Saint Benoît de Nursie, Père des Moines d'Occident, Fondateur de l’Ordre des Bénédictins, Patron de l’Europe (480-547). Fête le 11 Juillet.

Mardi 11 Juillet 2023 : Fête de Saint Benoît de Nursie, Fondateur de l’Ordre des Bénédictins, Patriarche (Père) des Moines d'Occident,  Co-Patron de l’Europe (480-547).
Saint Benoît est Patron de l'Europe avec les Saints Cyrille et Méthode, Sainte Brigitte de Suède, Sainte Catherine de Sienne et Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein). . Il est aussi Patron de la bonne mort avec Saint Joseph.

Benoit1

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1483/Saint-Benoit.html

Saint Benoît

Benoît de Nursie, patriarche des Moines d'Occident (? v. 547)

Benoît était le fils d’un noble romain de Nursie en Ombrie, et la tradition, qu’accepte saint Bède, fait de Scolastique sa sœur jumelle.
A 15 ans, on l'envoie à Rome faire ses études, accompagné de sa nourrice.
Rome est terrible aux âmes pures : tentations charnelles, tentations intellectuelles et politiques.

Benoît s'enfuit, car c'est "Dieu seul" qu'il cherche et il ne veut pas courir le risque de le perdre.
Il aboutit à une caverne de Subiaco où un ermite accepte de lui servir de guide dans sa quête de Dieu.
Benoît y médite de la meilleure façon de vivre pour trouver Dieu. Mais il est difficile de passer inaperçu quand on rayonne de sainteté.

Les Moines d'un Monastère voisin l'invitent à devenir leur Père abbé. Bien mal leur en a pris : il veut les sanctifier et les réformer.
Ils en sont décontenancés et tentent de l'empoisonner.
Il retourne à sa caverne de Subiaco où des disciples mieux intentionnés viennent le rejoindre.

Il les organise en prieuré et c'est ainsi que va naître la Règle Bénédictine. La jalousie d'un Prêtre les en chasse, lui et ses frères, et ils se réfugient au Mont-Cassin qui deviendra le premier Monastère Bénédictin.
Il y mourra la même année que sa soeur sainte Scholastique. Emportées au Moyen Age d'une manière assez frauduleuse, leurs reliques sont désormais sur les bords de la Loire, à Fleury sur Loire, devenu Saint Benoît sur Loire-45730.

Saint Patron de l'Europe: "Messager de paix, Fondateur de la Vie Monastique en Occident...
Lui et ses fils avec la Croix, le livre et la charrue, apporteront le progrès Chrétien aux populations s'étendant de la Méditerranée à la Scandinavie, de l'Irlande aux plaines de Pologne" (Paul VI 1964)

Père du Monachisme, Patron de l'Europe: La catéchèse le 9 Avril 2008 a été consacrée à la figure de Saint Benoît de Nursie, "le père du Monachisme occidental, dont la vie et les œuvres imprimèrent un mouvement fondamental à la civilisation et à la culture occidentale.

La source principale pour approcher la vie de Benoît est le second livre des Dialogues de saint Grégoire le grand, qui présente le Moine comme un astre brillant indiquant comment sortir "de la nuit ténébreuse de l'histoire", d'une crise des valeurs et des institutions découlant de la fin de l'empire romain.
Son œuvre et la règle Bénédictine ont exercé une influence fondamentale pendant des siècles dans le développement de la civilisation et de la culture en occident, bien au-delà de son pays et de son temps. Après la fin de l'unité politique il favorisa la naissance d'une nouvelle Europe, spirituelle et culturelle, unie par la Foi Chrétienne commune aux peuples du continent".

"Benoît naquit vers 480 dans une famille aisée qui l'envoya étudier à Rome. Mais avant de les avoir terminées, il gagna une Communauté Monastique dans les Abruzzes.
Trois ans plus tard il gagnait une grotte de Subiaco dans laquelle il vécut isolé trois ans... résistant aux habituelles tentations humaines comme l'auto-affirmation de soi et le nombrilisme, la sensualité, la colère et la vengeance.
Sa conviction -a précisé le Saint-Père- était que seul après avoir dominé ces épreuves" il aurait été en mesure d'aider autrui.

En 529, Benoît fonda l'Ordre Monastique qui porte son nom et se transporta à Montecassino, site élevé et visible de loin.
"Selon Saint Grégoire, ce choix symbolique voulait dire que si la vie Monastique trouve sa raison d'être dans l'isolement, le Monastère a également une fonction publique dans la vie de l'Église comme de la société".

Toute l'existence de Benoît de Nursie, a dit le Pape, "est imprégnée de la Prière, qui fut le fondement de son œuvre, car sans elle il n'y a pas expérience de Dieu.
Son intériorité n'était cependant pas détachée de la réalité et, dans l'inquiétude et la confusion de son temps, Benoît vivait sous le regard de Dieu, tourné vers Lui, tout en étant attentif aux devoirs quotidiens envers les besoins concrets des gens".

Il mourut en 547 et sa règle donne des conseils qui, au-delà des Moines, sont utiles pour qui chemine vers Dieu.
"Par sa mesure, son humanité et son clair discernement entre l'essentiel et le secondaire en matière spirituelle, ce texte reste éclairant jusqu'à nos jours".

En 1964 Paul VI fit de Benoît le Saint Patron de l'Europe, de ce continent qui, profondément blessé car "à peine sorti de deux guerres et de deux idéologies tragiques, était à la recherche d'une nouvelle identité.
Pour forger une nouvelle unité stable les moyens politiques, économiques et juridiques sont importants.

Mais il faut trouver un renouveau éthique et spirituel tiré des racines Chrétiennes de l'Europe.
Sans cette lymphe vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à la vieille tentation de se racheter tout seul...ce qui est que la vielle utopie du XXe siècle européen...qui a provoqué un recul sans précédent dans une histoire humaine déjà tourmentée". (Source: VIS 080409 540)

L'église abbatiale de Fleury a pris le vocable de St-Benoît lorsque les reliques du Saint furent ramenées du Mont Cassin en 703. La première en France a avoir suivi la règle de St-Benoît. (diocèse d'Orléans)
A voir: Le retable de saint Benoît de Nurcie à l’abbaye d’En Calcat (diocèse d'Albi)

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 Des internautes nous disent:
"Décédé le 21 Mars. Comme le 21 Mars tombait souvent en Carême, dès le VIIIe siècle, il est fêté le 11 Juillet date de la Célébration de la translation des reliques à Fleury/Saint-Benoît-sur-Loire"
"L'essentiel de sa sépulture a bien été retrouvé au Mt Cassin, et ne se situe pas à St Benoît sur Loire (peut être transfert de quelques reliques selon la tradition non démontrée)"

- Voir aussi:

Médaille de saint Benoît (en anglais)
Vie de Saint Benoît telle que la rapporte son biographe, Saint Grégoire le Grand (abbaye Saint-Benoît-du-Lac)

Mémoire (en Europe: Fête) de Saint Benoît, abbé. Né à Nursie en Ombrie, après des études à Rome, il commença par vivre en ermite à Subiaco, rassembla autour de lui de nombreux disciples, puis s’établit au Mont-Cassin, où il fonda un Monastère célèbre et composa une Règle, qui se répandit dans toutes les régions, au point qu’il mérite d’être appelé patriarche des moines d’Occident.
La tradition place sa mort le 21 Mars 547, mais dès le VIIIe siècle, on a célébré sa mémoire en ce jour.

Martyrologe romain

Quand tu entreprends une bonne action, demande lui par une très instante prière qu’il la parachève.
Alors celui qui a daigné nous compter au nombre de ses fils n’aura pas un jour à s’attrister de nos mauvaises actions.
Règle de saint Benoît - Prologue.

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La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/051.htm

SAINT BENOÎT

Benoît est ainsi nommé ou parce qu'il  a bénit beaucoup, ou parce qu'il a reçu en cette vie beaucoup de Bénédictions, ou parce que tous le Bénissaient, ou bien parce qu'il a mérité la Bénédiction éternelle.
Sa vie fut écrite par Saint Grégoire.


Benoît était originaire de. la province de Nurcie. Ayant été placé à Rome pour faire ses études, tout jeune encore, il abandonna les lettres et résolut de s'en aller au désert.
Sa nourrice, qui le chérissait avec une grande tendresse, le suivit jusqu'en un lieu qu'on nomme OEside, où elle demanda à emprunter un crible pour nettoyer du froment, mais en le mettant sans précaution sur une table, le crible tomba et fut cassé en deux.

Saint Benoît la voyant pleurer prit les deux parties du crible et se levant, après une prière, il les trouva solidement réunies.
Peu De temps après, il quitta à la dérobée sa, nourrice et vint en un endroit où il resta trois ans inconnu aux hommes, à l’exception d'un Moine appelé Romain, dont les soins assidus lui assuraient le nécessaire.

Or, comme de l’antre où Benoît restait, jusqu'au Monastère de Romain il n'y avait pas de chemin, celui-ci liait le pain au bout d'une très longue corde et c'est ainsi qu'il avait coutume de le faire passer.
A cette corde, il attacha aussi une sonnette, afin que, averti par le son, l’homme de Dieu sût quand Romain lui apportait du pain et pût sortir pour le prendre.
Mais l’antique ennemi de l’homme jaloux de la charité du premier et de la manière dont le second se sustentait, jeta une pierre et cassa la sonnette : cela toutefois n'empêcha pas Romain de servir Benoît.

Au bout de trois ans Dieu, qui ne voulait pas laisser cachée sa vertu, révéla la cachette de son serviteur à un Prêtre.
Le Seigneur apparut donc dans une vision à un Prêtre qui se préparait à manger le jour de la Solennité de Pâques, et lui dit : « Tu te prépares des friandises et mon serviteur meurt de faim en tel lieu.»
Le Prêtre se leva incontinent, et étant parvenu à trouver Benoît après de grandes difficultés : « Levez-vous, lui dit-il, et prenons de la nourriture, parce que c'est aujourd'hui la Pâque du Seigneur.»
Benoît lui répondit : « Je vois bien qu'il est Pâques, puisque j'ai l’avantage de vous voir. »

Placé en effet loin des hommes, il ne savait pas que ce jour fût celui de la solennité de Pâques.
Le prêtre lui dit :
«Vraiment c'est aujourd'hui le jour de la résurrection de N.-S. : aussi ne, convient-il pas que vous fassiez abstinence; c'est pour cela que je vous ai été envoyé. »
Et après avoir Béni Dieu, ils prirent de la nourriture.

Un jour un oiseau noir, nommé merle, se mit à voler d'une manière importune autour de la figure de Benoît, de sorte que le Saint aurait pu le saisir avec la main; mais il fit le signe de la Croix et l’oiseau se retira.
Bientôt après, le diable lui ramena devant les yeux de l’esprit une femme qu'il avait vue autrefois, et il alluma dans son cœur une telle passion pour cette personne, que, vaincu par la volupté, il était près de quitter le désert.

Mais rendu subitement à lui-même par la grâce divine, il quitta ses vêtements, et se roula sur les épines et les ronces éparses çà et là, avec tant de violence que son corps en fut tout meurtri, il guérit ainsi par les plaies de sa chair les plaies de sa pensée : il vainquit le péché en déplaçant l’incendie.
A dater de ce moment aucune tentation ne s'éleva en son corps.

Sa renommée avait grandi; l’Abbé d'un Monastère étant mort, toute la Communauté vint le trouver et lui demander de la gouverner.
Il refusa longtemps, et dit d'avance aux Moines que leurs mœurs ne s'accordaient point avec les siennes; enfin il fut forcé de donner son consentement.

St benedict and crow

Mais comme il commandait que la règle fût observée selon toute sa rigueur dans le cloître, les Moines se reprochaient l’un à l’autre de l’avoir demandé pour leur chef, car leur irrégularité blessait l’amour qu'il avait pour le devoir.
Quand ils s'aperçurent qu'avec lui il ne leur était plus possible de faire le mal et que c'était chose pénible de rompre leurs habitudes, ils mêlèrent du poison avec son vin et le lui servirent à table.
Mais Benoît fit le signe de la Croix, ce qui brisa le verre comme par un coup de pierre. Il comprit donc qu'il y avait là une boisson de mort, puisqu'elle n'avait pu recevoir le signe de la vie; il se leva aussitôt et il dit avec calme :
« Que le Dieu tout-puissant ait pitié de vous, mes frères; ne vous ai-je pas dit que vos mœurs et les miennes ne s'accordaient pas? »

Il revint alors à la solitude qu'il avait quittée; et où ses miracles qui se multipliaient tous les jours le rendirent célèbre.
Une foule de personnes étant venues à lui, il bâtit douze Monastères. En l’un d'eux, il y avait un Moine qui ne pouvait pas vaquer longtemps à la prière, mais pendant que les autres étaient à l’oraison, il allait dehors et se livrait à des distractions terrestres et futiles.

L'Abbé de ce Monastère en ayant instruit Saint Benoît, celui-ci s'empressa de venir; il vit qu'un petit enfant noir tirait dehors, par le bord de son habit, ce Moine qui ne pouvait pas rester à la prière ; et il dit à l’Abbé du Monastère et au Moine Saint Maur : « Est-ce que vous ne voyez pas quel est celui qui le tire ? »
Et comme ils répondaient : « Non; » il dit : « Prions pour que vous le voyiez aussi. » Et pendant qu'ils priaient, Saint Maur vit, mais l’Abbé ne put voir.

Un autre jour donc, après la prière, l’homme de Dieu rencontra le Moine dehors, et le frappa avec une verge à cause de son aveuglement; depuis ce temps, il resta à la prière, sans plus sortir.
Ce fut ainsi que l’antique ennemi de l’homme n'osa plus maîtriser les pensées du Moine, comme s'il eût reçu lui-même les coups.

De ces Monastères il y en avait trois élevés sur les rochers d'une montagne, et c'était avec un grand labeur qu'on tirait l’eau d'en bas : comme les frères priaient souvent l’homme de Dieu de changer les Monastères de lieu, une nuit il alla avec un enfant au haut de la montagne où, après avoir prié longtemps, il mit trois pierres en cet endroit pour servir de signe.

Rentré le matin à la maison, les frères vinrent le trouver pour la même causé et il leur dit : « Allez creuser au milieu de la roche sur laquelle vous trouverez trois pierres, car Le Seigneur peut vous en faire jaillir de l’eau: »
Ils y allèrent et ils trouvèrent cette roche déjà couverte de gouttes; ils y creusèrent un trou et bientôt ils le virent plein d'eau : elle coule encore jusqu'à présent en assez grande quantité pour descendre du sommet de la montagne jusqu'en bas.

Une fois, un homme coupait des ronces avec une faux autour du Monastère de l’homme de Dieu; or, le fer sauta du manche et tomba dans un lac profond; et comme cet homme s'en tourmentait fort, Saint Benoît mit le manche sur le lac et un instant après le fer vint nager vers son manche.

Un jeune Moine appelé Placide, en allant puiser de l’eau, tomba dans le fleuve; bientôt l’eau l’emporta et l’entraîna loin de ta terre presque à la distance du jet d'une flèche.
Or, l’homme de Dieu qui était assis dans sa cellule vit cela en esprit tout aussitôt; il appela Maur, lui raconta l’accident arrivé à cet enfant et lui commanda d'aller le sauver.

Après avoir reçu la Bénédiction du Saint, Maur, s'empressa d'y aller, et pensant qu'il marchait sur la terre, il vint sur l’eau jusqu'auprès de l’enfant qu'il tira en le prenant par les cheveux : puis il revint rapporter à l’homme de Dieu ce qui lui était arrivé; mais le Saint l’attribua non pas à ses mérites, mais à l’obéissance de Maur.

Un Prêtre du nom de Florent, envieux du Saint, conçut une telle aversion contre lui qu'il envoya à l’homme de Dieu un pain empoisonné pour du pain bénit.
Le Saint le reçut avec reconnaissance, et le jeta au corbeau qui avait coutume de recevoir du pain de ses mains, en lui disant :
« Au Nom de J.-C., prends ce pain et jette-le en tel endroit que homme vivant ne le puisse prendre. »

Alors le corbeau ouvrit le bec, étendit les ailes, se mit à courir autour du pain et à croasser avec force, comme s'il eût voulu dire qu'il voulait bien obéir, mais que cependant il ne pouvait faire ce qui lui était commandé.
Le Saint lui commanda à diverses reprises en disant : « Prends, prends, n'aie pas peur, et jette-le, ainsi que j'ai dit. »
Enfin le corbeau prit le pain, ne revint que trois jours après et reçut de la main de Benoît sa ration accoutumée.

Florent, voyant donc qu'il ne pouvait pas tuer le corps de son maître; résolut de tuer les âmes des Religieux : il fit alors folâtrer et chanter sept jeunes filles toutes nues dans le jardin du Monastère, afin d'exciter les Moines à la luxure.
Le Saint ayant vu cela de sa cellule et craignant que ses disciples ne tombassent dans le péché, céda la place a l’envieux et prit quelques Frères avec lesquels il alla habiter ailleurs.

Mais Florent, qui se trouvait sur une terrasse, le voyant s'en .aller, en conçut de la joie, lorsque tout à coup la terrasse s'affaissa et le tua à l’instant.
Alors. Maur courut dire à l’homme de Dieu : « Revenez, parce que celui qui vous persécutait est tué.

Aussitôt qu'il eut entendu cela, le Saint poussa de grands gémissements, soit à cause de la mort de son ennemi, soit parce que son disciple s'en était réjoui.
Il lui infligea une pénitence de ce qu'en lui annonçant; un pareil malheur, il avait eu la présomption de se réjouir de la, mort d'un méchant.

Quant à Benoît, il n'évita pas l’ennemi en changeant le lieu de sa demeure : car il vint au mont Cassin, et du temple d'Apollon qui s'y trouvait, il fit un Oratoire en l’honneur de Saint Jean-Baptiste ; et convertit de l’idolâtrie tout le peuple d'alentour.
Mais l’antique ennemi, supportant cela avec peine, lui apparaissait visiblement sous une forme hideuse; sa bouche et ses yeux paraissaient jeter des flammes;
Il l’insultait en disant : «Benoît, Benoît, » mais comme le Saint ne lui répondait rien, au lieu de Benoît, Bénédiction ; il disait : « Maudit, maudit, pourquoi me persécutes-tu? »

Un jour les Frères voulaient élever une pierre qui était par terre pour la mettre en œuvre, mais ils ne pouvaient y parvenir.
Des hommes en grand nombre qui étaient là ne pouvaient non plus la soulever, quand l’homme de Dieu arrivant, donna sa Bénédiction et la pierre fut, élevée avec la plus grande célérité; ce qui fit juger que le diable était assis dessus et empêchait de la mouvoir.

Quand la muraille eut atteint une certaine hauteur, le démon apparut à l’homme de Dieu et lui fit signe d'aller trouver les Frères : aussitôt il leur envoya dire par un exprès :
« Mes frères, prenez garde à vous, parce que le malin esprit vient vers vous. »
A peine le messager, eut-il fini de parler que le démon fait tomber la muraille dont la chute écrasa un jeune Religieux.
Mais l’homme de Dieu fit apporter le mort tout brisé en un sac, le ressuscita par une Prière et le renvoya à son travail.

Un laïc, homme d'honnête vie, avait coutume, chaque année, de venir à jeun visiter Saint Benoît.
Un jour qu'il y venait, s'adjoignit à lui un autre personnage, chargé de vivres, pour son voyage : or, comme il se faisait tard, ce dernier dit : « Frère, venez et mangeons pour que nous ne soyons pas fatigués en chemin. »

Sur sa réponse qu'il ne goûterait à aucune nourriture en route, l’autre se tut pour l’heure; peu de temps après, il lui fit encore la même invitation, mais le laïc ne voulut pas céder.
Enfin une heure entière s'étant écoulée, dans la fatigue du voyage, ils arrivèrent à un pré avec une fontaine, et où l’on pouvait se reposer et se rafraîchir.
Alors le voyageur en lui montrant ce lieu le pria de s'y arrêter un instant pour manger. Ces paroles ayant flatté les oreilles du laïc et le lieu ayant charmé ses yeux, il consentit.

Lorsqu'il fut arrivé auprès de Saint Benoît, l’homme de Dieu lui dit : « Frère, voici que le malin n'a pas pu vous persuader une première fois, ni une seconde fois, mais la troisième il l’a emporté. »
Alors le laïc se jeta à ses pieds et pleura sa faute.

Totila, roi des Goths, voulant éprouver si l’homme de Dieu avait l’esprit de prophétie, donna à un de ses gardés ses vêtements royaux et l’envoya au Monastère avec tout l’appareil d'un souverain.
Quand Benoît le vit venir, il dit: « Otez, mon fils, ôtez : ce que vous portez n'est pas à vous. » Celui-ci se jeta à l’instant à terre, et il eut une grande frayeur d'avoir osé vouloir se jouer d'un si, grand homme.

Un clerc, tourmenté par le diable, fut amené à Benoît pour en recevoir guérison, et quand le diable eut été chassé de son corps, Benoît dit : « Allez et dorénavant ne mangez pas de viande, et n'approchez pas des saints Ordres : car le jour où vous aurez la présomption de les recevoir, vous appartiendrez au démon. »
Le clerc garda cette recommandation un  certain temps; mais voyant que l’époque approchait de passer des Ordres Mineurs aux Ordres Sacrés, il ne tint pas compte des paroles du Saint, comme si un long espace de temps les lui eût fait oublier, et reçut l’Ordre Sacré.
Mais aussitôt le diable, qui l’avait quitté, s'empara de lui et ne cessa de le tourmenter jusqu'à ce qu'il lui eût fait rendre l’âme.

Un homme envoya, par un enfant, à Saint Benoît, deux flacons de vin; or, l’enfant en cacha un dans le chemin et porta l’autre; l’homme de Dieu reçut avec reconnaissance cet unique flacon et donna cet avis à l’enfant lors de son départ :
« Mon fils, garde-toi de boire de ce flacon que tu as caché; mais incline-le avec précaution et regarde ce qu'il contient. »
Celui-ci se retira tout confus : en revenant, il voulut s'assurer de ce que le Saint lui avait dit; et quand il eut incliné le flacon, aussitôt il en sortit un serpent.

Une fois, l’homme de Dieu soupait alors qu'il faisait nuit; un Moine, fils d'un avocat, l’assistait en tenant une lampe, et par esprit d'orgueil se mit à penser à part soi :
« Quel est cet homme pendant le repas duquel j'assiste, auquel je tiens une lampe, que je suis réduit à servir? Qui suis-je moi pour que je sois son serviteur? »

Aussitôt l’homme de Dieu lui dit : « Fais le signe de la Croix sur ton cœur, mon Frère, fais le signe de Croix sur ton cœur; qu'as-tu à dire? »
Et il appela les Frères, leur dit de prendre la lampe de ses mains ; pour lui, il le fit aller au Monastère et lui commanda de rester en repos.

Un Goth appelé Zalla, hérétique arien du temps du roi Totila, exerça avec fureur des actes atroces de cruauté contre les personnes religieuses appartenant à la Foi Catholique; tout clerc ou tout Moine qui venait en sa présence, ne sortait pas de ses mains la vie sauve.

Un jour, poussé par l’esprit d'avarice et ne pensant que rapine, ce roi faisait endurer à un habitant de la campagne des tourments cruels, et lui infligeait différentes torturés; vaincu par la douleur, le paysan déclara avoir mis sa personne et ses biens sous la protection du serviteur de Dieu, Benoît.
Le bourreau le crut et cessa de tourmenter le patient qui revint à la vie.

Mais en cessant de le tourmenter, Zallalui fit lier les bras avec de fortes courroies, et le fit marcher en avant de son cheval pour qu'il lui montrât ce Benoît qui avait reçu son bien.
Le paysan marcha donc devant lui, les bras liés, et le mena au Monastère du Saint homme qu'il trouva seul assis à la porte de sa cellule et faisant une lecture.
Le paysan, dit à Zalla qui le suivait par derrière et qui le tourmentait : « Voici celui dont je vous ai parlé, le Père Benoît. »

Zalla; l’esprit échauffé, le regarda avec un air méchant et croyant agir avec lui comme avec les autres, il se mit à crier de toutes ses forces en disant :
« Lève-toi, lève-toi; rends les biens de ce rustaud : rends ce que tu as pris. »

A cette voix, l’homme de Dieu leva vite les yeux, cessa de lire, puis jeta un coup d'œil sur Zalla et sur le paysan qu'il remarqua être tenu par des liens.
Ayant tourné les yeux vers les bras de cet homme, les courroies qui le liaient se détachèrent miraculeusement avec une telle vitesse que personne, tout habile qu'il eût été, n'eût pu le faire en si peu de temps.
Le captif ayant été soudain mis en liberté, Zalla, effrayé d'un pareil trait de puissance, se jeta contre terre et baissant sa tête cruelle jusqu'aux pieds du Saint, il se recommanda à ses prières.

Quant au Saint homme, il ne se leva pas, il n'interrompit point sa lecture mais il appela les Frères auxquels il enjoignit d'introduire Zalla dans la maison pour y recevoir la Bénédiction. A son retour, il l’avertit de ne plus se livrer à de pareils excès de cruauté.
Zalla prit une réfection, s'en alla, et ne s'avisa plus de réclamer rien du paysan que l’homme de Dieu avait délié non pas avec les mains, mais de son regard.

A une époque, la famine exerçait ses ravages sur le pays de la Campanie. On était en proie à la disette et déjà au Monastère de Saint Benoît le blé manquait ; presque tous les pains avaient été mangés, de sorte qu'il n'y en avait plus que cinq pour la collation des Frères.
Le vénérable Abbé, qui les voyait tous consternés, s'attacha à les reprendre avec modération de leur pusillanimité, et à les encourager peu à peu par des promesses, en disant :
« Pourquoi donc votre esprit est-il dans la tristesse de ce qu'il n'y a pas de pain? Aujourd'hui, Il est vrai, il est en petite quantité, mais demain, il y en aura en abondance. »

Or, le jour suivant, on trouva devant la porte du couvent deux cents boisseaux de farine dans des sacs que le Dieu tout puissant avait envoyés sans qu'on sache encore à présent par quels moyens.
A cette vue, les frères rendirent grâces à Dieu et apprirent qu'il ne fallait s'inquiéter ni de l’abondance ni de la disette.

On lit encore, qu'un homme avait un fils attaqué d'un éléphantiasis * (* Maladie qui rend la peau rugueuse comme celle de l’éléphant) en sorte que déjà ses cheveux tombaient, sa peau s'enflait et il n'était plus possible de cacher la sanie qui allait en augmentant.
Le père l’envoya à Benoît qui lui rendit, subitement sa santé première.
Ils en témoignèrent de grandes grâces à Dieu et dans la suite l’enfant persévéra dans de bonnes œuvres, et mourut heureusement dans Le Seigneur.

Le Saint avait envoyé un certain nombre de Frères en un endroit pour y élever un Monastère, et les prévint que tel jour il viendrait les voir pour leur donner le plan des constructions.
Or, la nuit qui précédait le jour indiqué, il apparut en songe à un Moine qu'il avait mis à la tête de l’œuvre et à son prévôt, et leur désigna en détail chacun des endroits où ils devaient bâtir.

Mais comme ils n'ajoutaient pas foi à la vision qu'ils avaient eue et qu'ils attendaient le Saint, à la fin ils retournèrent le trouver et lui dirent:
« Père, nous attendions que vous viendriez comme vous l’aviez promis, et vous n'êtes pas venu. »
Il leur dit : « Frères, pourquoi dire cela? Ne vous ai-je point apparu et ne vous ai-je, pas désigné chaque endroit? Allez et disposez tout ainsi que vous l’avez vu. »

Non loin du Monastère de Benoît, vivaient deux Religieuses de noble lignée, qui ne contenaient pas leur langue; parleurs propos indiscrets, elles portaient souvent à la colère leur supérieur : celui-ci en informa l’homme de Dieu qui fit donner cet avis aux Religieuses :
« Réprimez votre langue, autrement je vous excommunierai (excommunication qu'il ne lança pas par ces paroles, mais dont il les menaça).

Ces Religieuses ne changèrent point et moururent quelques jours après, elles furent ensevelies dans l’église.
Mais pendant la Messe et quand le diacre dit comme de coutume : « Que celui qui n'est pas de la Communion sorte dehors,» la nourrice de ces Religieuses, qui toujours offrait l’oblation pour elles, les vit sortir de leurs tombes, et sortir de l’église : ceci ayant été rapporté à Benoît, le Saint donna de ses propres mains une offrande en disant : « Allez et présentez cette offrande pour elles, et elles ne seront plus excommuniées désormais. »
Ce qui ayant été exécuté, lorsque le diacre chantait la formule d'ordinaire, on ne les vit plus quitter l’église.

Un Moine était sorti pour visiter ses parents sans avoir la Bénédiction, et le jour qu'il arriva chez eux, il mourut.
Quand il fut enterré, la terre le rejeta une première et une deuxième fois.
Ses parents vinrent trouver Saint Benoît et le prièrent de lui donner sa Bénédiction. Il prit alors le corps de N. S. et dit : « Allez poser ceci sur la poitrine du mort et ensevelissez-le ainsi. »
On le fit et la terre garda le corps ainsi enseveli et ne le rejeta plus.

Un Moine, qui ne voulait pas rester dans le Monastère, insista tant auprès de l’homme de Dieu que celui-ci, tout contrarié, lui permit de s'en aller.
Mais il ne fut pas plutôt hors du cloître qu'il rencontra en son chemin un dragon, la gueule ouverte.
Dans l’intention de s'en garer, il se mit à crier : « Accourez, accourez, il y a un dragon ; il me veut dévorer. »
Les frères accoururent, mais ne trouvèrent point de dragon ; alors ils ramenèrent au Monastère le Moine tout tremblant et ébranlé.
Il promit à l’instant que jamais il ne sortirait du Monastère.

Une famine extraordinaire ravageait tout le pays et l’homme de Dieu avait donné aux pauvres tout ce qu'il avait pu trouver; en sorte qu'il ne restait, dans le Monastère, qu'un peu d'huile dans un vase de verre; il commanda alors au cellérier de donner ce peu d'huile à un pauvre.

Le cellérier entendit bien ce que Saint Benoit lui commandait, mais il se décida à faire fi de ses ordres, parce qu'il ne restait plus d'huile pour les Frères.
Dès que l’homme de Dieu s'en aperçut, il commanda de jeter le vase de verre avec l’huile par la fenêtre afin qu'il ne restât rien dans le Monastère contre l’obéissance.
On jeta donc le vase qui tomba sur des blocs de pierres, sans que ce vase fût brisé, ni l’huile répandue; alors le Saint le fit ramasser et donner en entier au pauvre.
Puis il reprocha au Moine sa désobéissance et sa défiance ; il se mit ensuite en prières: aussitôt un grand tonneau qui se trouvait là se remplit d'huile ; elle montait en si grande abondance qu'elle paraissait sortir du pavé.

Une fois il était descendu pour, faire visite à sa sœur, et comme il était resté jusqu'à l’heure du souper, elle le pria de passer la nuit chez elle : comme il n'y voulait pas consentir, elle s'inclina, appuya la tête sur ses mains pour prier le Seigneur et quand elle se, releva, il se fit de si grands éclairs et du tonnerre si violent, la pluie tomba avec tant d'abondance, qu'il n'eût su où poser les pieds, quoique un instant auparavant le Ciel fût parfaitement serein.

Or, en répandant un torrent de larmes, elle avait fait changer la sérénité de l’air, et attiré la pluie.
L'homme de Dieu tout contristé lui dit : « Que le Dieu tout puissant vous le pardonne, ma sœur; qu'est-ce que vous avez fait? »
Elle lui répondit : « Je vous ai prié et vous n’avez pas voulu m’écouter; j’ai prié le Seigneur et il  m’a bien entendue. Sortez maintenant, si vous le pouvez. »

Et il en advint ainsi pour qu'ils pussent passer la nuit toute entière en s'édifiant mutuellement dans de saints entretiens.
Trois jours après qu'il fut revenu au Monastère, en levant les yeux, il vit l’âme de sa sœur, sous la forme d'une colombe qui pénétrait jusqu'aux profondeurs du Ciel: et bientôt il fit porter son corps au Monastère où il fut inhumé dans un tombeau qu'il avait fait préparer pour lui.

Une nuit que le serviteur de Dieu regardait par une fenêtre et priait Dieu, il vit se répandre en l’air une lumière qui dissipa toutes les ténèbres de la nuit.
Or, à l’instant tout l’univers s'offrit à ses yeux comme s'il eût été rassemblé sous un rayon de soleil et il vit l’âme de Saint Germain, Évêque de Capoue, portée au Ciel : dans la suite il put s'assurer évidemment que c'était l’heure à laquelle elle, quitta le corps du prélat.

L'année même de sa mort, il en prédit le jour à ses frères : et avant le sixième qui précéda son trépas, il fit ouvrir son sépulcre.
Bientôt il fut saisi de la fièvre, et comme la faiblesse augmentait à chaque instant, le sixième jour, il se fit porter à l’Oratoire, où il se prépara à la mort par la réception du Corps et du Sang de N. S.; alors, soutenant ses membres défaillants sur les mains des Frères, il se tint debout, les yeux élevés vers le Ciel et rendit son dernier soupir en priant.

Le jour même que l’homme de Dieu passa de cette vie au Ciel, deux Frères, dont un était dans sa cellule, et l’autre fort éloigné, eurent la même révélation : ils virent une traînée de lumière, ornée de tapis et resplendissante d'une quantité innombrable de lampes, qui, partant de la cellule de Saint Benoît, se dirigeait vers le Ciel du côté de l’orient.
L'un d'eux demanda à un personnage vénérable qui parut tout brillant sur cette trace, ce que c'était que ce chemin qu'ils voyaient, car ils ne le savaient pas, et il leur fut dit : «Voilà le chemin par lequel Benoît, l’homme chéri de Dieu, monte au Ciel. »
II fut inhumé dans l’Oratoire de Saint Jean-Baptiste qu'il avait construit lui-même sur un autel dédié à Apollon et qu'il avait renversé.
Il vécut vers l’an du Seigneur 518, au temps de Justin l’ancien.

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https://albi.catholique.fr/liturgie-art-et-culture/histoire-du-diocese/saints-du-diocese/retable-de-saint-benoit-de-nurcie-a-labbaye-den-calcat/

Le retable de Saint Benoît de Nurcie à l’abbaye d’En Calcat

Au centre du retable, réalisé par Sœur Mercédès, Moniale de l’abbaye Sainte-Scholastique de Dourgne, la statue de Saint Benoît (+547).
Revêtu de la coule Monastique, il présent l’Évangile ouvert où nous lisons les paroles de Pierre à Jésus :
"À qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle" (Jn 6, 68).
La règle de Saint Benoît découle de l’Évangile.
Au prologue, il pose cette question : "Qui est celui qui désire la Vie ?" et encore "sous la conduite de l’Évangile, avançons."
Benoît porte la croix pectorale, l’anneau et enfin, la crosse, symbole d’autorité dont la volute représente le Christ lavant les pieds de son apôtre Pierre pour signifier que l’autorité est un service.
Dans son auréole on aperçoit les 12 étoiles du drapeau européen (saint Benoît fut proclamé "patron de l’Europe" par Paul VI en 1964).


(Pour voir photos et détails, ouvrir le lien ci-dessus ou ci-joint : Le retable de saint Benoît de Nurcie à l’abbaye d’En Calcat (diocèse d'Albi))

La vie de Saint Benoît en six bas-reliefs

Les statuettes autour de Saint Benoît
Marie reine des Moines. Le panneau inférieur est dédié à Notre Dame.
Au sommet du retable : la Trinité. Elle est la clef de voûte de notre Foi Catholique et le cœur de la Vie Monastique.

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(Pour aller sur le site de l’Abbaye de Saint Benoît du lac : https://www.abbaye.ca/)

 

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https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/b1d178c9-1d34-4195-920e-2f61cf3c58b6

Saint Benoît de Nursie
Père des Moines d’Occident 
(480-547)

Benedetto naquit, autour de l’an 480, dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le Pape Saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des Bénédictions Célestes dont il devait être comblé.
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait ; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour.
Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ; celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite ; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage.

Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'Ordre bénédictin, qui a couvert le monde.

Saint benoit benit la coupe qui se brisa 2Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des Moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison ; le Saint Bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables.

Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de Moines, et il ne put se soustraire à cette mission ; de nombreux Monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'Évêques, de Papes et de Saints.

Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de ses moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache dans la rivière.
Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau, et le fer, remontant à la surface, revint prendre sa place.
Une autre fois, cédant aux importunes prières d'un père qui le sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur l'enfant et dit : « Seigneur, ne regardez pas mes péchés, mais la Foi de cet homme ! »
Aussitôt l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras paternels.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

 buste-de-la-statue-de-saint-benoit-de-nursie-dans-l-eglise-saint-benoit-de-teahupoo-a-tahiti-1.jpgPour approfondir, lire, en intégralité, la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Benoît de Nursie
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]

BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 9 avril 2008

Saint Benoît de Nursie

Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de Saint Benoît, Fondateur du Monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat.
Je commence par une parole de Saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît: "L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine" (Dial. II, 36).
Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu'il avait fondé.
Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne.
La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand.
Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément saint Benoît - l'ascension au sommet de la Contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu.
Il nous donne donc un modèle de la vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection.
Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme.
Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.

Cette perspective du "biographe" s'explique également à la lumière du contexte général de son époque: entre le V et le VI siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, par l'invasion des nouveaux peuples et par la décadence des mœurs.
En présentant Saint Benoît comme un "astre lumineux", Grégoire voulait indiquer dans cette situation terrible, précisément ici dans cette ville de Rome, l'issue de la "nuit obscure de l'histoire" (Jean-Paul II, Insegnamenti, II/1, 1979, p. 1158).
De fait, l'œuvre du saint et, en particulier, sa Règle se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la Foi Chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons "Europe".

La naissance de Saint Benoît se situe autour de l'an 480. Il provenait, comme le dit Saint Grégoire, "ex provincia Nursiae" - de la région de la Nursie.
Ses parents, qui étaient aisés, l'envoyèrent suivre des études à Rome pour sa formation. Il ne s'arrêta cependant pas longtemps dans la Ville éternelle.
Comme explication, pleinement crédible, Grégoire mentionne le fait que le jeune Benoît était écœuré par le style de vie d'un grand nombre de ses compagnons d'étude, qui vivaient de manière dissolue, et qu'il ne voulait pas tomber dans les mêmes erreurs.
Il voulait ne plaire qu'à Dieu seul; "soli Deo placere desiderans"  (II  Dial.  Prol. 1
Ainsi, avant même la conclusion de ses études, Benoît quitta Rome et se retira dans la solitude des montagnes à l'est de Rome.
Après un premier séjour dans le village d'Effide (aujourd'hui Affile), où il s'associa pendant un certain temps à une "Communauté Religieuse" de Moines, il devint ermite dans la proche Subiaco.
Il vécut là pendant trois ans complètement seul dans une grotte qui, depuis le Haut Moyen-âge, constitue le "cœur" d'un Monastère Bénédictin appelé "Sacro Speco".
La période à Subiaco, une période de solitude avec Dieu, fut un temps de maturation pour Benoît.
Il dut supporter et surmonter en ce lieu les trois tentations fondamentales de chaque être humain: la tentation de l'affirmation personnelle et du désir de se placer lui-même au centre, la tentation de la sensualité et, enfin, la tentation de la colère et de la vengeance.
Benoît était en effet convaincu que ce n'était qu'après avoir vaincu ces tentations qu'il aurait pu adresser aux autres une parole pouvant être utile à leur situation de besoin.
Et ainsi, son âme désormais pacifiée était en mesure de contrôler pleinement les pulsions du "moi" pour être un créateur de paix autour de lui.
Ce n'est qu'alors qu'il décida de fonder ses premiers Monastères dans la vallée de l'Anio, près de Subiaco.

En l'an 529, Benoît quitta Subiaco pour s'installer à Montecassino. Certains ont expliqué ce déplacement comme une fuite face aux intrigues d'un ecclésiastique local envieux.
Mais cette tentative d'explication s'est révélée peu convaincante, car la mort soudaine de ce dernier n'incita pas Benoît à revenir (II Dial. 8).
En réalité, cette décision s'imposa à lui car il était entré dans une nouvelle phase de sa maturation intérieure et de son expérience Monastique.
Selon Grégoire le Grand, l'exode de la lointaine vallée de l'Anio vers le Mont Cassio - une hauteur qui, dominant la vaste plaine environnante, est visible de loin - revêt un caractère symbolique: la vie Monastique cachée a sa raison d'être, mais un Monastère possède également une finalité publique dans la vie de l'Église et de la société, il doit donner de la visibilité à la Foi comme force de vie.
De fait, lorsque Benoît conclut sa vie terrestre le 21 Mars 547, il laissa avec sa Règle et avec la famille Bénédictine qu'il avait fondée un patrimoine qui a porté des fruits dans le monde entier jusqu'à aujourd'hui.

Dans tout le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre la façon dont la vie de saint Benoît était plongée dans une atmosphère de Prière, fondement central de son existence.
Sans Prière l'expérience de Dieu n'existe pas.
Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité. Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets.
En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission.
Dans sa Règle, il qualifie la Vie Monastique d'"école du service du Seigneur" (Prol. 45) et il demande à ses Moines de "ne rien placer avant l'Œuvre de Dieu [c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures]" (43, 3).
Il souligne cependant que la Prière est en premier lieu un acte d'écoute (Prol. 9-11), qui doit ensuite se traduire par l'action concrète.
"Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les faits à ses saints enseignements", affirme-t-il (Prol. 35).
Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et Contemplation "afin que Dieu soit glorifié en tout" (57, 9).
En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de saint Benoît est la recherche sincère de Dieu (58, 7) sur la voie tracée par Le Christ humble et obéissant (5, 13), ne devant rien placer avant l'Amour pour celui-ci (4, 21; 72, 11) et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix.
Dans l'exercice de l'obéissance mise en acte avec une Foi animée par l'Amour (5, 2), le moine conquiert l'humilité (5, 1), à laquelle la Règle consacre un chapitre entier (7).
De cette manière, l'homme devient toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu.

A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le Monastère remplit "les fonctions du Christ" (2, 2; 63, 13).
Sa figure, définie en particulier dans le deuxième chapitre de la Règle, avec ses qualités de beauté spirituelle et d'engagement exigeant, peut-être considérée comme un autoportrait de Benoît, car - comme l'écrit Grégoire le Grand - "le saint ne put en aucune manière enseigner différemment de la façon dont il vécut" (Dial. II, 36).
L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère (2, 24), un véritable éducateur.
Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur (27, 8), à "aider plutôt qu'à dominer" (64, 8), à "accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint" et à "illustrer les commandements divins par son exemple" (2, 12).
Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être une personne qui écoute "le conseil de ses frères" (3, 2), car "souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure" (3, 3).
Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu'il écoute.

Benoît qualifie la Règle de "Règle minimale tracée uniquement pour le début" (73, 8); en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux Moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu.
En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui.
Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne.
Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité.
Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines Chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe.
Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XX siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, "un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité" (Insegnamenti, XIII/1, 1990, p. 58).
En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin.
Le grand Moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre le véritable humanisme.

Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones. Je salue en particulier le groupe de la Vallée de l’Andelle dans le diocèse d’Évreux ainsi que les jeunes venus notamment de Neuilly, de Rueil-Malmaison et de Pontivy.
A l’exemple de Saint Benoît, donnez une place importante à la Prière et à la Contemplation du visage du Christ ressuscité présent et agissant dans votre vie! Bon temps pascal!

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana

Benoit 2

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/11.php

Biographie

La Fête de Saint Benoît, célébrée le 11 Juillet, est celle de la translation de ses reliques. Le corps de Saint Benoît reposa d’abord au Mont Cassin qui, après le passage des Lombards, resta vide de Moines.
En 672, l’Abbé de Fleury, Mummolus, envoya au Mont Cassin une troupe de Moines, sous la conduite d’Aigulphe, pour récupérer les reliques de Saint Benoît.
Petronax ayant restauré le Mont Cassin, le Pape Zacharie, en 750, demanda la restitution du corps de Saint Benoît dont l’Abbé de Fleury ne rendit qu’une part, entre 755 et 757.

La naissance de Saint Benoît ne devrait pas être pour nous un simple fait d'une histoire fort ancienne, tant l’esprit de Saint Benoît est toujours présent et à l'œuvre dans l'Église.
La Règle qu'il nous a laissée et dont on a pu dire qu'elle nous donnait un reflet particulièrement pur de l'Evangile, comme le témoignage de sa vie sont pleinement actuels non seulement pour ses fils et ses filles, les Moines et les Moniales, mais aussi pour tous les fidèles.
C'est, pour chacun d'entre nous une invitation à la Prière, à la méditation des textes saints et à la Charité fraternelle.
Plutôt que sur la naissance de Benoît à Nursie (vers 480), attardons-nous sur sa mort, c'est-à-dire sur sa naissance à la vie qui ne finit pas, et transportons-nous en esprit en l'an 547, sur le Mont-Cassin où Benoît s'était établi près de vingt ans auparavant après avoir été contraint de quitter ses fondations de Subiaco.

Ecoutons le Saint Pape Grégoire-le-Grand :
Six jours avant son trépas, il ordonna d'ouvrir sa tombe, et bientôt il fut pris d'une fièvre qui l'épuisa.
Le mal s'aggravant de jour en jour, le sixième il se fit porter à l'oratoire par ses disciples, et là il reçut le Corps et le Sang du Seigneur pour en munir son départ.
Puis, appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, il se mit debout, les mains levées au Ciel, et dans son dernier souffle murmurait des prières.
Ce jour-là, deux frères, l'un en cellule, l'autre plus loin, eurent la même apparition d'une vision identique.
Ils virent une voie jonchée de tapis et brillant d'innombrables feux, qui, droit vers l'Orient, allait de la cellule de Benoît jusqu'au Ciel. Un homme d'aspect surnaturel s'y tenait, étincelant, et leur demanda quel était ce chemin.
Les disciples avouèrent ne pas le savoir ; alors il leur dit : « C'est la voie par laquelle Benoît, précieux au Seigneur, est monté au Ciel. »
(Dialogue, XXXVII.)

Saint Benoît a donc vécu sa mort comme une célébration de la venue et de la rencontre du Seigneur, résumé et couronnement de sa vie.
Lui, qui avait fait don de toute sa vie, va recevoir la couronne de vie (Apocalypse II 10).
Dans l'Office Divin, Benoît avaient, chaque semaine, repris ce verset du psalmiste : Je veux te Bénir en ma vie, à ton Nom élever les mains (Psaume LXIII), parole qu'il vivait en plénitude ;
corps et âme tendus vers Son Seigneur, au moment de la Rencontre, il incarnait le dernier des psaumes des montées qui accompagnaient le pèlerinage à Jérusalem, figure de la vie terrestre :
Voici maintenant le moment de Bénir Le Seigneur, vous tous, les serviteurs du Seigneur, vous qui vous tenez dans la Maison du Seigneur, dans les parvis de la Maison de notre Dieu.
Au long des nuits, levez vos mains vers le Sanctuaire et Bénissez Le Seigneur
(Psaume 134).
Voilà le terme de la route où Benoît attend la parole que Le Seigneur avait jadis dite à Moïse :
Voici une place près de moi (Exode XXXIII, 21)

Benoît meurt les bras levés et soutenus par ses disciples, attitude qui rappelle ce passage du Livre de l'Exode où Moïse sur la montagne intercédait pour Josué et tout le peuple combattant dans la plaine contre les Amlécites :
Moïse, Aaron et Hur étaient montés sur le sommet de la colline. Or, tant que Moïse tenait ses bras levés, Israël était le plus fort.
Quand il les laissait retomber, Amalek avait l'avantage.
Comme les bras de Moïse étaient engourdis, ils prirent une pierre et la déposèrent sous lui. Il s'assit dessus tandis qu'Aaron et Hur lui soutenaient les bras, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi les bras de Moïse ne fléchirent plus jusqu’au coucher du soleil. Josué décima Amalek et ses gens par le fil de l'épée
(Exode XVII 10-13).

Ce texte, traditionnellement, sert de référence lorsqu'on veut évoquer le rôle des Contemplatifs, et ce n'est pas un hasard si saint Grégoire a retenu le récit du miracle de la source jaillie de la montagne : trois Monastères perchés sur la montagne n’avaient pas de source, Benoît qui, après avoir longuement prié, avait disposé trois pierres et dit aux frères : Allez ; vous trouverez sur un rocher trois pierres superposées.
Creusez un peu, et vous verrez que le Dieu Tout-Puissant sait tirer de l'eau, même au sommet de la montagne, pour vous épargner ce chemin difficile.

Nul doute que, pour Saint Grégoire, Saint Benoît soit un nouveau Moïse. Moïse, guidé par Dieu, n'avait-il pas fait jaillir, dans le désert, l'eau du rocher (Nombres, XX, I sq.) ?
Or Benoît n’est un nouveau Moïse, que parce que, disciple du Christ, il possède en plénitude L’Esprit Saint qui avait animé Moïse et tous les prophètes.

Ce geste coutumier des orants qui fut celui de Saint Benoît au moment de sa mort est aussi un rappel de la Croix qui nous sauve.
C'est le geste du Christ qui étendit les mains à l'heure de sa Passion, afin que soit brisée la mort, et que la Résurrection soit manifestée.

Ce dernier épisode de la vie terrestre de Saint Benoît est riche de plusieurs enseignements.
Il nous apprend tout d'abord, que c'est à chaque instant que nous avons à préparer, amoureusement, notre rencontre avec Le Seigneur et que, pour ce faire, il nous faut prier sans cesse, comme nous y invite Saint Paul, pour être dans la joie et dans la paix.
Cependant, Saint Benoît, Sachons que nous serons exaucés non dans un flot de paroles, mais dans la pureté du cœur... (Règle, XX) et encore : Hâtons-nous de faire maintenant ce qui doit nous avancer pour l'éternité.
Saint Benoît, par sa mort, nous enseigne aussi à ne pas être pleins de tristesse comme ceux qui n'ont pas d'espérance (1 Thessaloniciens IV, 13).
Le Seigneur est affranchit de la mort, et dans le mystère de sa Résurrection, chacun de nous est déjà ressuscité.

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Prologue de la règle de St Benoît

Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu'il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends.
Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n'aura pas sujet, un jour, de s'affliger de notre mauvaise conduite.
Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d'employer à son service les biens qu'il a mis en nous, que non seulement il n'ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur héritage, mais encore qu'il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n'auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la Gloire.
Levons-nous donc enfin, l'Écriture nous y invite : l'heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise.
Ayons les oreilles attentives à l'avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd'hui sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises.
Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C'est moi », Dieu te réplique: Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien; recherche la paix et poursuis-la.
Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant même que vous ne m'invoquiez, je vous dirai : Me voici.

Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ; Voyez comme Le Seigneur Lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la Vie.
Ceignons donc nos reins par la Foi et la pratique des bonnes œuvres; sous la conduite de l'Évangile, avançons dans ses chemins, afin de mériter de voir un jour Celui qui nous a appelés dans son Royaume.
Si nous voulons habiter dans le Tabernacle de ce Royaume, sachons qu'on n'y parvient que si l'on y court par les bonnes actions.

Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la Vie éternelle.
C'est ce zèle que les Moines doivent pratiquer avec une ardente Charité, c'est-à-dire : Ils s'honoreront mutuellement de leurs prévenances.
Ils supporteront très patiemment les infirmités d'autrui, tant celles du corps que celles de l'esprit.
Ils s'obéiront à l'envi les uns aux autres. Nul ne recherchera ce qu'il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l'est pour autrui. Ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle.
Ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l'Amour : ils auront pour leur abbé un Amour humble et sincère.
Ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la Vie éternelle.

Heiligenkreuz st benedict St. Benoît écrivant les règles, portrait (1926) par Hermann Nigg (1849-1928).

Règle de Saint Benoît.

Cette règle est un idéal de vie en collectivité.

Les sources

En écrivant sa règle, Benoît n'a pas cherché à créer une œuvre originale. Pour élaborer une règle de vie pour sa Communauté, il n'hésite pas à s'appuyer sur les trésors d'une tradition monastique encore jeune à nos yeux mais déjà riche.
Sa source principale est une règle monastique probablement issue d'Italie à la même époque : la règle du Maître.
Mais il reprend, en les modifiant, des passages entiers de Cassien et de nombreuses idées de saint Augustin (par exemple : l'abbé doit servir plus que présider : prodesse magis quam præesse).
Il s'appuie aussi sur saint Basile, le législateur du monachisme oriental, qu'il mentionne explicitement à la fin de sa règle.

La vie quotidienne selon la règle de saint Benoît

Le modèle de la vie monastique d'après saint Benoît est la famille, dont l'abbé est le père (Abba) et où tous les religieux sont frères.
À l'époque de Saint Benoît, le Sacerdoce semble avoir été relativement rare chez les moines, et il semble que Benoît lui-même n'ait pas été Prêtre.
La journée du moine est réglée en fonction de ce que Saint Benoît appelle « Œuvre de Dieu » (Opus Dei) : c'est la liturgie des heures, qui, huit fois par jour, rassemble la communauté pour prier en commun, à partir des Psaumes et de la Bible.
Ces offices liturgiques sont de durée variable : les trois grands offices de Vigiles, Laudes et Vêpres étant plus longs, les autres offices (« Petites heures ») sont plus courts : Prime, Tierce, Sexte, None et Complies. Pour Saint Benoît, c'est très important : On ne préférera rien à l'Œuvre de Dieu.
La journée commence à « la huitième heure de la nuit », avec les Vigiles nocturnes. Avant l'arrivée des bougies de cire – au XIVe siècle –, cet office était dans l'obscurité ou très peu d'éclairage, ce qui n'avait guère d'importance car les moines apprenaient par cœur les psaumes et les autres textes de la liturgie.
Les Vigiles sont suivies d'un temps de lecture. Puis, au lever du jour, viennent les Laudes. Les offices de Prime, Tierce, Sexte, None se situent comme leur nom l'indique respectivement à la première, la troisième, la sixième et la neuvième heure du jour (à l'époque de Saint Benoît, les horaires étaient définis d'après le soleil, donc en fonction de la longueur saisonnière du jour).
Les Vêpres (Vespera), comme leur nom l'indique également, sont l'office du soir. Après le repas et une lecture en commun, c'est le dernier office de la journée, les Complies. Elles sont suivies par le grand silence de la nuit.
En dehors des offices, les moines s'adonnent au travail manuel : car, dit Benoît, c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres.
Le travail doit être organisé de telle sorte qu'il n'oblige pas les frères à sortir de la clôture du Monastère : Le Monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire : de l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers métiers à l'intérieur de la clôture.
De la sorte les moines n'auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour leurs âmes
.
Du temps est aussi réservé à la lecture, étude de l'Écriture et des Pères de l'Église, qui est considérée comme une nourriture spirituelle : c'est la lectio divina.
Celle-ci a une importance toute particulière en Carême.
La répartition du travail et de la lecture, les horaires des repas sont variables selon les saisons et le temps liturgique.
Ainsi, en Carême, les frères prennent un seul repas le soir après Vêpres.
La règle décrit non seulement les divers offices et le travail, mais aussi les modalités des repas, de l'habillement, de l'accueil, du choix des responsables, des voyages à l'extérieur, etc.
Mais Benoît n'est pas tatillon, et affirme souvent que c'est à l'abbé, en fonction de la communauté, des contraintes du lieu et du temps, de régler les détails. La Règle s'intéresse donc surtout à l'aspect spirituel de la vie Monastique.
Comme dans toutes les traditions Monastiques, la Prière occupe une place centrale.
Benoît privilégie la Prière communautaire, qui s'exprime surtout dans la Liturgie des Heures (ou Opus Dei) ; mais la Prière personnelle n'est pas exclue.
Il limite également les exigences ascétiques, qui visent à une recherche de Dieu plus intense par la Prière avec larmes, la lecture, la componction du cœur et le renoncement.
Il encourage également les vertus Monastiques traditionnelles : l'obéissance conduit à l'humilité, qui conduit à la charité.
Le moine s'éloigne du monde pour chercher Dieu, et la clôture Monastique lui permet de se concentrer sur ce but.
En fait, Saint Benoît indiqua à ses disciples comme objectif fondamental et même unique de l'existence, la recherche de Dieu.

La règle fut reprise par Benoît d'Aniane au IXème siècle, avant les invasions normandes : il la commente, et est à l'origine de son expansion dans toute l'Europe carolingienne, à travers notamment les ordres de Cluny et de Cîteaux.
Chacun des Ordres qui suivent la Règle de saint Benoît en a sa propre interprétation: l’ordre de Cîteaux insistera sur le travail manuel, l’ordre de Cluny sur la liturgie, les Congrégations de Saint-Vanne et de Saint-Maur sur le travail intellectuel.

Aujourd'hui encore, la Règle de saint Benoît est vécue différemment par les héritiers de saint Benoît : mais ils sont probablement fidèles en cela à la pensée du Fondateur qui dans sa Règle laissait une part prépondérante aux décisions de chaque abbé, en fonction de la situation de chaque Communauté.

Après la suppression de l'Ordre en France à la Révolution, Dom Guéranger a fait renaître l'ordre bénédictin à Solesmes en 1833.
L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire a pu à nouveau accueillir une communauté en provenance de l’abbaye de la Pierre-Qui-Vire, fondée au XIXème siècle dans le Morvan.
Benoît XVI a choisi son nom de règne en s'inspirant de saint Benoît de Nursie et de Benoît XV.

medaille-st-benoit-1.jpegLa Médaille de Saint Benoît

La vie et la règle de Saint Benoît de Nursie nous apprend qu'il trouvait dans l'invocation du Christ la force victorieuse à l'aide de laquelle il menait toutes ses luttes. Durant toute sa vie, saint Benoît eut une grande vénération pour la sainte croix, non seulement dans le but de vaincre ses propres tentations, parfois très violentes, mais encore pour anéantir de façon merveilleuse les mauvaises intentions et les artifices du démon, dont il est fait mention dans le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. D'après la tradition, Saint Benoît fit éclater une coupe empoisonnée par le signe de la croix. Il invitait ses disciples à avoir une confiance semblable à la sienne dans ce signe.

 Force de salut, vraie force miraculeuse, ainsi fut décrit le signe de la croix à Saint Maur, le disciple de saint Benoît dont est tirée aujourd'hui encore, la Bénédiction dite de Saint Maur, une Bénédiction pour les malades. Les Bénédictins, s'appuyant sur la Foi de Saint Benoît dans ce signe de Bénédiction, utilisaient la croix de Saint Benoît depuis le moyen-âge. Rien d'étonnant que dès les premiers temps, on ait représenté le Patriarche des Moines d'Occident avec la sainte croix. Cette coutume paraît surtout avoir trouvé une grande propagation à cause de la guérison miraculeuse de Brunon, le fils cadet du comte Hugues d'Eguisheim, en Alsace, devenu pape plus tard, et qui occupa le siège de Saint Pierre sous le nom de Léon IX, de 1049 à 1054. Adolescent, il fut mordu au visage par un animal venimeux, et après avoir gardé le lit pendant deux mois, il perdit l'usage de la langue. Son état devint désespéré. Voici que, se sentant entièrement réveillé, il aperçut subitement une échelle rayonnante de clarté montant de son lit jusqu'au ciel, de laquelle il vit descendre un vénérable vieillard qui vint à lui et toucha d'une croix son visage malade puis disparut. Le jeune malade, subitement et miraculeusement guéri, se plaisait à relater ce prodige pendant toute sa vie, et l'archidiacre Wilbert, l'auteur de cette relation, précise que Brunon a reconnu en ce vieillard respectable Saint Benoît en personne, probablement parce que, déjà à ce moment, il était d'usage de le représenter la croix à la main. Il est à présumer qu'à partir de cet événement, la vénération pour Saint Benoît, toujours représenté la croix à la main, se propagea de jour en jour, surtout en Allemagne, où Saint Léon passa une grande partie de sa vie.

la-croix-avec-la-medaille-au-dessus-des-bras-de-jesus-la-regle-benedictine-le-calice-avec-des-serpents-et-st-benoit-avec-sa-crosse-d-abbe-1.jpg De la croix est tirée la médaille de Saint Benoît, originaire d'Allemagne, semble-t-il. Les Bénédictins reçurent l'approbation de ce sacramental par un bref du Pape Benoît XIV, le 12 Mars 1742. La médaille fut pourvue de Bénédictions et d'indulgences. A travers les siècles, on atteste que l'utilisation de la croix de Saint Benoît, avec un grand esprit de piété est particulièrement efficace.

croix-de-st-benoit-1.jpg Outre l'effigie de Saint Benoît avec la Croix, la médaille portera plusieurs lettres mystérieuses. Une curieuse histoire nous est rapportée à ce propos. On raconte qu'en 1647, on emprisonna quelques nécromanciennes en Bavière. En les interrogeant, elles déclarèrent que leurs agissements superstitieux étaient toujours restés sans effet aux endroits où se trouvait l'emblème de la sainte croix; leur domination ne pouvant notamment atteindre le Couvent de Metten, elles en conclurent que ces lieux étaient particulièrement protégés. Après des investigations faites audit couvent, on constata que plusieurs peintures de la croix, appliquées de longue date sur les murs, portaient certaines lettres auxquelles on n'avait plus prêté attention. La signification de ces lettres ne put être trouvée que lorsqu'on découvrit dans la bibliothèque du couvent un manuscrit datant de 1415, dans lequel Saint Benoît figurait portant dans la main droite une crosse se terminant par une croix. Sur cette crosse on lisait le texte suivant: "Crux sacra sit M lux N Draco sit Mihi Dux." Sa main gauche tenait un parchemin enroulé sur lequel figuraient les mots suivants: " Vade Retro Satana Nuq Suade M Vana. Sunt Mala Quae Libas Ipse Venena Bibas." Ce document révéla l'origine et le sens des lettres apposées aux murs; celles-ci formaient les initiales du libellé et du manuscrit. Ce fut à partir de cette époque que la médaille de Saint Benoît commença de se répandre.

 De tout ceci, nous retiendrons ce qui suit. "On trouve pour la première fois, dans un manuscrit bénédictin du 14ème siècle, les vers léonins accompagnant la croix de Saint Benoît sur la médaille aujourd'hui. L'existence de la médaille elle-même n'est attestée que depuis le milieu du XVIIème siècle, les filles de la Charité fondées à cet époque l'avaient adoptées pour leur chapelet." (Explication sur la médaille de l'Abbaye de Solesmes).

 Saint Benoît est représenté habituellement la croix brandie comme une arme de défense sur une des faces de la médaille dans une main et dans l'autre un livre, la sainte Règle. Sur l'autre face figurent en abrégé les inscriptions suivantes:

 C S P B : Crux Sancti Patris Benedicti : Croix du saint Père Benoît.

Sur l'arbre de la croix, on lit de gauche à droite:

N D S M D : Non Draco Sit Mihi Dux : Le dragon ne doit pas être mon guide.

De haut en bas:

C S S M L : Crux Sacra Sit Mihi Lux : La croix doit être ma lumière.

Une inscription plus longue entoure la croix. Elle commençait autrefois par le nom de Jésus "IHS". Elle a été remplacée par le mot "PAX".

L'inscription se poursuit vers la droite par les lettres:

V R S N S M V : Vade Retro Satana, Numquam Suade mihi Vana : Arrière Satan, ne me tente jamais par la vanité.

S M Q L I V B : Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venenum Bibas : Ce que tu offres, ce n'est que du mal, ravale ton poison.

 La plus ancienne forme de la médaille de saint Benoît est ovale et porte le monogramme de Jésus à son sommet, comme il a été dit (IHS): la nouvelle forme de médaille, dans le style de Beuron, est ronde. Elle a été créée pour le Jubilé de Saint Benoît de 1880, 1400ème anniversaire de sa naissance. Elle est aujourd'hui encore en usage sous le nom de médaille du Jubilé. Ainsi qu'il a été mentionné plus haut, à la place de "IHS", elle porte au-dessus de la croix de saint Benoît, la devise bénédictine "PAX", "Paix". C'était à l'origine un monogramme du Christ en lettres grecques Chi - Rho, ce qui a donné en latin XP, d'où PAX. Relevons que cette devise fut d'abord celle de la Congrégation Bénédictine cassinienne avant de devenir celle de l'Ordre Bénédictin tout entier.

 Depuis la réforme des indulgences, les médailles ne sont plus munies d'indulgences particulières semble-t-il. Elles paraissent avoir disparues sous leur forme ancienne. Actuellement, d'ailleurs, ce ne sont plus tellement les objets qui sont bénis, mais bien plutôt les personnes qui en font usage. Cependant, leur usage pieux comme aide spirituelle sera recommandée. La vertu de la médaille de Saint Benoît réside dans l'invocation du Christ par l'intercession de Saint Benoît. Elle donne une protection particulière contre les attaques du démon, les tentations de toutes natures et les maladies. On peut porter la médaille sur soi ou la fixer sur la porte des maisons et des étables et dans l'auto. On évitera naturellement d'attacher une valeur superstitieuse à la possession de la médaille. Il ne suffit pas de la porter ou de la mettre dans un endroit que l'on veut protéger. Il faut avant tout vouloir conformer sa propre Vie à l'Evangile et aux enseignements de Saint Benoît.

Saint Benoît est Patriarche des Moines d'Occident, Patron de l'Europe avec les Saints Cyrille et Méthode. Il est aussi Patron de la bonne mort avec Saint Joseph.

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Anne d'Autriche et ses fils priant devant Saint Benoît et sainte Scolastique, par Philippe de Champaigne. (Pour voir la photo en grand format : annaofaustria04.jpg annaofaustria04.jpg)

 Prière de sainte Gertrude en l’honneur de Saint Benoît.

 Je vous salue par le Cœur de Jésus,
grand saint Benoît !
Je me réjouis de votre gloire
et je rends grâces à Notre Seigneur
de tous les bienfaits dont il vous a comblé.
Je le loue et le glorifie
et vous offre en accroissement de joie et d'honneur,
le Cœur très pacifique de Jésus.
Daignez donc,
ô Père bien-aimé,
prier pour nous afin que nous devenions selon le Cœur de Dieu.

 
Prière de Jean-Paul II en l’honneur de Saint Benoît.

O saint Patriarche, nous vous invoquons : levez vos bras paternels largement ouverts vers le Très Sainte Trinité et priez pour le monde, pour l'Église, et particulièrement pour l'Europe, pour votre Europe dont vous êtes le patron Céleste : pour que celle-ci n'oublie pas, ne refuse pas, ne rejette pas l'extraordinaire trésor de la Foi Chrétienne qui, pendant des siècles a animé et fécondé l'histoire et le progrès moral, civil, culturel, artistique de ses différentes nations ; que, par la vertu de sa matrice Chrétienne, elle soit porteuse et génératrice d'unité et de Paix parmi les peuples du continent et ceux du monde entier ; qu'elle garantisse à tous ses citoyens la sérénité, la paix, le travail, la sécurité, les droits fondamentaux, comme ceux qui concernent la religion, la vie de famille, le mariage.

 
Prière en l'honneur de saint Benoît

 Benoît, aimé du Seigneur,
s'étant fortifié
par la réception du Corps et du Sang de Jésus-Christ,
était debout dans l'église,
appuyant ses membres défaillants
sur les bras de ses disciples.
Les mains élevées vers le ciel,
il exhala son âme dans les paroles de la prière ;
et on le vit monter au ciel
par une voie couverte de riches tapis
et resplendissante de l'éclat d'innombrables flambeaux.

Vous avez apparu en pleine gloire
en la présence du Seigneur ;
- Et c'est pour cela que Le Seigneur vous a revêtu de beauté.

O Dieu, qui avez honoré de tant et de si glorieux privilèges la précieuse mort du très Saint Père Benoît, daignez à accorder à nous qui honorons sa mémoire, la grâce d'être protégés contre les embûches de nos ennemis, à l'heure de notre mort, par sa bienheureuse présence. Par Le Christ, Notre Seigneur.
- Amen.

Date de dernière mise à jour : 11/07/2023

Commentaires

  • Marie Lise

    1 Marie Lise Le 04/03/2013

    ST BENOIT prier pour nous mes voisins me font soufrir ils ont meme volée ma médaille de vous st benoit que javais mis devant ma porte vous vous savez qui a fais cela je met entre vos mains aide moi excause ma prierre il minsulte et veut me tuer parceque je prie soyer mon secours JESUS JE CROIS ET JESPERE EN VOUS CAR VOUS ETRE MA RAISON DE VIVRE ABBA ET TOUS LES SAINTS PROTEGER MOI ET ME FAMILLE AMEN RIEN NE TES IMPPOSIBLE MON SEIGNEUR ALELUIA. Mercie de prier pour nous;;;
  • Marie Budden

    2 Marie Budden Le 24/04/2016

    ST BENOIT prier pour un changement de coeur chez ma fille Judette Budden, et aussi pour Alexandra' Zouikien Budden' qui est une voleuse et son pere John Budden . Interceder pour moi Marie la mere de Judette' pour la RECONCILIATION. Ca vait trois ans que j'ai n'ais pas parler avec ma fille Judette' a cause que son pere John Budden' qui est a Ottawa pratique une division diabolique entre nous.John Budden' et sa fille Alexandra' et un doctor Hazen Gandy at CHEO hospital a Ottawa. Ils ont endoctrinner ma fille contre sa mere avec des mensonges. Ils ont Defame mon Caractere. (BRAINWASHED) Ils ont laver le cerveau de Judette' Je te demande St Benoit de prier a Jesus pour que L'esprit saint deprogramme la cerveau de Judette'. Prier pour moi pour que John Budden' and Alexandra' Zouikien Budden a Nainamo cessent de nous faire soufrir Judette et sa mere Marie.
    Merci D'avance St Benoit Fait tout qui est possible pour Briser les chaines de satan dans la vie de Judette
    Prier pour que Judette retrouve sa Croyance
    Prier pour moi Marie pour que je retrouve ma fille que John Budden et Alexandra Zouikien Budden ont volee
    Par l'authority que St Benoit a recut eloigne toi satan de Judette et marie. Repenter

    Amen Amen Amen
    Alleluia Alleluia Alleluia
    Ainsi soit-il Ainsi soit-il Ainsi soit-il
    Merci Jesus, La belle femme en bleu, St Elza, St padre Pio, St Jude and all the Saints et les Anges Guardiens

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