Les Sept Saints Dormants d'Ephèse, frères, Martyrs (+ vers 250). Fête le 27 Juillet.

Mercredi 27 Juillet 2022 : Fête des Sept Saints Dormants d'Éphèse, frères, Martyrs (+ vers 250).

Sept saints dormants d ephese 11

Les sept Saints dormants d'Éphèse. Icône grecque du Xe.

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/7718/Les-Sept-Dormants-d-Ephese.html

Les Sept Dormants d'Éphèse

Martyrs (? 362)

Légende selon laquelle 7 jeunes gens emmurés en 250 survécurent jusqu'en 362.
Il s'agit de sept soldats Chrétiens qui servaient sous l'empereur Dèce et désertèrent pour ne pas sacrifier aux dieux.
Arrivés près d'Ephèse, Izmir en Turquie actuelle(*), ils entrèrent dans une caverne pour se reposer, s'endormirent et ne se réveillèrent que deux cents ans plus tard.
Ils étaient en pleine forme.
Ils parcoururent le pays pour annoncer la Résurrection de la chair et puis rentrèrent dans leur grotte où ils s'endormirent pour l'éternité.

Ils furent vénérés dès le VIe siècle tout autant par les Chrétiens que par les Musulmans. Une Fête interreligieuse les unit d'ailleurs en Bretagne chaque année, à la fontaine des Sept Dormants, non loin de Lannion dans le Trégor.

Fêtés anciennement le 27 Juillet.
Les Églises d'Orient fêtent le 4 Août ces sept Martyrs emmurés dans une caverne.
(*) Un internaute nous signale que Efes (Ephese) et Izmir (Smyrne) sont deux villes proches mais différentes.

Commémoraison des Sept Saints Dormants, vénérés à Éphèse, dont on rapporte qu’après leur martyre, ils reposent en Paix en attendant le jour de la Résurrection.

Martyrologe romain.

Les 7 dormants d ephese 1

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/07/27/27-juillet-les-sept-dormants-d-ephese-freres-martyrs-250.html

Les Sept Dormants d'Éphèse, frères, Martyrs. 250.

Les sept dormants étaient originaires d'Éphèse. L'empereur Dèce qui persécutait les Chrétiens, étant venu en cette ville  fit construire des temples dans l’enceinte de cette cité, afin que tous se réunissent à lui pour sacrifiée aux idoles.
Or, il avait ordonné qu'on cherchât tous les Chrétiens ; et quand ils avaient été pris, il les forçait à sacrifier où à mourir ; on éprouva donc généralement une si grande crainte des supplices que l’ami reniait son ami, le père son fils, et le fils son père.
Alors se trouvaient dans cette ville sept Chrétiens, qui furent saisis d'une grande douleur quand ils virent ce qui se passait.

C'étaient Maximien, Malchus, Marcien, Denys, Jean, Sérapion et Constantin. Comme ils étaient les premiers officiers du palais, et qu'ils méprisaient les sacrifices offerts aux idoles, ils restaient cachés dans leur maison, se livrant aux jeûnes et aux oraisons.
Accusés et traduits devant Dèce ; puis convaincus d'être Chrétiens, on leur donna le temps de revenir à résipiscence et il  furent relâchés, jusqu'au retour de l’empereur.

Mais dans cet intervalle, ils distribuèrent leur patrimoine entre les pauvres, et prirent la résolution de se retirer sur le mont Célion, où ils se décidèrent à rester cachés.
Pendant longtemps, l’un d'eux se procurait ce qui leur était nécessaire, et chaque fois qu'il entrait dans la ville, il se déguisait en mendiant.

Or, quand Dèce fut revenu dans Éphèse, il ordonna de les chercher pour les obliger à sacrifier. Malchus, qui les servait, revint effrayé trouver ses compagnons et leur faire part de la fureur de l’empereur.

Ils furent saisis de crainte ; alors Malchus leur présenta les pains qu'il avait apportés, afin que, fortifiés parla nourriture, ils en devinssent plus braves pour le combat. Après leur repas du soir, ils s'assirent et s'entretinrent avec tristesse et larmes, et à l’instant, par la volonté de Dieu, ils s'endormirent.

Quand vint le matin, on les chercha et on ne put les trouver, Or, Dèce était désolé d'avoir perdu de pareils jeunes gens; on les accusa de s'être cachés jusqu'alors sur le mont Célion, et de persister dans leur résolution.
On ajouta qu'ils avaient donné leurs biens aux pauvres.

Dèce ordonna donc de faire comparaître leurs parents qu'il menaça de mort, s'il  ne déclaraient tout ce qui était venu à leur connaissance au sujet des absents.
Leurs parents les accusèrent comme les autres et se plaignirent de ce qu'ils avaient distribué leurs richesses aux pauvres.

Alors Dèce réfléchit à la conduite qu'il tiendrait à leur égard, et par l’inspiration ; de Dieu, il fit boucher avec des pierres l’entrée de la caverne afin qu'y étant renfermés, ils y mourussent de faim et de misère.
On exécuta ses ordres et deux Chrétiens, Théodore et Rufin, écrivirent la relation de leur Martyre qu'ils placèrent avec précaution entre les pierres.

Or, quand Dèce, et toute la génération qui existait alors eut disparu, trois cent soixante-douze ans après, la trentième année de l’empire de Théodose, se propagea l’hérésie de ceux qui niaient la résurrection des morts.
Théodose, qui était un empereur très chrétien, fut rempli de tristesse devoir la Foi indignement attaquée.
Il se revêtit d'un cilice ; et s'étant retiré dans l’intérieur de son palais, il pleurait tous les jours.

Dieu, qui vit cela dans Sa Miséricorde, voulut consoler ces affligés et affermir l’espérance de la résurrection des morts ; il ouvrit les trésors de sa tendresse et ressuscita les sept Martyrs, comme il suit.
Il inspira à un citoyen d'Éphèse l’idée de faire construire sur le mont Célion des étables pour les bergers.

Les maçons ayant ouvert la grotte, les Saints se levèrent et se saluèrent, dans la pensée qu'ils n'avaient dormi qu'une nuit ; puis se rappelant leur tristesse de la veille, ils demandèrent à Malchus, qui les approvisionnait, ce que Dèce avait décrété à leur égard.

Il répondit :
" Comme je vous l’ai dit hier soir, on nous a cherchés pour nous contraindre à sacrifier aux idoles : voilà les pensées de l’empereur par rapport à nous."
Maximien répondit :
" Et Dieu sait que nous ne sacrifierons pas."

Après avoir encouragé ses compagnons, il dit à Malchus de descendre à-la ville pour acheter du pain, en lui recommandant d'en prendre plus qu'il n'avait fait la veille, et de leur communiquer à son retour les ordonnances de l’empereur.
Malchus prit cinq sols, sortit de la caverne.

En voyant les pierres il fut étonné ; mais comme il pensait à autre chose, l’idée des pierres fit peu d'impression sur lui.
Alors qu'il arrivait, non sans une certaine appréhension, à la porte de la ville, il fut singulièrement surpris de la voir surmontée du signe de la Croix ; de là il alla à une autre porte.

Quand il vit le même signe, il fut très étonné de voir une Croix au-dessus de toutes les portes, et de trouver la ville changée ; il se signa, et revint à la première porte en pensant qu'il rêvait.

Enfin il se rassure, se cache le visage et pénètre dans la ville. Comme il entrait chez les marchands de pain, il entendit qu'on parlait de Jésus-Christ, il fut stupéfait :
" Qu'est ceci, pensait-il ? Hier personne n'osait prononcer le nom de J.-C., et aujourd'hui ils se confessent tous chrétiens ? Je crois que ce n'est pas là la ville d'Ephèse : d'ailleurs elle est autrement bâtie ; c'est une autre ville, mais je ne sais laquelle."

Alors il prit des informations : on lui répondit que c'était Éphèse.
Se croyant le jouet d'une erreur, il songea à venir retrouver ses compagnons. Cependant il entra chez ceux qui vendaient du pain, et ayant donné son argent, les marchands étonnés se disaient l’un à l’autre que ce jeune homme avait trouvé un vieux trésor.
Or, Malchus, en les voyant se parler en particulier, pensait qu'ils voulaient le mener à l’empereur, et, dans son effroi, il les pria de le laisser aller et de garder les pains et les pièces d'argent.

Mais les boulangers le retinrent et lui dirent :
" D'où es-tu ? Puisque tu as trouvé des trésors des anciens empereurs ; indique-les-nous ; nous partagerons avec toi et nous te cacherons, car autrement tu ne peux t'en retirer."

Malchus ne savait quoi leur répondre, tant il avait peur. Alors les marchands, voyant qu'il se taisait, lui jetèrent une corde au cou, le traînèrent par les rues jusqu au milieu de la ville. C'était une rumeur générale qu'un jeune homme avait  trouvé des trésors.
Tout le monde s'assemblait autour de lui, et le regardait avec admiration. Malchus voulait faire comprendre qu'il n'avait rien trouvé.

Il examinait tout le monde et personne ne pouvait le connaître ; il regardait au milieu : de la foule pour distinguer quelqu'un de ses parents (il les croyait vraiment encore en vie), et ne trouvant personne, il restait comme un hébété au milieu du peuple de la ville.

Le fait vint aux oreilles de Saint Martin, évêque ; et du proconsul Antipater, nouvellement arrivé dans la ville.
Ils commandèrent aux citoyens de leur mener ce jeune homme avec précaution et d'apporter en même temps son argent.

Pendant que les officiers le conduisaient à l’église, il pensait qu'on le menait à l’empereur. L'Évêque donc et l’empereur  surpris de voir cet argent ; lui demandèrent où il avait trouvé un trésor, inconnu.

Il répondit qu'il n'avait rien trouvé, mais qu'il avait eu ces deniers dans la bourse de ses parents. On lui demanda alors de quelle ville il était. Il répondit :
" Je sais bien que je suis de cette ville, si tant est que cette ville soit Éphèse."

Le proconsul dit :
" Fais venir tes parents, afin qu'ils répondent pour toi."
Quand il eut cité leurs noms, personne ne les connaissant, on lui dit qu'il mentait pour pouvoir échapper, n'importe de quelle manière.
" Comment te croire, dit le proconsul ? Tu prétends que cet argent vient de tes parents, et l’inscription a plus de 377 ans ; elle date des premiers temps de l’empereur Dèce, et ces pièces ne sont pas du tout pareilles à celles qui ont cours chez nous.

Et comment tes parents vivaient-ils à cette époque, quand tu es si jeune ? Tu veux donc tromper les savants et les vieillards d'Éphèse ? Eh bien ! Je vais te livrer à la rigueur des lois, jusqu'à ce, que tu fasses l’aveu de ta découverte."

Alors Malchus se jeta à leurs pieds en disant :
" Pour Dieu, seigneurs, dites-moi ce que je vous demande, et je vous dirai ce qui est dans mon coeur. L'empereur Dèce, qui se trouvait dans cette ville, ou est-il à présent ?"

L'Évêque lui répondit :
" Mon fils, il n'y a plus aujourd'hui ici-bas d'empereur qui s'appelle Dèce ; il y a longtemps qu'il l’était."

Mais Malchus dit :
" C'est pour cela, seigneur, que je suis bien étonné et que personne ne. me croit : or, suivez-moi, et je vous montrerai mes compagnons qui sont au mont Célion, et vous les croirez.
Ce que je sais, c'est que nous avons fui quand Dèce s'est présenté ici ; et, hier soir, j'ai vu entrer Dèce dans cette ville, si tant est que ce soit Éphèse."

Alors l’Évêque ayant réfléchi, dit au proconsul :
" C'est une vision que Dieu veut montrer par le Ministère de ce jeune homme."

Ils le suivirent donc avec une grande multitude de citoyens. Malchus pénétra le premier dans le lieu où étaient, ses compagnons : l’Évêque, qui entra après lui, trouva entre les pierres la relation scellée de deux sceaux d'argent.
Il assembla le peuple, la lut, à l’admiration de tous ceux qui l’entendirent; et en voyant les Saints de Dieu assis dans la caverne avec un visage qui avait la fraîcheur des roses, ils se prosternèrent en glorifiant Dieu.
Aussitôt l’Évêque et le proconsul envoyèrent prier l’empereur de venir de suite voir les miracles qui venaient de s'opérer.

Aussitôt l’empereur quitta le sac qu'il portait, se leva et vint de Constantinople à Éphèse en rendant Gloire à Dieu.

On alla au-devant de lui et on l’accompagna à la grotte. Les Saints n'eurent pas plutôt vu l’empereur que leur visage brilla comme le soleil ; ensuite l’empereur entra, se prosterna devant eux en glorifiant Dieu, se leva, les embrassa et pleura sur chacun d'eux en disant :
" Je vous vois, comme si je voyais Le Seigneur ressuscitant Lazare."

Alors Saint Maximien lui dit :
" Croyez-nous ; c'est pour vous que Dieu nous a ressuscités avant le jour de la grande Résurrection, afin que vous croyiez indubitablement à la Résurrection certaine des morts ; car nous sommes vraiment Ressuscités et nous vivons : or, de même que l’enfant dans le sein de sa mère vit sans ressentir de lésion, de même, nous aussi, nous avons été vivants, reposant, dormant et n'éprouvant pas de sensations."

Quand il eut dit ces mots, les sept hommes inclinèrent la tête sur la terre, s'endormirent et rendirent l’esprit selon l’ordre de Dieu.

Alors l’empereur se leva, se jeta sur eux avec larmes et les embrassa.
Il ordonna ensuite de faire des cercueils d'or pour les renfermer ; mais cette nuit-là même, ils lui apparurent et lui dirent que jusqu'alors ils avaient reposé sur la terre et qu'ils étaient ressuscités de dessus la terre, qu'il les y fallait laisser, jusqu'à ce que Le Seigneur le  ressuscitât la seconde fois.
L'empereur ordonna donc qu'on ornât ce lieu de pierres dorées, et que tous les Évêques qui confessaient la Résurrection fussent absous.

Qu'ils aient dormi 377 ans, comme on le dit, la chose peut être douteuse, puisqu'ils ressuscitèrent l’an du Seigneur 418. Or, Dèce régna seulement un an et trois mois, en l’an 252 ; ainsi, ils ne dormirent que cent quatre-vingt-seize ans.

CULTE.

Notons que le culte des sept Saints dormants d'Éphèse pénétra très tôt et très rapidement en Occident dont la Bretagne ne fut pas la dernière et la moins fervente à l'embrasser.
Nos Saints sont notamment vénérés à Plouaret-Vieux-Marché, non loin de Lannion dès la fin du Ve siècle grâce à la venue en mission de Moines grecs.
Seven sleepers russia xix

 

http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsaout/aout04.html.

 

Nous célébrons la mémoire des SEPT DORMANTS d'ÉPHÈSE :

MAXIMILIEN, EXACUSTODIEN, JAMBLIQUE, MARTINIEN, DENYS, ANTONIN et CONSTANTIN (ou Jean)1

L'empereur Dèce (250), venu d'Occident, étant parvenu à Éphèse, donna l'ordre à toute la population de se réunir dans les temples pour offrir des sacrifices aux dieux. Le troisième jour des fêtes organisées à cette occasion, l'empereur ordonna d'arrêter tous les Chrétiens. Les juifs et païens de la ville prêtèrent main forte aux soldats pour traîner tous les fidèles qu'ils trouvaient sur la place publique, afin de les contraindre à sacrifier.

Beaucoup cédèrent devant la perspective des tortures, tandis que ceux qui refusaient de se soumettre étaient mis à mort sans pitié. Devant ces démonstrations de cruauté, Maximilien, le fils du préfet de la ville et six autres jeunes gens des familles les plus renommées, qui servaient comme cadets dans l'armée2 s'affligeaient et versaient des larmes, plus encore pour la perte des âmes des apostats que pour les souffrances des Martyrs.

Chaque fois qu'on annonçait la célébration d'un sacrifice, ils se retiraient dans l'église pour y prier; mais cette attitude n'échappa pas à l'observation des païens, qui allèrent les dénoncer à l'empereur. Les yeux encore pleins de larmes et chargés d'entraves, ils furent traînés au palais.
Maximilien prit la parole au nom de tous, pour répondre à l'empereur qui les interrogeait sur la raison de leur insubordination: « Nous avons, dit-il, un Dieu, dont la gloire remplit le ciel et la terre, et nous lui offrons le sacrifice secret de notre confession de foi et de nos prières continuelles! »

Dèce, courroucé, commanda de leur arracher leurs ceintures, signe de leur dignité, et, feignant de les prendre en pitié, il les fit débarrasser de leurs liens et leur donna quelques jours pour réfléchir, tandis qu'il serait absent de la cité.

Après s'être concertés, les sept jeunes gens décidèrent d'aller se cacher dans une vaste grotte située à l'orient de la ville, afin de s'y préparer, dans la quiétude et la prière, à comparaître de nouveau devant le tyran. Pendant les jours qu'ils passèrent dans cette retraite, Jamblique, le plus jeune d'entre eux, se chargeait de l'approvisionnement et descendait pour cela de temps en temps en ville.

Dès son retour à Éphèse, Dèce ordonna de faire comparaître les prisonniers Chrétiens pour leur proposer de sacrifier aux idoles. Apprenant cette nouvelle, les sept jeunes gens redoublèrent leurs prières. Ils dépensèrent alors tant d'efforts que, le soir venu, ils s'assirent pour prendre le pain apporté par Jamblique et s'endormirent, accablés de sommeil. Par la providence de Dieu, ils rendirent ainsi leur âme, la prière aux lèvres.

Furieux de ne point retrouver les jeunes Chrétiens, Dèce fit interroger leurs parents qui révélèrent l'endroit de leur cachette, et il envoya des hommes avec ordre de boucher l'entrée de la grotte, pour que les Saints y meurent étouffés. Les fonctionnaires chargés de cette tâche, Théodore et Barbos, qui étaient Chrétiens en secret, exécutèrent l'ordre à contre coeur, puis ils firent graver le récit du Martyre des sept jeunes gens sur des plaques de plomb placées dans un coffret qu'ils cachèrent à proximité.

Environ deux cents ans plus tard, sous le règne de Théodose le Jeune (vers 446), une hérésie niant la résurrection des morts vint à déchirer l'Église. Suscitée par l'Evêque d'Aigai, Théodore, cette opinion entraînait de nombreuses âmes à la perdition, si bien que le pieux empereur Théodose suppliait Dieu avec larmes de manifester la vérité.

La grotte des sept dormants d ephese aujourd hui ionie empire romain d orient actuelle turquie 1La grotte des sept dormants d'Éphèse aujourd'hui.
Ionie. Empire romain d'Orient. Actuelle Turquie.

C'est alors que le propriétaire du terrain où se trouvait la grotte des Sept Martyrs, un certain Adatios, décida d'y construire un enclos pour ses troupeaux. Comme il extrayait des pierres, il dégagea l'entrée de la grotte, et aussitôt les sept jeunes gens reprirent vie, comme s'ils s'étaient endormis la veille, sans avoir du tout changé ni avoir souffert de ce long sommeil.

Leur conversation revint immédiatement à la persécution et à la perspective du sacrifice public ordonné par Dèce. Maximilien prit la parole, disant: « Allons, mes frères, que Dèce nous prenne! Tenons-nous donc vaillamment devant les persécuteurs, et ne trahissons pas notre foi par lâcheté.
Toi, Jamblique, prends ces pièces de monnaie, et va en ville acheter du pain. Prends-en un peu plus qu'à l'ordinaire, car nous avons bien faim, et profites-en pour apprendre ce qu'il en est des recherches que l'empereur fait à notre sujet. »

Parvenu à l'entrée de la ville, Jamblique fut tout d'abord stupéfait de voir le signe de la Croix sur toutes les portes. Ne reconnaissant plus ni les gens ni les bâtiments, il se demanda s'il rêvait ou s'il était entré dans une autre ville.
Au marché il acheta du pain, mais quand il présenta sa monnaie au boulanger, celui-ci le considéra avec attention et lui demanda s'il n'avait pas trouvé un vieux trésor, car ces pièces portaient l'effigie d'un empereur d'autrefois.
A ces mots, Jamblique se mit à trembler de peur, et, pensant qu'on allait le livrer à l'empereur, il voulut prendre la fuite. Mais les commerçants le retinrent et menacèrent de le tuer s'il ne partageait pas avec eux son trésor, et lui attachant une corde au cou, ils le traînèrent sur l'agora.

À ce moment la troupe rencontra le proconsul qui se rendait chez l'Évêque Étienne. Informé de la raison de cette agitation, le magistrat demanda à Jamblique comment il avait trouvé ce trésor et où il le cachait.
Le jeune garçon répondit qu'il n'avait rien trouvé, mais qu'il tenait ces pièces de monnaie de ses parents. Comme on le questionnait sur sa patrie et sa parenté, il répondit: « Je suis d'ici, si cette ville est bien Éphèse, et mes parents sont un tel et une telle. »

Ces noms étant inconnus du proconsul et de plus inaccoutumés, il se mit en colère et accusa Jamblique de vouloir le tromper, alors que ces pièces, vieilles de deux cents ans, témoignaient bien qu'il avait trouvé un trésor. Jamblique, tomba à ses pieds et le supplia de lui révéler où se trouvait l'empereur Dèce.
Quand on lui eut répondu que ce dernier était mort depuis de longues années, il proposa au proconsul de le suivre jusqu'à la grotte, afin de lui montrer qu'il était bien parti s'y réfugier avec ses compagnons pour échapper à la persécution de Dèce.

Le proconsul, accompagné de l'Évêque et d'une foule nombreuse, se rendit donc à la grotte, où l'on découvrit les tablettes de plomb portant les noms des Saints jeunes gens. Tous reconnurent la vérité du miracle et poussèrent des cris d'actions de grâces.
Le proconsul et l'Evêque écrivirent ensuite à l'empereur Théodose que la manifestation miraculeuse de ces sept jeunes gens morts depuis longtemps était une preuve manifeste de la résurrection des corps.

L'empereur se précipita à Éphèse, rendit visite aux Saints enfants et baigna leurs pieds de ses larmes. Après avoir longuement parlé de leur histoire au souverain et aux Evêques présents, Maximilien et ses compagnons s'affaissèrent doucement à terre et s'endormirent définitivement du sommeil de la mort.
Théodose donna l'ordre de confectionner sept sarcophages d'or et d'honorer les Saints jeunes gens par de grandes fêtes, auxquelles il convia tous les habitants d'Éphèse, riches et pauvres. Mais la nuit suivante, les Saints lui apparurent pour lui demander de laisser leurs corps à même la terre dans leur grotte, en attente de la Résurrection3.

1. Les Ménées les commémorent également, avec un office, le 22 Oct.
2. Dans les versions les plus anciennes, ils apparaissent comme de jeunes soldats, mais par la suite ils furent présentés comme des enfants, spécialement dans la tradition iconographique.
3. La grotte des Sept Dormants, identifie traditionnellement à celle où Ste Marie Madeleine rendit l'âme, devint un célèbre lieu de pèlerinage. Leur culte s'étendit à tout le monde Chrétien, et se retrouve même dans la tradition islamique.

Prière.

" La mort se relèvera en présentant sa victime, et, comme au sortir d'un long assoupissement, l'âme s'avancera pour rejoindre son corps."
Saint Ambroise.

Date de dernière mise à jour : 27/07/2022

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