».
— « Dieu m'en garde ! » répondit la bonne dame.
Quelques instants après, Jacinthe, qui avait suivi la conversation, disait, avec gravité, à la Supérieure de l'orphelinat : « Notre Seigneur aimerait beaucoup que mes sœurs se fassent Religieuses.
Maman ne veut pas ; mais, pour cela, Notre-Dame ne tardera pas à les emmener au Ciel. ».
C'est ce qui arriva. Peu de temps après la mort de Jacinthe, ses deux sœurs, Florinda et Teresa, moururent, l'une à 17 ans, l'autre à 16 ans.

Citons un autre fait : Mère Godinho désirait depuis longtemps aller à la Cova da Iria ; mais elle n'avait jamais pu en trouver l'occasion.
« Soyez tranquille, Marraine !, lui assura un jour Jacinthe. Après ma mort vous irez là-bas ». C'est ce qui arriva en effet.
A cause de circonstances imprévues, il ne fut pas possible d'ensevelir le corps de Jacinthe dans le caveau offert par Mme Angelina da Conceiçâo Lopes, à Lisbonne, au cimetière dos Prazeres.
Au dernier moment, le Baron de Alvaiâzere offrit son caveau de famille, à Vila Nova de Ourém, pour la sépulture de l'enfant.
Mère Godinho accompagna jusque là le corps de sa petite protégée. Le même jour, elle se rendit à Fatima, où elle eut le bonheur de faire la connaissance de Lucie, qui l'accompagna jusqu'à la Cova da Iria.

Dans une autre occasion, un des deux médecins qui la soignaient lui demanda de prier pour lui lorsqu'elle serait au Ciel.
La petite lui répondit qu'elle le ferait ; mais, aussitôt après, le fixant de son regard qui paraissait découvrir l'avenir, elle ajouta : « Écoutez, vous irez bientôt là-haut, vous aussi ; cela ne tardera pas ! »
Une scène analogue eut lieu avec un autre médecin, à qui elle prédit aussi son rappel à Dieu et celui de sa fille.

Au sujet d'un Prêtre, dont elle avait entendu un beau sermon, et qui était, jusqu'alors, considéré comme un homme exemplaire, la petite exprimait avec décision un jugement défavorable :
— « Marraine, quand on y pensera le moins, vous verrez comme ce Prêtre est mauvais ! »
Jacinthe avait raison.
Peu après, le malheureux abandonna complètement ses devoirs de Prêtre, et se mit à vivre d'une manière ouvertement scandaleuse.

A propos de l'opération qu'on voulait lui faire, et qui eut lieu en effet, Jacinthe faisait remarquer :
— « Tout cela est inutile. Notre-Dame est venue me dire que j'allais mourir bientôt. »
Elle fit même écrire à Lucie pour lui dire que la Vierge lui était apparue, et lui avait fait savoir le jour et l'heure de sa mort.

En savoir plus :
voir forum n° 28 : « Les derniers Temps : ceux de la Vierge Marie. »

CHRONOLOGIE DE LA VIE DE SAINTE JACINTA MARTO

1910

?    Le jeudi 10 mars naît à Aljustrel; de Manuel Pedro MARTO et Olympia de       Jesus.
?    19 mars : baptême à l'église paroissiale de Fátima.

1915./.16

?    Bergerette

1916

?    Printemps / Été / Automne : témoin des apparitions de l'Ange.

1917

?    Les 13 mai, juin, juillet, septembre, octobre : Apparitions de la Vierge à la Cova       da Iria.
?    Les 13, 14, 15 août : séquestrée à la prison de Vila Nova de Ourém.
?    Le dimanche 19 août : Apparition de la Vierge aux Valinhos.
?    Du 13 octobre au 6 août 1918, apparitions de la Vierge :
       — à l'Ascension 1918 : dans l'église paroissiale (Comment réciter le       chapelet) ;
       — chez elle, nuitamment, à la porte de la cave ;
       — dans la maison, au dessus d'une table (déposition du curé Ferreira, le 6       août 1918).
?    Visions prophétiques illustrant le grand Secret :
       — vision du Saint-Père insulté et persécuté ;
       — vision de la guerre et du Saint-Père en prière.
?    Autres visites de la Vierge :
       — au lit, peu avant la mort de Francisco ;
       — seule à la maison avant son départ pour Lisbonne ;
       — à l'orphelinat N-D. des-Miracles de Lisbonne (où elle apprend le jour et       l'heure de sa mort).

1918

?    Printemps : première communion.
?    Du 1er juillet au 31 août : à l'hôpital Saint-Augustin de Vila Nova de Ourém.
?    Octobre : victime d'une pneumonie (grippe espagnole).

1919

?    Décembre : La Vierge lui annonce qu'elle mourra toute seule à Lisbonne.

1920

?    21 janvier : départ pour l'Orphelinat N-D. des-Miracles de Lisbonne. Visites de       Notre-Dame.
?    2 février : transfert à l'hôpital de Dona Estefãnia.
?    10 février : subit une opération. Visite de la Vierge.
?    20 février : confession peu avant sa mort ; décéde à l'hôpital vers 22 h 30 dans       la solitude et sans avoir pu communier.
?    21 février : son corps est transporté à la sacristie de l'église des Anges à       Lisbonne.
?    24 février : son corps est enseveli à Vila Nova de Ourém dans le caveau de       famille du baron de Alvaiazere, où il demeurera 15 ans.

1935

?    12 septembre : Ouverture du cercueil. Le corps apparaît intact. Translation au       cimetière de Fátima où il demeurera 15 ans.

1949

?    21 décembre : Ouverture du Procès infirmatif diocésain.

1951

?    30 août : Ouverture officielle du cercueil. Le corps est moins bien conservé       qu'à l'ouverture de 1935.
?    1er mai : Translation des restes au transept gauche de la basilique.

1989

?    13 mai : Jean-Paul II la déclare Vénérable avec son frère Francisco, à Fatima.

2000

?    13 mai : Jean-Paul II la béatifie avec son frère Francisco, à Fatima.

Jacinta marto fatima portugal 1917 2Ô toi, Jacinthe très chérie,
qui sur la terre es passée d'un seul vol,
Dans une douleur intense, tu aimais ton Jésus.
N'oublie pas la prière que jadis je te fis :
« Sois mon amie, auprès du trône de la Vierge Marie !
Ô lis de candeur, perle brillante.
Là-haut dans le Ciel, où tu vis triomphante,
Ô séraphin d'amour, avec ton petit frère
Prie pour moi aux pieds du Seigneur ! »

Sœur Lucie

Date de dernière mise à jour : 20/02/2024

Commentaires

  • Monique Potvin

    1 Monique Potvin Le 21/02/2014

    Merci de me rappeller pourquoi je fais des sacrifices !

Ajouter un commentaire