Eucharistie du Dimanche 15 Septembre 2013 : 24ème Dimanche du Temps Ordinaire.

Eucharistie du Dimanche 15 Septembre 2013 : 24ème Dimanche du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Notre Dame des 7 Douleurs.
(Mais la Célébration du 24ème Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la Célébration de la Fête de Notre Dame des 7 Douleurs.).
Fête de Sainte Catherine de Gênes, veuve (1447-1510).

Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Evangile) :
Livre de l'Exode 32,7-11.13-14… Psaume 51(50),3-4.12-13.17.19… Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,12-17… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,1-32.
Commentaire de Saint Ambroise (v. 340-397), Évêque de Milan et Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Rupert de Deutz (v. 1075-1130), Moine Bénédictin.
Autre commentaire de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), Carmélite, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque (Carmel).
Autre commentaire de l’Abbé Alfonso RIOBÓ Serván (Madrid, Espagne).
Stabat Mater (Séquence).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

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Dimanche 15 Septembre 2013 : Fête de Notre Dame des 7 Douleurs.
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Notre Dame des 7 Douleurs.

nd7douleurs-1.jpgDimanche 15 Septembre 2013 : Fête de Notre Dame des 7 Douleurs.
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Fête de Notre Dame des 7 Douleurs.

1-1.jpgDimanche 15 Septembre 2013 : Fête de Sainte Catherine de Gênes, veuve (1447-1510).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Catherine de Gênes.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de l'Exode 32,7-11.13-14.
Moïse était encore sur la montagne du Sinaï. Le Seigneur lui dit : " Va, descends, ton peuple s'est perverti, lui que tu as fait monter du pays d'Egypte.
Ils n'auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : 'Israël, voici tes dieux, qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. ' »
Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la tête dure.
Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s'enflammer contre eux et je vais les engloutir ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte par la vigueur de ton bras et la puissance de ta main ?
Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, à qui tu as juré par toi-même : 'Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays que j'avais promis, et il sera pour toujours leur héritage. ' »
Le Seigneur renonça au mal qu'il avait voulu faire à son peuple.

 

Psaume 51(50),3-4.12-13.17.19.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

 

Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,12-17.
Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m'a fait confiance en me chargeant du ministère,
moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter. Mais le Christ m'a pardonné : ce que je faisais, c'était par ignorance, car je n'avais pas la foi ;
mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l'amour dans le Christ Jésus.
Voici une parole sûre, et qui mérite d'être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur,
mais si le Christ Jésus m'a pardonné, c'est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
Honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique, invisible et immortel, pour les siècles des siècles. Amen.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,1-32.
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! '
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. »
Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue ! '
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient. ' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère.
Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers. '
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils... '
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.
Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. ' Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé. '
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! '
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

 

Commentaire du jour.
Saint Ambroise (v. 340-397), Évêque de Milan et Docteur de l'Église.
Commentaire de l’évangile de Luc, VII, 224s ; SC 52 (trad. SC p. 93s rev.).

« Réveille-toi, toi qui dors ; relève-toi d’entre les morts » (Ep 5,14)

« J’irai trouver mon père, et je lui dirai : ‘ Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. ’ » Tel est notre premier aveu, au Créateur, au maître de la Miséricorde, au juge de la faute. Bien qu’il connaisse tout, Dieu attend l’expression de notre aveu ; car « la confession des lèvres obtient le Salut » (Rm 10,10)…

Voilà ce que se disait le fils cadet ; mais ce n’est pas assez de parler, si tu ne viens pas au Père.
Où le chercher, où le trouver ? « Il se leva. » Lève-toi d’abord, toi qui jusqu’ici étais assis et endormi.
Voilà ce que dit l’apôtre Paul : « Debout, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts » (Ep 5,14)… Debout donc, cours à l’Église : là est Le Père, là est Le Fils, là est L’Esprit Saint.
Celui qui t’entend parler dans le secret de ton âme vient à ta rencontre ; et quand tu es encore loin, il te voit et il accourt.
Il voit dans ton cœur ; il accourt, pour que personne ne te retarde ; il t’embrasse aussi… Il se jette à ton cou pour te relever, toi qui gisais chargé de péchés, tourné vers la terre ; il te retourne vers le Ciel pour que tu puisses y chercher ton Créateur.
Le Christ se jette à ton cou, pour dégager ta nuque du joug de l’esclavage et y suspendre son joug de douceur…
Il se jette à ton cou, lorsqu’il dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous réconforterai ; prenez sur vous mon joug » (Mt 11,28). Telle est la manière dont il t’étreint, si tu te convertis.

Et il fait apporter une robe, un anneau, des chaussures. La robe est le vêtement de la Sagesse…, l’habillement spirituel et le vêtement des noces.
L’anneau est-il autre chose que le sceau d’une Foi sincère et l’empreinte de la Vérité ? Quant aux chaussures, c’est la prédication de la Bonne Nouvelle.

 

Autre commentaire de Rupert de Deutz (v. 1075-1130), Moine Bénédictin.
Commentaire sur l'évangile de Jean, 13 ; PL 169, 789 (trad. Tournay rev.)

« Voici ta mère »

« Femme, voici ton fils. Voici ta mère. » De quel droit le disciple que Jésus aimait est-il fils de la mère du Seigneur ? De quel droit celle-ci est-elle sa mère ?
C'est qu'elle avait mis au monde, sans douleur alors, la cause du Salut de tous, lorsqu'elle avait donné naissance dans sa chair au Dieu fait homme. Maintenant c'est avec une grande douleur qu'elle enfante, debout au pied de la Croix.
A l'heure de sa Passion, le Seigneur Lui-même avait justement comparé les apôtres à une femme qui enfante, en disant : « La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, parce qu'un être humain est né dans le monde » (Jn 16,21).
Combien plus un tel fils a-t-il pu comparer une telle mère, cette mère debout au pied de la Croix, à une femme qui enfante ?
Que dis-je, comparer ? Elle est vraiment femme et vraiment mère et, en cette heure, elle a de vraies douleurs d'enfantement.
Elle n'avait pas eu la peine d'enfanter dans la douleur comme les autres femmes lorsque son enfant lui était né ; c'est maintenant qu'elle souffre, qu'elle est crucifiée, qu'elle a de la tristesse comme celle qui enfante, parce que son heure est venue (cf Jn 13,1; 17,1)...

Quand cette heure aura passé, quand ce glaive de douleur aura entièrement traversé son âme qui enfante (Lc 2,35), alors elle non plus « elle ne se souviendra plus de son angoisse, parce qu'un homme sera né dans le monde » -- l'homme nouveau qui renouvelle tout le genre humain et règne sans fin sur le monde entier, vraiment né, au-delà de toute souffrance, immortel, premier né d'entre les morts.
Si, dans la Passion de son fils unique, la Vierge a ainsi mis au monde notre Salut à tous, elle est bien notre mère à tous.

 

Autre commentaire de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), Carmélite, Docteur de l'Église.
Poésie « Pourquoi je t'aime, ô Marie », §20-25 (OC, Cerf DDB 1996, p. 755).

« Femme, voici ton fils »

Un jour que les pécheurs écoutent la doctrine de Celui qui voudrait au Ciel les recevoir, je te trouve avec eux, Marie, sur la colline ; Quelqu'un dit à Jésus que tu voudrais le voir.
Alors ton divin Fils, devant la foule entière, de son Amour pour nous montre l'immensité ;
Il dit : « Quel est mon frère, et ma sœur, et ma mère, « Si ce n'est celui-là qui fait ma volonté ? » (Mt 12,24-50)

Ô Vierge immaculée, des mères la plus tendre, en écoutant Jésus, tu ne t'attristes pas, mais tu te réjouis qu'il nous fasse comprendre que notre âme devient sa famille ici-bas.
Oui, tu te réjouis qu'il nous donne sa vie, les trésors infinis de sa Divinité !
Comment ne pas t'aimer, ô ma mère chérie, en voyant tant d'Amour et tant d'Humilité,...

Tu nous aimes vraiment comme Jésus nous aime, et tu consens pour nous à t'éloigner de lui.
Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même ; Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse, Il savait les secrets de ton cœur maternel, Refuge des pécheurs, c'est à toi qu'il nous laisse quand il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel...

La maison de saint Jean devient ton seul asile ; Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus.
C'est le dernier détail que donne l'Évangile, de la Reine des Cieux il ne me parle plus.
Mais son profond silence, ô ma Mère chérie, ne révèle-t-il pas que le Verbe éternel veut Lui-même chanter les secrets de ta vie pour charmer tes enfants, tous les élus du Ciel ?

Bientôt je l'entendrai, cette douce harmonie ; Bientôt, dans le beau Ciel, je vais aller te voir.
Toi qui vins me sourire au matin de ma vie, viens me sourire encore... Mère, voici le soir !
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême ; Avec toi j'ai souffert, et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Vierge, pourquoi je t'aime et redire à jamais que je suis ton enfant !

 

Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/24eme-Dimanche-T-O-C.html

« Les deux fils »

Parlant de ce passage de l’Évangile, on dit souvent : « C’est la parabole de l’enfant prodigue ».
Mieux vaudrait dire : la parabole du père qui avait deux fils, car c’est l’attitude du père que Jésus a voulu mettre en relief.

Tout commence par une histoire lamentable : la déchéance d’un jeune.
Le fils cadet revendique des droits, d’une manière qui a dû sembler odieuse à son père, puisqu’il lui déclare en quelque sorte : « Tu m’as mis au monde, et maintenant, paye-moi ! » Pris entre la fidélité à son père et la pression de la bande des copains, il choisit la bande, et fait la fête.
Très vite la vie se charge de le dégriser, et en expérimentant la misère des pauvres et des exclus, il commence à mesurer la chance qu’il avait et le gâchis qu’il en a fait. Confronté au réel avec ses seules forces, il lâche toute arrogance et décide de reprendre la route de la maison.

Son histoire est celle de tous les naufrages spirituels : on commence par gaspiller l’héritage du Père ; puis on a faim ; alors on devient esclave.
Mais ce destin du prodigue est surtout un magnifique exemple de ce que doit être le retour vers Dieu.
Quand vient le moment de vérité, du fond de la misère on se tourne vers Dieu, et l’on revient au Père, source de l’Amour et de la Paix.
Et c’est là toute la différence entre le dépit et la contrition. Tant que le croyant, aux prises avec son péché, en reste au stade du dépit, il demeure courbé sur lui-même, et il stagne sur place, prostré dans son impuissance, désespéré d’avoir gâché l’image qu’il se faisait de lui-même.
Quand vient au contraire la vraie contrition, non seulement on rentre en soi-même, mais on se lève, on se met en marche vers Le Père, sûr d’avance qu’on sera écouté, compris, pardonné, parce qu’on est certain d’être aimé.
On ne se désole plus tellement d’avoir écorné l’image de soi-même que d’avoir terni en soi l’image de Dieu et d’avoir blessé l’Amour d’un Père qui nous a voulus libres. Et c’est cela qui bouleverse le Cœur de Dieu : de voir ses enfants malheureux croire plus à son Amour qu’à leur propre misère.

Mais le fils aîné, le sage, est-il moins aimé parce qu’il est moins misérable ?
On l’imagine parfois, mais c’est mal comprendre les paroles du père. Certes l’aîné a un grand tort, malgré sa fidélité : c’est de n’avoir pas compris comment réagit le cœur d’un père, et d’être resté bloqué sur les fautes de son frère alors que le père, depuis longtemps, avait ouvert les bras.
Mais le père, à lui non plus, ne fait aucun reproche, car en un sens il a raison. Au plan où il situe, celui de la justice stricte, l’aîné raisonne juste, et son réflexe est compréhensible.
Il parle de droit, de faiblesse paternelle, de manque d’autorité. Le père, lui, ne répond pas à ce niveau, qui ne débouche pas sur la vie.
Il reprend, paisiblement, les mots tout simples et sublimes de l’Amour et de la réciprocité :
« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ! Tu as mon amour, tu as tout !
Tu es dans mon amour : tu as plus que toutes les fortunes, toutes les fêtes et toutes les aventures ! Je suis là avec toi, que chercherais-tu ailleurs ? »

Le tort du fils aîné, c’est de se sentir frustré parce que son père fait miséricorde, de mésestimer le prix de son intimité et de sa confiance, et de brouiller par sa jalousie l’œuvre du père, qui n’est que générosité et pardon.

Dans la pensée de Jésus, c’est bien le père qui est au centre de la parabole.
Il laisse faire le plus jeune et fait droit à ses revendications, sans savoir jusqu’où il ira dans sa soif de plaisir.
Le cadet est poussé par un besoin d’autonomie, et son père lui en laisse le risque : il ne veut pas être libre à la place de son fils.
Mais il ne cesse pas d’attendre, parce qu’il ne cesse pas d’aimer. Ne plus l’avoir près de lui, c’est comme s’il était mort.

Quand son fils, revenu, lui saute au cou, le père ne veut même pas écouter toute sa confession : l’attitude de son enfant lui parle plus que des paroles.
Et le père organise une fête, disproportionnée selon nos vues égalitaires, mais tout à fait proportionnée à son Amour de père, qui n’est mesuré par rien : « Il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! »

Pourquoi le pardon serait-il moins puissant dans le cœur d’un frère que dans celui d’un père ?
Pourquoi parlerions-nous obstinément de justice et de sévérité, quand Dieu veut nous inculquer son parti pris de Miséricorde ?
Pourquoi fermerions-nous notre cœur au frère qui revient, alors que son retour fait toute la Joie de Dieu ?

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_216
Abbé Alfonso RIOBÓ Serván (Madrid, Espagne).

C'est ainsi qu'il y aura de la Joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit (…)

Aujourd'hui, nous pouvons examiner une des paraboles le plus connues de l'Évangile: celle du fils prodigue qui, en méditant la gravité de l'offense qu'il avait faite à son père, il retourne chez-lui et il est accueilli avec grande allégresse.

Nous pouvons revenir au commencement du passage pour trouver la circonstance qui permet à Jésus-Christ de raconter cette parabole.
D'après ce que les écritures nous révèlent «les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter» (Lc 15,1), et les pharisiens et les scribes, surpris, récriminaient contre lui: «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux!» (Lc 15,2).
Il leur semble que Le Seigneur ne devrait pas partager son temps et son amitié avec des personnes à une vie précaire et pas trop réglée. Ils se barricadent face à ceux qui, loin de Dieu, ont besoin de conversion.

Mais, si cette parabole nous apprend que personne n'est perdu pour Dieu, et encourage les pécheurs les remplissant avec confiance et leur faisant connaître sa bonté, elle nous apporte en même temps un enseignement d'importance pour ceux qui, apparemment, n'auraient pas besoin d'être convertis: ne jugeons pas si quelqu'un est “mauvais” ni bannissons personne, mais faisons de notre mieux pour nous conduire à tous moments avec la générosité du père qui accepte son fils.
La méfiance de l'ainé des fils, mentionnée à la fin de la parabole, coïncide avec le scandale initial des pharisiens.

Dans cette parabole on n'invite pas à se convertir seulement celui qui en a vraiment besoin, mais aussi ceux qui ne croient pas en avoir la nécessité.
Ici, il ne s'agit pas uniquement des publicains et des pécheurs mais aussi, bien sûr, des pharisiens et des scribes; ce ne sont pas exclusivement ceux qui vivent le dos tourné à Dieu lui-même, mais peut-être nous tous, malgré que nous recevions tant de Lui, sommes très satisfaits de ce que nous Lui donnons en échange et si peu généreux lorsque nous traitons avec notre prochain.
Introduits dans le mystère de l'Amour de Dieu —nous dit le Concile Vaticane II— nous sommes appelés à établir une relation personnelle avec Lui-même et à entamer un chemin spirituel pour passer de l'homme ancien à l'homme nouveau parfait d'après Le Christ.

La conversion dont nous avons besoin pourrait être moins remarquable, mais peut-être il faudrait qu'elle soit plus radicale et profonde, plus persévérante et soutenue:
Dieu nous demande de nous convertir à l'Amour.

 

Stabat Mater (Séquence)

Stabat Mater dolorosa
iuxta crucem lacrimósa,
dum pendébat Fílius.

Cuius ánimam geméntem,
contristátam et doléntem
pertransívit gládius.

O quam tristis et afflícta
fuit illa benedícta,
mater Unigéniti!

Quæ mærébat et dolébat,
pia Mater, dum vidébat
Nati poenas íncliti.

Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si vidéret
tanto supplício?

Quis non posset contristári,
piam Matrem contemplári
doléntem cum Fílio?

Pro peccátis suæ gentis
vidit lesum in torméntis,
et flagéllis súbditum.

Vidit suum dulcem
Natum moriéndo desolátum,
dum emísit spíritum.

Eia, Mater, fons amóris
me sentíre vim dolóris fac,
ut tecum lúgeam.

Fac ut árdeat cor meum
in amándo Christum Deum,
ut sibi compláceam.

Sancta Mater, istud agas,
Crucifíxi fige plagas
cordi meo válide.

Tui Nati vulneráti,
tam dignáti pro me pati,
poenas mecum divide.

Fac me tecum pie flere,
Crucifíxo condolére,
donec ego víxero.

Iuxta crucem tecum stare,
ac me tibi sociáre
in planctu desídero.

Virgo vírginum præclára,
mihi iam non sis amára,
fac me tecum plángere.

Fac ut portem Christi mortem,
passiónis fac me sortem,
et plagas recólere.

Fac me plagis vulnerári,
cruce hac inebriári,
et cruóre Filii.

Flammis urar succénsus,
per te, Virgo, sim defénsus
in die iudícii.

Fac me cruce custodíri,
morte Christi præmuníri,
confovéri grátia.

Quando corpus moriétur,
fac ut ánimæ donétur
Paradísi glória.

Debout, la mère des douleurs
Près de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.

Alors, son âme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.

Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils unique !

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Christ
Endurer si grand supplice ?

Qui pourrait, sans être affligé
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.

Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies du Crucifié
En mon cœur très fortement.

Ton enfant n'était que blessures,
lui qui daigna souffrir pour moi ;
donne-moi d'avoir part à ses tourments.

Pleurer en toute vérité
Comme toi près du crucifié
Au long de mon existence.

Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je souffre avec toi.

Du Christ fais-moi porter la mort,  
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du sang versé par ton Fils.

Pour que j'échappe aux vives flammes,
prends ma défense, Vierge Marie,
À l'heure de la justice.

Ô Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme de la victoire.

À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme fais obtenir
La gloire du paradis.

 

Hymne.

Quand Jésus mourrait au Calvaire,
Rejeté par toute la Terre,
Debout, la Vierge, sa mère,
Souffrait auprès de lui.

Qui pourrait savoir la mesure
Des douleurs que votre âme endure,
O Mère, alors qu’on torture
L’enfant qui vous est pris ?

Se peut-il que tant de souffrances
Ne nous laisse qu’indifférence
Tandis que par nos offenses,
Nous lui donnons la mort ?

Mais nos pauvres larmes humaines
Sont bien peu devant notre peine.
Que votre Fils nous obtienne
D’y joindre un vrai remords !

Pour qu’enfin l’Amour nous engage
Et nous livre à lui davantage,
Gravez en nous ce visage
Que vous avez chéri.

Quand viendra notre heure dernière,
Nous aurons besoin d’une mère,
Pour nous mener, de la terre
En votre Paradis.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Tu as voulu, Seigneur, que la Mère de Ton Fils, debout près de la Croix, fût associée à ses souffrances ; accorde à ton Eglise de s’unir, elle aussi, à la Passion du Christ, afin d’avoir part à sa Résurrection.
Lui qui vit et règne avec Toi et Le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

 

Parole de Dieu : (Col 1. 24-25)… (Office des Laudes).
Je trouve la Joie dans les souffrances que je supporte pour vous, car ce qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son Corps qui est l’Eglise.
De cette Eglise je suis devenu ministre, et la charge que Dieu m’a confiée, c’est d’accomplir pour vous sa Parole.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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