Saint Vincent de Paul, Prêtre et Fondateur de la Congrégation de la Mission et des Filles de la Charité (1581-1660). Fête le 27 Septembre.

Mercredi 27 Septembre 2023 : Fête de St Vincent de Paul, Prêtre et Fondateur de la Congrégation de la Mission et des Filles de la Charité (1581-1660).

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1927/Saint-Vincent-de-Paul.html.

Saint Vincent de Paul

Fondateur de la Congrégation de la Mission et des Filles de la Charité (? 1660)

Monsieur Vincent n'oubliera jamais que, quand il était petit, il gardait les porcs dans la campagne landaise.
Il en rougissait à l'époque et s'il voulut devenir Prêtre, ce fut surtout pour échapper à sa condition paysanne.

Plus tard, non seulement il l'assumera, mais il en fera l'un des éléments de sa convivialité avec les pauvres et les humiliés.
A 19 ans, c'est chose faite, il monte à Paris parce qu'il ne trouve pas d'établissement qui lui convienne.

Le petit pâtre devient Curé de Clichy un village des environs de Paris, aumônier de la reine Margot, précepteur dans la grande famille des Gondi.
Entre temps, il rencontre Bérulle qui lui fait découvrir ce qu'est la grâce Sacerdotale et les devoirs qui s'y rattachent.

Il appellera cette rencontre "ma conversion". Il renonce à ses bénéfices, couche sur la paille et ne pense plus qu'à Dieu.
Dès lors son poste de précepteur des Gondi lui pèse. Il postule pour une paroisse rurale à Châtillon-les-Dombes et c'est là qu'il retrouve la grande misère spirituelle et physique des campagnes françaises.
Sa vocation de champion de la Charité s'affermit. Rappelé auprès des Gondi, il accepte et enrichit son expérience comme aumônier des galères dont Monsieur de Gondi est le général.

Ami et confident de Saint François de Sales, il trouve en lui l'homme de douceur dont Monsieur Vincent a besoin, car son tempérament est celui d'un homme de feu.
Pour les oubliés de la société (malades, galériens, réfugiés, illettrés, enfants trouvés) il fonde successivement les Confréries de Charité, la Congrégation de la Mission (Lazaristes) et avec sainte Louise de Marillac, la Compagnie des Filles de la Charité.

Plus que l'importance de ses Fondations, c'est son humilité, sa douceur qui frappe désormais ses contemporains.
Auprès de lui chacun se sent des envies de devenir saint. Il meurt, assis près du feu, en murmurant le secret de sa vie: "Confiance! Jésus!".

- Saint Vincent de Paul (1581 – 1660) est un géant de la Charité. Sa vie est une synthèse de la prière et de l’action. Elle se résume en un triptyque:
+ Une riche spiritualité propre à approfondir notre Foi.
+ Une vie toute donnée à Dieu et aux pauvres.
+ Un Amour profond pour le Sacerdoce et la mission. Car "l’Amour est inventif jusqu’à l’infini!"
(Diocèse d'Aire et Dax - saints et martyrs landais - l'Église dans les Landes)

- Saint Vincent de Paul (1581-1660) Monsieur Vincent, géant de la charité, nous échappera toujours et ne se laissera pas appréhender facilement.
Mais il nous dit avec son air malicieux de gascon: «le temps change tout». Alors, que nous dit-il, 350 ans après et toujours vivant?

Figures de sainteté - site de l'Eglise catholique en France

- "A Saintes précisément, il établit aussi la Congrégation de la Mission. De nombreuses lettres qu’il adressa au supérieur de la maison sont conservées : à Louis Thibault, Claude Dufour, Pierre Watebled et surtout Louis Rivet.
Elles témoignent du soin extrême que Monsieur Vincent apporte au déroulement des missions dans nos régions charentaises."
(diocèse de La Rochelle Saintes - Saint Vincent de Paul)

- En 1885, le Pape Léon XIII le déclare «patron de toutes les œuvres charitables»... Saint Vincent de Paul (1581-1660)... (diocèse de Paris)
- ...Saint Vincent de Paul devient pour quelques mois Curé de Châtillon sur Chalaronne. C’est là qu’il fonde les dames de la Charité, dont le règlement a été conservé dans la chambre qu’il occupait...
(Diocèse de Belley-Ars - 2000 ans de vie chrétienne)

- A lire: Monsieur Vincent «La vie à sauver», prix 2011 de la Bande Dessinée Chrétienne d'Angoulême.

Mémoire de Saint Vincent de Paul, Prêtre. Rempli d’esprit Sacerdotal et entièrement donné aux pauvres à Paris, il reconnaissait sur le visage de n’importe quel malheureux la face de son Seigneur ; pour retrouver la forme de l’Église primitive, éduquer le clergé à la sainteté et soulager les pauvres, il fonda la Congrégation de la Mission et, avec l’aide de Sainte Louise de Marillac, la Congrégation des Filles de la Charité. Il mourut, épuisé, à Paris en 1660.
Martyrologe romain

S’il s’en trouve parmi vous qui pensent qu’ils sont envoyés pour "évangéliser" les prisonniers et non pour les soulager, pour remédier à leurs besoins spirituels et non aux temporels, je réponds que nous devons les assister en toutes manières par nous et par autrui: faire cela, c’est évangéliser par paroles et par œuvres, et c’est cela le plus juste...
Saint-Vincent de Paul (1581-1660) - (Premier aumônier des prisonniers)

Svdp 1

https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/4eca1536-7459-4a0f-be8f-f954cd9da835

 Saint Vincent de Paul
Prêtre, Fondateur d'Ordres
(1581-1660)

Ce Saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l'une des plus pures gloires de la France et de l'humanité tout entière.

Vincent naît à Pouy, près de Dax (France), le 24 Avril 1581. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains.
Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu'il avait ramassé jusqu'à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé.
Quand ses parents l'envoyaient au moulin, s'il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.

Son père, témoin de sa Charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s'imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au Sacerdoce : « Il sera bon Prêtre, disait-il, car il a le cœur tendre. »
À vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Ordonné en 1600, à l’âge de 19 ans, un an après son ordination il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis.
Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique.
Sa captivité, d'abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa Foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté.

Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l'humanité à guérir.
À une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières.
Ne pouvant se multiplier, il fonde, en divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, puis l'ordre des Filles de la Charité (1623), plus connues sous le nom des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d'enfants exposés à l'abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

Il a formé des légions d'anges de charité ; mais il lui faut des légions d'apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission (1625), destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

En 1638 débute l'œuvre des « Enfants Trouvés ». Il créa pour cela un établissement pour les enfants trouvés.
Son action ne s'arrêtait jamais. Il envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l'étranger:
- 1639 voit Vincent organisé les secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine).
- 1646 Fondation de la Mission d'Alger.
- 1648 Fondation de la Mission de Madagascar.
- 1649 Démarche de Saint Vincent auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix.
- 1651 Vincent organise des secours en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C'est l'année de la Fondation de la Mission de Pologne.

Accablé d'infirmités et de souffrances à la fin de sa vie, il mourut à Saint-Lazare le 27 Septembre 1660.
Louise de Marillac était décédée peu de temps avant lui le 15 Mars 1660. On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les œuvres qu'il avait créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule venue honorer le bienfaiteur que l'on vénéra comme un Saint.

Il fut Béatifié par Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730) le 12 Août 1729 et Canonisé par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) le 16 Juin 1737.
Actuellement son corps est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.

Lazar05Pour un approfondissement biographique :
>>> Ses œuvres et ses biographies
 

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http://www.mrugala.net/Histoire/Grand%20Siecle/St%20Vincent%20de%20Paul%20%28par%20Amitel%29/Saint%20Vincent%20de%20Paul.htm.

Prêtre français, Fondateur de la Congrégation des Prêtres de la Mission, appelés aussi Lazaristes.

Vincent naquit à Pouy (aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul) près de Dax (Landes) le 24 Avril 1581 d'une famille très modeste.

Il étudia à Dax et à Toulouse, et fut ordonné Prêtre en 1600. Capturé en 1605 par des pirates en se rendant de Marseille à Narbonne, il resta deux ans prisonnier à Tunis.

De retour en France, après s'être évadé, il fut pendant vingt ans Prêtre de paroisse et précepteur dans la famille d'Emmanuel de Gondi.

En 1617, il créa la première Confrérie de la Charité, composée de dames aisées travaillant pour les pauvres et les malades à Chatillon-de-Dombes (aujourd'hui Châtillon-sur-Chalaronne, dans l'Ain). Devenu aumônier général des galères en 1619, il s'efforça d'apporter tous les soulagements possibles aux esclaves.

Après la mort de Saint François de Sales en 1622, il devint le supérieur du premier monastère parisien de l'ordre de la Visitation Sainte-Marie.

Madame de Gondi mit à la disposition de Vincent les moyens d'établir une mission auprès des paysans de ses domaines.

Une Congrégation de Prêtres spécialisés dans l'apostolat en milieu rural fut établie à Paris en 1625, au Collège des Bons-Enfants, dont Vincent fut le supérieur.

Le nom de Lazaristes fut donné à cette Congrégation lorsqu'elle établit son siège à l'ancien prieuré Saint-Lazare à Paris, en 1632.

"Monsieur Vincent " ne se contenta pas de diriger l'ordre, mais créa avec d'autres personnes plusieurs organisations charitables.

Il fonda notamment, en 1634, avec sainte Louise de Marillac (1591-1660), l'ordre des Filles de la Charité (ou Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul).

Dès 1634, elles intervinrent à l'Hôtel-Dieu. L'hôpital des Enfants-Trouvés de Paris doit son origine à ce groupe.

Vincent de Paul organisa des retraites de préparation à l'ordination ainsi qu'une formation à l'adresse des Prêtres.

Plus tard, il créa un séminaire de la Mission. Il donna toujours priorité à l'action guidée par la Foi, l'ascèse et la discipline.

Pour continuer cette œuvre, la Congrégation de la Mission organisa plusieurs séminaires pour la formation des jeunes désireux de devenir Prêtres.

Vincent organisa également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes des guerres de Religion; il fut perçu comme un véritable ministre de l'assistance.

Dans le sens de la Contre-Réforme, il prêcha pour la modération à l'égard des protestants et influa sur les nominations épiscopales.

Son opposition au jansénisme contribua à diminuer le rayonnement de celui-ci.

Il mourut à Paris le 27 Septembre 1660. Canonisé en 1737, il fut choisi plus tard comme patron des œuvres charitables. Sa Fête a lieu le 27 Septembre dans l'Église Catholique.

Saint Vincent De Paul et les esclaves.

Les grandes dates de la vie de saint Vincent DE PAUL.

Les grandes fondations Vincentiennes.

Anecdotes sur le cavalier Vincent De Paul.

Contexte historique.

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http://www.mrugala.net/Histoire/Grand%20Siecle/St%20Vincent%20de%20Paul%20%28par%20Amitel%29/Esclaves.htm

Vincent et les esclaves

LES ESCLAVES (Extraits de Le Grand Saint du Grand Siècle : Monsieur Vincent.

Par Pierre Coste - Prêtre de la Mission - Tome II).

Saint Vincent voyait plus loin que Marseille. Au delà, de l'autre coté de la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie, d'autres malheureux souffraient sous la cruelle domination des Turcs, parfois même des renégats.

Ils tournaient souvent les yeux vers leur patrie d'origine, attendant du secours, et le secours leur vint.

Celui qui avait tendu sa main bienfaisante aux galériens ne les oublia pas. Le nom de Barbarie désignait, au XVII° siècle, les pays de l'Afrique du Nord baignés par la Méditerranée.

Le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Tripolitaine en faisaient partie. Les Turcs étendaient leur domination sur ce vaste territoire et de là défiaient les nations chrétiennes, dont ils entravaient le commerce et la navigation par leurs incessantes pirateries.

Montés sur des navires rapides et bien armés, ils sillonnaient les mers, faisaient la chasse aux embarcations qu'ils rencontraient, les pillaient, massacraient ceux qui tentaient de se défendre et conduisaient les autres en esclavage.

Ils descendaient souvent sur les côtes d'Espagne, de France ou d'Italie, s'avançaient à l'intérieur des terres, pénétraient dans les maisons, faisaient irruption dans les couvents, où de pieuses filles étaient venues chercher un abri contre les dangers du monde, puis remontaient sur leurs bateaux, les mains pleines de butin, poussant devant eux, comme un vil troupeau, les malheureux habitants qui n'avaient pas eu le temps de prendre la fuite.

Femmes, enfants, vieillards, personne n'était épargné. On les arrachait tous impitoyablement à leur foyer pour les transporter sur la terre étrangère et les mettre en vente dans quelque port de mer, sur la place du marché, là où, la veille, on avait débattu les prix de bœufs et de chevaux. La scène changeait peu ; car les esclaves n'étaient pas traités autrement que les bêtes ; ils cessaient d'être des hommes pour devenir une marchandise.

Dépouillés complètement de leurs habits, ils attendaient l'inspection habituelle. Les acheteurs s'approchaient, examinaient, s'assuraient que le corps était exempt d'infirmités, puis fixaient leur choix.

L'esclave devait se prêter à toutes leurs curiosités. Il ouvrait la bouche pour laisser voir ses dents, trottait, courait, portait des fardeaux pour montrer sa force et son agilité. Le calvaire de ses malheureux ne faisait que commencer. La plupart allait le continuer au bagne, où, retenus par des chaînes de fer et surveillés étroitement par de cruels geôliers, ils croupissaient dans une malpropreté sordide et repoussante.

On comptait une vingtaine de bagnes à Alger, quatorze à Tunis, cinq à Bizerte, et dans chacun il y avait place pour deux cents, trois cents ou même quatre cents captifs. Pour loger les esclaves, tout local était bon, même les étables. "Parmi les esclaves de ce lieu, écrivait-on de Bizerte à Saint Vincent, outre ceux des bagnes, j'en ai trouvé quarante enfermés dans un étable si petite et si étroite qu'à peine s'y pouvaient-ils remuer.

Ils n'y recevaient l'air que par un soupirail fermé d'une grille de fer, qui est sur le haut de la voûte.

Tous sont enchaînés deux par deux et perpétuellement enfermés, et néanmoins ils travaillent à moudre du café dans un petit moulin à bras, avec obligation de moudre chaque jour une certaine quantité réglée qui surpasse leurs forces.

Certes, ces pauvres gens sont vraiment nourris du pain de la douleur, et ils peuvent bien dire qu'ils mangent à la sueur de leurs corps dans ce lieu étouffé et avec un travail excessifs.

Peu de temps après que j'y fus entré pour les visiter, comme je les embrassais dans ce pitoyable état, j'entendis des cris de femmes et d'enfants, entremêlés de gémissements et de pleurs ; levant les yeux vers le soupirail, j'appris que c'étaient cinq pauvres femmes chrétiennes esclaves, dont trois avaient chacune un petit enfant, et toutes étaient dans une extrême nécessité". Retirait-on les esclaves de ces écuries, le mot est du premier biographe de Saint Vincent de Paul, c'était pour labourer la terre, scier le marbre, ramer sur les galères, ou servir sur les vaisseaux qui allaient faire la chasse aux chrétiens.

D'ordinaire, durant leur travail, quelle que fût la température, ils ne portaient qu'un caleçon. Les coups pleuvaient sur leur dos, et parfois avec une telle violence que la mort s'ensuivait, ou du moins que la pauvre victime restait infirme toute sa vie.

Le travail fini, ils étaient reconduits au bagne, où, au lieu d'un repos bien mérité, ils trouvaient de nouvelles souffrances et même souvent les germes d'une maladie épidémique qui mettait fin à leur triste existence.

La mort était souhaitée et saluée avec joie. Plusieurs n'avaient même pas la patience de l'attendre ; ils allaient au-devant par le suicide. Sur les galères, les esclaves étaient employés à ramer. Quand, épuisés de fatigue, leurs bras ralentissaient ou s'arrêtaient, les comites frappaient sans merci.

Dans certains cas, si, par exemple, on donnait la chasse à un navire ennemi, ou si on était poursuivi par lui, malheur à ceux qui faiblissaient ; les comites coupaient un nez, une oreille, abattaient même une tête d'un coup de hache.

Quelque mauvais biscuits ou une poignée de riz avec un peu d'eau douce, voilà tout ce qu'on donnait à ces pauvres captifs pour soutenir leurs forces abattues. Aussi, quand les galères rentraient au port, étaient-elles remplies de malades. Le sort de ceux qui restaient à terre n'était pas plus enviable. "Si ces pauvres gens, écrit un témoin, souffrent de grandes misères dans leurs courses sur la mer, ceux qui sont demeurés ici n'en endurent pas de moindres : on les fait travailler à scier le marbre tous les jours, exposés aux ardeurs du soleil, qui sont telles que je ne les puis mieux comparer qu'à une fournaise ardente.

C'est une chose étonnante de voir le travail et la chaleur excessive qu'ils endurent, qui serait capable de faire mourir des chevaux, et néanmoins que des pauvres chrétiens ne laissent pas de subsister, ne perdant que la peau, qu'ils donnent en proie à ces ardeurs dévorantes.

On leur voit tirer la langue, comme feraient les pauvres chiens, à cause du chaud insupportable dans lequel il leur faut respirer.

Le jour d'hier, un pauvre esclave fort âgé, se trouvant accablé de mal et n'en pouvant presque plus, demanda congé de se retirer ; mais il n'eut autre réponse sinon qu'encore qu'il dût crever sur la pierre, il fallait qu'il travaillât". Telle était déplorable situation des pauvres esclaves de Barbarie quand Saint Vincent de Paul leur envoya ses missionnaires.

Le sort de ceux de leurs nationaux qui gémissaient dans les bagnes de Barbarie ne laissait pas de préoccuper les rois de France.

Vainement avaient-ils essayé, par les traités, de mettre un terme à la piraterie des Turcs. Les corsaires barbaresques passaient par-dessus ces sortes d'engagements.

Sur la fin de règne, Louis XIII demanda à Saint Vincent de Paul d'envoyer de ses Prêtres en Barbarie pour l'assistance corporelle et spirituelle des captifs, et donna dans ce but de 9 à 10.000 livres.

La duchesse d'Aiguillon voulut prendre part à cette bonne œuvre. Le 25 Juillet 1643 était signé le contrat par lequel elle établissait une maison de missionnaires à Marseille.

Il était dit que le Fondateur de la Mission enverrait en Barbarie, quand il le jugerait à propos, des Prêtres de sa Congrégation "pour consoler et instruire les pauvres chrétiens captifs"... La Duchesse d'Aguillon avait acheté le consulat d'Alger pour le donner à la Congrégation de la Mission, et obtenu du roi que le supérieur général nommerait lui-même à cette charge.

La mort de Lange de Martin lui donna la pensée, qu'elle exécuta, d'acheter aussi celui de Tunis.

Son dessein était de prévenir toute rivalité, ou même tout désaccord, au moins durable, entre les consuls et les missionnaires, en les plaçant les uns et les autres sous une direction unique, celle du saint Fondateur de la Mission. La plupart des rachats se faisaient par commission. Les missionnaires n'étaient alors que des intermédiaires : leur rôle se bornait à recevoir l'argent envoyé des pays chrétiens et à le remettre aux patrons, qui, de leur côté, rendaient les esclaves en échange.

Abelly estime que le nombre de captifs délivrés par les Missionnaires entre 1645 et 1661 dépasse 1.200 et que la dépense faite pour leur rachat n'est pas loin d'égaler 1.200.000 livres.

 

Saint Lazare était le centre de cette œuvre éminemment Chrétienne : c'est là que convergeaient les offres et les demandes.

Les envois étaient adressés de Paris au supérieur de l'établissement de Marseille, qui se chargeait des expéditions par mer jusqu'à la côte de Barbarie.

Saint Vincent ajoutait le plus souvent aux sommes dont il était le simple dépositaire. C'était ou pour racheter les esclaves auxquels il s'intéressait le plus particulièrement, comme les Prêtres, les religieux, les chrétiens dont la Foi était le plus en danger, ou pour aider les plus pauvres de quelques aumônes.

Les dames de la Charité lui donnèrent souvent pour ces malheureux captifs. En cela, comme en tout le reste, la plus généreuse fut la Duchesse d'Aguillon, qui fit même les frais d'un petit hôpital dans la ville d'Alger pour les pauvres esclaves malades abandonnés de leurs patrons. Le service organisé par Saint Vincent, de Paris en Barbarie et de Barbarie à Paris, permettait aux familles d'avoir des nouvelles des esclaves et aux esclaves de connaître ce qui se passait dans leur pays.

C'était pour eux, dans leur affliction, un doux réconfort et un puissant appui. Une lettre reçue les attachait aux parents, à la patrie et les arrêtait souvent devant l'apostasie, qui avait l'avantage de mettre fin à leur captivité, mais, en les retenant pour toujours sur cette terre infidèle, les séparait définitivement de tout ce qu'ils aimaient. Si dans cette œuvre charitable, Vincent de Paul eut un regret, ce fut de ne pouvoir s'y appliquer lui-même ; ce fut aussi de ne pouvoir l'étendre au Maroc et à la Tripolitaine.

Ses missionnaires travaillaient avec courage, malgré les intempéries des climats, la haine et la cruauté des puissants.

La pensée de leurs travaux et de leurs souffrances inspirait Saint Vincent de Paul quand il parlait à sa communauté.

"Y a-t-il au monde de plus parfait ? Si l'amour de Dieu est un feu, le zèle en est la flamme ; si l'amour est un soleil, le zèle en est le rayon. Le zèle est ce qui est de plus pur dans l'amour de Dieu".

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http://medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/stvincpa.html

Saint Vincent de Paul 1581-1660 Prêtre français, Canonisé.
Créateur d'Institutions Hospitalières

Vincent de Paul exerça auprès des galériens - dont il était aumônier - des enfants trouvés et des paysans ignorants.

Vincent de Paul est né à Ranguines, petit hameau de la paroisse de Pouy près de Dax dans les Landes, le 24 Avril 1581, dans une famille modeste de paysans. Vincent était le troisième de six enfants, quatre garçons et deux filles. Il participe d'abord à la garde du troupeau familial. Il fait ensuite de bonnes études élémentaires au collège des Cordeliers de Dax, là il logeait chez M. de Comet rue des Fusillés.

En 1597 il rejoint l'Université de Toulouse pour étudier la théologie pendant sept ans et est ordonné Prêtre en 1600, à Château-l'Evêque, près de Périgueux.

En 1605, il dut se rendre à Marseille afin d'y recueillir un modeste héritage. Sur la voie du retour, par mer, en direction de Narbonne, il aurait été capturé par des pirates. Vincent fut emmené à Tunis, prisonnier, puis vendu comme esclave. Son dernier maître était un renégat originaire de Nice qui repentit se sauva avec Vincent. Ils abordèrent en Juin 1607 à Aigues-Mortes d'où ils se rendirent à Avignon. A cette date, Vincent fut chargé d'une mission secrète auprès d'Henri IV. (cet épisode de sa vie un peu mystérieux est quelquefois mis en doute...)

En 1610 il est aumônier à la cour de la Reine Marguerite de Valois.

Il fut pendant quelques mois curé de la paroisse de Clichy, avant d'entrer en 1613 comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Madame de Gondi le prit pour directeur de conscience et précepteur de ses enfants. Toute cette famille s'adonnait à de nombreuses bonnes œuvres, visitait les malades, et faisait des aumônes. Madame de Gondi a joué un rôle décisif dans l’expansion de la marée caritative que Vincent a déchaînée. Entraînée par la ferveur contagieuse de son aumônier, elle prenait une part active dans les missions de ce dernier, et non seulement par ses aumônes, mais aussi par ses interventions personnelles, que ce soit en visitant et consolant les malades, en pacifiant les discordes, en réglant les querelles, ou par le soutien que, de par son autorité, elle apportait à Vincent et à ses compagnons dans toutes leurs initiatives.

Humble prêtre-paysan, Vincent de Paul a su mobiliser au service des pauvres les grands noms de la noblesse et de la bourgeoisie française, parmi elles citons: - Madame de Gondi, épouse du général des galères de France. - La Présidente Goussault, veuve du président de la Cour des Comptes, elle fut la première Présidente des Dames de Charité. Très fortunée et très belle, elle aimait les pauvres de toute son âme. - Mademoiselle de Fay, de très noble naissance, elle était disgraciée quant à la nature. Elle supportait avec le sourire cette pénible infirmité, elle avait une jambe hydropique. Elle ne refusait rien aux pauvres, ni à Dieu. "Je n'ai jamais vu une âme aussi unie à Dieu" disait d'elle M. Vincent. - La Duchesse d'Aiguillon, nièce du Cardinal de Richelieu, elle disposait d'une fortune colossale qu'elle distribua en bonnes œuvres. - La Reine Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII, elle n'oublia jamais que M. Vincent avait assisté le défunt roi à son lit de mort. - La Princesse de Condé, mère du vainqueur de Rocroy, elle était le grand appui financier de Louise de Marillac. - Louise de Gonzague, très mondaine, cette haute princesse était pourtant très assidue à visiter les malades de l'hôtel-Dieu qu'elle se plaisait à combler. Devenue Reine de Pologne, elle voulut absolument avoir des Sœurs de Charité et des Missionnaires. M. Vincent ne put les lui refuser. - Madame de Miramion, admirable apôtre, elle fonda une Maison d'Enfants Trouvés et un Refuge pour filles perdues. - Madame de Polaillon, ouvrait de son côté un foyer pour jeunes filles en danger moral. - Madame de Lamoignon, épouse du Premier Président du Parlement de Paris, elle recevait tous les pauvres en son magnifique hôtel particulier. "Vous allez nous réduire à la mendicité", gémissait le Président.

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Quelques dates décisives

Gannes – Folleville, 25 Janvier 1617

En Janvier 1617 donc, M. Vincent est précepteur dans la famille des Gondi, il a 36 ans. Il traverse alors une grave crise spirituelle et morale et vit dans le désenchantement. Deux événements vont le bousculer et, redonner sens à sa vie.

• Un jour, Vincent est appelé auprès d’un mourant dans le village voisin de Gannes ; le vieillard lui fait une confession publique et générale.

• Le lendemain, à la demande de Mme de Gondi, il lance un appel à la Confession au cours d’un sermon dans la paroisse de Folleville. La réponse massive des villageois à cet appel lui fait brusquement prendre conscience de l'extrême dénuement dans lequel vit une grande partie de la population du pays. Mais il comprend également que l'aide qu'il veut apporter se doit d'être organisée pour être efficace à grande échelle. Il décide d'aller évangéliser les gens des campagnes de Châtillon dans la région de Lyon.

Fondation de la Confrérie de la Charité (1617)

Il crée la première "Confrérie de la Charité", composée de dames modestes travaillant pour les pauvres et les malades dans la paroisse de Châtillon-de-Dombes (Châtillon-sur-Chalaronne ) dans l'Ain.

Nommé aumônier général des galères en 1618 il fit tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer le sort des forçats, les assister et les consoler.

Après la mort de François de Sales en 1622, il devint le supérieur du premier monastère parisien de l'"Ordre de la Visitation Sainte-Marie".

Fondation de la Congrégation de la Mission (1625)

Puis en 1625, Madame de Gondi mit à la disposition de Vincent les moyens de fonder, au Collège des Bons-Enfants, une congrégation de missionnaires dont Vincent fut le supérieur, afin de poursuivre auprès des paysans de ses domaines, le bien que sa famille avait entrepris. C'est l'année de la fondation de la "Congrégation de la Mission". C'est en 1633 que le nom de "Lazaristes" fut donné à cette congrégation lorsqu'elle établit son siège à l'ancien prieuré Saint-Lazare à Paris, Ce prieuré avait été cédé à la congrégation par les chanoines réguliers de Saint-Victor.

"Monsieur Vincent" ne se contenta pas de diriger l'ordre, mais créa avec d'autres personnes plusieurs organisations charitables.

Fondation des Filles de la Charité (1634)

Vincent fut secondé dans la gestion et les visites par Marguerite Naseau de Suresnes chargée du service de la "Confrérie de Saint-Nicolas-du-Chardonnet", à Paris, et fut bientôt suivie d'autres jeunes filles, pour la plupart, issues comme elle du milieu rural. Une femme pieuse et dévouée Mademoiselle Legras ( Louise de Marillac) l'aida à fonder en 1634 l'"Institution des Filles de la Charité" ("Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul") pour le service des pauvres et des malades. Cette institution était la suite de la Confrérie de la Charité crée à Châtillon mais à Paris cette fois, où des Dames de la noblesse ou de la haute bourgeoisie se sont engagées, entraînées par le zèle et l'enthousiasme apostolique de Vincent. Rapidement la France entière se couvrira d'un vaste réseau de "Charité", depuis la cour de Saint-Germain jusqu'aux villages de la France profonde. Ces bonnes volontés, vouées à Dieu pour le servir à travers les Pauvres, étaient dispersées dans Paris, chacune au service d'une Confrérie différente; Louise de Marillac perçut la nécessité de les regrouper, afin de mieux les former et les accompagner dans leur service, tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçut chez elle les six premières "Filles" ( à l'époque, ces "Filles" étaient servantes des "Dames" des Charités). C'était une nouveauté dans l'église, qui n'admettait pas que des Religieuses soient hors des cloîtres...

Quel que soit le lieu où il s'exerce, le service est encore aujourd'hui défini comme corporel et spirituel: il s'adresse à tous, malades de tous âges, handicapés physiques; les enfants abandonnés ou défavorisés sont accueillis ou pris en charge; les démunis, les prisonniers sont secourus.

En 1633 sont instituées les "Conférences du Mardi" où se retrouve régulièrement l'élite du Clergé (Bossuet et d' autres). La même année voit encore la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité.

On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié, de la Salpétrière pour les pauvres, en 1654 l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards.

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Fondation de l'Œuvre des Enfants Trouvés (1638)

En 1638 débute l'œuvre des "Enfants Trouvés". Il créa pour cela un établissement pour les enfants trouvés. Le sort de ces malheureux fut longtemps incertain malgré ses efforts. En 1648 il convoque une assemblée de dames charitables et prenant la parole il rappelle que l'œuvre en a déjà sauvé six cents mais que les ressources manquent pour poursuivre. Ses paroles furent pathétiques et convaincantes, puisque le jour même l'hôpital des enfants trouvés avait trouvé les capitaux pour poursuivre sa tâche.

Il créa également des retraites spirituelles au cours desquelles se retrouvaient des gens de toutes conditions, le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient leurs repas au même réfectoire.

Vincent assiste Louis XIII dans ses derniers moments en 1643. Un peu plus tard il est nommé au "Conseil de Conscience" (Conseil de Régence pour les affaires ecclésiastiques) par la régente Anne-d'Autriche

Pendant les troubles de la Fronde, il soulagea la misère publique. Vincent organisa également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes des guerres de Religions; il fut perçu comme un véritable ministre de l'assistance.

Envoi de Missions

Son action ne s'arrêtait jamais. Il envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l'étranger: - 1639 voit Vincent organisé les secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine). - 1646 Fondation de la mission d'Alger. - 1648 Fondation de la mission de Madagascar. - 1649 Démarche de Saint Vincent auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix. - 1651 Vincent organise des secours en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C'est l'année de la Fondation de la mission de Pologne.

Accablé d'infirmités et de souffrances à la fin de sa vie, il mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Louise de Marillac était décédée peu de temps avant lui le 15 mars 1660. On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les œuvres qu'il avait créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule venue honorer le bienfaiteur que l'on vénéra comme un saint.

Il fut Béatifié par Benoît XII le 12 Août 1729 et Canonisé par Clément XII le 17 Juin 1737. Actuellement son corps est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.

 

Lecture 

Notre vocation est donc d’aller, non en une paroisse, ni seulement en un évêché, mais par toute la terre ; et pour quoi faire ? Embraser les cœurs des hommes, faire ce que le Fils de Dieu a fait, lui qui est venu mettre le feu au monde afin de l’enflammer de son Amour. Qu’avons-nous à vouloir, sinon qu’il brûle et qu’il consume tout ? Il est donc bien vrai que je suis envoyé non seulement pour aimer Dieu, mais pour le faire aimer. Il ne me suffit pas d’aimer Dieu si mon prochain ne l’aime.

(Vincent de Paul, Aux Prêtres de la Mission)

Prière 

Seigneur, tu as donné à Saint Vincent de Paul toutes les qualités d’un apôtre pour secourir les pauvres et former les Prêtres ; accorde-nous une pareille ardeur pour Aimer ce qu’il a Aimé et pratiquer ce qu’il a enseigné.

Date de dernière mise à jour : 27/09/2023

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